Maurice Pirenne, documents (3)

Maurice Pirenne

Maurice Pirenne
Portrait d’André Blavier, 1950
Huile sur toile, 60 x 45 cm

En 1974, Christian Bussy réalise pour la Radio Télévision belge un portrait d’André Blavier, intitulé « Les temps mêlés d’André Blavier » En fin d’entretien, André Blavier, raconte l’exposition consacrée à René Magritte qu’il organise en 1952 à Verviers, plus précisément dans la cave du local où était produite la revue littéraire d’avant-garde « Temps mêlés ». Aucun succès public, mais les fidèles sont présents : Louis Scutenaire, Paul Nougé, Marcel Mariën… et un notaire fort choqué d’entendre le petit public présent chanter la Brabançonne à l’envers. Blavier évoque ensuite son amitié et son admiration pour le peintre verviétois Maurice Pirenne.

Les temps mêlés d'André Blavier

Les temps mêlés d'André Blavier

– Christian Bussy : Tout a fait différent de Magritte est le peintre Maurice Pirenne. Et pourtant vous l’appréciez lui aussi.

– André Blavier : Je crois que Pirenne est à la fois différent et fort proche de Magritte. J’aurai peut-être l’occasion de m’en expliquer. Pour moi, Pirenne c’était d’abord un ami, un ami très cher, il est resté un ami jusqu’à sa mort à 94 ans. Pirenne, pour moi, est le dernier des peintres, au sens où l’entend Duchamp lorsqu’il parle de peintre rétinien. Pour moi, Pirenne est peut-être celui par qui s’opérera une rédemption de la peinture. Où la démarche de Pirenne et de Magritte se rapprochent en s’opposant, c’est que Pirenne, au fond, montre dans sa peinture et fait cracher aux objets qu’il peint, leur être, à la fois dans leur opacité et leur transparence. Il montre la présence réelle des objets. On pourrait dire que Magritte montre, lui, les relations entre les objets et le mystère des objets dont les relations constituent le néant du monde. Il y a là une démarche asymptotique – tout au moins –au lieu d’être opposée. D’ailleurs Magritte appréciait un certain nombre de tableaux de Pirenne. Il leur reprochait simplement d’être de la peinture, alors qu’il estimait, lui Magritte, n’avoir pas le droit de dire cela et avoir abandonné la peinture.

L’entretien complet est publié sur le site d’archives de la Sonuma

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