Archives de catégorie : Art public

Emilio Lopez Menchero, Art public Liège 2020, Le Phylactère

photo Chuong Le Quan

Pour Art Public Liège, Emilio Lopez-Menchero propose une grande sculpture abstraite en béton architectonique blanc. Avant de lire son titre, on se prendrait à y sentir l’influence d’Henry Moore. Mais ensuite, on sera bien contraint de ne plus y voir qu’un phylactère, celui-là même que les auteurs de bande dessinée emploient pour attribuer des paroles ou des pensées à leurs personnages. Lopez-Menchero lui a donné une monumentalité et du volume pour l’inscrire dans l’échelle urbaine de la place du 20-Août. Sans explicitement inciter au passage à l’action, il a conçu Le Phylactère comme un catalyseur de traces, un forum ouvert à l’expression individuelle dans l’espace public suivant un principe de démocratie directe. Au vu du statut « sacré » de l’œuvre d’art, ce projet traduit encore l’intention sous-jacente de provoquer la profanation d’une sculpture abstraite qui, petit à petit, sera couverte de signes parasites.

Place du 20-Août

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Michael Dans, Art Public Liège 2020, Liège Love City

photo Dorothée Duvivier

Michael Dans conçoit Liège Love City comme « un diffuseur de bien-être, une borne à ondes positives ». L’idée de sculpter une main parlante lui est venue du langage des signes d’usage chez les plongeurs sous-marins, dont le plus connu unit le pouce à l’index pour indiquer que tout va bien. « Je l’ai transformé pour qu’il figure un cœur. Il est important pour moi d’utiliser les émotions suscitées par mes projets comme vecteurs pour délivrer un contenu, une pensée. Les émotions varient selon les propositions. Cette fois, j’espère inspirer la joie. La sculpture rappelle par ses reflets dorés les rayons du soleil. Elle évoque aussi les mudras des mains des Bouddhas géants qui apportent bonne humeur et amour. Mon message est simple : Liège est une ville de lumière, un lieu positif où il fait bon vivre. »

Place de la République française, Liège

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Pol Pierart, Art public Liège 2020, Tout seul on est rien, ensemble on est trop

photo Dorothée Duviver
Pol Pierart
Tout seul on n’est rien, ensemble on est trop, 2008
Photographie NB, tirage argentique sur papier baryté, 9,8 x14,2 cm. Edition 10/10

Choisie plusieurs mois avant le déclenchement de la pandémie qui restera inévitablement liée à l’année 2020, cette image est la reproduction d’une photographie argentique prise 10 ans plus tôt dans le centre de Liège. L’arrière-plan montre quelques groupes de personnes, statiques ou en déplacement, dans une artère commerciale. Dans une composition caractéristique de sa démarche, l’artiste observe la scène depuis le trottoir opposé. Il tend à l’objectif deux morceaux de papier dont les messages calligraphiés soulignent les tensions et ambiguïtés entre isolement et surpopulation, entre nécessaire solitude et besoin d’appartenance à une société. Selon le point de vue, le spectateur découvre une sentence et puis l’autre, comme les deux faces d’une même pièce. Il est aussi invité à continuer à réfléchir à domicile à cet inextricable paradoxe en emportant un autocollant qui reproduit l’œuvre.

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Michael Dans, Emilio Lopez Menchero, Pol Pierart, Art Public Liège, 1er Août – 31 Octobre

Michaël Dans, Liège Love City, bronze, ht. 220 cm, 2020

ART PUBLIC INVESTIT LA CITE ARDENTE POUR L’ETE-AUTOMNE 2020

01.08 > 31.10.2020

Charlotte Beaudry – Baloji – Marcel Berlanger – Blancbec – Claude Cattelain – Michael Dans – Alain De Clerck – DSCTHK – Maëlle Dufour – Emmanuel Dundic – Arnaud Eubelen – Eva Evrard – Emilio Lopez Menchero – Adrien Lucca – Pol Pierart – Adèle Renault – Adrien Tirtiaux – Laurent Trezegnies

La Commission des Arts de Wallonie, la Ville et la Province de Liège se sont associées pour organiser la quatrième édition d’Art Public qui, après Namur en 2011, Tournai en 2014 et Charleroi en 2017 prend cette année place au coeur de la Cité ardente. 18 artistes ont été invités à présenter des oeuvres intégrées au tissu urbain du centre-ville. Aucune thématique n’a été imposée, si ce n’est la nécessité de tenir compte de l’environnement architectural, urbanistique et surtout humain des espaces proposés. Ces derniers ont été choisis en fonction de la fréquentation des lieux et de leurs significations historiques et sociales. Le parcours cherche ainsi à éclairer ce que la cité peut signifier pour ses habitants, ses utilisateurs et ses visiteurs. Il s’agit en outre d’introduire des éléments de compréhension dans la géographie de Liège, de relever la qualité de son patrimoine et de mettre en perspective son redéploiement au moment où les travaux d’installation d’un tram marquent les espaces partagés.

Dans l’esprit de la politique de création et de promotion des talents impulsée par lespouvoirs politiques wallons, la sélection des participants a été opérée tant pour la signification contemporaine de leurs recherches que sur base de leur capacité à communiquer avec le grand public. Elle reflète la volonté de mettre en présence des « talents prometteurs » et des « valeurs sûres » dans une dynamique de savoir-faire, d’audace et d’innovation.

Exposition : du 1 août au 31 octobre 2020

Les publications : Dans la foulée de l’exposition plusieurs publications seront éditées : un guide du visiteur largement diffusé à partir de l’ouverture de l’exposition, des outils pédagogiques, un catalogue diffusé lors du dévernissage de l’événement.

VISITES GUIDEES INAUGURALES GRATUITES
Par les historiens de l’art de l’asbl Art&fact
Le 1er août
Dès 16h
Au départ de la place Xavier Neujean

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Jacqueline Mesmaeker, « Parking en Or », Ah! Quelle aventure, BOZAR, Bruxelles.

« Parking en or », oeuvre de Jacqueline Mesmaeker, en cours de réalisation à BOZAR

Extrait du journal de bord de Luk Lambrecht, commissaire de l’exposition : 

De l’or dans les yeux

La réalisation du « Parking en or » de Jacqueline Mesmaeker a bien failli se transformer en une histoire sans fin. Enfin, une fumée blanche s’est échappée du Palais des Beaux Arts, feu vert permettant de réaliser cette œuvre, conçue en 1984, le long du trottoir menant à la Cinematek. Ce 7 juillet, Yves et Manu, l’équipe qui réalise un film sur l’artiste et l’aventure de cette exposition sont à pied d’œuvre dès 8 heures du matin afin de capter quelques rushes dès la pose de la première couche de peinture. La place de parking mesurera cinq mètres sur deux mètres cinquante, au bord de ce trottoir royal ; trois couches de couleurs seront nécessaires. Dès la pose de la deuxième, le soleil se reflète déjà dans cette couleur iconique.

Jacqueline Mesmaeker l’a regardé et a directement déclaré que le tableau ne faisait pas penser à une place de parking. Elle estime qu’il faut le border d’une ligne blanche, de tous les côtés, sauf du côté du trottoir. S’ensuit une longue discussion sur la largeur des rayures. Doit elle être officielle, policière, émotionnelle ? Décision est prise : les rayures seront larges de quinze centimètres comme officiellement prescrit. L’art suit la loi. Fred, chef technicien à BOZAR, passe commande afin que son préparateur, talentueux comme il se doit, puisse minutieusement réaliser ces rayures dès qu’il aura appliqué la troisième et dernière couche d’or sur la chaussée.

Paul Dujardin se joint à nous, il propose à Jacqueline la publication d’un livre trace de cette exceptionnelle exposition. Il évoque également la visite royale et l’intérêt que le Roi a porté à l’œuvre intitulée « Stèle ». Soudain, celle-ci se transforme en piédestal, en socle sans statue. Impassible, Jacqueline l’écoute.

Le parking en or est désormais bien situé entre le majestueux Palais des Beaux Arts, hub culturel de l’establishment et le siège de la banque Fortis, ancienne Société Générale de Belgique. La couleur dorée du parking flotte symboliquement au soleil, stationne pour une « péripétie » entre deux bâtiments au passé chargé. L’or couvre l’argent et l’argent est venu pendant trop longtemps du Congo, principal actionnaire de notre Etat providence. Dans ce contexte particulier, « Parking en or » acquiert soudain un surplus de sens, une strate politique. C’est le pouvoir d’un art de qualité, un art qui s’adapte à la réalité de l’action et qui par conséquent génère une lecture qui rebondit, quitte à s’écarter de ce qui était autrefois l’intention de l’artiste.

Ce plan doré encadré de ses bandes blanches ressemble à un parking mais n’est pas un parking, « ceci n’est pas un parking », c’est une place résiduaire qui n’est utilisée que pour les véhicules immatriculées CD ou un éventuel véhicule sanitaire, des voitures qui se garent sur de l’or, un lieu qui vaut son pesant d’or en tant qu’icône  qui rappelle tant d’œuvres d’art référentielles. C’est la dernière œuvre installée pour cette exposition qui fut couler tant d’encre. Elle est un lieu mental, un œil de métal précieux où l’illusion de l’or active les petits et grands eldorados qui sommeillent en nous.

Yves et Manu lancent le rappel à l’ordre. Il est temps de rallier Victor. Jacqueline a envie de quelques croquettes de crevettes avec un verre de vin rouge, puis un expresso italien. Les croustillantes croquettes de crevettes sont parfaitement cuites au « jaune d’or »

Uittreksel uit het dagboek van Luk Lambrecht, curator van de tentoonstelling: 

Goud in de ogen

De realisatie van “parking van goud” van Jacqueline Mesmaeker was bijna een never ending story; maar naar het einde toe van de tentoonstelling (21/07) kwam er toch groene rook uit het Paleis voor Schone Kunsten om dit werk uit 1984 alsnog uit te voeren aan de kant van het voetpad richting Cinematek.
De afspraak met Manu en zoon Yves was dinsdag 07.11.2020 om 11.15 – de film-ploeg was al actief bij de eerste verflaag even na 8 uur in de ochtend.
De parking heeft de afmeting van 2,5 bij 5 meter en grenst pal aan de borduur van het koninklijke troittoir. Drie lagen zijn wenselijk en zelfs bij twee lagen goud wrong de zon zich al dartel in de textuur van de iconen-kleur.
Jacqueline keek ernaar en zei meteen dat de schildering niet deed denken aan een parking-plaats.
Ze wou er een witte lijn rond – op uitzondering van de borduur. Na heel wat ‘gewik en geweeg’ over de breedte – of die officieel, politioneel of emotioneel moest worden – werd een compromis gevonden in strepen van 15 cm breed zoals die officieel wordt voorgeschreven.
De kunst volgt de wet. Chef Techniek Fred keek toe en moest wel aan zijn bijzonder getalenteerde schilder een bijkomende opdracht gunnen en geven om die gevraagde witte strepen perfect te realiseren (weliswaar) na aanbreng van de finale derde en laatst-dekkend laag goud.
Paul Dujardin komt ons vervoegen en poneert dat er een boek – een ‘trace’ moet komen van deze exceptionele tentoonstelling. Hij vertelde Jacqueline ook over het Koninklijk bezoek en de interesse van de Koning voor de “Stèle” – die nu plots merkwaardig genoeg de betekenis kreeg van een sokkel zonder standbeeld. Jacqueline aanhoorde het verhaal en keek wat onbewogen toe.
De “Parking en Or” ligt nu mooi tussen het statige Paleis voor Schone kunsten – het Paleis dat bekend stond als de culturele hub van het establishment én de Hoofdzetel van de Fortis-bank – de voormalige Société Generale. De gouden kleur van de parking dobbert in de zon als een symbool dat hier plots letterlijk ruimte parkeert voor een “péripétie” tussen beide gebouwen mét een beladen verleden. Het goud dekt het geld en het geld kwam al te lange tijd uit Congo, als “hoofdaandeelhouder” van onze welvaartsstaat.
De “Parking en Or” krijgt hier plots in deze context een surplus aan gelaagde en zelfs politieke betekenis. Dat maakt de kracht uit van goede kunst; kunst die zich aanpast aan de realiteit van handeling en bij gevolg lectuur genereert die ‘verspringt’ en afwijkt van wat ooit de intentie was van de kunstenaar.
Het met brede streep omlijste gouden vlak gelijkt op een parking maar is geen parking – “ceci n’est pas un parking”. Het is niets meer dan een herinnering aan een parking; een zijdelingse -parkingplaats die nu bij gelegenheid nog hoogstens wordt gebruikt voor CD-auto’s en voertuigen van gestelde lichamen.
De auto rijdt en parkeert op goud; die plaats is nu goud waard als een icoon die doet denken aan zo vele referentiële belangwekkende kunstwerken.
“Parking en Or” is het sluitstuk geworden van de veel besproken expo “Ah Quelle Aventure” – het is vooral een edelmetaal-ogende, mentale plaats geworden waar de illusie van de goudkleur een mens doet dromen over het kleine en het grote El Dorado, diep in ons allen.
Yves en Manu roepen dat het tijd is voor Victor – daar wil Jacqueline met allen garnaal-kroketten delen met een glas wijn en erna een dampende Italiaanse espresso.
Zo geschiedde en de krokante garnaal-kroketten waren perfect “goudgeel” gebakken.

Luk Lambrecht
07.07.2020

Parking en or, palais des Princes Evêques Liège, exposition Tectonic 84, commissaire : Daniel Dutrieux

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Marie Zolamian, une mosaïque monumentale pour le nouveau Musée des Beaux Arts d’Anvers

Dans le cadre de la rénovation complète du Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers (KMSKA), chantier pharaonique s’il en est, Marie Zolamian a été invitée à concevoir une monumentale mosaïque qui sera posée sous le péristyle d’entrée de l’imposant bâtiment du musée. C’est, pour Marie Zolamian, une commande publique sans précédent. Un premier entretien avec l’artiste vient de paraître dans Zaal Z, le périodique bimestriel du musée.

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Suchan Kinoshita, Proposition d’en face, installation pour Kanal Pompidou Bruxelles, ce 22 janvier

PROPOSITION D’EN FACE, 2019
SITE SPECIFIC INSTALLATION: PUBLIC FLOORHEATING (POMPE À EAU, TUYAUX, BÉTON).
COMMANDE FONDATION KANAL, 2018

Née en 1960 à Tokyo d’une mère allemande et d’un père japonais, Suchan Kinoshita vit et travaille à Bruxelles. Nourrie d’une formation musicale et d’une première carrière dans le théâtre, sa pratique est protéiforme et interdisciplinaire. Son travail intègre régulièrement des éléments d’installations antérieures. Ainsi Proposition d’en face fait référence à un appel à projet de 2017 pour la Place de l’Yser auquel on l’avait invitée à répondre. Installant au même moment un chauffage au sol dans sa maison, Kinoshita propose alors un chauffage public équivalent pour le piétonnier du Quai du Commerce. Suite à une erreur d’encodage, sa proposition n’a pas été retenue.

Pour Kanal-Centre Pompidou, situé juste en face, Kinoshita adapte son projet. L’installation initiale de 50 mètres de long devient un carré de 2 m x 2 m (lit king size). Les tuyaux sont placés en « escargot » dans l’espace public près de l’arrondi du showroom, tandis que la partie technique est hébergée à l’intérieur du bâtiment. Deux tubes techniques relient les deux parties en passant sous le carrelage et la vitrine de l’ancien garage. À l’extérieur, seul le motif des pierres bleues laisse deviner l’intervention de l’artiste et en définit le contour.

Kinoshita a remporté le Prix de Rome (1992) et son travail est régulièrement exposé depuis les années 1980 et a fait l’objet de plusieurs expositions monographiques dont In 10 minutes au Museum Ludwig à Cologne (2010). Elle a notamment participé au Skulptur Projekte Münster (2007) ou aux Biennales d’Istanbul (1995), de Syndey (1998), de Shanghai (2008) ou Moscou (2013).

PROPOSITION D’EN FACE / PROPOSAL FROM THE OTHER SIDE OF
THE ROAD, 2019

SITE SPECIFIC INSTALLATION: PUBLIC FLOOR-HEATING (WATER PUMP, PIPES, CONCRETE).
COMMISSION: FONDATION KANAL, 2018

Born in 1960 in Tokyo to a German mother and a Japanese father, Suchan Kinoshita lives and works in Brussels. Her musical education and an early career in theatre have resulted in a multi-faceted, interdisciplinary artistic practice. She regularly incorporates elements from previous installations. For example, Proposition d’en face references a 2017 request for proposals for the Place de l’Yser for which she had been invited to submit a project. Kinoshita was installing underfloor heating in her house at the same time, so she proposed an equivalent public heating system for the pedestrian precinct on the Quai du Commerce. Due to an encoding error, her proposal was not adopted.

Kinoshita has adapted her project for Kanal-Centre Pompidou, which is just across the street from there. The initial 50-metre long installation is now a 2m x 2m square (the size of a king-size bed). The pipes are coiled flat under the public space near the curve of the showroom, while the technical equipment is housed inside the building. The two are connected by two service tubes running under the tiles and the window of the old garage – showroom. Outside, the pattern of blue stones defining the outline is the only evidence of the artist’s intervention.

Kinoshita was winner of the Prix de Rome in 1992, and her work has been regularly exhibited since the 1980s. It has been the subject of several solo exhibitions, including In 10 minutes at the Museum Ludwig, Cologne (2010). Kinoshita has also taken part in the Skulptur Projekte Münster (2007), and in Biennales in Istanbul (1995), Sydney (1998), Shanghai (2008) and Moscow (2013).

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Jacques Lizène, un palmier croisé olivier croisé sapin, La Boverie, Liège, les images

Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, en remake 2018
palmier croisé olivier croisé sapin.
Sculptures génétiques 1971, en remake 2018
Croiser tous les visages croisés dans les collections du musée, vidéo.
Intégration au musée de la Boverie à Liège, une production du Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie Bruxelles et de la Ville de Liège, dans le cadre de la rénovation du musée. Producteur exécutif : galerie Nadja Vilenne, Liège. 

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Jacques Lizène, Art Public Charleroi, Sculpture Nulle en remake, les images

A Charleroi, le renouveau n’a pas de limite. En témoigne cette sculpture nulle, en remake (1980-2017) du Petit Maître Jacques Lizène. Dans le cadre de Art public Charleroi 2017, parcours en Ville Basse, jusqu’au 5 novembre.

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Les usines font, bien sûr, partie du paysage mental (et physique) de l’artiste. « Comme je suis né une banlieue industrielle et que je me suis auto-proclamé petit maître, explique-t-il, il fallait que je peigne des paysages d’usines ; mais en leur donnant, bien entendu une dimension supplémentaire d’art nul. Des paysages d’usines, il y en avait déjà suffisamment dans le patrimoine wallon; c’est donc pour cette raison que m’est venue l’idée de réaliser de petites usines à partir des matériaux que fabriquaient ces usines-là. C’est une forme de recyclage, dans un esprit non pas écologique mais poétique… Poétique du nul, bien entendu ! ».
Les sculptures nulles (1980) de Lizène prennent régulièrement l’allure d’usines ou d’archéologies contemporaines, ce qui souvent revient au même. Lizène y introduit dès que possible « le thème de la fumée comme élément sculptural ». Il est d’ailleurs singulièrement que celui-ci soit le plus souvent associé à des fumigènes de music-hall. C’est le burlesque de ces sculptures nulles. La fumée s’échappe donc des cheminées de ces usines, ce que Lizène nommera un art d’altitude pour faire référence à l’art d’attitude. Il lui arrive de les concevoir à l’ « emporte-pièce », en matériaux légers, aussi vites construites, aussi vites escamotées.

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