Emilio Lopez-Menchero, Centrale for contemporary art (2)

Emilio Lopez Menchero

Vue d’exposition

Emilio Lopez Menchero

Vue d’exposition (photo Philippe de Gobert)

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Balzac à la bretelle, 2008
Photographie NB marouflée sur aluminium et encadrée, 150 x 125 cm.

Comme dans le cas de Cindy Sherman, les mises en scène de ces « Trying to be » ne sont destinées le plus souvent qu’à la photographie, plus rarement à la vidéo. Emilio López-Menchero se transforme par le maquillage, le costume, les accessoires, il tente de surveiller son régime avec pondération, contrôle le poil, et surtout prend la pose, la pose la plus proche de l’icône de référence, mais dans une totale réappropriation personnelle, le plus souvent fondée sur une recherche documentaire qui bien souvent oriente le processus de (re)création. Ainsi, lorsqu’il découvre la physionomie du portrait de Balzac aux bretelles, dit de Nadar, Napoléon des lettres, main sur le cœur, photographié par Buisson en 1842, c’est la question de physionomie et le hasard d’une éventuelle ressemblance qui l’incite. En même temps, il abordera également les clichés du Balzac Monumental de Rodin pris par Edward Steichen, diverses études préparatoires que réalise Rodin, ce qui le mènera à la sculpture du Balzac elle-même. En fait, ce redoublement entre la sculpture et ses avatars photographiques, entre la physionomie de Balzac et l’œuvre de Rodin condense le processus d’incarnation qu’il entreprend. Celui-ci débouchera sur cette exhibition qui dénude le génial geste sculptural de Rodin, autant que le corps de l’artiste. Exhibant nudité et virilité, López-Menchero démonte le geste de synthèse de Rodin qui sculpta d’abord le corps nu de l’écrivain avant de le couvrir de sa robe de bure. Il est dès lors autant Balzac que la sculpture de Rodin.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio Lopez-Menchero
Pater, 2012
Huile sur toile, 150 x 133 cm

Emilio López-Menchero
In Balzac Mind , 2011
Huile sur toile, 75 x 65 cm.
Collection privée

(…) Il me faut encore citer « Térésa » (2012), ce puissant portrait de la sœur de l’artiste ou encore « Pater » (2012), un portrait de son père, s’auréolant d’une couronne de pinces à linge, inattendu « Trying to be » paternel dans le rôle du grand Manitou. Ou encore cette bonne balle de visage, quasi transgenre, qu’il nomme –fort justement « Autoportraits » (2013).

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez-Menchero
Pater, 2012
Huile sur toile, 150 x 133 cm
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