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Emilio Lopez-Menchero, MonSens, BAM, Mons 2015

Emilio Lopez Menchero participe à MonSens, exposition qui se tient au Musée des Beaux-Arts de Mons dans le cadre de Mons 2015, manifestation qui approche l’art brut d’hier et d’aujourd’hui, en interaction avec des interventions de divers artistes invités.
En faisant la part belle à l’art asilaire, brut, outsider, l’exposition MONSens rejoint deux projets, qui illustrent parfaitement l’évolution du regard et de l’appréciation des créations en marge des circuits de l’art. Le premier volet initié par les plateformes hennuyères de concertation pour la santé mentale, s’intéressera à l’évolution du «sens» donné aux œuvres par les découvreurs (psychiatres, artistes), les créateurs et les spectateurs.

La confrontation d’œuvres historiques et contemporaines permettra de souligner l’évolution du regard porté sur ces créations. Le second volet, Interaction, présentera le résultat d’ateliers mêlant artistes contemporains (Cléa Coudsi et Eric Herbin, Lise Duclaux, Yves Lecomte, Mireille Liénard, Emilio Lopez-Menchero, Caroline Rottier et Tinka Pittoors) et résidents handicapés mentaux du Carrosse. Des créations aussi diverses qu’un champ de fleurs sauvages, une pièce de théâtre, des têtes monumentales en papier mâché, etc. résulteront de ces rencontres. Certaines d’entre elles se donneront également à voir hors les murs de l’exposition. Lauréat d’une des vingt-deux bourses à projets lancées par la Fondation Mons 2015, MONSens est un ambitieux projet socioculturel qui ouvre les esprits sur la différence.

L’exposition s’attardera sur l’évolution du regard porté sur l’art brut, explique Carine Fol, sa commissaire. Il faut savoir que l’art brut est toujours découvert par des personnes qui ne sont pas les artistes eux-mêmes, dans la mesure où ils ne se considèrent pas comme tels. Ce sont des personnes singulières qui vivent dans la marginalité, parfois au sein d’institutions psychiatriques. C’est pour toutes ces raisons que l’accent de l’exposition est mis sur le regard que l’on porte sur ces œuvres. Il est aussi question de la manière dont on les découvre et de la signification qu’on leur donne. Au début du 20e siècle, les psychiatres vont découvrir au sein de leurs institutions l’art asilaire. Puis, en 1945, Jean Dubuffet qualifiera ces créations d’« art brut », leur donnant ainsi une toute nouvelle connotation. Il ajoutera également à cet ensemble d’autres personnes singulières comme des médiums ou le facteur Cheval, que tout le monde connaît. Ensuite, on regardera les œuvres exposés en tenant de se glisser dans la peau de l’artiste. L’objectif est de comprendre comment l’œuvre donne un sens à l’existence de son créateur. Enfin, l’exposition se terminera sur le Schizomètres de Marco Decorpeliada. Avec cet œuvre, l’artiste désire mettre en parallèle le DSM-IV, l’ouvrage de classification des maladies mentales, et le guide Picard des surgelés pour remettre en question la catégorisation de ces maladies, mais aussi des œuvres qu’on classifie comme art brut. C’est un questionnement sur la classification des œuvres.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio Lopez Menchero a animé un atelier avec les résidents du Carrosse, foyer de vie et maison d’accueil de la région Montoise. Le Carrosse offre à des adultes, qui présentent une déficience mentale, un lieu d’hébergement et une prise en charge basée essentiellement sur l’individu et non sur la pathologie. Avec ces résidents, Emilio Lopez Menchero a conçu une parade de «Cabezudos», grosses têtes des processions et cortèges hispaniques, accompagnant ‘M. le géant’ qui a déambulé dans les rues du centre de Mons au début du mois d’avril. Cette œuvre collective qui entre dans la ville pose de manière subtile la question de la perception de l’identité. Une création qui a pour but d’entamer un dialogue avec les habitants de la ville de Mons.

BAM musée des Beaux Arts de Mons. Du 20 juin au 6 septembre. Vernissage ce vendredi 19 juin.

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