Marie Zolamian, Mer morte, Centrale for contemporary Art, les images (1)

Marie Zolamian

(…) Dans sa pratique artistique, Marie Zolamian collecte, juxtapose, compose les éléments mémoriels, qu’ils soient proches ou lointains, singuliers et collectifs. Ainsi occupe-t-elle ce nouveau territoire d’expérience sensible, intime et inscrit dans le monde, enrichi de sens. Et comme dans un continuum, Marie Zolamian complète ici le dispositif mis en place d’une lente procession de femmes, esquisses sur papier inspirées de miniatures orientales et persannes. Elles sont prêtresses et servantes, évoquent à la fois le don, l’altérité, l’ivresse des sens et la soumission. Il fut question de l’huile et de l’eau ; toutes, cette fois, font l’éloge et l’offrande du vin, ce rituel séculaire, qui tout comme ceux qui concernent l’eau lustrale, se situe au carrefour des cultures et des civilisations. Je repense au poème mystique d’ Ibn Al Fâridh, cet auteur du treizième siècle, à ces célèbres vers d’ « Al-Khamriya » : « Prends-le pur, ce vin, ou ne le mêle qu’à la salive du Bien-Aimé ; tout autre mélange serait coupable… ». Et devant l’or liquide de la tasse en verre de Birzeit, le cœur du poème mystique résonne singulièrement : « Notre verre, écrit Ibn Al Fâridh, était sa pleine lune, lui, il est un soleil ; un croissant le fait circuler. Que d’étoiles resplendissent au fond du verre quand on s’en abreuve ».

Marie Zolamian

Marie Zolamian

Marie Zolamian

À servir, 2013.
Gouache on superior velin paper. 21 x 13.5 cm.

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