Archives mensuelles : novembre 2013

Jacques Lizène, Teken, contemporary drawings, Entrepot fictief, Gent

Jacques Lizène participe à l’exposition Teken, contemporary drawings. Curators: Jan Colle / Julie Crenn / Totaal Apotheek
Jakob Van Caeneghemstraat, 16 B-9000 Gent
Exposition du 1er décembre 2013 au 20 janvier 2014
Vernissage le dimanche 1er décembre de 14h à 19h.

Jacques Lizène

Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, olivier croisé sapin croisé palmier, projet de sculpture en bronze peint, remake 2011. Technique
mixte sur enveloppe, 24 x 23 cm.

L’année 2013 marque la célébration du tricentenaire de l’existence de la frontière franco-belge. Une frontière inscrite dans le traité d’Utrecht signé le 11 avril 1713. Le premier traité de paix européen qui met fin à plus de deux siècles de guerres. Un premier pas vers la négociation, l’écoute, l’échange. C’est en partant de ce point historique vecteur de riches problématiques que nous (4 commissaires belges et français) avons souhaité réunir un groupe de 53 artistes belges (flamands et wallons) et français, trois communautés voisines et amies. L’interaction esthétique, la curiosité et l’amitié motivent notre projet. La ville de Gand, dont les racines latines signifient « terre de la confluence des fleuves », constitue une zone idéale pour construire un dialogue pluriel et inédit. L’Entrepôt Fictief sera donc, le temps de l’exposition, le lieu d’une convergence éclectique qui découle de nos rencontres et de nos collaborations respectives. TEKEN en flamand signifie dessiner, tracer, signer. L’exposition repose ainsi sur la présentation d’un medium : le dessin. Un medium longtemps boudé car considéré comme étant le travail préparatoire d’une peinture, d’une gravure ou bien d’une sculpture. Il s’agit alors de mettre en avant le dessin en soi et d’en observer les ressources techniques et stylistiques déployées par les artistes. Figuratifs ou abstraits, les propositions retenues déploient plusieurs problématiques : le corps, le paysage, l’architecture, l’espace, la mémoire, la poésie, la subversion critique ou encore la fantasmagorie. Le dessin, un médium à part entière que les artistes pratiquent soit de manière exclusive, soit conjointement à d’autres matériaux et supports. L’exposition TEKEN souhaite attirer l’attention sur le fait que le dessin peut stimuler la création de liens entre les territoires, les cultures, les différences. Ainsi, le dessin apparaît comme un même langage, fait de papier, de traits, de taches, de figures, de mots, de symboles ou encore d’objets. Un langage qui nous permet aujourd’hui d’envisager un modeste panorama de la création dessinée franco-belge depuis les années 1970 jusqu’à nos jours. Une manière aussi de parcourir plusieurs décennies d’une histoire de l’art générée par des artistes esquissant des trajectoires multiples.

Les artistes :

Ben Benaouisse (Nl), Pascal Bernier (Be), Mario De Bradandere (Be), Camiel Van Breedam (Be), Samuel Buckman (Fr), Cathy Burghi (Ur – Fr), Charley Case (Be), Claude Cattelain (Fr), Vigdis De Cauter (Nl), Jacques Charlier (Be), Mark Cloet (Be), Piet Du Congo (Be), Daniel Daniel (Be), Alain Declercq (Fr), Kathleen Deleu (Be), Marie-Ange Demuysere (Nl), Marie Noëlle Deverre (Fr), Etienne Van Doorslaer (Be), Julie Faure-Brac (Fr), Johan Gelper (Be), Rohan Graeffly (Be), Roel Goussey (Nl), Paul Van Gyseghem (Be), Hippolyte Hentgen (Fr), Vincent Herlemont (Fr), Frank Van Hiel (Be), Chourouk Hriech (Fr), Joël Hubaut (Fr), Lydie Jean-Dit-Pannel (Fr), Diego Joosten (Nl), Niels Ketelers (Be), Raoul De Keyser (Be), Marjolein Labeeu (Be), Nathalie Lamotte (Fr), David Leleu (Fr), Pascal Lievre (Fr), Jacques Lizène (B), Jean-Georges Massart (Be), Johan Muyle (Be), Baudouin Oosterlynck (B), Sabine Oosterlynck (Be), Françoise Petrovitch (Fr), Angelo Possemiers (Be), Delphine Pouillé (Fr), Jérôme Progin (Fr), Robert Quint (De-Be), Vincent De Roder (Be), Fred Sallaz (Fr), Sleppe (Be), Lore Smolders (Be), Christine Steel (Be), Jeanne Susplugas (Fr), Nicolas Tourte (Fr), Chris Vanbeveren (Be), Sofie Vanderlinden (Be), Yves Velter (Be), Erwan Venn (Fr), Adrien Vermont (Fr), Dominique Van De Walle (Be), Koen Vos (Be), Jan Wiels (Be)

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L’Usine à Stars aux Fugueurs du Livre, Grand Curtius, Liège, 30/11-01/12

Fugueurs

Le Comptoir du livre organise, le samedi 30 novembre et le dimanche 1er décembre 2013, un salon du livre dédié à la petite édition. Le salon se tiendra dans les locaux du Grand Curtius, le samedi de 10h. à 18h. et le Dimanche de 10 h. à 18 h. L’Usine à Stars, volet éditorial de la galerie y participe.
Les Fugueurs du livre
Salon de la petite édition 2013

Auditorium du Grand Curtius
Féronstrée 136 – 4000 Liège
Samedi 30 novembre et dimanche 1er décembre 2013
de 10h à 18h
Entrée libre au salon et aux collections du musée les deux jours.

Plus de 40 éditeurs :

L’âne qui butine, L’arbre à Paroles, Anne Sophie Arnould, Les ateliers d’Art Contemporain , Au crayon qui tue, La belle époque, Benoît Jacques books, Cactus inébranlable, Le cagibi, La camaraderie, Centre André Baillon, La chienne, Le cormier, Daily-bul, Eastern Belgium at night, Les éditions de l’usine et la revue « Empreintes », Les éditions du Céphalophore entêté et la revue Nouvelles-Hybrides, Éditions du Cerisier, Éditions « et ta sœur ! », Frémok, George, Humus, Hydre éditions, Hypnotisme, Indekeuken & PTTL / Chez Rosi, Komplot, Lustre, Mad musée & Créahm, MaelstrÖm, Maison du Rock, Patate éditions, La Petite Fanzinothèque Belge, Quadrature, Revers Asbl , La « S » Grand Atelier / CEC La Hesse , Salade de frites, 68 Septante, Tandem, Tétras Lyre, United Dead Artist, L’Usine à stars, Venus d’Ailleurs, Yellow Now
Et Librairie Entre-temps, Livre aux trésors, Espace livres & créations

Notre catalogue

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Walter Swennen, So far so good, Wiels, Who’s talking: Caroline Dumalin

Walter Swennen - Wiels

Dans le cadre des conférences et visites guidés organisées par le Wiels :

Look-Whos-Talking--Dirk-Snauwaert

Ce 27 novembre 2013 à 19h :
Conférence visite guidée par Caroline Dumalin, assistante curatrice au Wiels, coordinatrice de la publication
conférence en EN
info et réservations : welcome@wiels.org

le programme des conférences à venir :

– Conférences / visite de l’exposition :
18.12.2013, 19:00 Laurent Busine (fr)

– Special presentations
11.12.2013, 19:00 Bart Verschaffel (en) Lezing Conférence Lecture
12.01.2014, 16:00 Walter Swennen / Olivier Foulon (fr) Gesprek Conversation
26.01.2014 Finissage Film screenings + presentatie(-ion) Raphael Pirenne (sic)

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Marie Zolamian, Mer morte, Centrale for contemporary Art, les images (3)

marie Zolamian

Between fantasy and denial, 2012.
Video with sound 24 min 51. Birzeit, West Bank

marie Zolamian

À servir, 2013.
Digital print. 43 x 46 cm

FR

L’identité, l’accueil ou l’ostracisme, l’inscription dans une communauté, la mémoire, le déracinement, les flux migratoires, l’exil sont au coeur des préoccupations de Marie ZOLAMIAN. C’est là toute l’expérience de l’itinérance, du départ et du retour, de la temporalité vécue du voyage, de cette topographie où se mêlent l’extérieur et l’intime.
D’origine arménienne, née à Beyrouth en 1975, Marie ZOLAMIAN pratique ce cheminement, cette mise en intrigue entre territoires réels et fictionnels, choisissant les médias adéquats au rythme de ses pérégrinations.
D’un séjour à Birzeit, en Cisjordanie, Marie ZOLAMIAN ramène une photographie souvenir, une singulière carte postale, trois oliviers étêtes, déracinés, ceps noueux et torchères fossiles. Leur stérilité, âpre, rugueuse, inquiétante, contraste avec la pyramide de fruits d’un étal de marché voisin. Elle ramène aussi ce film, ce long plan fixe, minimaliste et contemplatif, réalisé dans l’atelier mis à sa disposition. Devant l’objectif, il y a une tasse en verre posée devant la fenêtre ; y miroite une myriade de pigments dorés en suspension dans l’eau. « A travers le scintillement des paillettes qui composent le fluide précieux, on peut observer le coucher du soleil sur Birzeit, écrit Colette DUBOIS, dans le livret qui accompagne ce voyage. Les variations de la lumière déclinent toutes les couleurs de l’or et donnent au reflet qui se prolonge sur le rebord de la fenêtre tantôt des accents aigus, comme un fragment de soleil acéré, tantôt l’apparence d’une simple trace qui cherche à se fondre dans la surface ».
Certes, il n’y avait pas plus simple pour suggérer, évoquer toute la problématique de l’eau en Palestine, les planifications mises en oeuvre par l’Administration civile israélienne, les enjeux vitaux, écologiques, économiques et politiques cruciaux que concentre ce bien précieux. L’eau est ici métaphore des relations entre les peuples, et bien plus encore. « La pièce réfère directement aux citernes d’eau qui se trouvent sur les toits de Cisjordanie, continue Colette DUBOIS. Ces cylindres noirs et massifs évoquent des éléments inquiétants : insectes géants, armes étranges ou explosifs… Figurer ces citernes comme une tasse de liqueur flamboyante dans laquelle le regard plonge avec une délectation certaine, y loger le crépuscule qui porte toujours en lui la promesse que demain sera un autre jour, tient tout autant du fantasme que de la volonté de renverser le cours des choses. »
En contrepoint du film, une longue table est recouverte de dessins. Des planches, des tables, un atlas. Nous feuilletons l’oeuvre à loisir, laissant divaguer notre « volonté de savoir » ; nous arpentons cette cartographie, ces lignes en tous sens. Nous ne refermons l’atlas, le recueil de planches qu’après avoir cheminé un certain temps, erratiquement, sans intention précise, à travers son dédale, son trésor. Celui-ci est d’ocre et d’eau, nous cheminons sur des rivages d’or et, imaginons-le, sous un ciel aussi bleu que la mer. C’est là, pour reprendre les mots de Maria KODAMA à propos de l’Atlas de Borgès « un prétexte pour enraciner dans la trame du temps nos rêves faits de l’âme du monde ». Les dessins sont de gouache et d’eau, certains sur Caravelle Vélin supérieur. Tous se nomment « Mer morte ». Le sable est doré, l’or est liquide, c’est là le sel de la terre, cette alliance féconde.
Dans sa pratique artistique, Marie ZOLAMIAN collecte, juxtapose, compose les éléments mémoriels, qu’ils soient proches ou lointains, singuliers et collectifs. Ainsi occupe-t-elle ce nouveau territoire d’expérience sensible, intime et inscrit dans le monde, enrichi de sens. Et comme dans un continuum, Marie ZOLAMIAN complète ici le dispositif mis en place d’une lente procession de femmes, esquisses sur papier inspirées de miniatures orientales et persanes. Elles sont prêtresses et servantes, évoquent à la fois le don, l’altérité, l’ivresse des sens et la soumission. Il fut question de l’huile et de l’eau ; toutes, cette fois, font l’éloge et l’offrande du vin, ce rituel séculaire, qui tout comme ceux qui concernent l’eau lustrale, se situe au carrefour des cultures et des civilisations. Je repense au poème mystique d’Ibn Al Fâridh, cet auteur du treizième siècle, à ces célèbres vers d’ « Al-Khamriya » : « Prends-le pur, ce vin, ou ne le mêle qu’à la salive du Bien-Aimé ; tout autre mélange serait coupable… ». Et devant l’or liquide de la tasse en verre de Birzeit, le coeur du poème mystique résonne singulièrement : « Notre verre, écrit Ibn AL FÂRIDH, était sa pleine lune, lui, il est un soleil ; un croissant le fait circuler. Que d’étoiles resplendissent au fond du verre quand on s’en abreuve ».

marie Zolamian

NL

Identiteit, gastvrijheid of uitwijzing, deel uitmaken van een gemeenschap, herinnering, ontworteling, migratiestromen, ballingschap: stuk voor stuk thema’s die Marie ZOLAMIAN – in 1975 geboren in Beiroet , maar van Armeense origine – na aan het hart liggen. Het leven als zwerftocht, als cyclus van vertrekken en terugkeren, reisbeleving als tijdelijk gegeven, als verruimende en tegelijk intieme ontdekkingstocht. Dat is de weg die ze bewandelt. Daarbij confronteert ze bestaande en fictieve werelden met elkaar, en kiest ze voortdurend de geschikte media om haar omzwervingen in beeld te brengen.
Aan een verblijf in Birzeit, op de westelijke Jordaanoever, houdt ze een bijzondere fotoherinnering over: een merkwaardige ansichtkaart met daarop drie geknotte, ontwortelde olijfbomen, knoestige wijnstokken en bomen als versteende fakkels. Hun dorre, ruwe, verontrustende levenloosheid staat in schril contrast met de frisse fruitpiramide op een marktkraampje vlakbij. Ze maakt er ook een minimalistische, contemplatieve film over in het atelier waar ze mag werken. Het wordt één lang statisch shot. Voor het raam staat een glazen kop gevuld met water waarin een oneindig aantal goudpigmenten schittert. “Door de fonkelende lovertjes waaruit het kostbare vocht bestaat, kun je de zonsondergang over Birzeit bewonderen,” schrijft Colette DUBOIS in haar reisverslag. “Het goud verandert telkens van kleur naargelang de lichtinval. De reflectie die op de vensterrand valt, krijgt af en toe scherpe accenten, als een splijtende zonnestraal, om dan weer te veranderen in een simpel spoor dat langzaam versmelt in de oppervlakte.”
Een eenvoudiger manier om heel de waterproblematiek in Palestina te schetsen, is moeilijk denkbaar. De planmatige aanpak van de Israëlische regering, de cruciale ecologische, economische en politieke belangen die hier op het spel staan: dat alles zit geconcentreerd in dit kostbare goed. Water is hier een metafoor voor de relaties tussen de volkeren en nog veel meer. “Het kunstwerk is een rechtstreekse verwijzing naar de watertanks op de daken van de huizen op de westelijke Jordaanoever,” vervolgt Colette DUBOIS. “Deze massieve zwarte cilinders verbeelden verontrustende elementen: reuzeninsecten, bizarre of explosieve wapens … De tanks zijn als mokken vol vlammende likeur, een schouwspel waar mensen met een zeker genoegen naar kijken. Tegelijk slorpen ze de schemering op die altijd de belofte in zich draagt dat er morgen weer een nieuwe dag komt. Deze voorstelling is niet alleen louter fantasie, maar draagt ook de wil tot radicale verandering in zich.”
Tegenover de film prijkt een lange tafel vol tekeningen. Planken, tafels, een atlas. We nemen rustig de tijd om het werk te doorbladeren en geven onze ‘drang naar kennis’ de vrije loop. Het is als een kaart vol kronkelende lijnen die we één voor één proberen te ontcijferen. We doen de atlas pas weer dicht na er een tijdlang doelloos in te hebben rondgezworven en rondgedoold, als in een labyrint vol schatten van oker en water. We wandelen langs gouden oevers en verbeelden ons een zeeblauwe hemel. Om Maria KODAMA te citeren als ze het heeft over “Atlas” van Borges: “Het is een voorwendsel om onze dromen over de ziel van de wereld te verankeren in de tijd.” De tekeningen zijn gemaakt met waterverf, sommige op Caravelle-velijn van topkwaliteit. Ze dragen allemaal dezelfde naam: “Mer morte” (“Dode Zee”). Het zand is goudkleurig, het goud vloeibaar, het zout van de aarde is symbool van vruchtbaarheid.
Geheugen en herinnering: het zijn elementen die Marie ZOLAMIAN voortdurend verwerkt, verzamelt en naast elkaar plaatst. Ongeacht of ze dichtbij of veraf zijn, enkelvoudig of meervoudig. Op die manier geeft ze vorm aan een nieuwe, (zin)rijke wereld vol gevoelige, intieme ervaringen. Als in een continuüm schetst ze hier een langzame stoet vrouwen. Schetsen op papier, geïnspireerd op oosterse en Perzische miniaturen. Het zijn priesteressen en dienstmeisjes die tegelijk symbool staan voor de gift, voor anders-zijn, dronken zintuigen en onderwerping. Allemaal zingen ze de lof van de wijn, die ze offeren als eeuwenoud reinigingsritueel, waarbij ook water en olie een rol vervullen. Een ritueel op het kruispunt van culturen en beschavingen. Ik denk hier terug aan het mystieke gedicht van Ibn AL FÂRIDH, een schrijver uit de 13e eeuw, en aan de beroemde verzen uit de “Al-Khamriya”: “Drink deze wijn zuiver of vermeng hem alleen met het speeksel van de Geliefde Profeet. Elk ander mengsel zou heiligschennis zijn …” Voor het vloeibare goud in de glazen kop van Birzeit weerklinkt op een unieke manier het hart van het mystieke gedicht: “Ons glas was zijn volle maan, hij is een zon die dankzij een halvemaan blijft draaien,” zo schrijft Ibn AL FÂRIDH. “Wie zich laaft aan deze drank, doet sterren fonkelen in het glas.”

marie Zolamian

marie Zolamian

Mer morte, 2013.
Gouache on superior velin paper (8). 21 x 13.5 cm.

EN

Identity, acceptance and ostracism, community affiliation, memory, uprooting, migration and exile are a key feature of Marie ZOLAMIAN’s work. This is the migratory experience, the departure and the return, the temporality of the journey, this topography where the foreign and the familiar combine.
Of Armenian origin, born in Beirut in 1975, Marie ZOLAMIAN works with this process of creating connections between real and fictional territories, choosing her media to suit the tempo of her peregrinations.
Returning from a visit to Birzeit in the West Bank, Marie ZOLAMIAN brought back a souvenir photo, a singular postcard of three olive trees, lopped, uprooted, tendrils knotted, trunks fossilised. Their sterility, harsh, rough and disconcerting, contrasts with the pyramid of fruit on a nearby market stall. She also brought back this film, a long still shot, minimalist and contemplative, produced in the studio provided for her use. Before the lens stands a glass in front of a window; reflected in it are a myriad of gold-flecked pigments suspended in the water. “Through the sparkling flecks of the precious liquid, we can watch the sunset over Birzeit,” writes Colette DUBOIS, in the journey guide. “The changing light proffers every shade of gold and gives the reflection that lingers on the windowsill not only acute accents, like a slicing fragment of sun, but also the appearance of a mere trace that seeks to melt into the surface.”
There was no simpler way to touch on or convey the problem of water in Palestine, the plans implemented by the Israeli Civil Administration, and the vital, ecological, economic and highly political issues surrounding this precious resource. Here, water is a metaphor for relations between peoples, and more. “The work makes direct reference to the water tanks on West Bank rooftops,” continues Colette DUBOIS. “These huge black cylinders conjure up disconcerting images: giant insects, or strange, explosive weapons. Depicting these tanks as a cup of flaming liquor in which the viewer becomes delectably immersed, placing inside it the sunset which always brings with it the promise that tomorrow will be another day, has as much to do with fantasy as the desire to turn the tide.”
In contrast to the film, we find a long table covered in drawings: plates, tables, an atlas. We can browse the work at leisure, letting our ‘will to know’ ramble; we survey the mapping, the lines, from every angle. We only close the atlas, the collection of plates, after having wandered a while, erratically, without any particular direction, through its maze, its treasure. A work in ochre and water, we wander along golden shores and picture it under a sky as blue as the sea. It is, as Maria KODAMA described Borges’ Atlas, “a pretext to firmly root in the web of time our dreams made from the soul of the world.” The drawings are in gouache and water, some on high-quality Caravelle vellum. They are all called ‘Mer morte’ (Dead Sea). The sand is golden, gold is liquid; therein lies the salt of the earth, that fertile alliance.
In her artistic practice, Marie ZOLAMIAN collects, juxtaposes and composes pieces of memory, whether distant or recent, singular or collective. In doing so, she occupies this new area of experience that is sensitive, personal and a part of the world, enriched with meaning. As in a continuum, Marie ZOLAMIAN completes the process with a slow procession of women: sketches on paper inspired by oriental and Persian miniatures. They are priestesses and servants, conveying giving, otherness, the drunkenness of the senses, and submission. These are oil and water and all, this time, bring an offering of praise and wine, a secular ritual that, just like those involving the lustral water, sits at the crossroads of cultures and civilisations. I am reminded of the mystical poem by the 13th century author, Ibn AL FÂRIDH, and his famous ‘Al-Khamriya’: “So take it straight, though if you must, then mix it, but your turning away from the beloved’s mouth is wrong.” Likewise, watching the liquid gold of the Birzeit glass, the heart of the mystical poem has particular resonance: “Our glass,” writes Ibn AL FÂRIDH, “was its full moon, the wine a sun circled by a crescent. When it is mixed, how many stars appear!” (Translation from Th. Emil Homerin UmarIbn al-Fârid, Paulist Press, NY, 2001).

marie Zolamian

À servir, 2013.
Digital print. 43 x 52 cm

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Valerie Sonnier, Acquisitions récentes 2009-2013, Frac Picardie, Amiens, l’image

Valerie Sonnier

Valérie Sonnier enseigne depuis 2003 le dessin et la morphologie à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Son travail plastique consiste à réactiver et transformer ses souvenirs, les objets ou situations rattachés à l’enfance. L’imagerie qu’elle convoque fait défiler tour à tour jouets, scènes de jeu, vues de la maison familiale où elle séjournait petite. Sa pratique la conduit à travailler indifféremment le dessin, la peinture ou le film super 8. Si le matériau de ses oeuvres repose parfois sur son propre vécu (extraits de films familiaux ou l’artiste enfant figure, photographies ou vidéos de la maison de sa grand-mère), il ne s’agit pas pour autant d’en établir le récit minutieux. Chaque moment , chaque scénette représentée évoque des sensations, une atmosphère qui trouvent résonnance dans les souvenirs de chacun. Le t raitement plastique leur confère une charge émotionnelle particulière, tant dans les dessins minutieux, les acryliques aux couleurs saturées que les films aux séquences pâties par le temps.

Comme point de départ à une série de dessins intitulée Les morts minuscules, la rencontre de Valérie Sonnier avec des objets lors d’une promenade aux Puces à Paris au début des années 1990. Elle revient chez elle avec, sous le bras, un jouet en bois et un livre de compte aux fins quadrillages. Ce jouet, en l’occurrence un camion laitier, est mis en scène et cohabite le plus souvent avec d’autres jeux. Le dessin s’attache à représenter avec minutie cet univers marqué par une inquiétante étrangeté. Le camion engage des relations équivoques avec une poupée et un squelette -marionnette quand il ne fraye pas avec la mort, dans la ligne de mire d’un révolver ou au contact d’un crâne.

D’autres dessins appartenant à la même série constituent les pages d’un cahier intitulé Le cahier de morts minuscules. Il retrace le parcours du camion, sorti de sa boite que l’artiste lui avait spécialement confectionnée et partant à la découverte du monde. Le caractère anodin de ces natures mortes est trompeur, il en sourd un sentiment plus ambivalent, voire grinçant. Si les différents éléments évoquent naturellement les jeux de l’enfance, ils sont manipulés par l’artiste de telle sorte à rappeler le temps qui passe, la mort à l’oeuvre, la destruction des choses. Les objets s’enlacent ou s’accouplent, le camion s’aventurant à l’intérieur devient un élément d’ érotisation, comme pour nous rappeler qu l’ enfance recèle inévitablement une part de violenc et de désir. Le cadrage cinématographique de certains dessins renforce la dimension fictionnelle, joue sur les échelles, permet au regard de tourner autour des objets.

Propos sur l’artiste :

Derrière leur apparente légèreté – derrière l’apparente légèreté des dessins de Valérie Sonnier –, les jouets sont d’une richesse symbolique et culturelle immense. Ils préparent à la vie de « grand » autant qu’ils permettent de s’en émanciper en éveillant notre imagination. C’est la raison pour laquelle il est si difficile de s’en séparer. Leur abandon est douloureux, car il signifie notre entrée dans l’âge adulte, fait d’amour et de rencontres, mais aussi de compétition, de responsabilités et au final, de néant. De même que le jouet est une réduction poétique du monde réel, le destin du petit camion laitier est la contraction mélancolique d’une vie humaine. (Bruno Girveau, L’insoupçonnable gravité du jouet).

Source : Frac Picardie, Des mondes dessinés

Frac picardie, Amiens 13 novembre 2013 – 21 février 2014

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Olivier Foulon, Eleni Kamma, Aglaia Konrad, Villa Romana, Das Künstlerhaus in Florenz, à Bonn

Olivier Foulon, Eleni Kamma et Aglaia Konrad, tous trois anciens résidents de la Villa Romana à Florence participent à :

Villa Romana 1905–2013. Das Künstlerhaus in Florenz
22.11.2013 – 9.3.2014
Art and Exhibition Hall of the Federal Republic of Germany, Friedrich-Ebert-Allee 4, 53113 Bonn

Villa Romana

Founded by the German painter Max Klinger in 1905, the Villa Romana awards Fellowships, which include a stipend and a residency in Florence, to four outstanding German-based artists every year. The exhibition reflects the history of this site of artistic production and international exchange with reference to Villa Romana Fellows from the early years of the institution to today, and with works that specifically engage with the city of Florence.

Participating artists: Shannon Bool, Mariechen Danz, Heide Hinrichs, Daniel Maier-Reimer, Nine Budde, Sophie Reinhold, Yorgos Sapountzis, Eleni Kamma, Aglaia Konrad, Henrik Olesen, Thomas Kilpper, Rebecca Ann Tess, Martin Pfeifle, Anna Heidenhain, Anna Moeller, Eske Schlüters, Olivier Foulon, Kalin Lindena, Benjmain Yavuzsoy, Clemens von Wedemeyer, Asli Sungu, Dani Gal, Michail Pirgelis, Silke Markefka, Ines Schaber / Stefan Pente, Maya Schweitzer, Mario Rizzi, Edi Hila, Amelie von Wulffen, Max Neumann, Inge Höher, Superstudio, Ketty La Rocca, Georg Baselitz, Horst Antes, Karl Georg Pfahler, Anna Oppermann, André Thomkins, Artur Stoll, Norbert Tadeusz, Gotthard Graubner, Hans Purrmann, Rudolf Riester, Richard Pietzsch, Kurt Tuch, Max Klinger, Arnold Boecklin, Karl Stauffer-Bern
An exhibition of the Art and Exhibition Hall of the Federal Republic of Germany in cooperation with the Villa Romana e.V.

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Benjamin Monti, Voir la tasse, musée Ianchelevici, La Louvière

Le point de vue singulier de neuf artistes sur les vestiges d’un lieu emblématique de La Louvière et de son histoire : la faïencerie Royal Boch. Une exposition ludique, poétique, transversale alimentée par les traces de la disparition de la manufacture. L’intention, à travers différents médiums, est d’emprunter un chemin singulier balisé par une fantaisie régénératrice pour parler de ce qui reste : poussière, matière, lumière, archives, courants d’air.

Benjamin Monti

Mélanie Cortembos grave : nappes, motifs et autres vaisselles. Comme dans une séquence, peu à peu le tout s’entremêle. D’une certaine confusion surgit l’essence même du motif, sa poésie. Ronny Delrue traite de la pollution, de la pétrification, de la pulvérisation; il est question de disparition, de relativité, de l’aspiration à la pureté… et de la traduction de certains états mentaux dans des représentations et des formes concrètes. Trini Gainza aligne les pages boursières des journaux pour souligner leurs structures, leurs redondances. En brouillant la lisibilité, elle insiste sur le caractère hermétique de l’économie de marché. Trini Gainza valorise la multitude de nombres dont elle redoute pourtant la signification potentielle.
François Goffin : Assiettes, tasses, cruches et autres, alignés, posés, dessinés. Une installation qui tend à représenter une nappe est constituée d’objet provenant de chez Boch. Le travail sur la couleur induit une réminiscence des motifs de Sonia Delaunay. Passionné de littérature autant que d’image, Philippe Herbet est un voyageur, un errant poétique. Il réunit ici une série de vingt ensembles de photographies avec textes manuscrits liée à ce cérémonial qu’est la dégustation du thé ou du café. Denis Mahin Des pièces hybrides, croissement de grues Caterpillar et de vaisselle, sont les « acteurs » d’une vidéo qui présente des processus de fabrication de pièces en terre. L’utilisation de l’animation et le montage des séquences révèlent un caractère acheiropoïète* aux céramiques. La bande sonore est réalisée par Renaud Carton et le montage par Louise Herlemont. (*) Une image acheiropoïète est une image dont l’origine est inexpliquée et serait miraculeuse. La contribution de Marie-Eve Maréchal allie le style de l’écriture, sa forme et son fond pour « montrer » que par une crise, quel que soit le décor, un tamis est à l’œuvre qui finit par mettre en lumière ce qui échappe à l’oubli. Force intérieure, conglomérat de racines et de dénuement, nettoyée par le déluge, elle est clairvoyante. Benjamin Monti : « Mes premiers contacts avec Boch remontent à l’enfance, aux repas familiaux autour d’assiettes transmises de génération en génération. Les entrelacs géométriques et les ornements végétaux composés par une succession de petits points et de hachures avaient un pouvoir hypnotique, ils ont dû me marquer autant que les ouvrages illustrés par Gustave Doré ou Horace Castelli. » Joel Nepper a choisi la photographie au collodion humide, car la fragilité du verre en fait un avatar idéal de la céramique gisant encore devant les fours. L’aspect artisanal, l’investissement personnel surtout DANS ce lieux – car tout doit être fait sur place – rappelle la présence ouvrière devant les chaînes.

Benjamin Monti

Benjamin Monti

(D’) après la bataille, Benjamin Monti, Octobre-Novembre 2013, un ensemble de 6 dessins à l’encre de chine sur
papier (21 X 29, 7 cm

Musée Ianchelevici
21, Place Communale
7100 La Louvière
Voir la tasse : Mélanie Cortembos, Ronny Delrue, Trini Gainza, François Goffin, Philippe Herbet, Denis Mahin, Marie-Eve Maréchal, Benjamin Monti, Joel Nepper
Vernissage le vendredi 15 novembre à 19h00.
Exposition du 16/11/2013 au 22/12/2013

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Walter Swennen, So far so good, Wiels, Who’s talking: Vincent Geyskens

Walter Swennen - Wiels

Dans le cadre des conférences et visites guidés organisées par le Wiels :

Look-Whos-Talking--Dirk-Snauwaert

Ce 13 novembre 2013 à 19h :
Conférence visite guidée par Vincent Geyskens
conférence en Nl.
info et réservations : welcome@wiels.org

le programme des conférences à venir :

– Conférences / visite de l’exposition :
27.11.2013, 19:00 Caroline Dumalin (en)
18.12.2013, 19:00 Laurent Busine (fr)

– Special presentations
11.12.2013, 19:00 Bart Verschaffel (en) Lezing Conférence Lecture
12.01.2014, 16:00 Walter Swennen / Olivier Foulon (fr) Gesprek Conversation
26.01.2014 Finissage Film screenings + presentatie(-ion) Raphael Pirenne (sic)

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