(…) Dans l’œuvre Αιον Ετεροσ Αιον Και νοσ, qui se composait initialement de douze cloches en cristal –deux séries de six – la formule thèse – antithèse – synthèse se présente sous un jour un peu plus subtil et énigmatique. L’artiste a gravé Aion Eteros dans onze des douze cloches, expression grecque qui signifie «nouveaux temps» au sens de «nouvelle ère». Les mots «aion kainos» gravés sur la douzième cloche, renvoient eux aussi aux «nouveaux temps», mais au sens d’originalité. La façon dont Copers rend ces deux expressions semblables totalement contradictoires est aussi géniale que simple : il fait sonner la cloche «originalité» à contresens. Cette simple modification fait que les mots aion eteros, qui suggèrent la nouveauté et l’unicité, revêtent quelque chose d’incroyablement obsolète, face à quoi la revendication en faveur de la nouveauté de l’autre expression aion kainos ressort avec d’autant plus de force. Ce qu’il y a de «prenant» dans cette image synthétique, c’est la matérialité des cloches. Le cristal n’est pas le matériau le plus fonctionnel pour annoncer à toute volée (la fin d’) une ère nouvelle. On a plutôt l’impression que Copers, en employant ce verre noble, a figé le temps du renouveau –que ce temps aille dans un sens ou dans l’autre. Dans la transparence du cristal, l’originalité et le renouveau se taisent de manière assourdissante…