Benjamin Monti, Paradis Perdu, Musée des Beaux Arts de Tournai (1)

Vincent van Gogh, Arbres à Montmajour, dessin, 1888. Collection Musée des Beaux-Arts de Tournai, Legs Van Cutsem 1904

 « Paradis perdu », Regard sur les collections du musée à partir d’Arbres à Montmajour, un dessin de Vincent van Gogh.

« Juillet 1888. Van Gogh découvre dans le Midi ce paradis de lumière qu’il a tant fantasmé. C’est dans la campagne de la ville provençale d’Arles, parmi les arbres eux-mêmes, que l’artiste, alors en pleine maitrise de son art, déploie sur la surface du papier un réseau infini de petites hachures rythmant la composition et restituant sa vision personnelle d’une nature sauvage emportée par le vent. Ce tourbillonnement général est aussi l’expression des tourments et du drame intérieur du peintre qui ne cessera à travers son art de rechercher un équilibre fondamental et originel : ce paradis perdu. » À partir de ce dessin d’une exceptionnelle spontanéité, considérée par les spécialistes comme l’un des sommets de l’œuvre dessinée de van Gogh, l’exposition aborde l’expérience sensitive et sensuelle du monde que les artistes, à travers leurs œuvres, partagent avec le regarder. Paradis, cabinet des merveilles, jardin d’Eden ou des délices, … De paysages furtifs ou impressionnistes à la vision sociale du monde agricole en passant par la botanique, elle propose un aperçu original de la nature comme espace vital de l’être humain. Mêlant les genres et les époques, elle est une occasion nouvelle de redécouvrir des aspects méconnus de la collection du musée de Tournai.

Iconophage et collecteur d’images, recycleur d’un corpus iconographique qu’il hybride, Benjamin Monti est né en 1983 à Liège. Son travail graphique atypique se situe entre la bande dessinée et l’art contemporain. Invité à dialoguer avec les œuvres de l’exposition, Benjamin Monti présente un regard volontiers subversif et iconoclaste à partir de sa collection de dessins d’enfants mais aussi de reproductions d’images populaires, d’œuvres d’art ou de planches tirées d’encyclopédies et de manuels. Intégrés à l’espace du musée, ses vastes collages font référence à une série de figures issues de l’imaginaire collectif qui, arrachées de leur contexte, provoque une vision troublante voire cauchemardesque de notre monde.

Tigresse, d’après Pierre Paul Rubens, XVIIe siècle.
Benjamin Monti, Sans titre 2020, photocopies et collage. (photos Isabelle Arthuis)
Adriaen Collaert, Piscium Vivae Icones, gravures, Collection Wittert, Université de Liège (photos Isabelle Arthuis)

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