Jacqueline Mesmaeker, Ah Quelle Aventure!, BOZAR (4), L’Androgyne, Yang Tse Kiang, Les Antipodes

Photo Philippe De Gobert
Photo Caroline Lessire
Jacqueline Mesmaeker
L’Androgyne, 1986 – 2013
1. Avion en phase d’approche Technique mixte, 161 x 35 cm et 210 x 50 cm.
2. Navire en détresse Technique mixte, 51 x 77,5 cm et 157 x 44 cm
Collection privée. Photo Caroline Lessire

L’Androgyne

L’installation L’Androgyne montre deux extraits d’une chromolithographie du peintre de marines Carl Wilhelm Hugo Schnars-Alquist, visible dans sa totalité dans la salle suivante. La faible réflexion lumineuse évoque deux situations : un avion en phase d’approche et un navire en détresse. Jacqueline Mesmaeker fait ainsi référence à la symbolique des quatre éléments de la nature, et place l’eau (féminin, yin) en face de l’air (masculin, yang). Le titre L’Androgyne accentue le lien et dépasse la dualité.

Marquant les images comme un lieu privilégié, des fléaux les précèdent, les pénètrent par le reflet des lampes dont ils sont pourvus à leurs extrémités. Principe du bateau-balance ou de l’avion en phase d’approche, précise l’artiste. 

Dans différentes configurations, L’Androgyne a été exposé :

L’esprit de l’escalier 5 rue de l’Union, Bruxelles, 1986 Commissaire Guy Ledune / Arte in Situazione / Belgio / Situazione dell’arte Academia Belgica Romana, Rome, 1987 Commissaire Laurent Jacob /États Limites, Archives des Passions Espace 251 Nord, Liège, 1988 /Magritte en Compagnie. Du bon usage de l’irrévérence Le Botanique, Bruxelles 1997 Commissaire Michel Baudson / Uzès danse 2002 Hôtel des Consuls, Uzès, 2002 / OFF – Fiac 2014, galerie Nadja Vilenne, Paris / Mythologie du Naufrage, galerie Nadja Vilenne, Liège en 2015 / A Breathcrystal, Guest curated by Mihnea Mircan, Project Arts Centre, Dublin en 2015 / Werethings,  galerie Plan B, Berlin, curated by Mihnea Mircan

Photo Philippe De Gobert
Photo Philippe De Gobert
Jacqueline Mesmaeker
Yang Tse Kiang, 2017
Collage sur papier, 43 x 21 cm
Collection privée

Yang Tse Kiang

Yang-Tse-Kiang (« Rivière bleue ») est un collage de 2017 réalisé avec des coupures de papier bleues, jaunes et vertes qui se mélangent comme un delta. L’œuvre fait référence à la scène de Jean Gabin au comptoir dans le film Un Singe en Hiver (1962) d’Henri Verneuil dans lequel il décrit le Yang- Tse-Kiang : « Je ne vous apprendrai rien en vous rappelant que Wang-Hu veut dire fleuve jaune et Yang-Tse-King, fleuve bleu. Je ne sais pas si vous vous rendez compte de l’aspect grandiose du mélange ? Un fleuve vert ! Vert comme les forêts, comme l’espérance. (…) Attention aux roches ! Et surtout attention aux mirages ! Le Yang-Tsé-Kiang n’est pas un fleuve, c’est une avenue, une avenue de cinq mille kilomètres qui dégringole du Tibet pour finir dans la mer jaune… »

Jacqueline Mesmaeker
Les Antipodes, 1979-2015
Film 8 mm numérisé, projection en boucle dans un tableau doré sculpté et patiné Technique mixte, projecteur, trépied, encadrement 21 X 25,5 cm. Film numérisé couleurs, sans son, 00.12.25 en boucle.
Collection Musée d’Ixelles et courtesy galerie Nadja Vilenne

Les Antipodes

L’installation vidéo Antipodes représente l’océan Pacifique à l’aide d’une mer du Nord projetée à l’envers. Cette image est basée sur la réflexion suivante : si nous plantons une épingle à travers le globe terrestre à partir de la Belgique, elle ressort dans l’océan Pacifique. Le titre renvoie à nouveau à Lewis Carroll et fait directement référence au fait que dans le Grande-Bretagne du XIXe siècle, on désignait souvent les habitants d’Australie et de Nouvelle-Zélande sous le nom d’habitants des Antipodes.

Projection cinématographique très rapprochée et inversée : mer – ciel dans un petit tableau à fond bleu uni. Le Pacifique est représenté par la mer du Nord filmée à l’envers. Le mouvement des vagues est lui-même inversé.

«Down, down, down. Would the fall never come to an end! ‘I wonder how many miles I’ve fallen by this time?’ she said aloud. ‘I must be getting somewhere near the centre of the earth. Let me see: that would be four thousand miles down, I think—’ (for, you see, Alice had learnt several things of this sort in her lessons in the schoolroom, and though this was not a very good opportunity for showing off her knowledge, as there was no one to listen to her, still it was good practice to say it over) ‘—yes, that’s about the right dis- tance—but then I wonder what Latitude or Longitude I’ve got to?’ (Alice had no idea what Latitude was, or Longitude either, but thought they were nice grand words to say.) Presently she began again. ‘I wonder if I shall fall right through the earth! How funny it’ll seem to come out among the people that walk with their heads downward! The Antipathies, I think.». Lewis Caroll, Alice in wonderland

« Plus bas, encore plus bas, toujours plus bas. Est-ce que cette chute ne finirait jamais ? Je me demande com- bien de kilomètres j’ai pu parcourir ? dit-elle à haute voix. Je ne dois pas être bien loin du centre de la terre. Voyons : cela ferait une chute de six à sept mille kilomètres, du moins je le crois… (car, voyez-vous, Alice avait appris en classe pas mal de choses de ce genre, et, quoique le moment fût mal choisi pour faire parade de ses connaissances puisqu’il n’y avait personne pour l’écouter, c’était pourtant un bon exercice que de répéter tout cela)… Oui, cela doit être la distance exacte… mais, par exemple, je me demande à quelle latitude et à quelle longitude je me trouve ? (Alice n’avait pas la moindre idée de ce qu’était la latitude, pas plus d’ailleurs que la longitude, mais elle jugeait que c’étaient de très jolis mots, impressionnants à prononcer.) Bientôt, elle recommença : Je me demande si je vais traverser la terre d’un bout à l’autre ! Cela sera rude- ment drôle d’arriver au milieu de ces gens qui marchent la tête en bas ! On les appelle les Antipattes, je crois.» Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles

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