Jacques Lizène, instruments de musique modifiés et musique génétique (1987)

Jacques Lizène

– Instrument de musique modifié, art syncrétique 1964, ciste croisé baryton, croisé viole de gambe, remake 2001. Cartes postales découpées, 20 x 11 cm.

Jacques Lizène

instrument de musique modifié, art syncrétique 1964, cor croisé saxophone, remake 2001-2011. Impression jet d’encre sur papier photo, 18 x 18 cm

Jacques Lizène

Instrument de musique modifié, art syncrétique 1964, trombonne à sept pavillons croisé guitare à cinq choeurs, remake 2001. Cartes postales découpées, 15 x 11 cm

Musique non séductive, chansons médiocres d’un chanteur en dessous de tout, musique à l’envers, musique doublement à l’envers, Jacques Lizène est également inventeur de la « musique génétique »

Musique génétique. Écriture musicale basée sur la formule de base de l’ADN et ses quatre acides aminés : l’Adénine, la Cytosine, la Thymine et la Guanine (A.C.T.G.). Lizène imagine en 1987 qu’en redoublant ces quatre éléments, on obtient l’équivalent des huit notes : A, C, T, G, A2, C2, T2, G2 pour Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do. Le premier A est donc un Do, le second A est un Sol. Ceci permettrait de composer de la musique sur le modèle de la structure de l’ADN et donc de créer de véritables portraits musicaux en se basant sur l’empreinte génétique de la personne à portraiturer. Dans un article récent, Emmanuel d’Autreppe, évoquant « ce pas d’autant plus essentiel qu’il est non décisif vers le son perpétuel en même temps que vers le nirvana d’une possible “cacaphonie” absolue », rapprochait le principe de la musique génétique et la machine à fabriquer des poèmes de Raymond Queneau, cet ouvrage combinatoire, hypertexte avant la lettre, permettant de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers, bien entendu. Cette combinatoire génétique des partitions lizéniennes serait-elle à la musique, dans une universelle cacophonie, ce que l’œuvre de Queneau est à l’Ouvroir de littérature potentielle ? Il y a en tout cas dans cette manipulation pour le moins incongrue de la génétique quelque chose de pataphysique. Comme la musique à l’envers, la musique génétique est un procédé compositionnel, ce qui permet à chacun d’en faire. Mais comme aime à le répéter le Petit Maître : « Attention, la place est prise ! »

Jacques Lizène

– Musique génétique 1987, composer de la musique à partir des empreintes génétiques, réalisant ainsi des portraits en musique génétique. Impression jet d’encre plastifiée, 42 x 21 cm

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