ART SYNCRÉTIQUE 1964

 

ART SYNCRÉTIQUE, 1964.

 

On sait combien les années académiques de Lizène auront été fécondes, dans les marges et hors des sentiers battus de l’atelier bien entendu. Lizène dessine dès 1964 de petites choses en les croisant : «Croiser toutes sortes de choses comme des animaux, des visages, des architectures, des arbres, des voitures, des chaises, des sculptures.» Ou encore : «Découper et mélanger deux styles.» Il pratique une forme d’Art syncrétique, un syncrétisme de collage, le haut d’une sculpture hindoue adoptant la triple flexion végétale et les jambes d’une statue africaine, un sapin et un palmier, un chameau et un bovidé, des avions ou des autos qui s’hybrident, des visages qui se transforment en masques.  Le syncrétisme, terme de souche religieuse et philosophique, est une combinaison d’éléments hétérogènes ainsi que l’être ou l’objet qui en résulte, un mélange, aujourd’hui on parlerait de métissage, de sampling ; c’est aussi une façon primitive de voir le monde qui pratique une appréhension globale et indifférenciée du monde extérieur par simple juxtaposition.

Lizène hybride le réel en des créations indisciplinées, fusionne des éléments de cultures différentes; cette pratique trouvera son naturel prolongement dans l’Interrogation génétique, la Sculpture génétique, la Sculpture génétique culturelle, les Funs fichiers, les Actions de rue. Dans le domaine génétique, l’hybride est en effet le croisement de deux individus de deux variétés. C’est un comble, Lizène pratique ainsi sans cesse l’accouplement, mais il féconde des bâtards, altère, outrage, transgresse, se réjouit de la disharmonie et s’enthousiasme même de rendre celle-ci parfois non perçue. il renoue avec le grotesque, l’anormalité, ce que l’histoire de l’art positiviste a d’ailleurs longtemps refoulé. Jacques Lizène inscrit sa pratique syncrétique dans la haute tradition d’un espace symbolique : ses associations émulsionnent des éléments de nature différente, voire disparates, mais elles sont sur le plan plastique le plus souvent traitées dans une même approche stylistique, ce caractéristique tracé lizénien et, en cela, possèdent une uniformité certaine. (J.M.B.)

SYNCRETIC ART, 1964.

 

We know that Lizène’s academy years were highly productive were – in the margins and off the beaten tracks of the atelier, that is. In 1964 Lizène started drawing and combining little images: “Cross all kinds of things like animals, faces, architecture, trees, cars, chairs, sculptures.” Or: “Cut out and mix two styles.” He practised a form of Syncretic Art, synthesis by collage, with the top of an Indian sculpture taking on the triple vegetal bend and legs of an African statue, a fir tree and a palm tree, a camel and a cow, aeroplanes and cars all forming hybrids, and faces being transformed into masks. Syncretism, a term with religious and philosophical roots, is a combination of heterogeneous elements and also the creature or object that results from this, a mix – nowadays we would talk of sampling. It is also a primitive way of seeing the world, a global and undifferentiated apprehension of the outside world by simple juxtaposition.

 

Lizène hybridises the real into undisciplined creations, fuses together elements from different cultures. The natural extension of this practice was his genetic concern, the Genetic Sculpture, the Cultural Genetic Sculpture, the Fun Files, the Street Actions. In the genetic sphere, the hybrid is in effect the crossing of two individuals and two varieties. Lizène, ironically, is constantly coupling, but he fecundates mongrels, he outrages and transgresses, he delights in disharmony and enthuses over making this not-perceived. He goes back to the grotesque, to abnormality, which positivist art history has indeed so long repressed. He inscribes his syncretic practice in the great tradition of a symbolic space. His associations cream together elements that are different or even disparate in nature, but on the visual level they are usually treated with the same stylistic approach, that typical Lizénian line, and this gives them real uniformity. (J.M.B.)

 

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optimisé pour safari, chrome et firefox  |  propulsé par galerie Nadja Vilenne  |  dernière mise à jour  06.02.2016