Alevtina Kakhidze, témoignage dans le Quotidien de l’Art

Lu l’article de Rafaël Pic dans Le Quotidien de l’art

…. S’ils étaient surtout des observateurs, les artistes sont donc devenus acteurs, volontairement ou malgré eux. Certains ont pu rejoindre l’Ouest, Bruxelles, Paris, la Pologne… La plupart sont en Ukraine, cachés dans les caves ou prêts à prendre les armes. Pavlo Makov, qui doit représenter l’Ukraine à la Biennale de Venise (laquelle maintient pour l’instant la présence du pavillon russe), a annoncé avec ses commissaires (Lizaveta German, Maira Lanko, Borys Filonenko) que les préparatifs de son installation étaient suspendus. Aux dernières informations, il était toujours à Kharkiv, deuxième ville du pays, que les troupes russes ont investie hier. Face aux bombardements, les artistes ont continué de produire. Alevtina Kakhidze, actuellement à 25 km de Kiev, avait prévu d’aller à un vernissage ce jeudi. Elle qui a vécu aux Pays-Bas en 2004-2005, enseigné à Rennes en 2015 et 2018, et qui avait actuellement des projets à Lviv ou en Estonie, a tenu un journal graphique pendant la montée des périls du mois de février. L’humour noir y maquille l’attente anxieuse puis le déluge de feu. « J’ai reçu des invitations de nombreux pays – Autriche, Portugal, Suisse – mais je n’ai pas l’intention de quitter l’Ukraine. C’est évidemment une escalade extrême mais nous vivons depuis 8 ans dans une situation instable, turbulente. Il y a eu Maidan à l’automne 2013 avec la répression violente des forces de l’ordre puis l’occupation du Donbass. Ma mère vivait là-bas, sous le feu, et est morte en 2019 au check-point… » Si son site personnel est désormais inaccessible, elle explique que la communauté d’artistes tente de rester en contact par messagerie. « Nous essayons de créer une stratégie commune pour collecter de l’argent à l’étranger et le faire parvenir à ceux qui en ont besoin ici. Nous avons eu un Zoom avant-hier, nous conservons beaucoup d’amis dans la communauté artistique en Russie. Mais il est clair qu’il est impossible de coexister avec les envahisseurs, avec ce poison totalitaire, qui représente une société différente de celle en laquelle nous croyons. »….

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Sa dernière exposition à la galerie, en 2018

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