Archives mensuelles : juin 2015

Jacques Charlier, Canalisations souterraines, Musée d’Ixelles

Jacques Charlier

Canalisations souterraines, une caricature des dernières tendances paysagistes. 1969, Installation vidéo. Film performance de Jacques Charlier filmé en septembre 1969 sur le terril de Saint-Gilles à Liège. Caméra : Nicole Forsbach. Sonorisation : Jacques Charlier. Couleurs. 13.20 min. Suite de coupures de presse prélevées dans des revues de travaux publics parvenant au Service Technique Provincial de la Province de Liège, projetées en diapositives. Accompagnée d’un certificat signé et daté Jacques Charlier, 1968.

Jacques Charlie est dessinateur expéditionnaire au Service Technique Provincial de la Province de Liège. Quotidiennement, il trace des canalisations, des profils de route, normalise des cours d’eau, dessine l’implantation de zonings industriels et introduit ces réalités professionnelles dans le champ de l’art contemporain, les dédiant, avec une étrange lucidité, aux amateurs de minimalisme, d’art pauvre ou de land art. Rares sont ceux qui comprendront qu’il s’agit d’une réponse très radicale et conceptuelle aux discours des Nouveaux Réalistes, aux artistes Pops qui, les uns et les autres, introduisent dans l’art des réalités sociales, urbaines, publicitaires, médiatiques. Charlier introduit dans le champ de l’art ses réalités professionnelles, et celles-ci concernent, entre autres, le fait de recomposer le paysage en fonction même de la nature des travaux publics. Il se crée ainsi une fiction personnelle, il prend ses distances par rapport aux discours théoriques en pratiquant un humour piquant, il les assimile avec une surprenante acuité. C’est en fait une forme vécue, un activisme qu’il pratique, dit-il, sans exaltation. En 1969, l’artiste gravit le terril de Saint Gilles aux abords de Liège, armé d’une pelle et d’une pioche, accompagné par la photographe et cinéaste Nicole Forsbach. Au sommet, à grands coups de pioche, il saigne cette colline résiduelle, creuse une tranchée, y dépose un linceul et tel un Sisyphe moderne, rebouche le trou, ensevelit ainsi cette « terre démobilisée ». La performance est filmée avec pour seuls témoins de hasard deux gosses endimanchés. Certes, on pourrait lire cette performance comme une caricature, une sorte de «land art parodique et de proximité » alors que Robert Smithson s’apprête à investir le Grand Lac Salé, excusez nous du peu; mais ce serait trop court. Lorsqu’il redescend du terril, Charlier accompagne son film d’une création sonore proche d’une musique minimale et industrielle et, surtout, décide de projeter par-dessus des diapositives de canalisations, de celles que le Service Technique Provincial installe sous les paysages de la région. Et il écrit à leur propos : «Leur caractère énigmatique peut non seulement rivaliser avec certaines recherches plastiques contemporaines, mais aussi les dépasser par leur monumentale capacité d’expression. Mais cela, personne ne le dira jamais, ou peut-être trop tard. Ainsi en est-il de l’art d’aujourd’hui qui détourne à son profit, sous l’alibi d’une création ésotérique, la réalité du travail, insupportable pour la minorité culturelle dominante» .

Jacques Charlier présentera ce film, à Liège, en 1970, lors d’une exposition qu’il intitule «Zone Absolue» . Celle-ci est une satire du tout béton, de l’urbanisation galopante, une œuvre nourrie par la littérature situationniste et anarchiste en vogue fin des années 60, une proposition délirante de résoudre de la façon la plus sauvage et radicale la problématique de l’habitat et de la circulation dans les villes. A titre monumental, expérimental et pédagogique, Jacques Charlier projette d’installer, dans l’espace public, côte à côte, une dalle de béton et une zone arable de mêmes dimensions. La première est lisse et minimale comme l’idéal sculptural de Carl André, ce principe d’une simple juxtaposition d’unités standard de plaques industrielles posées au sol les unes à la suite des autres, sans aucune hiérarchie de place ni de volume, ce que Charlier, en bon spécialiste de la voirie nommera non sans humour, une « sculpture horizontale ». La seconde zone est, elle, parfaitement naturelle, collective et anarchique. Charlier veut inviter qui le souhaite à y planter la végétation qu’il veut, un chaos végétal, une biodiversité extrême et incontrôlée, concentrant jusqu’à l’exaspération ce fantasme naturaliste, et nostalgique, véhiculé par tous les tenants du retour à la terre, des hippies les plus illuminés aux Zépétistes les plus effrénés. Remblayons la ville, accélérons l’urbanisation béton ! Laissons au contraire la nature reprendre tous ses droits : l’installation, destinée à se pérenniser, parfaitement dimensionnée, fonctionne comme une structure zygote, un espace d’intention aux propositions de même proportions mais parfaitement antagonistes. Le jalon et le théodolite sont effet des outils critiques. En fait, cette «Zone Absolue» agit aussi comme une réponse à deux œuvres contemporaines de Robert Smithson : «Asphalt Rundow», d’une part, ce déversement d’asphalte pour métaphore entropique le long d’une colline dans la région de Rome, réalisée en 1969 et, d’autre part, «Floating Island to travel around Manhattan », cette barge emplie de rochers, de terre, plantée d’arbres et de végétaux reproduisant le biotope de Central Park qui, quelques mois plus tard, fit lentement le tour de la presqu’île de Manhattan. Elle agit, enfin, comme un monument extrême, critique de tous les extrêmes, au-delà même des discours idéologiques contemporains à sa création. Radicalement, elle ne fut jamais réalisée, réduite à un pur concept, une intention, matérialisée par une simple ligne au sol divisant en deux part identiques l’espace d’un lieu d’exposition. (Jean-Michel Botquin)

Jacques Charlier

Jacques Charlier

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Agenda juillet 2015

Jacques Charlier
– Bruxelles (B), Paysages de Belgique, musée des Beaux Arts d’Ixelles, du 25 juin au 20 septembre 2015
– Buenos-Aires (Argentina), The importance of being, Museo de Arte Contemporáneo, du 4 juillet au 12 septembre 2015

Olivier Foulon
– Aachen (D), Le souffleur, Schürmann meets Ludwig, Ludwigforum, du 22 mars au 31 janvier 2016

Honoré d’O
– Antwerpen (B), Wereldkaarten van de middeleeuwen tot nu, Museum aan stroom (MAS), du 24 avril au 16 août 2015
– Den Haag (Nl), Vormidable, Museum Beelden aan Zee, du 20 mai au 30 août 2015

Eleni Kamma
– Athenes (Gr),Terrapolis, French School at Athens, curated by Neon and Whitechapel Gallery, du 27 mai au 26 juillet 2015
– Thessalonique (Gr), 5e biennale de Thessalonique (curator Katerina Gregos), du 23 juin au 30 septembre 2015
– Liège (B), Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius, du 24 juin au 13 septembre 2015

Sophie Langohr
– La Haye (PB), Province de Liège/ Collection. Focus sur 24 artistes, résidence de l’Ambassade de Belgique à La Haye, du 25 avril à fin janvier 2016
– Thuin (B), Fluide, parcours d’art actuel de Thin (curator : Dorothée Duvivier – BPS22), du 20 juin au 20 septembre 2015
– Eupen (B), ikob-Preis, du 7 juin au 16 août 2015
– Liège (B), Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius, du 24 juin au 13 septembre 2015

Jacques Lizène
– La Haye (PB), Province de Liège/ Collection. Focus sur 24 artistes, résidence de l’Ambassade de Belgique à La Haye, du 25 avril à fin janvier 2016
– Milano (I), World Academy Project for Expo 2015, Piazza Citta di Lombardia, jusqu’au 30 octobre 2015
– Mons (B), Le grand large, territoire de la pensée, du 19 juin au 27 septembre 2015
– Quimper (F), En attendant… / Collection # 6, Centre d’Art Contemporain de Quimper, du 4 juin au 30 août 2015
– Meymac (F), Constructeurs d’absurde, bricoleurs d’utopie, centre d’art contemporain, Abbaye de Saint André, du 12 juillet au 1 novembre 2015
– Buenos-Aires (ARG), The importance of being, Museo de Arte Contemporáneo, du 4 juillet au 12 septembre 2015
– Bruxelles (B), Paysages de Belgique, musée des Beaux Arts d’Ixelles, du 25 juin au 20 septembre 2015
– Liège (B), Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius, du 24 juin au 13 septembre 2015

Capitaine Lonchamps
– Quimper (F), En attendant… / Collection # 6, Centre d’Art Contemporain de Quimper, du 4 juin au 30 août 2015

Emilio Lopez-Menchero
– Vitry sur Seine (F), Cherchez le garçon, Musée d’Art moderne du Val de Marne, du 7 mars au 30 août 2015
– Mons (B), Le grand large, territoire de la pensée, du 19 juin au 27 septembre 2015
– Mons (B), MonSens, L’art brut d’hier et d’aujourd’hui, interaction, Musée des Beaux-Arts, du 20 juin au 6 septembre
– Liège (B), Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius, du 24 juin au 13 septembre 2015

Benjamin Monti
– Auderghem (B), Pen is Art, maison de l’Image, Seed Factory, du 24 avril au 30 septembre 2015
– Mons (B), Le grand large, territoire de la pensée, du 19 juin au 27 septembre 2015
– Quimper (F), En attendant… / Collection # 6, Centre d’Art Contemporain de Quimper, du 4 juin au 30 août 2015
– Furnes (B), De Burgemeester van Veurne, Emergent gallery, du 5 juillet au 20 septembre 2015

Pol Pierart
– Milano (I), World Academy Project for Expo 2015, Piazza Citta di Lombardia, jusqu’au 30 octobre 2015
– Mons (B), Le grand large, territoire de la pensée, du 19 juin au 27 septembre 2015
– Liège (B), Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius, du 24 juin au 13 septembre 2015

Walter Swennen
– Aachen (D), Le souffleur, Schürmann meets Ludwig, Ludwigforum, du 22 mars au 31 janvier 2016
– Mons (B), Le grand large, territoire de la pensée, du 19 juin au 27 septembre 2015
– Mons (B), Atopolis, Manège de Suly, commissariat Dirk Snauwaert, du 13 juin au 18 octobre 2015
– Buenos-Aires (ARG), The importance of being, Museo de Arte Contemporáneo, du 4 juillet au 12 septembre 2015

Marie Zolamian
– La Haye (PB), Province de Liège/ Collection. Focus sur 24 artistes, résidence de l’Ambassade de Belgique à La Haye, du 25 avril à fin janvier 2016
– Furnes (B), De Burgemeester van Veurne, Emergent gallery, du 5 juillet au 20 septembre 2015
– Liège (B), Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius, du 24 juin au 13 septembre 2015

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Jacques Charlier, Paysages professionnels du STP au Musée d’Ixelles

Jacques Charlier

(…) Charlier roulerait-il les pratiques conceptuelles et minimales d’avant-garde dans la farine tout en consacrant le Road Art comme nouveauté académique ? Ou tenterait-il de prouver que l’on peut « faire du land Art près de chez soi » ? L’artiste entretient à l’époque les meilleurs rapports qui soient avec l’art international comme avec toute la culture underground, mais il considère l’un comme l’autre avec une distance très critique. L’une de ses pratiques fondamentales consistera, en effet, dès les années 60, à retirer de leur contexte une série de documents professionnels du Service Technique Provincial où il est employé, afin de les distiller dans le champ artistique, de les y « présenter» ; ce sont des documents destinés à l’élaboration de projets d’amélioration de voirie, d’égouttage, de normalisation de cours d’eau, d’implantation de zonings industriels. Et Charlier œuvre dans l’incompréhension la plus totale. À l’époque, rares sont ceux qui comprendront qu’il s’agit d’une réponse très radicale et conceptuelle aux nouveaux réalistes, aux artistes pops qui, les uns et les autres, introduisent dans l’art des réalités sociales, urbaines, publicitaires, médiatiques.(…)

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier

(…)

– Vaste programme que cette Zone Absolue. Il semblerait que cela dépasse de loin le titre d’une œuvre ou d’une exposition, en l’occurrence cette exposition qui se déroule à Liège en janvier 1970.

– Il faudrait en effet resituer les choses dans leur contexte et préciser comment j’en suis arrivé à imaginer tout cela. J’entre, après mon service militaire, au Service Technique de la Province en 1958 comme dessinateur expéditionnaire. En fait, on me confie une série de tâches fort simples : taper des rapports, tirer des plans, me rendre sur le terrain, porter la mire pour faire des relevés topographiques. Il s’agit d’améliorer les routes de la première circonscription du Service Technique Provincial et d’établir de nouveaux zonings industriels. En dehors de mes heures de travail, je réalise des collages d’objets, je peins aussi, des toiles gestuelles. Ma formation en art est complètement autodidacte. En fait, je m’intéresse à l’art moderne depuis mon adolescence. Je me nourris beaucoup de littérature également, principalement de Franz Kafka qui réussit cet étonnant métissage entre son œuvre d’écrivain et sa profession de rédacteur aux Assurances Générales de Prague.

– Un peu votre situation, non ? Ou du moins ce que vous allez faire au S.T.P.?

– Effectivement. Lorsque le Pop Art et le Nouveau Réalisme font irruption chez nous, je me demande comment affirmer notre identité par rapport au dadaïsme revisité de ce rouleau compresseur américain. Comment faire aussi par rapport à Restany et ses Nouveaux Réalistes. J’en parle souvent avec Marcel Broodthaers avec qui je partage cette préoccupation. Où trouver notre place, alors que ces artistes ont déjà conquis Bruxelles et Anvers ? En gros, je considérais que le Pop Art résultait du fait de considérer la publicité comme un objet trouvé et de littéralement la balancer dans le champ artistique en lui conférant quelques modifications esthétiques. C’est là que je me suis dit qu’il pouvait être intéressant de profiter de mon milieu professionnel, cette activité purement alimentaire, et d’en faire un moteur critique par rapport à l’art du Nouveau Réalisme et du Pop. C’est ainsi que je commence à collecter ces petites photographies prises par le Service dans lequel je travaille.

Je me lie d’amitié avec le mécanographe et le photographe que je côtoie souvent puisque des journées entières, je vais tirer des plans à l’ammoniaque, des plans de routes qui mesurent six à sept mètres de long. Je découvre dans les poubelles du service de mécanographie des petites photos de champs de betteraves. Ce sont des photos parfaitement banales destinées à illustrer les rapports du Service. Ce qui me fascine, c’est leur côté brutal et inesthétique. En général, elles sont sans avant-plan ; techniquement, ce sont des clichés de bonne qualité mais sans aucune recherche de mise en page. Quant aux lieux photographiés, ils sont évidemment aux antipodes de la photographie habituelle. Je me trouve face à une réalité qui est tout à fait nouvelle, brutale, et qui pourrait convenir de manière idéale à la réponse imagée que je vais tenter de balancer contre le Pop. Parallèlement, je dessine des projets de routes provinciales, des profils en long et en travers, des projets d’ouvrages d’art que l’on trace avec précision. Et là aussi, je me demande comment introduire ces dessins dans le champ de l’art. (…)

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier

(…)

– Qu’est-ce qu’un dépaysement collectif ?

– Le dépaysement collectif, c’est peut-être une façon de considérer l’art autrement, la situation poétique et sa réalité. C’est dans cette limite-là que je le vois. Même si l’action est poussée à l’extrême, je ne la vois pas comme une sorte de transgression des tabous. Et lorsque je verrai débouler l’école de Vienne et ses bouffeurs de saucisse, les performances actionnistes, je trouverai cela très rigolo, mais sans y croire. Sur le plan théorique, la seule chose qui me semble importante, c’est en 1967, l’exposition BMPT au Musée d’Art moderne à Paris. À la fois, cela me fait rire et c’est très intelligent. C’est d’ailleurs bien dommage qu’on ait mis le côté humoristique de la chose sur le côté. Il y avait là une autre façon de considérer la situation et une réelle charge ironique. En fait, c’est la première fois que je constate un discours aussi radical quant à l’interchangeabilité des pratiques. Et je me rends compte qu’avec un peu d’attention, tout spectateur peut accéder à la signification de ces gestes. En fait, on quittait là le romantisme des Nouveaux Réalistes pour accéder à ce qui était à voir et rien d’autre. C’était une mise en scène spectaculaire, presque outrancière, une bouffée d’air frais assise sur ce « plan théorique à la française » que j’ai toujours trouvé marrant. (…)

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier

(…)

– Il me semblait que le Pop et le Nouveau Réalisme avaient abandonné une part de la réalité qui était peut-être à introduire dans le champ de l’art, la réalité sociale. Warhol se sert des clichés de presse, Rosenquist de la publicité, Rauschenberg reprend les Merzbau de Schwitters et les configure dans le paysage américain. Ce dernier surtout me passionne ; c’est celui dont je me sens le plus proche car il va puiser dans la poésie en restant ouvert à toutes les disciplines. Pour ma part, je décide donc de m’approprier une réalité professionnelle, des objets qui ont été fabriqués par des ouvriers, et de les introduire dans le champ artistique en les signant, en leur conférant le statut d’objet d’art. D’un point de vue idéologique, cela me perturbe. Le fait de prendre une réalité sociale, une réalité de la rue, de l’introduire dans l’art, de la signer, d’en faire donc une oeuvre et par ce fait même un objet de spéculation, c’est en quelque sorte une supercherie et une appropriation quasi-religieuse. Bon nombre d’artistes en feront leur cheval de Troie, et l’on pourrait presque dire que c’est devenu l’art pompier du siècle. Je m’en rends compte dès le moment où j’envisage mes « photographies professionnelles ». (…)

Jacques Charlier
paysages professionnels, 1970. Photographies N.B. et texte imprimé.
9 panneaux de 50 x 60 cm

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Jacques Lizène, Paysages de Belgique, Musée d’Ixelles, les images

Au Musée d’Ixelles, dans le cadre de l’exposition « Paysages de Belgique » conçue par Denis Laoureux :

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Documents rapportés d’un voyage au cœur de la Civilisation Banlieue, 1973. Avec modèle contraignant son corps à s’inscrire dans les limites du cadre pour réaliser une tentative de reconstitution du portrait de l’indigène de la Civilisation Banlieue. (Collection Muhka. Photo : Christine Clinckx)

Jacques Lizène

« Documents rapportés d’un voyage au coeur de la civilisation banlieue (Ougrée, banlieue industrielle liégeoise), par un petit maître liégeois, pauvre pitre en art, artiste de la médiocrité, représentant de la banlieue de l’art » (1973, Liège)

Jacques Lizène

« Modèle contraignant son corps à s’inscrire dans les limites du cadre pour réaliser une tentative de reconstitution de portrait de l’indigène de la civilisation banlieue »

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Jacques Lizène

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Sophie Langohr, Les Ediles, Fluide 2015, Thuin.

Sophie Langohr

Sophie Langohr

Pour Fluide, Sophie Langohr intègre trois plaques émaillées à la façade ouest de l’église Notre-Dame d’el Vaux. Par le travail des formats, de la matière et de la couleur, les images sérigraphiées évoquent des panneaux d’affichage public à l’abandon. Elles renvoient aussi aux anciennes stèles funéraires encastrées dans les autres murs de l’église. Bien que ces bas-reliefs soient en partie effacés par le temps, ils portent le nom de « pierres parlantes » ; « muettes parce qu’elles ont pour la plupart perdu leur inscription identificatrice mais néanmoins très parlantes si on veut en examiner les éléments [1] », un principe de lecture que Sophie Langohr adopte pour ces pièces.

L’artiste s’inspire encore d’un autre fait de l’histoire de Thuin : le récit du passage de Victor Hugo dans la ville en 1861. L’écrivain visita Aulne et on raconte que, sous l’emprise de l’atmosphère mystique de l’abbaye abandonnée, il aurait, sur un mur des vestiges, laissé sa signature aujourd’hui disparue. Avec cette installation, empreinte des thèmes hugoliens que sont le monde contemporain, l’histoire, la religion et la politique, Sophie Langohr joue sur le caractère de pérennité de son intervention. La permanence de l’œuvre implique une double recherche : sur la forme, l’anticipation du délabrement et sur le fond, la question de la survivance des images et des croyances.

En outre que provoquer la confusion entre passé et présent, ces trois portraits, reconstitués à partir de multiples sources iconographiques, laissent naître un doute sur la nature même de l’œuvre. En effet, ici, le traitement infographique hybride les genres conventionnels de la peinture, de la photographie, du bas-relief et de l’affiche.

[1] » in : Jean-M. Horemans, Les pierres parlantes de l’église Notre-Dame-del-Vaux à Thuin, héritières lointaines de Rogier de le pasture dans Revue Sambre et Meuse n°40.

Sophie Langohr est diplômée en philologie romane, de l’Université de Liège, puis en peinture, à l’Académie des Beaux-Arts de la même ville. L’image, dont la prolifération actuelle touche et affecte tous les territoires de la vie personnelle, sociale et politique, est au centre de ses recherches artistiques. Ses travaux, qu’elle conçoit le plus souvent en fonction du contexte de leur exposition, font référence à l’histoire de l’art ou à un patrimoine proche : Camées néo-classiques, motifs décoratifs de style rococo, sculptures religieuses, drapés baroques, « jolités » spadoises, peintures de nus du XIX e et XX e siècle… sont revisités dans ses séries de photographies Les Camées (2007), Fleurs, oiseaux et fantaisies (2009), New Faces (2012), Glorious Bodies (2013), Drapery (2013)… ou dans des œuvres d’art public comme Jolité (Spa, 2010) et Nus (Tournai, 2014). Qu’elle manipule des images existantes ou qu’elle en crée, Sophie Langohr se réapproprie celles que nous avons consciemment ou inconsciemment en mémoire. Par un délicat travail de refabrication, elle les parodie, les subvertit, y distille un trouble qui, bien au-delà de toute entreprise de mystification, interroge notre façon de percevoir le monde au travers de notre industrie médiatique et consumériste.

(source : BPS22)

Sophie Langohr

Sophie Langohr

Sophie Langohr

Sophie Langohr

Sophie Langohr

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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Paysages de Belgique, au musée d’Ixelles

Jacques Charlier et Jacques Lizène participent à l’exposition « Paysages de Belgique », conçue par Denis Laoureux, au musée d’Ixelles. Jacques Charlier y montrera ses Paysages professionnels ainsi que le film Canalisation tourné sur le terril de Saint Gilles dans la région liégeoise. Deux oeuvres hautement conceptuelles du tournant des années 70. Quant au Petit Maître, il ramène quelques documents d’un voyage au coeur de la civilisation Banlieue.

Jacques charlier

Jacques Charlier, paysages professionnels, 1970. Photographies N.B. et texte imprimé.9 panneaux de 50 x 60 cm

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Documents rapportés d’un voyage au cœur de la Civilisation Banlieue, 1973. Avec modèle contraignant son corps à s’inscrire dans les limites du cadre pour réaliser une tentative de reconstitution du portrait de l’indigène de la Civilisation Banlieue. (Collection Muhka. Photo : Christine Clinckx)

À travers l’exposition PAYSAGES de Belgique, le Musée d’Ixelles propose une sélection d’œuvres, de 1830 à aujourd’hui, montrant comment la nature se fait art. Car la question est bien là : par quel(s) moyen(s) l’artiste déplace-t-il la nature dans le cadre d’une œuvre d’art ?
C’est donc à travers des œuvres multiples et variées que l’exposition vous propose de déambuler dans la géographie belge des artistes : peinture, photographie, vidéo, installation, film, etc. Une performance est également programmée (voir événements annexes). Les dispositifs plastiques sont aussi variés que l’exige la nature pour se laisser enfermer dans une œuvre d’art. La nature devient alors un outil artistique, elle devient le prétexte à l’utilisation de procédés plastiques variés et soigneusement sélectionnés pour la sublimer.
Mais le paysage, en particulier dans la jeune Belgique du XIXe siècle, est aussi un point de vue, une vision exprimée à travers le choix de ce qu’on représente : la Mer du Nord, la Campine, les bords de la Meuse, les terrils… L’artiste choisit ce qu’il veut montrer, voire démontrer. Au XXe siècle, la tradition se perpétue en autant de paysages nationaux parfois proches d’un engagement idéologique. Le paysage est aussi un portrait puisque la nature est transformée par l’homme… Six sections thématiques déclinent cette métamorphose au fil d’une exposition conçue comme une échappée belle dans l’art du paysage belge.

Avec les œuvres de : Artan, Baron, Bernd et Hilla Becher, Bertrand, Boch, Bogart, Boulenger, Broodthaers, Burssens, Bury, Bytebier, Charles, Charlier, Claus, Coosemans, Crépin, Decelle, Degreef, Dubois, De Cordier, De Saedeleer, Degouve de Nuncques, Delvaux, De Peelaert, De Smet, Donnay, Dotremont, Doudelet, Dujardin, Ensor, Evenepoel, Fastenaekens, Felten-Massinger, Finch, Frédéric, Goethals, Hamesse, Hänsel, Héger, Heymans, Khnopff, Lacomblez, Le Brun, Lismonde, Lizène, Luce, Magritte, Mahieu, Mendelson, Meunier, Mineur, Oosterlinck, Op de Beeck, Ozcetin, Paulus de Châtelet, Permeke, Pirenne, Quinet, Ransonnet, Rops, Rose, Schlobach, Sommelette, Spilliaert, Stevens, Toussaint, Ubac, Vandamme, Van den Abeele, Vandercam, Van der Hecht, Van de Spiegele, Van Lint, Vanriet, Vercheval, Verwée, Vilet, Vogels, Wyckaert.

Jacques Charlier

Jacques Charlier, Canalisations souterraines, une caricature des dernières tendances paysagistes. 1969, Installation vidéo. Film performance de Jacques Charlier filmé en septembre 1969 sur le terril de Saint-Gilles à Liège. Caméra : Nicole Forsbach. Sonorisation : Jacques Charlier. Couleurs. 13.20 min. Suite de coupures de presse prélevées dans des revues de travaux publics parvenant au Service Technique Provincial de la Province de Liège, projetées en diapositives. Accompagnées d’un certificat signé et daté Jacques Charlier, 1968.

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Wild Open Space, Les Moissons de la Cité, Grand Curtius Liège

Jacques Lizène

Eleni Kamma, Jacques Lizène, Emilio Lopez-Menchero, Sophie Langohr, Pol Pierart et Marie Zolamian participent à l’exposition “Wild Open Space, Les Moissons de la Cité”, exposition rétrospective des 80 oeuvres acquises par la Space Collection. Au Grand Curius à Liège, du 25 juin au 13 septembre. Vernissage le 24 juin.

Lancée en 2002 par l’artiste belge Alain De Clerck, la SPACE Collection construit un réseau de villes européennes liées entre elles par une collection transfrontalière d’art contemporain.
Les œuvres sont acquises grâce à des sculptures interactives implantées dans l’espace public. Quand un passant glisse une pièce dans une des bornes de la SPACE, il anime une sculpture et reçoit un ticket avec un poème ou un cadeau culturel. L’argent récolté est augmenté grâce à du mécénat et permet d’acheter des œuvres d’art. A Liège et à Maastricht, les deux premières génératrices de culture ont déjà permis d’acquérir 80 œuvres mélangeant les genres, les supports, les techniques et les artistes.

Launched in 2002 by Belgian artist Alain De Clerck, SPACE Collection is building a network of European cities linked by a trans-border collection of contemporary art.
The works are acquired thanks to interactive sculptures set up in public spaces. Whenever a visitor inserts a coin into a SPACE machine, he animates the sculpture and gets a ticket to poetry or cultural prize. Then, money is collected, increased by sponsorphip and transformed into works of art. In Liege and Maastricht, the first culture machines already allowed to buy 80 works mixings genres, material supports, techniques and more or less renowned artists.

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Eleni Kamma, 5e biennale de Thessalonique

Biennale de Thessalonique

Eleni Kamma participe à la 5e Biennale de Thessalonique, dont le commissariat a été confié à Katerina Gregos.

Eleni Kamma

Eleni Kamma
It takes courage and breath to speak up.
HD video, color, stereo sound, 16:9, NL, 2014, 5 min 59 sec

Between the optimism of the will and the pessimism of the intellect

Katerina Gregos

The title of the 5th Thessaloniki Biennial is inspired by an aphorism invoked by Antonio Gramsci in the The Prison Notebooks (Quaderni del carcere) that he wrote between 1929 and 1935 while he was imprisoned by the Facist regime in Italy at the time. In these voluminous writings which he composed during his eleven years incarceration Gramsci repeatedly cites this phrase; in one of the letters he writes: “The challenge of modernity is to live without illusions and without becoming disillusioned … I’m a pessimist because of intelligence, but an optimist because of will.” This duality constitutes a point of departure to talk about the current situation of crisis – and how to overcome it -­‐ that governs much of the Mediterranean, which will once again be the focal point of the next biennial.

As a diverse blend and composite of cultures, religions, ethnicities, languages, traditions and norms – the and the crossroads of three principal religions and continents – it becomes very difficult to define the Mediterranean area, except in geographic terms. Indeed there is much debate on whether we can even speak of a Mediterranean identity, culture or even region; and equally, it is impossible to treat the countries of the area as an undifferentiated group, nor arrive a singular understanding of what constitutes ‘The Mediterranean’. It is as much a real as an imagined space, whose perception has been determined and coloured by idyllic as well as negative stereotypes and misperceptions. But what many of the 26 countries (not including the Turkish Republic of Northern Cyprus and Palestine, both of which are contested territories) seem to face today are a series of serious ongoing crises (whether social, economic, or political) as well as several zones of armed conflict. In fact, it would not be an exaggeration to call the Mediterranean a crisis zone of sorts. Greece, Spain, and Italy are all in the throes of economic crises, Turkey is in the midst of a political crisis, while a large part of the Southern shores of the Mediterranean simmer with political and social unrest as democracy is being challenged, and the Eastern shores remain mired either in armed conflict or decades long unresolved political, religious and territorial disputes.

So while the Mediterranean cannot be defined in terms of a common identity, it constitutes a hotbed for some of the more burning issues of the moment including social and economic equality, democracy, civil rights, migration and mobility, and personal autonomy, the overall area treading the fine line between order and disorder. Many countries of the Mediterranean are, in fact, to a large extent facing a situation of impasse, which is engendered by prolonged or unresolved crises. Gramsci himself defined crisis as precisely that situation where “the old is dying and the new cannot be born” and added that “in this interregnum a great variety of morbid symptoms appear.” Given the failure of both politics and the political imagination, what remains in many parts of the Mediterranean world is an anticipation of alternatives and the hope for a better world. It is in the vacuum or grey zone of this anticipation that the Mediterranean currently finds itself, fuelled by desire but bogged down by reality but also realpolitik. It rests with artists, cultural practitioners and grass roots activists to exercise the creative and radical imagination, in order to critically dissect what is happening right now (thus engaging the pessimism of the intellect) as well as to

envisage or allude to another way of being (by harnessing the optimism of the will). It is precisely the imagination that fuels this optimism of the will that appears lacking today in much of the politics and policies that govern Europe and also the Mediterranean today.

‘Pessimism of the intellect’ might mean looking at the world as it is with all its flaws, but at the same time challenging the certainties and scaremongering that are propagated by those in power who fear losing it; the pessimistic intellect entails putting things under scrutiny and into doubt. It views the world critically, puts things and givens into question, which is the basis for any advancement. In a sense the pessimism of the intellect is pragmatic, but not necessarily cynical. ‘Optimism of the will’, on the other hand does not necessarily denote a naïve view of the world but rather evokes the imagination and the mental strength necessary to bypass adversity, something that most humans inherently possess, and have also harnessed since time immemorial to get through times of hardship and move forward.

In light of the general fatalism that governs many aspects of politics, economics, and public life today, as well as the dominant view that capitalism is ‘inevitable’, Gramsci’s phrase seems as relevant as it was when first written. It is the optimism of the will that when implemented finally sparks change and can sow the seeds for a better future.
What we seem to miss now, more than ever, is the optimistic will put into action. The Thessaloniki Biennial will explore the multiple meanings of this dual phrase as well as mine that grey zone in between. Gramsci’s aphorism could also provide an inspirational point of departure for looking beyond crisis, at a time increasingly characterized by apathy and a general defeatist attitude in relation to the intensification of capitalism, growing social and economic inequalities, and the threat of socially oriented programmes and protections, not only in the Mediterranean, but throughout Europe in general. The biennial will thus shed light on some of the critical issues affecting the Mediterranean region so far, but will also allow room for what Ernst Bloch has called “forward dreaming”, so essential to move beyond the impasses that humanity faces at the moment. In this case, art has a seminal role to play as a form of emancipatory praxis. The artists in the biennial will thus engage in critical, oppositional cultural practices, and exercise the freedom of the imagination thus symbolically engaging with Gramsci’s aphorism. The latter perhaps provides the key to counter the situation of hopelessness today, which as David Graber correctly has pointed out, is not a natural state of affairs: “Hopelessness isn’t natural. It needs to be produced. If we want to understand this situation, we need have to begin by understanding that the last thirty years have seen the construction of a vast bureaucratic apparatus for the creation and maintenance of hopelessness, a kind of giant machine that is designed, first and foremost to destroy any sense of possible alternative futures [….]this apparatus exists to shred and pulverize the human imagination, to destroy the possibility of envisaging alternative futures”.
Art is one of the ways that this sense of inevitability can be challenged by opening up critical ways of looking at the world not only as it is, but as it could be and that is precisely what the artists presented at the Biennial will set out to do.

Sources:

Antonio Gramsci, Selections from the Prison Notebooks, Lawrence & Wishart, London, 1973
David Graeber, Revolutions in Reverse: Essays on Politics, Violence, Art, and Imagination, Minor Compositions, London

The 5th Thessaloniki Biennale of Contemporary Art is the third one of a three part program which started in 2011 and is funded under the Operational Program Macedonia-Thrace 2007-2013, co-financed by the European Union (European Regional Development Fund) and Greece. The organization is run by the State Museum of Contemporary Art, realized with the participation of the “5 Museums’ Movement of Thessaloniki” (Archaeological Museum of Thessaloniki., Museum of Byzantine Culture, Macedonian Museum of Contemporary Art, State Museum of Contemporary Art, Teloglion Foundation of Arts), supported by the Municipality of Thessaloniki and with the collaboration of many local institutions.

Main Exhibition
The main exhibition bears the title « Between the Pessimism of the Intellect and the Optimism of the Will”, which was given by the curator Katerina Gregos, inspired by an aphorism by Antonio Gramsci. It will be housed in Periptero 6 (venue into the premises of the Thessaloniki International Fair). 44 artists, one artists’ collective group from 25 countries all around the world, will show their artworks, new and old productions, making the title of the exhibition more up to date than ever.

Participating artists
Carlos Aires (ES), Can Altay & Jeremiah Day (TR/US), Ivan Argote (CO), Marwa Arsanios (US), Bertille Bak (FR), Taysir Batniji (PS), James Beckett (ZA/NL), Adelita Husni Bey (IT), David Brognon & Stéphanie Rollin (BE/LU), Marianna Christofides (CY), Depression Era (GR), Ninar Esber (LB), Mounir Fatmi (MA), Peter Friedl (AT), Mekhitar Garabedian (SY/BE), Ganzeer (EG), Marina Gioti (GR), Piero Gilardi (IT), Hamza Halloubi (MA), Nick Hannes (BE), Sven Johne (DE), Annika Kahrs (DE), Eleni Kamma (GR), Hayv Kahraman (IQ), Mikhail Karikis (GR), Chrysanthi Koumianaki (GR), Erik Van Lieshout (NL), Thomas Locher (DE), Angela Melitopoulos & Angela Anderson (DE/US), Tom Molloy (IE), Nikos Navridis (GR), Qiu Zhijie (CN), Pavel Pepperstein (RU), Antonis Pittas (GR), Theo Prodromidis (GR), Meriç Algün Ringborg (TR), Anila Rubiku (AL), Marinella Senatore (IT), Nedko Solakov (BG), Nikos Tranos (GR), Thomas Weinberger (DE), Olav Westphalen (DE)

June 23– September 30, 2015
General title: “Old Intersections-Make it Νew ΙΙΙ”

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Benjamin Monti, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pol Pierart, Walter Swennen, Le Grand Large, Mons 2015

Le Grand Large

Le Grand Large, territoire de la pensée, 2015

Proposé par Bruno Robbe et Daniel Dutrieux, découvrez des lithographies et des drapeaux réalisés par 24 artistes belges et internationaux. 24 artistes ont été conviés pour la création d’une édition originale de drapeaux et de lithographies, en tirage limité. Deux œuvres en dialogue étroit. Les drapeaux occuperont l’espace public et l’exposition au Magasin de papier présentera l’accrochage de l’ensemble des estampes originales et les projets de drapeaux.

Oeuvres de :
Boris Beaucarne, Jean-Marc Bustamante, Charley Case, François Curlet, Edith Dekindt, Luc Deleu, Peter Downsbrough, Jot Fau, Benoit Félix, Michel François, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pieter Laurens Mol, Jean-Marie Mahieu, Benjamin Monti, Jean-François Octave, Pol Pierart, Jean-Pierre Ransonnet, José Maria Sicilia, Walter Swennen, David Tremlett, Angel Vergara, Bernard Villers, Lawrence Weiner.

Inauguration et double vernissage :
Le samedi 20 juin de 15:00 à 17:00 à la Galerie du Magasin de papier
Rue de la Clef, 26 – 7000 Mons
18:00 s au Club House du Grand-Large
Rue du Grand Large 2A – 7000 Mons

Exposition du 19/06 au 27/09/2015:

À la Galerie le Magasin de Papier (lithographies)
Sur le site du Gand Large et ville intra muros (Drapeaux).

Dès le prochain solstice d’été, l’exposition Le Grand Large – Territoire de la Pensée invite à traverser Mons et à redécouvrir le Grand Large, port de plaisance extra muros. Organisée à l’initiative des Editions Bruno Robbe et de Daniel Dutrieux dans le cadre de Mons, Capitale européenne de la culture, cette exposition réunit vingt-quatre artistes autour d’une proposition originale sur le territoire, et plus particulièrement autour de l’idée du départ en territoire inconnu. Chacun des artistes a réalisé deux œuvres en résonance : un drapeau ainsi qu’une lithographie qui se déplie telle une carte géographique.

Le Grand Large, plan d’eau artificiel de plus de 45 hectares, est initialement conçu pour régulariser le niveau d’eau entre le canal Nimy-Blaton et l’Escaut. Le site distant seulement de trois kilomètres de la ville représente pour tout Montois une échappée facile. Sa superficie est pratiquement similaire à celle de la ville intra muros. Par analogie, ce constat scelle la relation entre le territoire en creux et le mont que constitue Mons topographiquement. Il est intéressant de pointer par ailleurs que le développement urbanistique se fait progressivement en direction du Grand Large. Une belle métaphore…
Une promenade urbaine proposée depuis le Magasin de Papier, où sont exposées les lithographies pliées, jusqu’au site du Grand Large bordés des drapeaux est reprise sur une carte inédite du territoire. Le choix du support paraît tout simplement évident mais pour lui donner encore plus de sens les commissaires de l’exposition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe, ont travaillé en association avec l’Institut Géographique National (IGN). La cohérence finale de leurs multiples intentions ont induit des prises de position à la fois géographique et poétique, tel l’emploi de la carte IGN pour servir de guide à l’exposition ou bien encore les sites choisis, le creux et le mont, et les supports des œuvres, la lithographie et le drapeau, en tant qu’antipodes qui dialoguent.

L’exposition prospective questionnant la vaste notion de territoire évoque par ailleurs une figure montoise, Jean-Charles Houzeau de Lehaie (1820-1888), journaliste, scientifique et astronome autodidacte, prolixe en termes d’écrits, ayant vécu une vie incroyable. Une multitude d’articles témoignent de son érudition, dans des domaines aussi variés que l’astronomie, l’histoire, la géographie, la sociologie, la zoologie, la géologie. Le Grand Large – Territoire de la Pensée devient un magnifique prétexte pour lui rendre hommage. Un changement de cap marque particulièrement la vie du philanthrope voyageur à l’âge de 37 ans : il prend littéralement le large et traverse l’Océan Atlantique pour rejoindre la Nouvelle- Orléans. Il y prend fait et cause contre l’esclavagisme et défend ses idées au travers de lettres et d’articles. Vingt ans plus tard, il reviendra en Belgique pour prendre la tête de l’Observatoire royal. Des multiples facettes d’Houzeau, les commissaires de l’exposition ont retenu son engagement humaniste et sa passion pour l’observation (à l’œil nu bien souvent) de la voûte céleste. Au delà des frontières, des préjugés et des nationalismes, cet homme d’avant-garde a su garder une ouverture d’esprit et a osé remettre en question tant les conditions sociales que les idées parfois bornées de ses contemporains.
Faisant sans détour référence à l’actualité du pays, à l’heure de rengaines nationalistes trop souvent entendues, l’exposition tend également à dissoudre toute forme d’appartenance aberrante et de frontières restrictives, à l’instar du drapeau de Robert Filliou conçu pour enjamber les frontières nationales. Un autre hommage est rendu à cet artiste qui considérait que « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » dont les créations généreuses et les fascinants dispositifs laissent une place à l’expérimentation. Fondateur d’un projet nommé Territoire de la République Génial, il présente ses recherches en 1971 au Stedelijk Museum d’Amsterdam où les visiteurs sont invités à échanger leurs points de vue sur la République idéale. Le drapeau qu’il réalise l’année suivante concrétise certaines de ses idées. Cadre vide soutenu entre deux mâts (dont le premier se trouverait dans un pays et le
second dans l’autre), il est à considérer davantage comme un acte poétique : il met en question les territoires qu’un ‘simple’ drapeau délimite trop souvent. A l’occasion de l’exposition, les organisateurs ont décidé de créer une nouvelle version de ce drapeau : à l’about des deux mâts, un calicot mentionne l’un des Longs Poèmes courts à terminer chez soi 1 écrit par Filliou en 1961.
Prendre du recul afin de percevoir la réalité dans son ensemble est une des intentions formulées en amont du projet ; la terre apparaît majoritairement bleue en s’éloignant du sol et les seules frontières visibles sont celles de l’eau soulignant le contour des terres émergées. Se saisissant de cette image, les commissaires font prendre conscience du rapport entretenu par l’homme sur son territoire et la nécessité qu’il a eue un jour de définir le sien en délimitant celui de son voisin. Le territoire de la pensée sera cette étendue sans limite accessible par tous, à tout moment. En regard à cette observation, Luc Deleu fait une proposition magistrale. Sa lithographie comme son drapeau pointent l’antipode de Mons et le site du Grand Large au beau milieu de l’Océan Pacifique. Quant à Michel François, il noircit entièrement la cartographie centrale d’une carte du Monde type Michelin comprenant tous les drapeaux nationaux en pourtour. Le noir s’obtient en mélangeant leurs couleurs et augure un territoire dont les limites auraient disparu. Une autre lecture serait davantage liée à la symbolique du noir représentant la menace, voire le désespoir d’un monde régi par le pouvoir de ces nations.

Ce que l’acte de planter un drapeau évoque devient révélateur pour certaines démarches. « Il est doublement et indissolublement lié d’une part à l’autorité, de l’autre au territoire sur lequel celle-ci s’exerce, explique l’historien Yves Randaxhe. Et associer ces notions à celle du déplacement suppose l’idée de conquête. Dans l’imaginaire collectif – et spécialement dans les légendes nationales –, le drapeau ne déploie vraiment tout son pouvoir que sur le champ de bataille. Sans doute, sa présence s’y explique-t-elle pratiquement par la nécessité de situer les positions des combattants dans le chaos du combat. »
Certains artistes vont interroger les symboles issus du drapeau lui-même comme d’autres vont puiser dans l’imaginaire lié au voyage, au large, au lâcher prise, à la rupture, ou faire référence au temps qui s’écoule et aux nuages qui passent. Ainsi le drapeau de Pol Pierart – une main tendue vers le ciel tenant un bout de papier sur lequel il est inscrit CHangeANT – rentre-t-il en dialogue avec les nuages en arrière-plan ou celui de Benoît Félix, liant ciel bleu et nuage blanc en son centre dans une communion parfaite. Idem encore pour le travail de François Curlet dont l’empreinte de pavés au sol perd tout repère une fois portée par le vent. Le rapport de plongée/contre-plongée est par ailleurs fort intéressant. Dans le choix de l’implantation des drapeaux et du parcours rythmé dans l’espace urbain se tisse un lien fort directement imprégné des spécificités du territoire concerné. La collection des vingt-quatre drapeaux de l’Edition du Grand Large prend place sur les berges du site ; elle est complétée par une sélection des collections In de Wind du Centre Culturel de Strombeek et World Wild Flags & Words on Flags de Liège qui profitent des hampes disponibles dans l’espace urbain pour hisser leurs couleurs.

Le drapeau, dans son contexte artistique, est devenu vecteur de communication. Il arbore pourtant un contenu partiel et difforme, quasi impossible à percevoir entièrement : le mouvement par grand vent le fait constamment osciller tandis qu’une fois le vent tombé, il est replié sur lui-même. Le lien ténu entre les deux supports, carte et drapeau, est remarquable dans le travail de Bernard Villers puisqu’il laisse les plis d’une carte imprimés sur le drapeau composer avec les plissés dus au vent. Chaque artiste interroge cette situation et la résout différemment, travaillant le drapé comme un tableau ou une image insaisissable. Le ciel en arrière-plan l’est lui aussi. Variant en fonction de la météo d’un blanc coton au bleu azur passant par de multiples teintes de gris, il modifie heure par heure la lecture des drapeaux.
La série de lithographies pliées a été réalisée dans l’atelier des Editions Bruno Robbe, une référence depuis sa fondation en 1950. Le savoir-faire familial s’est depuis adapté aux techniques nouvelles, mais aussi à l’évolution des demandes et, comme le démontrent les œuvres de cette exposition, à une finalité différente. En effet, pour cette édition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe proposent une version pliée des estampes. Le fait même de la rabattre sur elle-même pourrait être perçu comme un geste iconoclaste dans la présentation de la lithographie traditionnelle, parfaitement plane habituellement et encadrée. En prônant l’usage et l’action itérative (déplier/plier), les commissaires font ici très clairement référence à la carte géographique. La trace laissée par les plis sur l’estampe en altère volontairement l’allure initiale, ce qui sert mieux encore le propos artistique. La lithographie pliée s’apparente manifestement au domaine de l’édition et plus spécifiquement du livre d’artiste par la manipulation de l’objet. Le choix d’un coffret pour la protéger restaure néanmoins son aspect précieux. Elle laisse entrevoir le territoire de la pensée de chaque auteur ; l’œuvre d’art peut dès lors être envisagée telle un territoire à explorer. Le geste est donc très important, c’est lui qui mène à la découverte de l’image et manipuler la carte est déjà une préparation au voyage.

Le Grand Large – Territoire de la Pensée est une exposition qui s’approprie un territoire, les lithographies pliée imaginées par les artistes attendent une interprétation, une ‘légende’ en quelque sorte, pour exister tandis que les drapeaux flottant au vent modifient le symbole de pouvoir qu’ils représentent en un symbole artistique libre. Ceux-ci rythment le parcours quand leurs images déployées cadencent la pensée. Elle se veut ici aussi émancipatrice que celle qui devrait nous animer quand l’appel du large se fait sentir. (Cécile Vandernoot)

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Sophie Langohr, Fluide 2015, Thuin

A Thuin, Sophie Langohr participe à Fluide 2015, Arts actuels en terre médiévale. Organisé en partenariat avec le BPS22, Fluide 2015 invite des artistes contemporains à investir la ville pour y insinuer quelques troubles esthétiques et ainsi activer son patrimoine. Fluide est l’occasion de découvrir l’art contemporain hors des lieux spécialisés et une invitation à porter un nouveau regard sur l’environnement qui nous entoure. Dans le Cadre de Mons 2015, 20.06.2015 – 20.09.2015. Informations : http://www.fluide-thuin.be

Notre Dame du Val, Thuin

Le communiqué :

Perle du Val de Sambre, Thuin doit son charme aux traces de son passé médiéval, son beffroi, ses ruelles, ses Jardins Suspendus. Afin de valoriser son patrimoine et de positionner la ville comme une destination touristique à part entière, le Centre culturel de Thuin-Haute Sambre, dans le cadre de Mons 2015 et en partenariat avec le BPS22, pérennise le parcours d’arts actuels créé en 2006 : Fluide devient une biennale dont chaque édition marquera la ville de manière permanente. Aux quatorze œuvres pérennes de 2015 s’ajouteront d’autres œuvres tous les deux ans dans le but de transformer Thuin en un musée d’art contemporain à ciel ouvert ! Les bases d’une nouvelle politique culturelle soucieuse de toucher un large public sont posées.

Manifestation inédite et d’envergure internationale, Fluide 2015 s’inscrit dans la droite ligne de la première édition – comme un parcours d’art public original et audacieux où les œuvres, exposées hors des lieux spécialisés comme les musées, « viennent rencontrer » le public pour susciter émotion, curiosité et réflexion.

Fluide est donc l’occasion de découvrir l’art actuel – et Thuin ! – autrement et une invitation à porter un regard nouveau sur notre environnement.

Fluide 2015 se veut une réflexion sur la ville, son passé, son folklore, son architecture exceptionnelle et ses espaces verts, mais aussi sur sa réalité urbaine et son développement urbanistique. Proposant un parcours accessible à pied, Fluide investit différents lieux de la ville (hypercentre historique, Jardins Suspendus, Bois du Grand Bon Dieu, Quartier des Bateliers, églises Notre-Dame du Val et du Mont- Carmel,…).

Les 18 artistes sélectionnés, jeunes talents et artistes reconnus, étrangers et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont ainsi parcouru la ville, entamé un dialogue avec l’environnement et envisagé Thuin comme un matériau. Particulièrement diversifiées, les interventions artistiques, pour la plupart monumentales et pérennes, abordent les notions de public et de privé, de traces et de disparitions, ainsi que les traditions populaires. Elles questionnent aussi les enjeux urbanistiques, commerciaux et touristiques de la ville.
Fluide, comme un fil continu entre le passé et le présent, entre la Ville Haute et la Ville Basse, entre les artistes et le public, invite également les habitants à se réapproprier la ville et à devenir des acteurs culturels. Fluide Citoyen, ce sont ainsi deux commissions pour réfléchir au réenchantement de Thuin et à la dynamisation des Jardins Suspendus. Dans le cadre de Fluide 2015, Fluide Citoyen s’illustre dans le parcours par trois projets : Photomaton ; Textile urbain ; Perles et Totems.

Les œuvres
Participant au charme de Thuin, les Jardins Suspendus ont particulièrement été investis, interrogés et réenvisagés par les artistes sélectionnés. Suite à une mission photographique dans les jardins, Olivier Cornil nous livre une vision de ce qu’ils sont, entre le donné et le caché, le public et le privé. Ludovic Mennesson questionne le jardin individuel, l’accès à la propriété privée et transforme ce rêve, inaccessible pour la plupart des citadins, en une oasis colorée et fantasmée dans la ville. Là où s’enracinent habituellement fleurs et végétaux, Christine Mawet détourne des outils de jardinage de leur fonctionnalité première et les multiplie pour faire apparaître de nouveaux motifs et de nouvelles traces sur un mur ancien des ruelles de ces jardins. Jérôme Considérant, lui, utilise différents symboles graphiques propres à la ville de Thuin pour créer, sous forme de blason médiéval, l’image d’un animal veillant sur les vignes et les jardins.
Dans la sélection des œuvres de l’exposition se dégage également le rapport entre illusion et sacré. Le collectif Société Volatile interroge ainsi l’Eglise et la religion comme une entreprise communicante, en installant dans l’église déconsacrée Notre-Dame du Mont-Carmel, une enseigne lumineuse à la fois outil de propagande, dispositif profane et installation poétique. Sophie Langohr, elle, intègre sur une des façades de l’église Notre- Dame du Val trois nouvelles « pierres parlantes », confondant les genres du portrait dans la peinture classique, de la photographie électorale et de la publicité. Erigée sur une église, telle une « vierge prophète », la matriochka couronnée et en majesté de Sara Conti dévoile des attributs féminins voluptueux, réclame l’égalité homme-femme et envisage, en « Grande Reproductrice », la possibilité d’une autre Histoire où le Messie aurait été une femme. Réalisant également une sculpture mariale mais dans un style traditionnel et en aumône, Michael Dans questionne notre rapport à la solitude, à la désolation et fait émerger un monde où l’Eglise a changé de visage et ne peut plus nous sauver.
La réalité urbanistique de la ville est également montrée dans le parcours. Que ce soit dans l’intervention d’Adrien Tirtiaux qui combine une spécialité du terroir et une vision brutale de la modernité ; dans l’installation de Stephan Vee qui, avec un regard moqueur, réinterprète le quotidien des villes en (ré)introduisant et multipliant des pigeons sur une façade ; ou encore avec la sculpture d’Olivier Kosta-Théfaine qui transpose sa vision
poétique du haut de la ville à un « non-lieu », le quartier de la gare, ne pouvant rivaliser avec les joyaux touristiques de la Ville Haute.
L’histoire de la batellerie est également évoquée à travers les péniches en fonte oxydées de Daniel Fauville. Effigies lourdes d’embarcations échouées, visions à la fois familières et imaginaires, elles invitent au voyage et à une rêverie au bord de l’eau. Le bateau du collectif DSCTHK, quand à lui, détourne des références à l’histoire maritime et populaire de Thuin et crée un nouveau monument de célébration, entre le désir d’un ailleurs et le besoin de rentrer au port.
Plusieurs artistes proposent une vision de Thuin évoquant le passé et l’avenir de la ville tout en convoquant l’imagination du spectateur. Ainsi, John Cornu réalise huit monolithes en pierre bleue évoquant des contreforts inversés, disposés en cercle et dépossédés de leur rôle de soutien. Autre référence à la résistance du temps et à la fonction de protection des remparts de la ville, le néon « L’ombre n’a pas encore étendu son emprise sur nos espérances » de Djos Janssens force le visiteur entrant dans la ville à décoder cette nouvelle construction symbolique. Tout comme le panneau publicitaire de Jonathan Sullam qui, face à la vallée de la Sambre, reflète et déforme le paysage environnant pour mieux interroger nos images et nos désirs soumis à l’espace public.
Manœuvrant entre art, jeu et fonctionnalité, Christophe Terlinden et Xavier Rijs récupèrent et concrétisent deux projets de ville. En installant huit mâts et drapeaux sur le viaduc de Thuin, le premier interroge les limites de l’art et la réalité citoyenne, tandis que le second, en donnant une nouvelle vie au mobilier urbain du Bois du Grand Bon Dieu, pose une réflexion sur le cycle de la vie, tant pour le végétal que pour l’humain.

Les artistes
Olivier Cornil, Charleroi (BE), 1976 – John Cornu, Seclin (FR), 1976 – Jérôme Considérant, Charleroi (BE), 1977 – Sara Conti, Baudour (BE), 1971 – Michael Dans, Verviers (BE), 1971 – DSCTHK : Thibaut Blondiau, Bruxelles (BE), 1973 et Jérôme André, Bruxelles (BE), 1972 – Daniel Fauville, Charleroi (BE), 1953 – Djos Janssens, Bruxelles (BE), 1972 – Olivier Kosta-Théfaine, Paris (FR), 1972 – Sophie Langohr, Chênée (BE), 1974 – Christine Mawet, Rocourt (BE), 1971 – Ludovic Mennesson, Lille (FR), 1985 – Société Volatile : Philémon Vanorlé, Bruxelles (BE), 1980 et Arnaud Verley, Roubaix (FR), 1980 – Xavier Rijs, Bruxelles (BE), 1954 – Jonathan Sullam, Bruxelles (BE), 1979 – Christophe Terlinden, Etterbeek (BE), 1969 – Adrien Tirtiaux, Bruxelles (BE), 1980 – Stephan Vee, Charleroi (BE), 1970.

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