Jacques Lizène, Le Second Rayon, Paréidolie, Marseille, art néo rupestre 1984 en remake

Le Second Rayon, exposition thématique rassemblant l’ensemble des galeries participantes au salon international du dessin Paréidolie à Marseille, est consacrée au dessin érotique. Jacques Lizène y propose deux petits dessins d’art néo rupestres, 1984, sur une idée de dessins minables 1966, rehaussé de Ratur’Art, 1975. En remake 2021. 

Jacques Lizène
Dessin érotique préhistorique, Homo courant après un bi poursuivant une bi qui fonce vers une lesbos, dessin érotique préhistorique. Art Néo rupestre, 1984, sur une idée de dessins minables 1966, rehaussé de Ratur’Art, 1975. En remake 2021. Technique mixte et collage sur papier, 42 x 29,7 cm.
Jacques Lizène
Dessin érotique préhistorique (non encore découvert) tracé sous hypnose. Art Néo rupestre, 1984, sur une idée de dessins minables 1966, rehaussé de Ratur’Art, 1975. En remake 2021. Technique mixte sur papier, 42 x 29,7 cm.

Néo-RUPESTRE. Les dessins de style sub-naturaliste ou étage bubalin décadent se caractérisent par la médiocrité de leur style et de leur technique. Leurs dimensions sont plus réduites que celles du premier groupe mais plus grandes que celles du deuxième avec lesquelles elles ne présentent rien de commun. Le thème le plus commun est celui de personnages sexués, en position semi-accroupie, vus de face …  Non, il ne s’agit pas ici d’un article critique des œuvres de Lizène ; ce sont quelques phrases d’une étude rédigée par le préhistorien Henri Lhote sur les peintures rupestres néolithiques du Sud-Oranais en Algérie. De médiocres petits personnages sexués croqués dans une position semi-accroupie, c’est pourtant bien du Lizène, ça, façon Dessins médiocres de 1964-1966. Au tout début des années 80, Lizène réalise des Peintures maigres sur papiers déchirés d’après ses dessins de 1966. Il s’agit de petits personnages des deux sexes (avec leurs attributs, écrirait un préhistorien), femmes fessues aux bustes avantageux, hommes souvent ithyphalliques, parfois accompagnés de signes cabalistiques, représentés dans de primitives et rudimentaires chorégraphies. Les scènes de séduction – très primaires et se résumant la plupart du temps à la course d’un petit homme ithyphallique derrière une petite femme fessue -, de copulation ou de défécation sont les plus courantes. Peu de temps après avoir créé la Nouvelle Abstraction nulle ( 1985- 1986), Lizène jette là les prémices du Néo-rupestre. Jacques Lizène a décidé, quatorze mille ans après les peintures de Lascaux, écrit-il, de réaliser de nouvelles Peintures rupestres en retraçant des Petits Dessins minables à sa manière de 1966, sur les parois de grottes, de cavernes et, en version urbaine, sur le plafond de caves et dans les égouts souterrains. li projette une deuxième version : parcourir le monde à la recherche de grottes non encore peintes pour y réaliser de grandes peintures abstraites nulles (version mégalomaniaque). Lizène passe à l’acte, entre autres, à l’été 1984, au Trou des Sotés, à Chaudfontaine. Il couvre les parois de la grotte de ses petits personnages primitifs auxquels il associe des objets matériels de la civilisation du XXe siècle, avions, autos, téléviseurs. L’histoire de l’art est un vaste circuit fermé, l’histoire de l’humanité, entre reproduction et matérialisme consumériste, aussi. Soucieux des préhistoriens du futur, Lizène réalise une courte vidéo sur le projet, afin de contextualiser ces petits personnages, donnant ainsi des indications quant au champ sémantique probable et aux actions, réelles ou symboliques, auxquelles ils participent.

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