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Jacques Charlier, Pornocratès dans tous ses états, musée Rops, Namur

Jacques Charlier participe à l’exposition « Pornocratès dans tous ses états », au musée Rops à Namur. Jusqu’au 13 mai 2018

Jacques Charlier

« Une grande femme nue sur une frise, les yeux bandés, conduite par un cochon ‘à queue dorée’. Voilà l’oeuvre et elle a pour titre : Pornocratie», écrivait Félicien Rops en décembre 1878. C’est sans conteste l’une des oeuvres les plus connues de l’artiste qui en dessina plusieurs versions, de dimensions différentes. « J’espère que c’est moral ! », dira-t-il encore en parlant de ce couple étrange unissant une femme à moitié nue et un cochon à la queue dorée. « Je viens de terminer une grande étude de femme d’après mon nouveau petit modèle que j’ai eu la cruauté de faire poser par 8 degrés sous zéro, nue comme la Vérité. L’Art rend féroce ».
Exposée en 1886 lors du Salon du groupe d’avant-garde les XX à Bruxelles, la Pornocratès ne passa pas inaperçue au point que des visiteurs indignés demandèrent au bourgmestre de faire retirer le dessin. « J’ai fait la trouée dans l’hypocrisie de notre temps, voilà tout », écrira-t-il ! Quelle est la symbolique de cette oeuvre ? Comment fut-elle accueillie au 19e siècle ? De nombreuses questions se posent face à ce dessin que d’aucuns considèrent comme le point de départ du symbolisme belge alors que d’autres évoquent son caractère surréaliste…
Cette exposition-dossier est l’occasion de présenter pour la première fois une vingtaine d’états de la gravure en couleurs réalisée par Albert Bertrand en 1896. Une campagne de restauration réalisée par le service du Patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles permet la présentation des différentes étapes de cette technique d’impression colorée, mises en images par la Cinémathèque de Bruxelles.
Pour évoquer la modernité toujours actuelle de Pornocratès, des artistes comme Pol Bury, Jacques Charlier, Jacques Lennep ou encore Antoine Roegiers exposent leurs créations à côté de ce chef-d’oeuvre de l’art belge, qui continue de représenter, aujourd’hui, une certaine « belgitude ».

Jacques Charlier

Jacques Charlier, Novissima Verba, 2000

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