Benjamin Monti, Cercle de Wallonie, au Val Saint-Lambert

Benjamin Monti est l’invité du Cercle de Wallonie, premier Cercle d’Affaires en Wallonie, durant ces mois de septembre et octobre et y montre une sélection de dessins issus de trois séries : des Histoires naturelles, des cartes perforées de la S.A. Courage et Organisation, des « Perspecta », papiers millimétrés bicolores pour dessin en perspective.

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (la pomme de terre – cellule fraiche)
Encre de chine sur dessin trouvé (de la série des histoires naturelles) 22,7 x 14,5 cm
2010-2015

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre, 2016
Encre de chine sur carte perforée de la « Courage-Organisation SA » 21 x 14,7 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
Encres de chine, sur papier Perspecta, papier millimétré bicolore pour dessin en perspective, 29,7 x 21 cm, 2010

Lu dans le mensuel du Cercle de Wallonie, ce texte d’Emmanuel d’Autreppe, qui fait allusion à l’exposition « La Leçon d’anatomie », encore en cours à la Boverie à Liège et à laquelle participe également Benjamin Monti.

Cercle de Wallonie

Cercle de Wallonie Liège
Esplanade du Val
4100 Seraing

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Agenda, septembre 2017

Jacques Charlier
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017
– Verviers (B), Jacques Charlier, la route de l’art, centre culturel de Verviers, espace Duesberg, du 15 septembre au 20 octobre 2017

Maen Florin
– Liège (B), galerie Nadja Vilenne, du 14 septembre au 27 octobre 2017

Suchan Kinoshita
– Maastricht (Nl), Illusion and Revelation. From the collection of the Bonnefantenmuseum. Bonnefantenmuseum, du 24 décembre au 27 novembre 2017
– Vienna (AUT), Vienna Contemporary Art Fair, galerie Nadja Vilenne. Curator : Miguel Wandschneider, 21 – 24 septembre 2017

Alevtina Kakhidze
– Bruxelles (B), Art On paper With BOZAR, galerie Nadja Vilenne, du 7 au 10 septembre 2017

Aglaia Konrad
– Dortmund (D), The Brutalism Appreciation Society, HMKV Dortmund, 8 avril – 24 septembre 2017
– Toulouse (F), Le ciel devant soi, photographie et architecture religieuse, 2 juin au 17 septembre 2017
– Dunkerque (F), Permanent Déplacement, FRAC Hauts de France – Le grand Large, du 23 septembre au 31 décembre 2017
– Düsseldorf (D), Asymmetric Architectures. Readings in the Postwar History of the Kunstverein, jusqu’au 8 octobre 2017

Charlotte Lagro
– Maastricht (Nl), Look at me and see what I could not (yet) see, Bonnefantenmuseum, du 21 avril au 24 septembre 2017

Sophie Langohr
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Jacques Lizène
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017
– Charleroi (B), Art Public Charleroi, divers lieux, du 2 septembre au 5 novembre 2017
– Hasselt (B), Périphérie, du 23 septembre au 30 novembre 2017

Jacqueline Mesmaeker
– Bruxelles (B), Carrefour, To whom it may concern, _(Sic), 2-3 septembre (commissaire : Olivier Mignon).

Benjamin Monti
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017
– Seraing (B), Val Saint Lambert, Cercle de Wallonie

John Murphy
– Bruxelles (B), Art On paper With BOZAR, galerie Nadja Vilenne, du 7 au 10 septembre 2017

Pol Pierart
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Valérie Sonnier
– Liège (B), galerie Nadja Vilenne, du 14 septembre au 30 octobre 2017

Raphaël Van Lerberghe
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Marie Zolamian
– Chinon (F), Musée le Carroi, 25 mars – 13 novembre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017
– Liège (B), En Piste ! Galerie Nadja Vilenne, Musée de la Boverie, du 28 septembre au 1er octobre

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Jacques Lizène, Art Public Charleroi, ce 1er septembre , Sculpture Nulle en remake

Jacques Lizène participe à la troisième édition d’Art Public organisée par la Commission des Arts de Wallonie. Cette fois à Charleroi. Le Petit Maître produit pour l’occasion une Sculpture nulle (1980), ruine contemporaine (1964), en remake 2017.

Le communiqué de presse :

La Commission des Arts de Wallonie et la Ville de Charleroi assurent le commissariat de la troisième édition d’ART PUBLIC qui, après Namur en 2011 et Tournai en 2014, prend cette année place dans le cœur de la plus grande ville wallonne.
Cathy Coëz // Collectif Void // Jérôme Considérant // Patrick Corillon // Patrick Everaert // Jean Glibert // Nicolas Kozakis // Jacques Lizène // François Martig // Michaël Matthys // Mira Sanders // Mon Colonel & Spit // Jonathan Sullam // Thierry Tillier // Aurélie William-Levaux

15 artistes ou collectifs ont été invités à présenter des œuvres intégrées dans le tissu urbain de la Ville Basse. Aucune thématique n’a été imposée, si ce n’est la nécessité de tenir compte de l’environnement architectural, urbanistique, naturel et surtout humain des espaces proposés. Ces derniers ont été choisis en fonction de la fréquentation des lieux et de leurs significations historiques et sociales. Le parcours cherche ainsi à éclairer ce que la cité peut signifier pour ses habitants, ses utilisateurs et ses visiteurs. Il s’agit, en outre, d’introduire un élément de compréhension dans la géographie de Charleroi, de relever la qualité de son patrimoine et de mettre en perspective son redéploiement.
Dans la droite ligne de la politique de création et de promotion des talents impulsée par la Wallonie, la sélection des participants a été opérée tant pour la signification contemporaine de leurs recherches que sur base de leur capacité à communiquer avec le grand public. Elle traduit par ailleurs la volonté de mettre en présence des « jeunes créateurs » et des « valeurs sûres » dans une dynamique de talent, de savoir-faire et d’innovation. Une autre particularité de l’opération tient dans l’importance des activités de médiation mises en place. Il s’agit d’ouvrir le dialogue avec les usagers des lieux que les artistes investissent et, au-delà, de travailler sur la réception des œuvres et en particulier sur les interpellations qu’elles peuvent susciter.
L’opération s’inscrit ainsi dans la foulée des réflexions sur les relations entre culture contemporaine et goût populaire, relations ici d’autant plus sensibles que les artistes travaillent dans l’espace public et que les œuvres susciteront des réactions bien différentes de celles qu’elles auraient occasionnées si elles avaient été présentées dans un musée ou une galerie. Un des objectifs est de soutenir l’idée que la pertinence de telles opérations ne se jauge pas à la bienveillance ou à la conformité, voire au conformisme de leur réception, mais bien à la multiplicité et à la richesse des réflexions et des appropriations qu’elles provoquent.

UN AUTRE REGARD SUR UNE VILLE QUI SE RENOUVELLE
Charleroi est une ville brute de décoffrage, inclassable de par ses multiples singularités. Depuis plus de quatre ans, elle vit pleinement sa reconfiguration culturelle, architecturale, économique et sociale.
Elle est une des rares villes européennes à vivre un tel bouleversement. Cette refondation passe par un positionnement culturel fort et assumé. Celui-ci se marque notamment dans l’évolution profonde de la Ville Basse.
L’ouverture du Quai 10, centre de l’image animée et du gaming, allié au remodelage des Quais, la présence du Vecteur et de la galerie Incise, le foisonnement des librairies, le lancement prochain de Médiasambre, futurs studio de la RTBF et Télésambre, le déploiement de Rive Gauche s’intègrent parfaitement à ce processus.
Au travers de cette troisième édition de la triennale ART PUBLIC, 15 créateurs contemporains seront mis en perspective avec ce nouvel environnement du 2 septembre au 31 octobre. L’ambition est de renforcer la dynamique initiée avec l’événement Asphalte : faire descendre
l’art dans l’espace public et l’afficher à la vue du plus grand nombre.
Le haut potentiel de développement de la première métropole wallonne est désormais perceptible. Cette fraîcheur des idées alliée à un profond renouvellement contribue à mettre en place la ville de demain. Ces mutations lui offrent l’opportunité de jouer durablement un rôle à la hauteur de son statut.

INFORMATIONS PRATIQUES
EXPOSITION : du 02.09 au 05.11.2017, Charleroi, parcours en Ville Basse
VERNISSAGE : vendredi 01.09.2017 – 18h00
Au Vecteur, 30 rue de Marcinelle, B-6000 Charleroi
Tél. 00 32 (0)71/27.86.78
GUIDE DU VISITEUR disponible au Vecteur, dans les divers lieux culturels et à l’Espace Wallonie CATALOGUE GRATUIT : parution fin septembre 2017

Usines

USINES

Les usines font, bien sûr, partie du paysage mental (et physique) de l’artiste. « Comme je suis né une banlieue industrielle et que je me suis auto-proclamé petit maître, explique-t-il, il fallait que je peigne des paysages d’usines ; mais en leur donnant, bien entendu une dimension supplémentaire d’art nul. Des paysages d’usines, il y en avait déjà suffisamment dans le patrimoine wallon; c’est donc pour cette raison que m’est venue l’idée de réaliser de petites usines à partir des matériaux que fabriquaient ces usines-là. C’est une forme de recyclage, dans un esprit non pas écologique mais poétique… Poétique du nul, bien entendu ! ».
Les sculptures nulles (1980) de Lizène prennent régulièrement l’allure d’usines ou d’archéologies contemporaines, ce qui souvent revient au même. Lizène y introduit dès que possible « le thème de la fumée comme élément sculptural ». Il est d’ailleurs singulièrement que celui-ci soit le plus souvent associé à des fumigènes de music-hall. C’est le burlesque de ces sculptures nulles. La fumée s’échappe donc des cheminées de ces usines, ce que Lizène nommera un art d’altitude pour faire référence à l’art d’attitude. Il lui arrive de les concevoir à l’ « emporte-pièce », en matériaux légers, aussi vites construites, aussi vites escamotées.

RUINES CONTEMPORAINES

Ses « archéologies contemporaines » (1966), « traces de maisons démolies » et autres « buildings gondolants » (1964-66), son intérêt pour la fissure et la lézarde (1964) qui donnera lieu au « morcellement de cimaise » (1970) en témoignent tout autant que la submersion de ses meubles découpés : Jacques Lizène réactive le Ruinisme mais il en brinquebale les concepts établis. Je repense à ces lignes écrites par Sophie Lacroix sur la fonction critique des ruines(1) : « La ruine est alors ce grand corps qui a perdu son principe fondateur, et qui n’est plus qu’une multitude de liaisons passagères, contingentes. La ruine n’est pas le résidu laissé par une action qui a déjà eu lieu, elle est la présentation d’une action présente, car ce qui la distingue, c’est la conjonction d’un mouvement de déconstruction et l’énergie qui est à l’œuvre dans cette déconstruction, qui exclut que nous puissions penser cette tendance déconstructive comme une abstraction ou une déréalisation ». Il y a dans le chaos lizénien, une imprédictibilité aussi surprenante que stimulante.

(1) Sophie Lacroix, Ce que nous disent les ruines, la fonction critique des ruines, L’Harmattan, 2007.

Jacques Lizène

Sculpture nulle (1980) avec fumigène, archéologie et ruines contemporaines (1964),remake 1988. Collection BPS22, Charleroi

Jacques Lizène

Peinture nulle d’un projet de sculpture nulle remake 1982 et Sculpture nulle 1980 avec fumigène, remake 1988. Collection Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie Bruxelles

FACTORIES

Factories are of course part of the artist’s mental (and physical) landscape. “As I was born in an industrial suburb and proclaimed myself a Minor Master, he explains, I had to paint factory landscapes, but by giving them an added dimension as worthless art. There were already enough factory landscapes in the Walloon heritage; that’s where I got the idea of making small factories using materials those factories produced. It’s a form of recycling, but in a poetic sense, not an ecological one… The poetics of worthlessness, of course!”

Lizène’s Worthless Sculptures (1980) regularly look like factories or contemporary archaeologies, which often comes down to the same thing. Lizène introduced “the theme of smoke as a sculptural element” as soon as possible. Indeed, the fact that the smoke is most often associated with music-hall smoke machines is quite singular. It is the burlesque aspect of these Worthless Sculptures. Smoke rises up from the chimney stacks of these factories, which Lizène named “Altitude Art,” in reference to Attitude Art. He sometimes makes them “cut and dried” in lightweight materials that can be spirited away as soon as they’re built.

CONTEMPORARY ARCHEOLOGIES

His « archéologies contemporaines » (contemporary archeologies) (1966), « traces de maisons démolies » (traces of demolished houses) and other « buildings gondolants » (warped buildings) (1964-66), his interest in the crack and the fissure (1964) which will lead to the « morcellement de cimaise » (fragmentation of the picture rail) (1970) make it very clear, as does his submersion of cut-up furniture: Jacques Lizène resuscitates Ruinism but jumbles its established concepts. This reminds me of what Sophie Lacroix has written on the critical function of ruins (1): « The ruin, then, is that great body which has lost its founding principle, and which has become nothing more than a multitude of fleeting, accidental connections. The ruin is not a residue left by an action that has already taken place; it is the representation of an actual action, because what distinguishes it is the conjunction of a deconstructive action and the energy at work in this very deconstruction, which prevents us from seeing this deconstructive tendency as an abstraction or derealisation. » There exists in the Lizènean chaos an unpredictability that is as surprising as it is stimulating.

(1) Sophie Lacroix, Ce que nous disent les ruines, la fonction critique des ruines, L’Harmattan, 2007.

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Agenda Août 2017

Jacques Charlier
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Olivier Foulon
– Bruxelles (B), Le Musée Absent, Wiels, du 20 avril au 13 août 2017

Suchan Kinoshita
– Maastricht (Nl), Illusion and Revelation. From the collection of the Bonnefantenmuseum. Bonnefantenmuseum, du 24 décembre au 27 novembre 2017

Aglaia Konrad
– Dortmund (D), The Brutalism Appreciation Society, HMKV Dortmund, 8 avril – 24 septembre 2017
– Toulouse (F), Le ciel devant soi, photographie et architecture religieuse, 2 juin au 17 septembre 2017

Charlotte Lagro
– Maastricht (Nl), Look at me and see what I could not (yet) see, Bonnefantenmuseum, du 21 avril au 24 septembre 2017

Sophie Langohr
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Jacques Lizène
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Emilio Lopez Menchero
– Varsovie (P), Wobec Pokityki/Angesichts der Politik, Österreichisches Kultur Forum, 23 juin – 11 août 2017

Benjamin Monti
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017
– Roubaix (F), SUMO-MONTI, La Danseuse, La Belle époque (arts contemporains), du 1er au 8 juillet 2017

Pol Pierart
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Raphaël Van Lerberghe
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Marie Zolamian
– Chinon (F), Musée le Carroi, 25 mars – 13 novembre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

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Piet Therre & TAM, l’archive

Performance réalisée par Pit Therre et le TAM, Theater am Marienplatz (Krefeld), à la galerie le 27 mai dernier à l’occasion du finissage de l’exposition Résonances. Un film en trois extraits des 3 performances, réalisé par Charlotte Lagro.

« Ligaturen », 2017

Mit fließenden Übergängen. Für Klangerzeuger und einen Vorhang
Avec des transitions en douceur. Pour un générateur de son et un rideau

« Quadro-Phonie », 2016

Für 4 mal 16 gleiche Instrumente, 4 Lautsprecherattrappen, 4 Musiker
Pour quatre fois les mêmes instruments, 4 haut parleurs factices, 4 musiciens

« Takt – voll », 2017

Wandelkonzert für Schlagzeuger – Instrumentarium: 34 hängende Rohre
Concert Promenade pour un percussionniste – Instrumentarium: 34 tubes suspendus

Interprètes : Gereon Bründt, Stefan Hölker, Dieter Kaletta, Björn Kiehne, Stefan Otto-Bach, Pit Therre.
Une production du TAM, Theater am Marienplatz, Krefeld-Fischeln

Une proposition – invitation de Suchan Kinoshita

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Chantier d’été, les images (1)

chantier d'été

Vue d’exposition, Antoine Nessi, Loïc Moons, Agende ED (Société offshore Chiffonniers)

Antoine Nessi, Loïc Moons

Antoine Nessi, Loïc Moons

Antoine Nessi
Bulles spéculatives, 2017
Résine polyester, fibre de verre, (4) x 120 x 50 x 50 cm

Loïc Moons
Sans titre, 2016
Huile et émail sur toile, 210 x 205 cm

Loïc Moons

Loïc Moons
Sans titre, 2016
Huile et émail sur toile, 230 x 190 cm

Antoine Nessi, Agence ED

Antoine Nessi, Agence ED

Vues d’exposition, Antoine Nessi, Agence ED (Société offshore Chiffonniers)

Agence ED

Agence ED (société offshore Chiffonniers)
ENT * Max green, 2017
Peinture au couteau sur bâche, 195 x 298 cm

Agence ED

Agence ED (société offshore Chiffonniers)
SEP project * Fluo yellow, 2017
Peinture au couteau sur bâche, 180 x 180 cm

Antoine Nessi

Antoine Nessi
Bulles spéculatives, 2017
Résine polyester, fibre de verre, (4) x 120 x 50 x 50 cm

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Agenda Juillet 2017

Jacques Charlier
– Leuven (B), entre nous quelque chose se passe, Musée M @ Bibliotheek Rechtsgeleerdheid KUL, 17 mars – 9 juillet 2017
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Olivier Foulon
– Bruxelles (B), Le Musée Absent, Wiels, du 20 avril au 13 août 2017

Alevtina Kakhidze
– Antwerpen (B), Conversations urgentes : Anvers – Athènes, Partie I: La pensée visuelle, Muhka, du 28 avril au 3 septembre 2017
– Den Hagen (Nl), Post-Peace, Nest, du 20 mai au 26 juillet 2017

Suchan Kinoshita
– Maastricht (Nl), Illusion and Revelation. From the collection of the Bonnefantenmuseum. Bonnefantenmuseum, du 24 décembre au 27 novembre 2017

Aglaia Konrad
– Dortmund (D), he Brutalism Appreciation Society, HMKV Dortmund, 8 avril – 24 septembre 2017
– Toulouse (F), Le ciel devant soi, photographie et architecture religieuse, 2 juin au 17 septembre 2017

Charlotte Lagro
– Maastricht (Nl), Look at me and see what I could not (yet) see, Bonnefantenmuseum, du 21 avril au 24 septembre 2017

Sophie Langohr
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Jacques Lizène
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Emilio Lopez Menchero
– Varsovie (P), Wobec Pokityki/Angesichts der Politik, Österreichisches Kultur Forum, 23 juin – 11 août 2017

Benjamin Monti
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017
– Roubaix (F), SUMO-MONTI, La Danseuse, La Belle époque (arts contemporains), du 1er au 8 juillet 2017

Pol Pierart
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Raphaël Van Lerberghe
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Marie Zolamian
– Chinon (F), Musée le Carroi, 25 mars – 13 novembre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

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Chantier d’été, le feuilleton

Antoine Nessi, Agence ED

Chantier d’été, vue d’exposition, Antoine Nessi, Agence ED (société offshore Chiffonniers)

Il y a des expositions qui peuvent, très vite, s’accorder de géométries très variables. La galerie accueillait à la mi-juin Martin Chaumont et Loïc Moons, deux jeunes peintres liégeois, à l’occasion de leur jury de fin d’année et de fin d’études à l’Ecole supérieure des Arts de la Ville de Liège. Les voici rejoints, deux semaines plus tard, par quelques autres jeunes artistes. Il y a là Piera Fontaine, qui comme Martin Chaumont et Loïc Moons, quitte également l’Académie des Beaux-Arts de Liège, diplôme – et journal intime – sous le bras. D’autres horizons proviennent Letizia Romanini, Jot Fau et Antoine Nessi. Letizia Romanini (1980) est originaire d’Esch sur Alzette au Luxembourg, elle vit et travaille à Strasbourg. Jot Fau (1987) est belge, mais elle a fait ses études à Marseille. Antoine Nessi (1985) vit et travaille à Dijon.
Tous trois viennent de terminer une résidence au RAVI, Résidences Ateliers Vivegnis International, à quelques encablures de la galerie. Quelques-unes des œuvres qu’ils ont produites durant ce séjour de trois mois ont ainsi trouvé une nouvelle villégiature d’été. Enfin, durant sa résidence, Antoine Nessi a invité trois membres du collectif Chiffonnier à le rejoindre. Egalement basé à Dijon, ce collectif est lui aussi à géométrie variable. Voici donc Agence ED, société Offshore Chiffonier, Wolf Cuyvers, Victor Daamouche et Jean-Baptiste Janisset, trois déambulateurs urbains et men at work qui complètent l’équipe. Ainsi, les invitations cascadent et du tout émerge aujourd’hui, une exposition en chantier, au propre comme au figuré, un chantier d’été. Jeune et en prise directe sur leurs perceptions à tous de l’art, de l’imaginaire et du réel.

Commençons peut-être par ces derniers arrivés, l’Agence ED, société Offshore Chiffonnier. Le jeune collectif Chiffonnier occupe à Dijon un lieu improbable, une ancienne usine de radiateurs automobiles, un atelier friche appartenant aux Chemins de fer. « Ce collectif, écrit Marion Payard, ce sont quatre potes des beaux-arts réunis autour d’une idée commune de l’art et des moyens à mettre en œuvre pour donner à leur vie et leur ville un peu plus de sens. Ça débat, ça gueule, ça boit des bières, et on sent une saine émulation se dégager de tout ça. S’ils se sont rencontrés à l’école, c’est en donnant un coup de main à une vieille dame tenant une usine de chiffons (oui oui), qu’ils ont développé leur envie de partir sur la base de la récup’ et du troc pour fonder leurs actions. Rejetant l’idée d’institution, se positionnant quelque part entre les communautés Emmaüs et les leaders de l’Arte Povera, ils ont commencé par mener des initiatives telles que vendre des plats préparés à l’arrache sur un réchaud posé sur un cadis, grâce à des invendus du marché couvert de Dijon. Progressivement, ils ont souhaité apporter une cohérence et une légitimité à leurs actions en se constituant en association. Ça, c’était en juin 2014 ». Depuis, les lieux ont été rénovés. Entres autres activités, quatorze artistes s’y retrouvaient au printemps dernier pour une première exposition collective : «Ein / off, Merci pour la lumière».

Agence ED société offshore, ce ne sont ni les Emissaires, ni les Evadés de Dijon. L’appellation est l’abréviation d’ « Effroyable Dévastation », référence au passage de Victor Hugo à Liège et à son ouvrage « Le Rhin » publié en 1842. Lisons ou relisons donc : « Plus loin, à l’entrée de cette vallée enfouie dans l’ombre, il y a une gueule pleine de braise qui s’ouvre et se ferme brusquement et d’où sort par instants avec d’affreux hoquets une langue de flamme. Ce sont les usines qui s’allument, écrit Victor Hugo à un ami alors qu’il aborde Liège par la vallée. Quand on a passé le lieu appelé la Petite-Flemalle, poursuit l’écrivain, la chose devient inexprimable et vraiment magnifique. Toute la vallée semble trouée de cratères en éruption. Quelques-uns dégorgent derrière les taillis des tourbillons de vapeur écarlate étoilée d’étincelles ; d’autres dessinent lugubrement sur un fond rouge la noire silhouette des villages; ailleurs les flammes apparaissent à travers les crevasses d’un groupe d’édifices. On croirait qu’une armée ennemie vient de traverser le pays, et que vingt bourgs mis à sac vous offrent à la fois dans cette nuit ténébreuse tous les aspects et toutes les phases de l’incendie, ceux-là embrasés, ceux-ci fumants, les autres flamboyants. Ce spectacle de guerre est donné par la paix ; cette copie effroyable de la dévastation est faite par l’industrie. Vous avez tout simplement là sous les yeux les hauts fourneaux de M Cockerill ». Ces quelques lignes ont marqué l’imaginaire des trois membres de l’Agence chiffonnière. A l’heure où l’on célèbre le bicentenaire de la présence de ce Monsieur Cockerill à Liège et donc toute l’histoire de la sidérurgie, « Effroyable dévastation » sera titre de la sculpture que produira le collectif de passage en bord de Meuse, un dispositif composé de barrières Nadar dressées verticalement, assemblées en épis, évoquant les tourniquets d’un check point sécuritaire, inquiétantes cimaises galvanisées pour quelques empreintes faites sur des monuments de la ville, classiques et appartenant à l’inconscient collectif local, entre autres la Porteuse d’eau de la fontaine Montefiore en Neuvice ou encore le monument aux Liégeois morts pour la liberté dont ils ont prélevé l’empreinte du coq de Pierre Caille. L’errance urbaine, la déambulation (nuitamment surtout, précise le collectif), la récup’, l’exploration de bâtiments abandonnés, le troc, l’emprunt font partie de leur pratique artistique. Wolf Cuyvers, Victor Daamouche et Jean-Baptiste Janisset sont attentifs aux lancinances et brusques polarisations qui caractérisent le rythme d’une ville, de son histoire, de ses friches et de l’espace urbain. Ainsi ont-ils également durant leur séjour à Liège déambulé sur quelques chantiers de bâtiments en construction (ils sont nombreux) afin d’emprunter (nuitamment, on s’en doute) quelques bâches accrochées aux échafaudages des promoteurs immobilier et entrepreneurs investissant (en) ces lieux. Non, ils ne les ont pas tagguées in situ ; je pense même qu’ils les ont sélectionnées pour leur fraicheur et j’entends par fraicheur qu’elles n’ont pas souffert du temps. Bref, ils les ont ramenées à l’atelier. Là, ils les ont peintes au couteau, se sont approprié leurs compositions graphiques, ont détourné leur champ lexical, leur conférant ainsi une nouvelle dynamique des mots et de l’espace transfigurés par la couleur. Deux de ces bâches ont très naturellement trouvé place dans l’exposition. Elles sont idéales, lucides et tranchantes et peut-être d’une belle inertie.

Agence ED

Agence ED (société offshore Chiffonniers)
SEP project * Fluo yellow, 2017
Peinture au couteau sur bâche, 180 x 180 cm

Je ne sais pas si Antoine Nessi a lu cette « lettre à un ami » publiée par Hugo dans «Le Rhin». La suite du texte que se sont approprié ses camarades de l’Agence ED ne peut que l’intéresser. Et je cite : «Là, j’ai admiré véritablement l’industrie. C’est un beau et prodigieux spectacle, qui, la nuit, semble emprunter à la tristesse solennelle de l’heure quelque chose de surnaturel. Les roues, les scies, les chaudières, les laminoirs, les cylindres, les balanciers, tous ces monstres de cuivre, de tôle et d’airain que nous nommons des machines et que la vapeur fait vivre d’une vie effrayante et terrible, mugissent, sifflent, grincent, râlent, reniflent, aboient, glapissent, déchirent le bronze, tordent le fer, mâchent le granit, et, par moments, au milieu des ouvriers noirs et enfumés qui les harcèlent, hurlent avec douleur dans l’atmosphère ardente de l’usine, comme des hydres et des dragons tourmentés par des démons dans un enfer».

Le travail d’Antoine Nessi se concentre autour de la confrontation de deux univers, celui de l’art et de l’industrie ou de la manufacture. Des univers qui pourraient paraître antagonistes. Oui mais voilà, il y a ces phrases de Fernand Léger, que le peintre publie dans « L’Esthétique de la Machine ». (1924) « La vie plastique est terriblement dangereuse, l’équivoque est perpétuelle. Aucun critérium n’est possible, aucun tribunal d’arbitrage n’existe pour trancher le différend du beau ». Fernand Léger vante là le Salon de la Machine, plutôt que celui de l’Art et poursuit : « S’ils (les fabricants de machines) pouvaient faire crever le stupide préjugé, s’ils savaient que les plus beaux Salons annuels sont les leurs, ils feraient confiance aux hommes admirables qui les entourent, les artisans, et ils n’iraient pas chercher ailleurs des incapables prétentieux qui massacrent leur œuvre ». Tout cela date, direz-vous. Toutefois, ces mots, « une vie plastique terriblement dangereuse, cette équivoque, ce différend », ces mots résonnent si j’évoque les quatre barils ou quatre bidons qui ont roulé sur le sol de la galerie, trouvant naturellement leur géométrie (toujours variable) entre les bâches de l’Agence ED et les grands formats de Loïc Moons. Non ce ne sont pas des ready-made, ils sont post-formés, moulés, usinés. Et surtout postindustriels. Dûment estampillés, produits en série et à l’identique, ils sont néanmoins privés de leur fonctionnalité. En déplaçant la notion de production, Antoine Nessi renoue avec l’équivoque évoquée par Léger et déjoue la paresse duchampienne. Ses créations rendent hommage au travail qualifié ; il n’y a plus de différend. Dans son atelier des moulages, il met en oeuvre le principe d’une production mimétique et interroge la perfection productiviste. Ici, l’inachevé, la matière résiduelle, cette irrégulière dentelle de résine polyester excroissante qui n’a pas été ébarbée aux jointures des barils, prend tout son sens. Singulière beauté, « là j’ai admiré véritablement l’industrie » pour citer Victor Hugo. Ces bidons ou barils sont devenus, déclare Antoine Nessi, des bulles spéculatives : c’est leur titre ; flottant en quelque sorte. Et c’est leur finalité. Enfin, il y a cette « vie plastique terriblement dangereuse ». Les mots de Fernand Léger prennent aussi, aujourd’hui, un tout autre sens, car tandis que je regarde ces quatre bidons – oui, sur le sol de la galerie, ils sont objets de contemplation –, je repense à cette semaine caniculaire toute récente. Ces bidons flottent dès lors comme de précieux contenants. Le jour même où ils ont été installé s’organisait une chaîne humaine de 90 kilomètres entre les centrales nucléaires de Tihange et Doel en Belgique et Aix la Chapelle en Allemagne, une réaction en chaine passant par Liège, revendiquant l’arrêt d’activité immédiat de ces réacteurs épuisés et dangereux. Du coup, ces quatre barils scellés pourraient renfermer d’inquiétants contenus. Contenants, contenus qu’ils ne sont pas ou plus, leur présence singulière, étrange, énigmatique est, on le voit, en prise réelle avec le monde.

Antoine Nessi, Agence ED

Antoine Nessi
Bulles spéculatives, 2017
Résine polyester, fibre de verre, (4) x 120 x 50 x 50 cm

 

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