Archives de catégorie : Jacques Lizène

Fizzles ! Les images (1)

Vue d’exposition
Jacques Lizène
Peinture nulle, art syncrétique [1964] et sculpture génétique [1970], s.d.
Technique mixte sur peinture trouvée, 34 x 27 cm
Michel Assenmaker 
Firenze, 2023
Collage, 17,5 x 23,5 cm
Jacqueline Mesmaeker
Scotch, 2009
Projets de couverture pour l’ouvrage Le dess(e)in : entre projet et procès.
scotch sur papier, (2x) 29,7 x 21 cm

Fizzles ! Michel Assenmaker, Jacques Lizène, Jacqueline Mesmaeker, une introduction

fizzles !

Nous cherchions quelque chose qui étincelle, lueur ou lumière, éclair, éclat ou trait, quelque chose qui émerveille. Énoncer en un mot ce qui pétille, ce qui craque, crépite, jaillit. Nous cherchions un mot qui contiendrait toutes sortes de petites fulgurances. Nous pensions champagne et petites bulles gazeuses qui éclatent avec un bruit léger. Nous en avions les yeux pétillants. Pétiller, révéler un trait de caractère, un sentiment, une émotion, manifester l’impatience, la vivacité, la spontanéité, la malice. La langue française est tellement riche ! Et, finalement, nous avons trouvé fizzle. La langue anglaise est parfois plus concise, et même très imagée. Pétiller, to fizzle. Avec un f qui attise les braises et provoque l’étincelle, avec deux z, comme un trait de gin-fizz. Nous étions d’accord : fizzle correspondait bien à ce que nous voulions dire et montrer. Y ajouter un point d’exclamation accentuerait l’éclair de tout ce qui fulgure.

Puis, Michel est revenu, nous annonçant que Fizzles était aussi le titre d’un livre de Samuel Beckett, ce qui ne pouvait que le ravir. Et nous de même. Fizzles, ce sont huit courtes pièces en prose : Il est tête nue. Le klaxon est toujours là. Un oiseau lointain. J’ai renoncé avant la naissance. Lieu fermé. Vieille terre. Encore. Pour en finir une fois de plus. Ces courtes pièces ont été publiées en anglais pour l’édition élaborée en 1973 par Samuel Beckett et Jasper Johns, trente-trois taille-douce du second accompagnant le texte du premier, une merveille de livre d’artistes. Précisons bien que l’édition de 1973 fut publiée en langue anglaise car, en fait, Beckett les avait d’abord rédigées en français et publiées sous le titre de… Foirades. Voilà donc le ratage, le fiasco, la débandade et le naufrage de retour. Jacques Lizène nous revient au galop, zz’héro de toute bérézina. To fizzle out, partir en eau de boudin. Partager quelques foirades avec Samuel Beckett… Nous nous sommes dit que le Petit Maître en aurait eu le regard pétillant. fizzles ! – avec un point d’exclamation –  était définitivement adopté. Et nous avons conclu que tout cela amuserait beaucoup John Murphy.

Oui, mais adopté pour quoi ? Adopté pour un titre d’exposition, pardi. Une exposition en trio, rassemblant Michel Assenmaker, Jacques Lizène et Jacqueline Mesmaeker. Une exposition, une règle du jeu, un protocole précis. Michel Assenmaker est écrivain, critique d’art, commissaire d’expositions. Il a enseigné l’art et la littérature à Bruxelles, à Bordeaux, à Maastricht, à Pékin. Citons parmi ses publications L’Écart & L’accolade (2015), Poser, roman (2014), Vingt-Cinq / Vingt-Cinq (2009), Etés (2006). Il y a ses Cahiers aussi, ou la revue Copie de Voyage qu’il a  créée avec Olivier Foulon. Parmi les artistes avec lesquels il a travaillé, on compte Stanley Brouwn, Sherrie Levine, Giovanni Anselmo, Peter Downsbrough, Bernd Lohaus, John Murphy, Olivier Foulon, Eric van Hove, Rachida Azdaou, Sylvie Eyberg, Jacqueline Mesmaeker, Sophie Nys, Pascal Convert. Nous aurions pu l’inviter en tant que commissaire d’exposition. Oui, mais voilà, Michel Assenmaker est aussi un assembleur d’images. Il collecte, collectionne, trie, confronte, photographie parfois aussi, il marie les images en duo. Ou pas. Il assemble, compose, dispose. Des œuvres d’art, des objets, des cartes postales, des pochettes de disque, des photographies ou des images de film.  Dès lors pourquoi ne pas l’inviter à la fois comme assembleur d’images et comme commissaire d’exposition ? La règle du jeu se précise. Voici l’artiste commissaire invité à montrer ses propres travaux et ceux de deux autres artistes, travaux qu’il choisira. Il connaît bien Jacqueline Mesmaeker, il a moins connu Jacques Lizène mais s’est immergé dans l’œuvre protéiforme du Petit Maître liégeois, particulièrement l’œuvre tracée, l’œuvre dessinée.  

En découle tous ces assemblages de petites choses. Jacqueline Mesmaeker parlerait d’une exposition en péripéties. Bon nombre des œuvres de Michel Assenmaker et de Jacqueline Mesmaeker rentreraient bien dans la collection virtuelle de Jacques Lizène. Michel Assenmaker se dit certainement que tout cela nous regarde, en pleine altérité entre l’œuvre d’art et son regardeur. Il y a donc des suites d’images, des cascades de mots, des projets d’entassements de toiles, des couloirs, des variables, des cartes postales, des reproductions d’œuvres du passé, des sculptures nulles, des contours, des portraits génétiques ou pas, du rose, des répétitions, des armatures, des œufs, des films, des déclarations, des recouvrements, des découvertes à faire et des choses recouvertes : le point initial de l’exposition consiste, en effet, en cette cascade de mots de Jacqueline Mesmaeker, tous contenant un f (comme dans fizzle), partiellement recouverte par la photo d’une statuette étrusque, photo signée Céline Willame et Michel Assenmaker, un dispositif que Jacqueline Mesmaeker a créé dans son appartement bruxellois. Il y a donc aussi bon nombre de ces petites choses que l’on ne verra pas, des rouleaux non déroulés, des dessins ou des notes cachés au verso. Fizzles ! suppose aussi la malice, Lizène aurait dit la facétie. Avec un f comme dans… Oui, vous me suivez… Fizzles !

JMB

Jacques Lizène, The Grid, le livre

The Grid

Trame, grille, matrice
Musée L

 

Le concept de la « grille » en tant que structure matérielle, visuelle, formelle et théorique dans les avant-gardes des années 1960-1980, avec une ouverture vers l’art contemporain.« The Grid » examine les multiples usages de la grille dans l’art contemporain. Trame textile, quadrillage graphique, support matériel, système typologique, cadre spatiotemporel, matrice informatique, dispositif narratif et documentaire : la grille se révèle comme une structure complexe et ambiguë qui évoque l’ordre rationnel de la science tout en ouvrant des espaces insoupçonnés vers l’imagination, l’intuition et la créativité. Cet ouvrage présente des oeuvres de l’art concret, du minimalisme, de l’art optique, de l’art conceptuel, de l’art narratif, de la performance et de l’art numérique et offre un focus spécifique sur l’art contemporain brésilien.

Artistes représentés :
Carl Andre, Claudia Andujar, Christian Boltanski, Analívia Cordeiro, Michael Ensdorf, Esther Ferrer, Douglas Huebler, On Kawara, Sherrie Levine, Sol LeWitt, Jacques Lizène, Verena Loewensberg, Vera Molnár, François Morellet, Dennis Oppenheim, Gina Pane, Rosemarie Trockel.

Couverture souple
Nombre de pages:  144
Format:  258×194
Date de parution:  26/09/2023
EAN:  9782390252528
Editeur:  RACINE

Jacques Lizène, The Grid, Musée L, Louvain-la-Neuve

Jacques Lizène,
Contraindre le corps à s’inscrire dans le cadre de la photo, 1971
Photographies NB, 76 x 89 cm.
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L’exposition The Grid explore le thème de la grille, structure emblématique de l’art du 20e siècle qui n’a jamais cessé de stimuler l’inventivité des artistes.

Dès la Renaissance, la grille a joué un rôle fondamental dans l’art occidental en tant que modèle d’organisation de l’espace. Mais c’est au cours du 20e siècle que la grille devient une forme esthétique à part entière. À partir des années 1960, son usage se diversifie : trame textile, quadrillage graphique, matrice informatique, dispositif documentaire… La grille apparaît désormais comme une structure complexe et ambiguë qui évoque l’ordre rationnel de la science tout en ouvrant des espaces insoupçonnés vers l’imagination, l’intuition et la créativité. Avec comme point de départ la collection de Guillaume Wunsch et Monique Van Kerckhove, donation acquise par le musée en 2021, l’exposition The Grid se concentre sur l’art des années 1960-1980 et s’ouvre vers une large sélection d’artistes tels que Sol LeWitt, François Morellet, Carl Andre, Vera Molnár, Esther Ferrer ou encore Christian Boltanski. Une plongée dans une époque foisonnante d’idées novatrices  et d’expérimentations artistiques diverses !

ARTISTES EXPOSÉS
Carl Andre ∙ Claudia Andujar ∙ Max Bill ∙ Hartmut Böhm – Christian Boltanski ∙ Alexander Calder ∙ Analívia Cordeiro – Pierre Cordier ∙ Hanne Darboven ∙ Herman de Vries –  Jo Delahaut ∙ Günter Dohr ∙ Michael Ensdorf ∙ Esther Ferrer –  Luigi Ferro ∙ Anna Bella Geiger ∙ Douglas Huebler – On Kawara ∙ Sherrie Levine ∙ Sol LeWitt ∙ Jacques Lizène –  Verena Loewensberg ∙ Richard Paul Lohse ∙ Vera Molnár François Morellet ∙ Manfred Mohr ∙ Eadweard Muybridge – Dennis Oppenheim ∙ Gina Pane ∙ Jesús Rafael Soto – Rosemarie Trockel ∙ Mark Verstockt ∙ Ryszard Winiarki – Shizuko Yoshikawa

COMMISSAIRE
Alexander Streitberger (UCLouvain, Lieven Gevaert Centre), en collaboration avec Olivia Ardui, assistante d’enseignement à l’UCLouvain.

Paréidolie 2023, Marseille, Jacques Lizène, preview

Jacques Lizène
Sculpture nulle, priape [1974] en ciment peint avec fumigène [1980], 1980
Encre sur papier, 21 x 29,7 cm 
Jacques Lizène
Sculpture nulle avec fumigène comme élément sculptural [1980], 1980
Encre sur papier, 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Sculpture nulle sonore avec fumigène [1980] pour Muséum, robinet émettant en permanence de la fumée, cassettophone diffusant le bruit d’eau dans les tuyauteries, 1980
Encre sur papier, 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Sculpture nulle [1980], avec fumigène caché sous des morceaux de carrosserie soudés, 1980
Encre sur papier découpé, 20,5 x 21 cm
Jacques Lizène
Sculpture nulle avec fumigène [1980], avec fumée émise constamment, 1980
Encre sur papier, 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Sculpture nulle avec fumigène, 1980
Encre sur papier, 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Sculpture nulle avec fumigène [1980], avec fumée émise constamment, 1980
Rehauts d’encre sur dessin photocopié, 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Projet de sculpture nulle avec fumigène, 1980
Aquarelle sur dessin photocopié, 21 x 29,7 cm
Jacques Lizène
Projet pour un canon, une tourelle de blindé et fumigène [1980], 1988
Photocopie de dessin rehaussée à l’aquarelle, 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Sculpture nulle avec fumigène pour salle de muséum, 1980
Photocopie de dessin rehaussée à l’aquarelle, 29,7 x 21 cm

Jacques Lizène, Fancy Selfies, Zoo Galerie, Nantes

La Fontaine de Cheveux de Jacques Lizène est exposée cet été dans l’exposition Fancy Selfies, autodérision, troubles et dévoilements à la Zoo  Galerie à Nantes Du 16 juin au 9 septembre 2023. Une exposition collective avec Chechu Álava, Yana Bachynska, Émilie Brout & Maxime Marion, Solenne Chapelle, Nina Childress, Yannick Ganseman, Léann Kerrien, Jacques Lizène, Julien Meert, Camille Picquot, Molly Soda, Apolonia Sokol, Pierrick Sorin et Andy Warhol.

Jacques Lizène
Petit Maître à la fontaine de cheveux, 1980 (photo de Pierre Houmant). 
Photographie N.B, tirage numérique, 110 x 90 cm. Ed  5/5 

Jaillissement d’une pensée qui déborde, la fontaine de cheveux dressée sur la tête de Jacques Lizène, le « Petit Maître liégeois » comme il se nomme, rappelle le dispositif de la houppette des clowns Auguste qui leur permet de faire jaillir un jet d’eau au sommet de leur crâne. La fontaine de cheveux est le signe d’un excès de sens, d’une outrance manifeste, le jaillissement incessant de la turbulence.

L’idiotie a cette passion d’une projection au sommet, ici gerbe capillaire, que longtemps l’on a percé pour en extraire la folie dans l’imagerie populaire, sous la forme d’un entonnoir. La houppe rappelle également celle des bouffons rituels d’Amérique du Nord, connexion avec le souffle du Grand Esprit.

Jacques Lizène, Argos TV, Quelques séquences d’art sans talent, 1979

Parallèlement à l’exposition consacrée à l’art vidéo en Belgique durant les années 70, Argos TV diffuse durant de mois de décembre à la fois dans sa vitrine, 62 rue des Commerçants à Bruxelles et sur son site internet, Argos TV, les séquences d’art sans talent de Jacques Lizène (1979). 

Voir ou revoir 

Les Séquences d’art sans talent se composent d’une suite de clips et de pitreries parfaitement affligeantes. Jacques Lizène dans le rôle du Petit Maître liégeois, artiste de la médiocrité et de la sans importance, suit du doigt une tache sur l’écran, repousse la mire d’une pichenette, chante mais on ne l’entend pas, contraint son corps à rester dans le cadre de l’image, forme un étron en pressant un tube de couleur, se dandine et se désagrège entre deux petites femmes nues qui dansent en bord d’écran, une plume glissée entre les fesses, finit par brandir un drapeau blanc. Sur fond de projection d’une petite femme agitant ses seins nus, il prend ensuite la posture d’un minable cuisinier burlesque au visage enfariné débitant à grands coups de couteau son concombre, son aubergine, sa carotte, non pas son sexe, enfin c’est tout comme. Réalise finalement une peinture minable façon action-painting en crachant sur l’objectif de la caméra. Jacques Lizène a pris position pour l’art sans talent dès 1966, disqualifiant ainsi ses propres œuvres afin de couper toute tentative de critique fondée sur l’idée de jugement, ce qu’il fait au fil de ces séquences les déclarant mauvaises, à refaire, pas assez ratées, sans intérêt, insignifiantes, d’un infantilisme navrant, ineptes, injustifiables, inexpressives. Revendiquant la place du clown, Lizène joue à l’égo, affirmant la présence de l’artiste, et se dilue sans cesse. Avec un sens consommé de la provoc et du loufoque, il use des nombreuses manipulations qui émaillèrent les temps héroïques de l’art vidéo, split-screens, incrustations, virage des couleurs et prend ainsi à rebours la grande machine à hypnose que sera la télévision. Celle-ci ne s’y trompera pas. Le film est réalisé par le centre de production de la RTBF Liège en 1979. Il est prévu qu’il soit diffusé par l’émission Vidéographie en mars 1980, il est censuré par la hiérarchie ertébéenne quelques heures avant sa diffusion et ne sera mis au programme de l’émission qu’un an après, en avril 1981. Notons enfin que certaines de ces séquences renvoient à d’autres œuvres du Petit Maître, Contraindre le Corps, Être son propre tube de couleurs – peinture à la matière fécale, Minable Music-Hall et, bien sûr, Vasectomie, youppie.

Séquences d’art sans talent consists of a series of clips highlighting the antics and utterly outrageous behaviour of Jacques Lizèe. In the role of the Petit Maître liégeois, artiste de la médiocrité et de la sans importance [Little Master from Liège, artist of mediocrity and unimportance], Lizène follows a spot on the screen with his finger, pushes the test card away with a snap of his fingers, sings inaudibly, forces his body within the frame, makes a turd by squeezing a paint tube, waddles and disintegrates between two small naked female figures dancing at the edge of the screen with a feather between their buttocks, and ends up waving a white flag. Against the backdrop of a woman shaking her naked breasts, he then assumes the posture of a pitiful burlesque cook with a floured face, slicing up his cucumber, aubergine, carrot… not exactly his sex – well, it might as well be. Finally, he makes a shabby action painting by spitting on the camera lens. Since 1966, Jacques Lizène has taken a stand for talentless art, belittling his own works to head off any judicious criticism. Throughout these sequences, he declares them bad, to be redone, not failed enough, uninteresting, insignificant, glaringly infantile, inept, indefensible, and inexpressive. Claiming the clown’s place, Lizène plays with the ego, emphasises the artist’s presence, and constantly undercuts himself. With a consummate sense of provocation and zaniness, he uses the numerous manipulations that marked the heroic days of video art: split screens, chroma-keying, and colour shifts, thereby turning the great hypnosis machine of television on its head. The latter would not be fooled, though. The film was produced by RTBF Liège in 1979. It was to be shown on the Vidéographie programme in March 1980 but was censored by the RTBF hierarchy just a few hours beforehand and was not broadcast until a year later, in April 1981. It should be noted that some of these sequences refer to other works by the Petit Maître: Contraindre le Corps, Être son propre tube de couleurs – peinture à la matière fécale, Minable Music-Hall and, of course, Vasectomie, youppie.

Jacques Lizène, Proposition d’artistes pour un circuit fermé de télévision, 1971, Argos, The 1970s

À partir de 1970, Guy Jungblut, le galeriste de Yellow Now, sa femme Andrée Blavier et l’artiste Jacques Lizène remarquent également le potentiel du nouveau médium. Cette année-là, l’artiste américano-japonais Shinkichi Tajiri enregistre plusieurs performances avec une caméra Portapak lors d’une soirée vidéo et performances organisée à Liège, dont celles d’Otto Muehl. En 1971, le tout premier événement vidéo en Belgique, Propositions d’artistes pour un circuit fermé de télévision, se tient à la galerie Yellow Now. Dans les fiches d’artiste, les « propositions » soumises révèlent immédiatement le potentiel utopique du médium. Certaines oeuvres sont brillantes par leur simplicité. L’exposition THE 1970s : présente notamment la reconstitution de Sculpture Interne de Jacques Lizène. Une caméra filme le dos dévissé d’un écran, révélant ainsi les « organes » de la télévision.

Jacques Lizène. Proposition pour un circuit fermé de télévision. Sculpture interne. Il suffit de dévisser le dos du récepteur TV, d’ôter son couvercle et de filmer avec la caméra les organes intérieurs de ce récepteur. Bien éclairer l’intérieur du récepteur.
Jacques Lizène, proposition pour un circuit fermé de télévision, Sculpture interne, 1971, réactivation 2022
Jacques Lizène, proposition pour un circuit fermé de télévision, Sculpture interne, 1971, réactivation 2022
Jacques Lizène (1946-2021)
Interruption de lumière, 1971
Film NB sans son, 8 mm transféré, 3’39
Production Yellow Now, Liège 

Un seul long plan fixe long de plus de trois minutes : la caméra fixe une prise électrique au bas d’un mur. Une main apparaît dans le champ et retire la prise. Noir. Interruption de lumière. Coupure. Le générique, tapé sur la Remington portative de l’artiste précise : « L’auteur n’apprécie pas vraiment son film. S’il l’a réalisé, c’est parce qu’il se méprise un peu de temps en temps… (peut-être) ».

Ce film s’inscrit dans un cycle d’œuvres où l’on retrouve Volet Clos, Noir Funèbre, Extinction de l’œuf et bien sûr la Vasectomie, sculpture interne : D’une manière générale, les choses étant ce qu’elles sont, Jacques Lizène ne procréera pas…Hopla ! Il subira volontairement la vasectomie (stérilisation par coupure des canaux déférents). Dès ce moment, il portera en lui une sculpture interne. Coupure