TRYING TO BE BALZAC

 

Balzac à la bretelle

Monumental

Études

Vidéo

Steichen

«Parce que le daguerréotype lui paraît fixer le spectre invisible de la réalité, Balzac voit dans cette invention de la photographie la démonstration de sa métaphysique et son double mécanique. En 1842, alors que naît la Comédie humaine, il vient devant l’objectif des frères Bisson incarner sa philosophie de la création, écrira Nadar qui précise également : «Selon Balzac, chaque corps dans la nature se trouve composé de séries de spectres, en couches superposées à l’infini, foliacées en pellicules infinitésimales, dans tous les sens où l’optique perçoit ce corps. L’homme à jamais ne pouvant créer – c’est-à-dire d’une apparition, de l’impalpable, constituer une chose solide, ou de rien faire une chose –, chaque opération Daguerrienne venait donc surprendre, détachait et retenait en se l’appliquant une des couches du corps objecté.» C’est dans le cadre de ses «Trying to be Balzac », d'après la sculpture de Rodin, qu' Emilio Lopez-Menchero réalisa ce « trying » singulier, dit à la bretelle, Balzac posant en Napoléon des lettres. Sa pose est léonine, puissante, créatrice, virile et romantique, inspiré du portrait de Balzac fait Louis Auguste Bisson en 1842.

 

 

Emilio Lopez-Menchero, Trying to be Balzac à la bretelle, photographie NB marouflée sur aluminium et encadrée,

150 x 125 cm, 2008

 

(...) Alors qu’il pose la question du corps, de son propre corps dandinant, étonnante vidéo intitulée «Ego Sumo», Lopez Menchero découvre la physionomie du portrait de Balzac aux bretelles, dit de Nadar, Napoléon des lettres, main sur le cœur, photographié par Buisson en 1842. C’est cette question de physionomie et le hasard d’une éventuelle ressemblance qui le mobilise. Ensuite, il abordera les clichés du Balzac Monumental de Rodin pris par Edward Steichen, diverses études préparatoires que réalise Rodin, ce qui le mènera à la sculpture du Balzac elle-même. En fait, ce redoublement entre la sculpture et ses avatars photographiques, entre la physionomie de Balzac et l’œuvre de Rodin condense le processus d’incarnation qu’il entreprend. Celui-ci débouchera sur cette exhibition qui dénude le génial geste sculptural de Rodin, plus que le corps de l’artiste. Exhibant nudité et virilité, Lopez-Menchero démonte le geste de synthèse de Rodin qui sculpta d’abord le corps nu de l’écrivain avant de le couvrir de cette robe de bure. Il est dès lors autant Balzac que la sculpture de Rodin. (...)

 

Recommander ce contenu

optimisé pour safari, chrome et firefox  |  propulsé par galerie Nadja Vilenne  |  dernière mise à jour  06.02.2016