Sophie Langohr, Exercices de Styles

Sophie Langohr

Vue d’exposition

Sophie Langohr

Sophie Langohr
Saint Jean par Gérémie Geisselbrunn (1595 – 1660) photographié comme Gaspard Ulliel par Martin Scorcèse pour Chanel, de la série Glorious Bodies, photographies noir et blanc marouflées sur aluminium, 2 x (37 x 52 cm), 2013 -2014.

Sophie Langohr

Sophie Langohr
Saint Mathias par Gérémie Geisselbrunn (1595 – 1660) photographié comme Ricky Hall, de la série Glorious Bodies, photographies noir et blanc marouflées sur aluminium,
2 x (55 x 44 cm), 2013 -2014.

Je repense à Ludwig Feuerbach, disciple et critique de Hegel, à cet extrait que Guy Debord n’hésita pas à placer en exergue de sa « Société du Spectacle » en 1967 : « Et sans doute notre temps préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être, écrit le philosophe. Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi le comble du sacré » . Sophie Langohr, a parfaitement perçu cette dialectique, cette dichotomie – et cette confusion – entre illusion et sacré, jusqu’à la profanation, dirais-je, dans le plein sens du terme : rendre l’image sainte et pieuse plus profane encore que ce qu’elle est, réduire cette image, tout en la sublimant, à une image du désir et du bonheur que l’on ne peut que désirer sans jamais l’atteindre. Corps glorieux, corps du Bienheureux et de la Bienheureuse, celui de la résurrection de la chair, serait-ce celui de la résurrection christique ou celui d’un jeunisme effréné, d’un idéal starifié, d’un modèle égériaque, arty, auréolé de toute la gloire et du mystère de la création comme de la transfiguration ? (…)
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