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Jacques Lizène, sculptures génétiques 1971 en remake 2018, croiser toutes sortes de choses…, 1964, une notice

Invité par l’OPMA lors de l’édition 2012 de RECIPROCITY Design Liège, Jacques Lizène conçoit une exposition intitulée NO DESIGN, titre à énoncer d’une voix nasillarde. A cette occasion, il dessine le projet d’un lustre monumental, composé d’un croisement de trois arbres: un palmier, un olivier, un sapin. Ce projet cde sculpture nulle a, depuis, trouvé sa destination puisqu’il est désormais produit et intégré à l’architecture de la Boverie, suite à la rénovation complète du musée.

Lizène dessine dès 1964 de petites choses en les croisant : « Croiser toutes sortes de choses comme des animaux, des visages, des architectures, des arbres, des voitures, des chaises, des sculptures ». Ou encore : « Découper et mélanger deux styles ». Il pratique une forme d’Art syncrétique, un syncrétisme de collage, le haut d’une sculpture hindoue adoptant la triple flexion végétale et les jambes d’une statue africaine, un sapin et un palmier, un chameau et un bovidé, des avions ou des autos qui s’hybrident, des visages qui se transforment en masques.  Le syncrétisme, terme de souche religieuse et philosophique, est une combinaison d’éléments hétérogènes ainsi que l’être ou l’objet qui en résulte, un mélange; aujourd’hui on parlerait de métissage ou de sampling et le croisement de ces végétaux mutant défie toutes les lois de la nature. Lizène croise, ici, trois arbres qui restent vivaces toute l’année et qui bien sûr sont, en termes de religions et de civilisations, hautement symboliques. Le Petit Maître précise toutefois que les métissages qu’il propose n’ont rien de politiquement correct. « Je me contente de faire des petites fantaisies d’art plastique en attendant la mort, a-t-il l’habitude de préciser ». Il n’empêche que cet hybride croisement débridé et accroché à l’envers, car l’artiste apprécie les retournements de situation, évoque bien des fragilités du monde actuel. Jacques Lizène a également croisé toute une série de portraits rencontrés dans la collection du musée.

Jacques Lizène, Sculpture génétique 1971 en remake 2018, James Ensor croisé François Joseph Navez, collage. 

Jacques Lizène, Sculpture génétique 1971 en remake 2018, André Derain croisé Louis Jamme, collage

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