Archives quotidiennes :

Capitaine Lonchamps, Nyctalope, le livre

Parution 15 juillet 2013
Réservez dès à présent votre exemplaire
Disponible à la galerie Nadja Vilenne : info@nadjavilenne.com

Nyctalope

On ne pouvait imaginer une rencontre plus troublante : l’inventeur en cinéma de Fantômas et des Vampires et le mystérieux Snowman…La relation entre ces deux créateurs d’images n’est pourtant pas si évidente comme la série d’images de Feuillade exposée à l’enneigement pouvait le laisser entrevoir. Comme chez tous les artistes dont l’entreprise paraît se résumer à une action minimale, cette dernière engendre des conséquences inattendues – à la mesure de la formule légendaire de Corbusier qui estimait que les réponses bouleversantes découlaient des questions naïves !
Le cinéma de Feuillade et plus particulièrement ses cinq grands sérials – Fantômas, Les Vampires, Tih Minh, Judex, Barrabas – sont fondés sur le récit de personnages dont l’action essentielle est de disparaître et d’apparaître selon les modalités complexes d’un dispositif formé par le complot et le hasard. Complot des bandes d’apaches, d’entrepreneurs du mal et hasard des indices et des pistes retrouvés par des héros représentant la société et ses lois…
Une cinquantaine d’années avant le cinéma moderne d’Antonioni, mettre en scène la disparition relevait déjà de la virtuosité et de l’audace narrative. Feuillade s’attacha à créer des situations dont le seul enjeu résidait dans l’apparition de personnages rocambolesques au sein des appartements cossus et encombrés de ce qui n’était déjà plus une Belle Epoque.

Le collant noir des Vampires et la panoplie de Fantômas n’étaient-ils pas déjà une entreprise de masquage, d’obscurcissement ou, au contraire, de soulignement de personnages dont la principale justification de personnages était cette alternance infinie de l’intervention ou de l’évanouissement ? Alors, il était en effet tentant, irrésistible même, de livrer à Capitaine Longchamps des images de Feuillade, généralement photographies de plateau destinées à la presse et de l’inciter à une sorte de dialogue : entre un détourneur d’images, un iconographe voyou qui attente aux images comme un terroriste (sans danger…) et le maître du sérial à la française, inventeur de héros détourneurs des lois…

Un volume de 60 pages 16 x 14 cm, bichromies. Textes de Dominique Païni et Jean-Michel Botquin
Une Edition de l’Usine à Stars / 12 €

[sociallinkz]