Walter Swennen, So far so good, Wiels, les images (1)

Walter Swennen

De gauche à droite :

Hélice, 2009
Huile sur toile, 54 x 59 cm
collection privée

Oeskwee tandem, 2003
Huile sur bois, 54 x 56 cm
Collection gouvernememt flamand; MuZee, Ostende.

Made in China II, 1997
huile sur toile, 48 x 42 cm
collection privée

Disks 3009
Huile sur toile sur bois
36 x 49 cm

Rectangles, 1998
huile sur métal, 59 x 56 cm
collection privée

Walter Swennen

Lu dans Le Vif, sous la plume de Michel Verlinden

Bénis soient ceux pour qui la peinture est une évidence. Ceux-là même qui noircissent à longueur de temps des toiles d’une main qui ne tremble jamais. Ces bienheureux touchés par la lumière oblique de la grâce savent quand la toile commence et, surtout, quand elle s’arrête, ce qui est loin d’être une sinécure. Disons-le d’emblée, Walter Swennen n’appartient pas à cette race des bienheureux du peindre. Né à Bruxelles en 1948, le plasticien incarne un art pictural éclaté et remis en question par un siècle en proie aux bouleversements -quelques séismes sont passés par là. Exposée aux nouvelles pratiques artistiques -les nouveaux médias, la performance…- et à la mondialisation, la peinture est en crise, sans cesse traversée par deux questions fondamentales-« que peindre? » et « comment le peindre? »- qui suspendent le pinceau au bord de la toile. Le parcours de Walter Swennen témoigne de ce doute ontologique -un scepticisme que l’on se plairait à qualifier de profondément belge si l’on ne se défiait pas de ce genre de stéréotype. Non, il n’a pas été appelé par la peinture. Adolescent, il se rêvait « philosophe indépendant » -au sens de « freelance »-, une profession de foi qui en dit long sur sa méfiance des pouvoirs en place. Par la suite, c’est en tant que poète qu’il débute au milieu des années 60, fasciné par le pouvoir des mots. Au début des années 80, il s’en éloigne -sans toutefois rien renier- pour explorer les possibilités poétiques de la peinture. Il se dirige vers l’abstraction, refusant le langage visuel spontané, chasse gardée de ses contemporains néo-expressionnistes. Impossible de faire autrement pour lui, qui considère l’acte de peindre avant toute chose comme un « malentendu ».

En marge

Cette approche pour le moins modeste va déboucher sur une oeuvre fascinante qui multiplie les emprunts à la culture populaire-bande dessinée, littérature internationale, dictionnaires bilingues, dessins d’enfants…- et qui fait se croiser abstraction et figuration. Parmi les faits remarquables, on pointe également l’exécution pseudo-naïve qui attire l’oeil du spectateur, tandis que le fond, moins facile à définir, aurait plutôt tendance à l’éloigner. Sans oublier les mots pour lesquels il garde une tendresse toute particulière, héritée de son immersion poétique ainsi que d’un goût prononcé pour la typographie dadaïste et la poésie graphique. En phase avec la densité du propos, l’exposition que lui consacre le Wiels -c’est bien entendu Dirk Snauwaert qui se charge du commissariat- brasse large, depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui. Ce, tant à travers des toiles en bonne et due forme que par le biais de petits formats et de supports décalés. On notera qu’il s’agit de la plus grande présentation de l’oeuvre de Swennen à ce jour, avec plus de 130 travaux empruntés à 75 collections européennes publiques et privées.

Walter Swennen

Garder la chambre, 2012
Huile sur toile, 120 x 100 cm
courtesy galerie Nadja Vilenne

Salaud, 2010
Huile sur métal, 59 x 59 cm

Walter Swennen

La chute, 2012
Huile sur toile, 150 170 cm
collection privée

Walter Swennen

Sans titre, 1984
Huile et laque sur toile montée sur bois, 230 x 318 cm
collection privée

Walter Swennen

L’ange et le diable, 1999
Huile sur bois, 38 x 49 cm
collection privée

Walter Swennen

Untitled (Pile ou Face), 1990 and Failliet, 1994. Photo: Kristien Daem.

Walter Swennen

Untitled (Gods voet), 1985 (coll Muhka); Untitled (Projecteur), 1983 and Jef Patat, 1986. Photo: Kristien Daem.

Walter Swennen

Jef Patate, 1986
Huile sur toile, 115 x 105 cm
collection privée

De Kerstboom van Kurt Schwitters, 1985
Huile et laque sur bois, 113 x 78 cm
collection privée

Sans titre (canif) 1984
huile et fusain sur carton, 40 x 46 cm
collection privée

Walter Swennen

Untitled (Légume triste et musique), 1995 and Elsjes Triptiek, 1988. Photo: Kristien Daem.

Walter Swennen

Sans titre, 1989
Huile et pigment sur toile, 195 x 189 cm
collection privée

[sociallinkz]