Raphaël Van Lerberghe

Les pommiers 2012,

carte postale et graphite sur papier découpé, 21× 29,7 cm

 

Lʼarbre et le soleil,2012,

cartes de bonne aventure, bois et métal,

30 x 42 cm

Raphaël Van Lerberghe étend une géographie faite d’images, de dessins et d’installations toujours en résonance avec leur lieu d’exposition. De l’espace investi, il cherche à créer du sens. Un langage polyphonique en résulte, toujours singulier et surprenant. Cette approche s’étend aux œuvres elles-mêmes. Chacune ouvre un horizon mouvant, en de venir. Une vibration s’en dégage. Des signes ou des figures les habitent. Par d’habiles jeux d’apparition, d’occultation ou de transparence, l’artiste utilise ces références comme fausses balises nous invitant a l’expérience du temps, de l’espace, d’une mémoire révélée. La matière première est une somme d’archive. Un amas d’évidences quotidiennes, compilées pour leurs valeurs narratives et leurs potentialités poétique ou critique: série de chromos touristiques, titres de presse, gravures surannées d’encyclopédie,... un univers familier fait de mythes en devenir peuplé de fantômes oubliés.

 

On pourrait presque dire que Raphaël Van Lerberghe ne révèle rien sur ces images. II organise plutôt leur présence. Jamais il ne les épuise dans une mise en forme où celles-ci seraient le point de départ et d’arrivée d’un cheminement tautologique. Au contraire, par de subtils jeux de recadrage, de masque ou d’amplification, elles sont exploitées comme ferment d’une expérience perceptive. Jouant malicieusement sur la transparence, la disparition ou la surinscription, Raphaël Van Lerberghe brouille les pistes et fait obliquer Ie regard en deçà ou au-delà des certitudes que nous nous étions promises. L’infime détail d’un trait, un fragment de photographie ou de texte sont autant de guides aventureux nous invitant à lâcher prise.

 

Pénétrer cet univers, faire sienne la fragilité qui s’en dégage, c’est immanquablement se prendre au piège d’une expérience, se surprendre d’une énigme, réhabiliter l’insu comme source du visible et du pensable. Cherchant à bouleverser nos modes de préhension du réel en ouvrant l’espace de nouveaux possibles, Raphaël Van Lerberghe oeuvre à l’émancipation de notre regard. (Benoît Dusart)

 

 

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optimisé pour safari, chrome et firefox  |  propulsé par galerie Nadja Vilenne  |  dernière mise à jour  06.02.2016