Aglaia Konrad, Jacqueline Mesmaeker, la carte postale, objet de collection, oeuvre d’art, Le Delta, Namur

Aglaia Konrad et Jacqueline Mesmaeker participent à l’exposition La Carte postale, objet de collection, oeuvre d’art, au Delta à Namur. Un commissariat de Virginie Devillez. Du 30 mars au 18 août 2024. Vernissage le 29 mars à18h30. 

Jacqueline Mesmaeker, Les Péripéties, 2012-2018

À l’heure où des images protéiformes circulent sur les réseaux sociaux et où les échanges se réduisent à quelques signes, le Delta a voulu revenir sur l’impact de la carte postale sur la société et la scène artistique. Son apparition dès la seconde moitié du 19e siècle a en effet suscité des phénomènes similaires, le commun des mortels devant apprendre à écrire dorénavant dans une case réduite prédéfinie – le recto. Quant au verso, illustré, sa diffusion intense suscite d’emblée un engouement inédit. L’année 1889, qui voit s’ouvrir l’Exposition universelle de Paris, semble véritablement constituer un tournant. Cinq à six mille cartes postales de la Tour Eiffel sont ainsi vendues chaque jour, lançant l’ère de la modernité, dont elles deviennent l’un de ses fleurons les plus populaires.

À l’heure où les reproductions circulent peu, ce support produit massivement s’impose auprès de toutes les classes sociales. La carte postale devient une image-objet à portée symbolique multiple qui passe de main en main et ouvre les portes de l’imaginaire. Par son format, elle permet aussi la constitution d’archives personnelles ou l’agencement d’images sur les murs ou les espaces de travail ; elle devient un outil pour l’artiste, ou l’historien de l’art, puisant dans cet Atlas infini, véritable point de départ de pratiques et d’usages multiples : peinture, collage, installation, film, objet, photographie, Mail Art…

De manière libre et non exhaustive, le Delta revient sur la présence, la réappropriation et le détournement de la carte postale dans l’art depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours. Le point de départ choisi est Francis Picabia dont la démarche postimpressionniste conceptuelle marque le début des avant-gardes du 20e siècle. Il annonce ainsi le « déclin de l’aura » prophétisé par Walter Benjamin, là où la reproduction prend part au savoir et à l’art, voire à leur constitution, au point de pouvoir les remplacer. (…) Virginie Devillez

Avec des oeuvres de :

Avec Pilar Albarracín, Bernard Boigelot, Marcel Broodthaers, Marcelle Cahn, Jean Challié, Alphonse Davanne, Damien Deceuninck, Peter Downsbrough, Marcel Duchamp, Paul Éluard, Gilbert & George, Camille Goemans, Nicole Gravier, Susan Hiller, Hannah Höch, Georges Hugnet, On Kawara, Aglaia Konrad, Jean-Jacques Lebel, Éric Manigaud, René Magritte, Jacqueline Mesmaeker, Valérie Mréjen, Martin Parr, Jehanne Paternostre, Michel Peetz, Francis Picabia, Allen Ruppersberg, Kurt Schwitters, Joëlle Tuerlinckx, Oriol Vilanova

Drawing Now Art Fair Paris, les images

Valérie Sonnier
Le jardin des Beaux-Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm
Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2021
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
crayon gris, feutres colorés, crayons colorés sur papier (9) x 29,7 x 21 cm
Valérie Sonnier
Le bassin des Beaux-Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm
Valérie Sonnier
Le Grand Trianon sous bois, 2023
Crayon et cire sur papier ligné, 33,5 x 41,7 cm

Jacqueline Mesmaeker, Drawing Now Art fair, preview (3)

Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
Pastels secs et crayon de couleurs sur papier, 21 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
Pastels secs et crayon de couleurs sur papier, 21 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
Pastels secs et crayon de couleurs sur papier, 21 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
Pastels secs et crayon de couleurs sur papier, 21 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
Pastels secs et crayon de couleurs sur papier, 21 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
Pastels secs et crayon de couleurs sur papier, 21 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
Pastels secs et crayon de couleurs sur papier, 21 x 29,7 cm

Valérie Sonnier, Drawing Now Art Fair Paris, preview (2)

Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier, 33,6 x 25,2 cm

Reliant les deux maisons de Victor Hugo, celle de la place des Vosges et Hauteville House à Guernesey, Valérie Sonnier évoque la relation de Victor Hugo à l’au-delà.

Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier, 33,6 x 25,2 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier, 33,6 x 25,2 cm

Jacqueline Mesmaeker, Drawing Now Art fair, preview (2)

De gauche à droite : 

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2021. Pastels sec et crayon de couleurs sur papier japon, 846 x 37,5 cm

Jacqueline Mesmaeker, Couloir, 2021. Pastels sec et crayon de couleurs, 266 x 50 cm

Jacqueline Mesmaeker, Couloir (20 août), 2021. Pastels sec et crayon de couleurs, 126 x 45 cm

Jacqueline, Couloir (20 août), 2021. Pastels sec et crayon de couleurs 96 x 45 cm

Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
crayon gris, feutres colorés, crayons colorés sur papier (3) x 29,7 x 21 cm

Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
crayon gris, feutres colorés, crayons colorés sur papier (2) x 29,7 x 21 cm

Jacqueline Mesmaeker, Drawing Now Art fair Paris, preview

Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
crayon gris, feutres colorés, crayons colorés sur papier (9) x 29,7 x 21 cm

A Bozar à Bruxelles en 2020, puis à Marseille en 2021 à l’occasion de l’exposition Paradis à la Maison RC, Jacqueline Mesmaeker renoue avec les Contours Clandestins, une pratique initiée en 1995 – 1996. Ce sont des tracés, à même le mur, des contours d’objets et d’animaux se soustrayant à la loi du visible, réalisés à l’aide d’ustensiles divers (des jouets, des instruments trouvés, des outils de cuisine) dessinés tels quels ou en combinatoires, renvoyant aux images élémentaires des livres à colorier. Ils sont disséminés dans le lieu d’exposition de façon quasi secrète, clandestine, tracés en des endroits improbables. L’artiste les qualifie d’Easter Eggs : il nous faut les chercher comme s’il s’agissait d’œufs de Pâques. Jacqueline Mesmaeker multipliera des lors les séries, témoignant d’une vivacité, d’un plaisir de dessiner et d’une liberté peu commune. Cette série de neuf dessins a été conçue en 2022. 

Valérie Sonnier, Drawing Now Art Fair Paris, preview

Valérie Sonnier
Le Grand Trianon sous bois, 2023
Crayon et cire sur papier ligné, 33,5 x 41,7 cm

Valérie Sonnier revient à Versailles, non  pas rue Boileau, là où elle a grandi dans cette maison familiale qu’elle a dessinée et filmée, mais au château et plus précisément en ses jardins. La série de dessins qu’elle produit pourrait s’appeler Versailles après sa construction, hommage aux œuvres emblématiques Versailles avant sa construction, Versailles après sa destruction  de Jacqueline Mesmaeker (1929-2023). Inutile de préciser que les fantômes, ici, sont en nombre, se pressant aux abords des bassins. 

Valérie Sonnier
La croisée du Canal, 2024
Crayon et cire sur papier ligné, 33,5 x 41,7 cm
Valérie Sonnier
Le bosquet des Dômes, 2024
Crayon et cire sur papier ligné, 33,5 x 41,7 cm
Valérie Sonnier
Le jardin des Beaux-Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm

Jean Auguste Dominique Ingres, Jacques-Louis David, Charles Garnier, Géricault, Jean-Baptiste Carpeaux, André Dunoyer de Segonzac, Brancusi, César, Delacroix, Henri Matisse, André Masson, Gustave Moreau se sont certainement promené par ici. François Mansart, Charles Lebrun ou André  Le Nôtre aussi. Tous trois ont participé à l’embellissement des lieux. Nous sommes dans le jardin de l’Hôtel de Chimay, propriété de l’École des Beaux-Arts de Paris, là même où Valérie Sonnier enseigne le dessin morphologique depuis 2003. Il était logique, voire attendu, qu’elle se mette un jour en quête de l’esprit des lieux.  

Valérie Sonnier
Le bassin des Beaux-Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm

Jacqueline Mesmaeker, Valérie Sonnier, Drawing Now Art Fair, Paris, 20-24 mars

la galerie a le plaisir de vous annoncer sa participation à la 17e édition du Drawing Not Art Fair au Carreau du Temple à Paris et vous accueillera sur son stand C1. 

Nous exposerons des oeuvres de : 

JACQUELINE MESMAEKER

VALERIE SONNIER

Valérie Sonnier. Le jardin des Beaux-Arts,
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm, 2024
Jacqueline Mesmaeker
Contours clandestins, 2022
crayon gris, feutres colorés, crayons colorés sur papier (9) x 29,7 x 21 cm

Du mercredi 20* au dimanche 24 mars 2024
11h à 20h (19h le dimanche)

17e édition de Drawing Now Art Fair
Carreau du Temple, Paris 3e

*journée accessible sur invitation uniquement, ouverture au public à partir du jeudi 21 mars 2024

Aglaia Konrad, MutantX, Biennale de l’Image Possible, Liège, vernissage ce 16 mars

Aglaia Konrad participe à MutantX, Biennale de l’Image Possible / BIP, en l’ancienne bibliothèque des Chiroux à Liège. La Biennale de l’Image Possible/BIP est un événement artistique d’envergure internationale, basé à Liège, qui interroge la nature des images actuelles et les relations que nous entretenons avec elles. Elle explore l’hétérogénéité et la porosité des différents régimes de l’image contemporaine, en résonance avec les problématiques qui traversent le monde et la société. La Biennale de l’Image Possible est une manifestation engagée qui, à partir de son territoire et du présent, s’ouvre à l’ailleurs et au futur. La programmation artistique de BIP regroupe des artistes belges et internationaux afin de présenter une large sélection d’œuvres composée de séries photographiques, de vidéos, de films, d’installations immersives plastiques, sonores et numériques.

L’intention : 

Mutantx dit ce qui, volontairement ou non, se transforme au contact d’agents extérieurs ou évolue intimement. C’est un changement qui modifie profondément, qui déborde le soi-même et qui trouble l’épineuse question de l’identité par conséquent. C’est être autre chose, sans être une pure étrangeté. Mutantx signifie être et rester en mouvement, dans le corps et dans l’esprit, et s’ajuster ou résister à l’environnement, intervenir sur l’extérieur et l’intérieur. Être mutantx, c’est disposer – parfois sans le savoir – d’un pouvoir et donc, nécessairement d’un corps. Celui-ci peut être humain, minéral, animal, végétal, social, technologique, … ou être une combinaison de plusieurs natures de corps. Le corps est le témoin de la mutation et se dote d’une capacité d’action, d’expression et de revendication. Les mutantx ont aussi intégré le passé et en jouent. Les mutantx réagencent leurs héritages. En se manifestant, les mutantx deviennent le signe que quelque chose se transforme ou peut se transformer dans l’espace-temps. Les mutantx n’existent pas sans lien avec un territoire, qui lui-même peut muter. Il y a une in- terdépendance entre les mutantx et les endroits où ils et elles se trouvent. Les un.es influent sur les autres, les transforment, les impactent, les réinventent. Le paysage et l’environnement sont aussi des contextes en mutation. L’image des mutantx, c’est l’image de la diversité, de la mixité, de l’inclusion, des tentatives. Les mutantx font toujours un peu peur ou bien on les admire et on les envie. C’est normal : ils sont à la lisière des monstres et des chimères d’un côté, des prodiges et des merveilles de l’autre. Les mutantx sont comme des collages. Ce qu’on oublie souvent c’est que, puisque « je est un autre », nous sommes toutes et tous un peu mutantx. En cela, les mutantx sont des espoirs.

Aglaia Konrad, Iconocopycity, 2011

Aglaia Konrad étudie le développement de la métropole mondiale, l’expansion des agglomérations urbaines et l’essor de la mégapole dans des lieux aussi divers que Sao Paulo, Pékin, Chicago, Dakar et Le Caire. Konrad s’intéresse aux paramètres sociaux, économiques, historiques et politiques qui informent et sous-tendent l’architecture et l’urbanisme, ainsi qu’à l’exploration de la présence physique de l’architecture et des types de bâtiments, en particulier ceux de la généalogie moderniste. En se concentrant sur le tissu physique de l’environnement urbain construit et de l’hyper-ville, sa pratique basée sur l’objectif capture et transcrit méticuleusement sa qualité virale et son sens aliénant du spectaculaire, tout en maintenant toujours une distance objective.

Iconocopycity est une installation de copies agrandies de sa monographie Iconocity (2005). Il s’agit d’une aventure photographique associative à travers des espaces urbains, réunis en un essai visuel. La juxtaposition des copies sur une même surface génère un paysage urbain alternatif. Le couvercle de la photocopieuse étant resté ouvert pendant la numérisation, des bandes noires ont été créées. Celles-ci ajoutent un nouveau rythme aux photos. Iconocopycity dévoile ainsi les contradictions entre l’architecture d’un livre et l’espace réel. Pour Aglaia Konrad, la photographie, le livre, la copie et le dispositif d’exposition sont toujours intrinsèquement liés.

Quai Paul van Hoegaerden 2,
4000 Liège

Du 16.03.2024
au 01.06.2024
Du mercredi au dimanche
de 11:00 à 18:00

Jacques Lizène et le Capitaine Lonchamps, Désordres, extraits de la collection Antoine de Galbert, Mac Lyon

Jacques Lizène et le Capitaine Lonchamps participent à l’exposition Désordres, extraits de la collection Antoine de Galbert au Mac Lyon. 8 mars – 7 juillet 2024.

Jacques Lizène

On peut dire d’un collectionneur qu’il a un «œil » quand il achète l’œuvre d’un inconnu avant les autres, quand il parvient à définir sa propre place dans l’immensité vertigineuse de l’offre artistique, quand ses « coups de cœur » sont malgré tout étayés par des connaissances, quand il ose s’aventurer sur des terrains non encore explorés. (Antoine de Galbert)

Capitaine Lonchamps

Rester libre, ne pas se laisser influencer par le goût ou par les mots des autres, c’est peut-être la seule ligne qui a guidé et guide encore les choix d’Antoine de Galbert. L’éclectisme et l’impertinence savoureuse des œuvres de sa collection, dont l’exposition Désordres au macLYON présente des extraits, témoignent de l’œil audacieux de ce collectionneur.

Dans un désordre assumé, mais jamais complètement maîtrisé, l’exposition pose un regard sur les préoccupations, les errances, les luttes, les utopies, la violence et les rêves du monde, au fil d’un parcours divisé en une dizaine de salles sur l’ensemble du 2e étage du musée. Première œuvre de ce vaste ensemble, une courte animation en noir et blanc de
Radenko Milak voit s’effondrer la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris dans une atmosphère brumeuse qui rappelle celle des films expressionnistes allemands du
début du XXe siècle. Le ton est donné et la suite des œuvres décline les images inquiétantes de sociétés que l’on sent prêtes à s’écrouler ou à s’enflammer. Peinture, photographie, installation, dessin, assemblage et vidéo sont parmi les mediums employés par les artistes, certain·es inconnu·es et d’autres comptants parmi celles et ceux que l’on considère comme les grands noms de l’art.

Point central de cette exposition, un riche cabinet de curiosités rassemble des œuvres et objets relevant aussi bien de l’art moderne, de l’art contemporain, de l’art brut ou de l’ethnographie. Reflets de l’esprit du collectionneur, les deux vitrines qui le composent aspirent au décloisonnement, à défier l’ordre des catégories, des mouvements et des domaines qui organisent et régissent encore l’univers de l’art et les institutions muséales. Une céramique de l’artiste canadienne Shary Boyle côtoie ainsi un dessin de René Magritte, une tête marionnette du Vanuatu, une planche anatomique du XVIIIe siècle ou une petite sculpture textile de Yayoi Kusama. Dans ce même espace, l’irréversible de
la bombe atomique est présenté à côté d’un néon de Jean- Michel Alberola, L’Espérance à un fil. Si les œuvres n’hésitent pas à plonger dans les entrailles, à exposer le grimaçant,
le grotesque ou le monstrueux, on y découvre également des moments suspendus, des échappatoires surréalistes, psychédéliques ou magiques, et l’espoir de la reconstruction et de la réinvention.

Désordre d’une collection, désordre de l’art, désordre du monde, cette exposition dédiée à la collection Antoine de Galbert propose de naviguer dans la confusion et les éclats, plutôt que de prétendre à un universel lisse et peut-être utopique.