PARS PRO TOTO

 

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Si tout le rez-de-chaussée se scande en œuvres condensées, le plus souvent dans l’éther des boîtes de plexiglas, l’étage, quant à lui, se transforme en une vaste installation en extension, essentiellement constituée de trois ensembles. «Le magasin de porcelaine» d’une part, «Les axiomes» de l’autre, «pars pro toto, wall right and left» enfin.

Et pourtant, dès le détour de l’escalier, on découvre une œuvre toute simple, un cube de plexi, contenant un vermisseau de bouts d’ouates. Il est comme ces particules élémentaires qui sans cesse seront reconfigurées ; et l’un d’eux échappe déjà à cette cornue cubique, annonçant toutes les expansions.

«The wall», le mur : l’espace d’installation de l’œuvre dessine déjà son extension, son développement. «Wall right, wall left», de droite à gauche, de gauche à droite, le même mur se redouble. Ouates, cotons-tiges, sculptures de polystyrène, objets en bois, conversations, bibliothèques, mains, caméras, constellations de masques respiratoires, parfois assemblés deux par deux, comme dans «Le δ’O ne se voit pas», singulières pompes d’imaginaire pour totale immersion sur fond de blue key, tout est connecté, tout se répond, tout se prolonge. «Pars pro toto» : le titre fonctionne comme une synecdoque, une partie pour le tout, le contraire même du Totum pro parte. La métonymie est particularisante, restrictive, ce qui paradoxalement sous-tend la croissance et l’expansion, car ici, c’est la partie d’un concept qui représente le concept entier. Cette possibilité d’infinitude du processus. More impossible poetry. (Jean-Michel Botquin)

 

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optimisé pour safari, chrome et firefox  |  propulsé par galerie Nadja Vilenne  |  dernière mise à jour  06.02.2016