Emilio Lopez-Menchero : 1 + 1 + 1 = 1980

Emilio Lopez Menchero

PETER DOWNSBROUGH
BEAT STREULI
EMILIO LÓPEZ-MENCHERO

A l’occasion de Molenbeek Métropole Culture 2014 en Fédération Wallonie-Bruxelles, 3 artistes contemporains de renommée internationale, qui entretiennent un lien fort avec Molenbeek, exposent des oeuvres originales créées sur mesure pour les beaux espaces de la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale de Molenbeek-Saint-Jean.
L’EXPOSITION 1+1+1=1080 nous parle de la notion de frontières, de limites, d’espace et de temps. Ce n’est pas un hasard si ces concepts s’invitent à Molenbeek, commune de rencontres et de contrastes par excellence.

C’est un ailleurs conceptuel que nous suggèrent les installations minimalistes de Peter Downsbrough, américain de naissance. Regarder autrement, par rapport au cadre proposé.
Beat Streuli nous emmène en voyage à Tanger, (re)découvrir cette ville si particulière – aux portes de l’Andalousie – avec son regard poétique. La dimension monumentale de la fresque nous sidère, et provoque une sensation nouvelle, fascinante.
Au même instant, Emilio López-Menchero et Chantal Maillard nous content une histoire de destins croisés dans les rues de Molenbeek. Des portes spatio-temporelles activent des souvenirs enfouis dans l’inconscient collectif, grâce à des images, des lieux, et des sons recréés.
D’un coup, l’Histoire est traversée d’histoires, et des calques successifs nous questionnent sur la mémoire des exilés.
De Tanger à l’Espagne, pour arriver à Molenbeek, que se passe-t-il quand l’Ailleurs de l’Autre se passe ici?
Ces trois installations uniques d’art contemporain se veulent accessibles à tous, pour générer une ouverture, une rencontre inhabituelle entre les publics, hors des murs consacrés.

Peter Downsbrough est né en 1940 aux Etats-Unis. Figure majeure de l’art contemporain, il opère depuis le début des années 1970 dans le sillage du minimalisme, au croisement de l’art conceptuel et de l’art concret. Ses nombreuses pratiques artistiques – sculpture, photographie, livres, films, pièces sonores, appliquées lors d’interventions discrètes à l’espace urbain – sont fondées sur la notion de position et de cadrage, et interrogent le rapport à l’espace et au langage. Des mots, des tubes sont placés pour marquer une surface, créer un cadre et changer le paysage.
Depuis 2003, aux deux extrémités du Boulevard Emile Jacqmain, ses interventions faites de mots soudés à des structures tubulaires noires nous proposent une ponctuation et un dialogue avec la ville.
Pour sa commune, Peter Downsbrough a crée deux oeuvres originales:
la première est une intervention au coeur de l’ancien préau, qui révèle son architecture classique sous un jour nouveau. Dans le jardin et sur la façade d’une partie du bâtiment recemment rénové, un jeu de perspectives et de coupures optiques nous offre une nouvelle lisibilité de ces lieux.

Beat Streuli est un artiste suisse né en 1957. Ses oeuvres, qui gravitent autour de la photographie, de la vidéo et des installations multimédia, sont montrées dans les musées et galeries du monde entier. Il arpente et photographie les badauds de nombreuses villes comme Copenhague, Bruxelles, New York, Tokyo…. Il aime focaliser son attention et isoler de la foule des visages en plan serré, des détails urbains ou encore des fragments de corps. Chacune de ses séries est attachée à une ville et est exposée de manière singulière. Sa démarche consiste à saisir les attitudes des humains lorsqu’ils ne sont pas en représentation, qu’ils sont dans leurs pensées, dans cet espace mental «in between», état qui rapproche les hommes (et femmes) quel que soit leur pays d’origine.
Pour la Maison des Cultures, Beat Streuli est parti capter l’atmosphère extraordinaire de Tanger, et nous offre un pont entre deux villes, une fresque monumentale à couper le souffle.

Emilio López-Menchero est né en 1960 en Belgique. Artiste protéiforme, architecte de formation, il met en place des interventions et des installations qui questionnent nos habitudes, souvent avec humour, un certain décalage.
Il est notamment l’auteur de la Pasionaria, le porte-voix au pied de la Gare du Midi à Bruxelles, et du “Checkpoint Charlie”, intervention urbaine performative lors du Festival Kanal en 2010 à la Porte de Flandre.
Pour l’exposition 1+1+1=1080, l’artiste nous parle de racines, de frontières, de temporalité. Molenbeek est filmé comme lieu de convergence entre le passé et le présent, entre l’ici et l’ailleurs, intersection physique de deux destins croisés d’immigrés sur une terre d’accueil de tous les rêves et difficultés. L’artiste a invité son amie la poétesse et artiste espagnole d’originie belge Chantal Maillard, qui ressuscite son enfance passée à Molenbeek avant d’émigrer en Espagne…

Maison des cultures et de la cohésion sociale
Rue Mommaerts, 4
1080 Molenbeek-Saint-Jean
Vernissage ce jeudi 6 février à 18h
Exposition du 7 février au 15 mars

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