Archives de catégorie : Walter Swennen

Art Brussels 2016, preview (1), Walter Swennen, John Murphy, Jacqueline Mesmaeker

 

Walter Swennen

Walter Swennen Les Egyptiens, 1996
Huile sur panneau, 80 x 60 cm

Walter Swennen

Exhibition view

Walter Swennen

Walter Swennen Pouce, 2008
Huile sur toile, 150 x 135 cm

Walter Swennen

Exhibition view

John Murphy

John Murphy
Fall upward, to a height (Recto), 2015
Photograph, pen and ink on board. 78 x 54 cm

John Murphy

John Murphy
Fall upward, to a height (Verso), 2015
Photograph, pen, ink on board, 78 x 54 cm

John Murphy

Exhibition view

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
La discrète, 2016
photographie couleurs, impression sur papier baryté et imprimé, 60 x 100 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
La discrète, 2016 (détail)

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
La discrète, 2016 (détail)

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Passage 1, 2016
Photographie couleurs, impression sur papier chiffon, 60 x 70 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Passage 2, 2016
Photographie couleurs, impression sur papier chiffon, 60 x 70 cm

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Olivier Foulon, Jacqueline Mesmaeker, Walter Swennen, Entre chambre et muse, hommage à Alain géronneZ à Namur

Entre Chambre et Muse
Une exposition hommage à Alain géronneZ
20 artistes, 20 oeuvres, 20 espaces

Alain géronneZ

L’artiste Alain géronneZ avait conçu pour les Espaces culturels des Abattoirs de Bomel (ouverts en janvier 2015 à Namur) un projet d’exposition « Entre Chambre et Muse ». Invité comme commissaire d’exposition par le Centre culturel de Namur, Alain géronneZ avait le projet de réunir les artistes qui ont pu bénéficier de ses chroniques dans le magazine FluxNews. 
Il avait pris comme référence Louise Lawler qu’il adorait. L’artiste américaine est connue pour ses photos où l’on peut voir des oeuvres d’art intégrées dans des intérieurs de collectionneurs. Alain avait le projet de décentrer la salle d’exposition principale (le white cube) vers la périphérie, vers les locaux de travail, la cafétaria (le Plan B), bref de déconstruire l’exposition. 


Sur la base de « Un artiste – Une œuvre – Un article – Un espace », ce seront au final 20 espaces qui accueilleront 20 artistes qui interviendront in situ, offrant ainsi l’opportunité de rendre un hommage posthume à la mémoire d’Alain géronneZ, décédé en novembre 2015.

Artiste plasticien particulièrement sensible à la photographie, les mots et les sons, il déambulait, son appareil autour du cou dans les rues de la ville et dans les expositions, toujours à l’affût d’un élément du quotidien ou de l’œuvre d’un artiste. Ce goût du partage et de la découverte l’amenait aussi à écrire des articles sur les expositions qu’il aimait, les artistes qu’il découvrait et défendait.

C’est de manière unanime que les artistes choisis par Alain géronneZ ont tenus à mener à terme son dernier projet d’exposition, secondés pleinement par ses proches : son épouse Danielle Brognon, Lino Polegato du magazine FluxNews et Yves Depelsenaire.

Voici ci-dessous ce qu’écrivait Alain dans ses notes préparatoires…
«… On y verra des artistes, pas des images Artis. Ces artistes sont déjà couchés sur le papier. Discutés dans des articles que j’ai écrit pour la revue liégeoise Flux News de 2003 à 2016. C’est donc un choix personnel, quoique non limitatif. Lino Polegato a proposé de faire un numéro spécial de Flux reprenant tous mes articles, qui, concrétisé ici, sera dé-facto notre catalogue… »

Du 04/03/16 au 03/04/16
Vernissage le 04/03/16 à 19h00
Fermé le 27/03/16
Une proposition du Centre culturel de Namur et du Magazine FluxNews
Avec la complicité des artistes, de leurs galeristes et du BPS22.

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Walter Swennen, Ein perfektes Alibi, Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, Düsseldorf

Walter Swennen

EN

Walter Swennen
Ein perfektes Alibi

November 28th 2015 until February 14th 2016
Opening: November 27th 2015, 7.30 p.m.

After initially working in the field of poetry and performance Walter Swennen (born 1946) developed an extensive artistic oeuvre since the early 1980s that makes decided use of painting as a pictorial medium. In the process, the artist retains a conceptual proximity to a painting that is now once again all too gladly elevated as art’s supreme discipline. And although it might seem traditionalistic upon first glance he nevertheless concentrates on the self-made picture with all the strengths and weaknesses of painterly means.

It is the material circumstances of painting, the convention of the panel picture that Swennen plumbs in order to generally explore the quality of iconic and symbolic signs. Put differently, he tests image and word through painting with a view to its significance and effect. This approach can be characterised as a cognitive critical project that, references philosophical, semiotic and psychological discourses despite being carried out wholly in painting as medium, currency and institution. It is consequently not surprising that every picture once again represents its innermost problem that in each case must be handled separately and brought to a painterly solution and must also simply ‘succeed’ as a picture. Walter Swennen’s oeuvre is accordingly heterogeneous. It thrives on the complexity of the individual picture without taking style, manner or genre into consideration.

Organised in close cooperation with Walter Swennen the retrospective exhibition “A Perfect Alibi” at the Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, Düsseldorf features circa 35 works by the Brussels-born artist, who now again lives and works in his native city. Featuring numerous loans from collections in Belgium, the Netherlands and French, the works made over a period of some thirty-five years provide an exemplary overview of the production of this artist, which can now be seen in such detail for the first time in Germany.

The exhibition likewise serves also the opening salvo for a series of events in the Kunstverein that are specifically devoted to the increasingly problematic position of the object in art – or rather the ‘thing art’.

D.

Walter Swennen
Ein perfektes Alibi

28. November 2015 bis 14. Februar 2016
Eröffnung: 27. November 2015, 19.30 Uhr

Walter Swennen (Jg. 1946) hat nach ersten im Bereich der Dichtung und Performance anzusiedelnden Arbeiten seit Anfang der 1980er Jahre ein umfangreiches künstlerisches Werk entwickelt, das Malerei dezidiert als Bildmedium einsetzt. Dabei lässt es der Künstler keineswegs an konzeptueller Distanz zu einer heute wieder allzu gern zur Königsdisziplin der Kunst überhöhten Malerei fehlen. Und dennoch konzentriert er sich, was auf den ersten Blick traditionalistisch anmuten mag, ganz auf das mit allen Stärken und Schwächen malerischer Mittel eigenhändig gemachte Bild.

Es sind die materiellen Gegebenheiten der Malerei, die Konvention des Tafelbildes, die Swennen auslotet, um die Qualität ikonischer und symbolischer Zeichen generell zu erkunden. Anders gesagt testet er Bild und Wort durch die Malerei hindurch auf ihre Aussagefähigkeit und Wirkung. Dieser Ansatz ließe sich als erkenntniskritisches Projekt bezeichnen, das sich, wenngleich ganz und gar in der Malerei als Medium, Währung und Institution ausgetragen, auf philosophische, semiotische und psychologische Diskurse bezieht. Es ist insofern kein Wunder, dass jedes Bild aufs Neue sein ureigenes Problem darstellt, das jeweils für sich bearbeitet und zu einer malerischen Lösung gebracht werden, als Bild eben auch ‚gelingen’ muss. Entsprechend heterogen stellt sich das Werk Walter Swennens dar. Es lebt aus der Komplexität des einzelnen Bildes, ohne Rücksicht auf Stil, Manier oder Genre zu nehmen.

Die in enger Zusammenarbeit mit Walter Swennen entstandene und retrospektiv angelegte Ausstellung „Ein perfektes Alibi“ im Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, Düsseldorf, versammelt rund 35 Arbeiten des in Brüssel geborenen und heute wieder dort lebenden und arbeitenden Künstlers. Die Arbeiten, darunter zahlreiche Leihgaben aus Sammlungen in Belgien, Holland und Frankreich, stammen aus einem Zeitraum von dreieinhalb Jahrzehnten und erlauben einen exemplarischen Einblick in das Werk des Künstlers, das erstmals in dieser Ausführlichkeit in Deutschland zu sehen ist.

Die Ausstellung bildet zugleich den Auftakt für eine Reihe von Veranstaltungen im Kunstverein, die sich gezielt dem problematisch gewordenen Stellenwert des Objekts in der Kunst – oder vielmehr dem ‚Ding Kunst’ – widmen wird.

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Walter Swennen, Les Mondes Inversés, BPS22, Charleroi

Walter Swennen

Walter Swennen
Tête de mort, 1991
Collection de la Province de Hainaut. Dépôt au BPS22
©Leslie Artamonow

Captivé par le motif de la tête de mort, Walter Swennen retranscrit ici ce motif dans un style presque burlesque. La liberté gestuelle semble contredire la gravité du thème classique de la vanité. D’au- tant que l’artiste affuble ce crâne d’un entonnoir, tout en plaçant dans sa bouche un sifflet “ sans gêne ”, attribut classique des festi- vités populaires. L’ensemble rappelle l’humour grotesque et débri- dé des fêtes populaires qui fascinaient James Ensor ; mais aussi la Fête des morts au Mexique, cérémonie où la mort est vécue joyeu- sement. L’œuvre associe ainsi en une image d’apparence simple, mais techniquement complexe par les juxtapositions de couches, haute et basse cultures.

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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Walter Swennen, The Importance of being, museo de Arte contemporaneo, Buenos Aires

Jacques Charlier

Jacques Charlier, 100 Sexes d’artistes, musée des Beaux-Arts de La Havane (Cuba)

Jacques Charlier, Jacques Lizène et Walter Swennen participent à l’exposition « The importance of being », un panorama de l’art contemporain en Belgique au travers des oeuvres de quarante artistes, une exposition conçue par la curatrice Sarah Alonso Gomez, successivement accueillie par les musées de La Havane, de Buenos Aires, de Rio de Janeiro et de Sao Paulo. Deuxième étape au Museo de Arte Contemporáneo, Buenos Aires, Argentina, du 4 juillet au 12 septembre.

Gathering 40 international artists, the exhibition “The Importance of Being …” will travel to 4 important museums in Latin America along one year and a half, offering a vast panorama of the contemporary art scene in Belgium, without intending to encompass thoroughly. Plural discourses and transversal approaches through a wide range of artistic supports make possible to highlight nowadays crucial problematics worldwide in order to think on possible connections with other latitudes while mapping similarities and differences.

The goal has been to go beyond the notion of Belgium. It is a departure point as laboratory/platform with specific but also global cultural dynamics and geopolitical approaches, in the center of Europe on the decision-making and towards the rest of the world. In this sense, subjects related to power and memory, to the binomial identity-alterity, conflicts and borders, human relations with both the technosphere and biosphere in the context of the globalization are developed on the exhibition. In this sense, the exhibition proposes 5 conceptual trends establishing a strong thread between the selected artworks.

In parallel to the show, a program of performances, workshops with local art schools, conferences and panels of discussion will take place along the exhibition. The first venue will be Museo Nacional de Bellas Artes in Havana as from February 13th this year.

Artists: Marcel Broodthaers, Chantal Akerman, Francis Alÿs, Charif Benhelima, Guillaume Bijl, Michaël Borremans, Dirk Braeckman, Jacques Charlier, David Claerbout, Leo Copers, Patrick Corillon, Cel Crabeels, Berlinde De Bruyckere, Jan De Cock, Peter de Cupere, Carl De Keyzer, Raoul De Keyser, Edith Dekyndt, Wim Delvoye, Fred Eerdekens, Jan Fabre, Michel François, Kendell Geers, Johan Grimonprez, Ann Veronica Janssens, Marie-Jo Lafontaine, Jacques Lizène, Kris Martin, Hans Op de Beeck, Walter Swennen, Pascale Marthine Tayou, Ana Torfs, Joëlle Tuerlinckx, Philippe Vandenberg, Koen van den Broek, Anne-Mie Van Kerckhoven, Koen Vanmechelen, Lieve Van Stappen, Bruno Vekemans, Angel Vergara Santiago.

Curator: Sara Alonso Gómez
Director: Bruno Devos

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Benjamin Monti, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pol Pierart, Walter Swennen, Le Grand Large, Mons 2015

Le Grand Large

Le Grand Large, territoire de la pensée, 2015

Proposé par Bruno Robbe et Daniel Dutrieux, découvrez des lithographies et des drapeaux réalisés par 24 artistes belges et internationaux. 24 artistes ont été conviés pour la création d’une édition originale de drapeaux et de lithographies, en tirage limité. Deux œuvres en dialogue étroit. Les drapeaux occuperont l’espace public et l’exposition au Magasin de papier présentera l’accrochage de l’ensemble des estampes originales et les projets de drapeaux.

Oeuvres de :
Boris Beaucarne, Jean-Marc Bustamante, Charley Case, François Curlet, Edith Dekindt, Luc Deleu, Peter Downsbrough, Jot Fau, Benoit Félix, Michel François, Jacques Lizène, Emilio Lopez Menchero, Pieter Laurens Mol, Jean-Marie Mahieu, Benjamin Monti, Jean-François Octave, Pol Pierart, Jean-Pierre Ransonnet, José Maria Sicilia, Walter Swennen, David Tremlett, Angel Vergara, Bernard Villers, Lawrence Weiner.

Inauguration et double vernissage :
Le samedi 20 juin de 15:00 à 17:00 à la Galerie du Magasin de papier
Rue de la Clef, 26 – 7000 Mons
18:00 s au Club House du Grand-Large
Rue du Grand Large 2A – 7000 Mons

Exposition du 19/06 au 27/09/2015:

À la Galerie le Magasin de Papier (lithographies)
Sur le site du Gand Large et ville intra muros (Drapeaux).

Dès le prochain solstice d’été, l’exposition Le Grand Large – Territoire de la Pensée invite à traverser Mons et à redécouvrir le Grand Large, port de plaisance extra muros. Organisée à l’initiative des Editions Bruno Robbe et de Daniel Dutrieux dans le cadre de Mons, Capitale européenne de la culture, cette exposition réunit vingt-quatre artistes autour d’une proposition originale sur le territoire, et plus particulièrement autour de l’idée du départ en territoire inconnu. Chacun des artistes a réalisé deux œuvres en résonance : un drapeau ainsi qu’une lithographie qui se déplie telle une carte géographique.

Le Grand Large, plan d’eau artificiel de plus de 45 hectares, est initialement conçu pour régulariser le niveau d’eau entre le canal Nimy-Blaton et l’Escaut. Le site distant seulement de trois kilomètres de la ville représente pour tout Montois une échappée facile. Sa superficie est pratiquement similaire à celle de la ville intra muros. Par analogie, ce constat scelle la relation entre le territoire en creux et le mont que constitue Mons topographiquement. Il est intéressant de pointer par ailleurs que le développement urbanistique se fait progressivement en direction du Grand Large. Une belle métaphore…
Une promenade urbaine proposée depuis le Magasin de Papier, où sont exposées les lithographies pliées, jusqu’au site du Grand Large bordés des drapeaux est reprise sur une carte inédite du territoire. Le choix du support paraît tout simplement évident mais pour lui donner encore plus de sens les commissaires de l’exposition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe, ont travaillé en association avec l’Institut Géographique National (IGN). La cohérence finale de leurs multiples intentions ont induit des prises de position à la fois géographique et poétique, tel l’emploi de la carte IGN pour servir de guide à l’exposition ou bien encore les sites choisis, le creux et le mont, et les supports des œuvres, la lithographie et le drapeau, en tant qu’antipodes qui dialoguent.

L’exposition prospective questionnant la vaste notion de territoire évoque par ailleurs une figure montoise, Jean-Charles Houzeau de Lehaie (1820-1888), journaliste, scientifique et astronome autodidacte, prolixe en termes d’écrits, ayant vécu une vie incroyable. Une multitude d’articles témoignent de son érudition, dans des domaines aussi variés que l’astronomie, l’histoire, la géographie, la sociologie, la zoologie, la géologie. Le Grand Large – Territoire de la Pensée devient un magnifique prétexte pour lui rendre hommage. Un changement de cap marque particulièrement la vie du philanthrope voyageur à l’âge de 37 ans : il prend littéralement le large et traverse l’Océan Atlantique pour rejoindre la Nouvelle- Orléans. Il y prend fait et cause contre l’esclavagisme et défend ses idées au travers de lettres et d’articles. Vingt ans plus tard, il reviendra en Belgique pour prendre la tête de l’Observatoire royal. Des multiples facettes d’Houzeau, les commissaires de l’exposition ont retenu son engagement humaniste et sa passion pour l’observation (à l’œil nu bien souvent) de la voûte céleste. Au delà des frontières, des préjugés et des nationalismes, cet homme d’avant-garde a su garder une ouverture d’esprit et a osé remettre en question tant les conditions sociales que les idées parfois bornées de ses contemporains.
Faisant sans détour référence à l’actualité du pays, à l’heure de rengaines nationalistes trop souvent entendues, l’exposition tend également à dissoudre toute forme d’appartenance aberrante et de frontières restrictives, à l’instar du drapeau de Robert Filliou conçu pour enjamber les frontières nationales. Un autre hommage est rendu à cet artiste qui considérait que « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » dont les créations généreuses et les fascinants dispositifs laissent une place à l’expérimentation. Fondateur d’un projet nommé Territoire de la République Génial, il présente ses recherches en 1971 au Stedelijk Museum d’Amsterdam où les visiteurs sont invités à échanger leurs points de vue sur la République idéale. Le drapeau qu’il réalise l’année suivante concrétise certaines de ses idées. Cadre vide soutenu entre deux mâts (dont le premier se trouverait dans un pays et le
second dans l’autre), il est à considérer davantage comme un acte poétique : il met en question les territoires qu’un ‘simple’ drapeau délimite trop souvent. A l’occasion de l’exposition, les organisateurs ont décidé de créer une nouvelle version de ce drapeau : à l’about des deux mâts, un calicot mentionne l’un des Longs Poèmes courts à terminer chez soi 1 écrit par Filliou en 1961.
Prendre du recul afin de percevoir la réalité dans son ensemble est une des intentions formulées en amont du projet ; la terre apparaît majoritairement bleue en s’éloignant du sol et les seules frontières visibles sont celles de l’eau soulignant le contour des terres émergées. Se saisissant de cette image, les commissaires font prendre conscience du rapport entretenu par l’homme sur son territoire et la nécessité qu’il a eue un jour de définir le sien en délimitant celui de son voisin. Le territoire de la pensée sera cette étendue sans limite accessible par tous, à tout moment. En regard à cette observation, Luc Deleu fait une proposition magistrale. Sa lithographie comme son drapeau pointent l’antipode de Mons et le site du Grand Large au beau milieu de l’Océan Pacifique. Quant à Michel François, il noircit entièrement la cartographie centrale d’une carte du Monde type Michelin comprenant tous les drapeaux nationaux en pourtour. Le noir s’obtient en mélangeant leurs couleurs et augure un territoire dont les limites auraient disparu. Une autre lecture serait davantage liée à la symbolique du noir représentant la menace, voire le désespoir d’un monde régi par le pouvoir de ces nations.

Ce que l’acte de planter un drapeau évoque devient révélateur pour certaines démarches. « Il est doublement et indissolublement lié d’une part à l’autorité, de l’autre au territoire sur lequel celle-ci s’exerce, explique l’historien Yves Randaxhe. Et associer ces notions à celle du déplacement suppose l’idée de conquête. Dans l’imaginaire collectif – et spécialement dans les légendes nationales –, le drapeau ne déploie vraiment tout son pouvoir que sur le champ de bataille. Sans doute, sa présence s’y explique-t-elle pratiquement par la nécessité de situer les positions des combattants dans le chaos du combat. »
Certains artistes vont interroger les symboles issus du drapeau lui-même comme d’autres vont puiser dans l’imaginaire lié au voyage, au large, au lâcher prise, à la rupture, ou faire référence au temps qui s’écoule et aux nuages qui passent. Ainsi le drapeau de Pol Pierart – une main tendue vers le ciel tenant un bout de papier sur lequel il est inscrit CHangeANT – rentre-t-il en dialogue avec les nuages en arrière-plan ou celui de Benoît Félix, liant ciel bleu et nuage blanc en son centre dans une communion parfaite. Idem encore pour le travail de François Curlet dont l’empreinte de pavés au sol perd tout repère une fois portée par le vent. Le rapport de plongée/contre-plongée est par ailleurs fort intéressant. Dans le choix de l’implantation des drapeaux et du parcours rythmé dans l’espace urbain se tisse un lien fort directement imprégné des spécificités du territoire concerné. La collection des vingt-quatre drapeaux de l’Edition du Grand Large prend place sur les berges du site ; elle est complétée par une sélection des collections In de Wind du Centre Culturel de Strombeek et World Wild Flags & Words on Flags de Liège qui profitent des hampes disponibles dans l’espace urbain pour hisser leurs couleurs.

Le drapeau, dans son contexte artistique, est devenu vecteur de communication. Il arbore pourtant un contenu partiel et difforme, quasi impossible à percevoir entièrement : le mouvement par grand vent le fait constamment osciller tandis qu’une fois le vent tombé, il est replié sur lui-même. Le lien ténu entre les deux supports, carte et drapeau, est remarquable dans le travail de Bernard Villers puisqu’il laisse les plis d’une carte imprimés sur le drapeau composer avec les plissés dus au vent. Chaque artiste interroge cette situation et la résout différemment, travaillant le drapé comme un tableau ou une image insaisissable. Le ciel en arrière-plan l’est lui aussi. Variant en fonction de la météo d’un blanc coton au bleu azur passant par de multiples teintes de gris, il modifie heure par heure la lecture des drapeaux.
La série de lithographies pliées a été réalisée dans l’atelier des Editions Bruno Robbe, une référence depuis sa fondation en 1950. Le savoir-faire familial s’est depuis adapté aux techniques nouvelles, mais aussi à l’évolution des demandes et, comme le démontrent les œuvres de cette exposition, à une finalité différente. En effet, pour cette édition, Daniel Dutrieux et Bruno Robbe proposent une version pliée des estampes. Le fait même de la rabattre sur elle-même pourrait être perçu comme un geste iconoclaste dans la présentation de la lithographie traditionnelle, parfaitement plane habituellement et encadrée. En prônant l’usage et l’action itérative (déplier/plier), les commissaires font ici très clairement référence à la carte géographique. La trace laissée par les plis sur l’estampe en altère volontairement l’allure initiale, ce qui sert mieux encore le propos artistique. La lithographie pliée s’apparente manifestement au domaine de l’édition et plus spécifiquement du livre d’artiste par la manipulation de l’objet. Le choix d’un coffret pour la protéger restaure néanmoins son aspect précieux. Elle laisse entrevoir le territoire de la pensée de chaque auteur ; l’œuvre d’art peut dès lors être envisagée telle un territoire à explorer. Le geste est donc très important, c’est lui qui mène à la découverte de l’image et manipuler la carte est déjà une préparation au voyage.

Le Grand Large – Territoire de la Pensée est une exposition qui s’approprie un territoire, les lithographies pliée imaginées par les artistes attendent une interprétation, une ‘légende’ en quelque sorte, pour exister tandis que les drapeaux flottant au vent modifient le symbole de pouvoir qu’ils représentent en un symbole artistique libre. Ceux-ci rythment le parcours quand leurs images déployées cadencent la pensée. Elle se veut ici aussi émancipatrice que celle qui devrait nous animer quand l’appel du large se fait sentir. (Cécile Vandernoot)

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Walter Swennen, Atopolis, Manège de Sury, Mons 2015

Walter Swennen participe à l’exposition Atopolis, conçue par Dirk Snauwaert et Charlotte Friling pour Mons 2015. 13 juin – 18 octobre 2015

Atopolis

Cette exposition d’art contemporain, portée par le WIELS, présentera un ensemble d’artistes intéressés par les phénomènes de circulation, de diaspora et de transferts de cultures. Le titre fait écho aux idées d’Edouard Glissant, grand penseur du métissage et de la mondialisation, ainsi que défenseur des identités fluides, du libre échange et d’une ouverture cosmopolite idéale, qu’il appelle la « Relation ».

Mons, épicentre historique de la première industrialisation sur le continent – synonyme d’une modernisation fulgurante – fut le point de rencontre de migrations importantes vers une « vie meilleure », et symbole d’un important métissage culturel et social résultant de ces dernières. Les identités plurielles et autres questions actuelles liées à la globalisation ont trouvé dans la région un destin précurseur, dont témoignent aussi de multiples modèles d’utopies sociales et communautaires qui y ont vu le jour.

Abordant les notions d’altérité et de différence face à la mondialisation, l’exposition explore aussi la spécificité d’un lieu et de son histoire : le Manège de Sury et un ancien couvent devenu école, des lieux reflets d’une « micro-cité » ou communauté idéale. Le complexe immobilier restauré et réaffecté, deviendra, dès 2016, une pépinière d’entreprises innovatrices, un îlot urbain modèle pour la créativité d’un futur technologique marqué par la libre circulation de l’information. Vingt-trois artistes y installeront temporairement une proposition d’atopolis, autrement dit de ville idéale.

AVEC : Saâdane Afif, Nevin Aladağ, Francis Alÿs, El Anatsui, Danai Anesiadou, Yto Barrada, Walead Beshty, Huma Bhabha, Vincen Beeckman, Vlassis Caniaris, Abraham Cruzvillegas, Meschac Gaba, Jef Geys, Thomas Hirschhorn, Kapwani Kiwanga, David Medalla, Vincent Meessen, Adrian Melis, Benoit Platéus, Walter Swennen, Diego Tonus, Lawrence Weiner et Jack Whitten.

This contemporary art exhibition, organized by Wiels in collaboration with Mons 2015 – European Capital of Culture, will present a group of artists interested in phenomena of circulation, diaspora and cultural dislocation. The title alludes to the ideas of Edouard Glissant, the influential thinker of hybridisation and globalisation, who argues in favour of fluid identities, unhindered exchanges and an ideal cosmopolitan openness, which he calls the ‘Relation’, interconnected and radically egalitarian.

Mons and the Borinage, once a historic epicentre of the early industrialisation on the continent – a cultural and social carrier synonym of modernity – was the hub of important work-related migrations, toward a ‘better’ life, as well as the symbol of cultural and social intermix. Plural identities and similar subjects related to globalisation had a pioneering destiny in the region, which subsequently saw the emergence of multiple models of social utopia.

Touching upon notions of otherness and difference in the eye of globalisation, the exhibition also explores the specificity of a place and its history: the Manège de Sury – an ancient Civil Guard barrack -, and an old convent-school, both formerly housed a kind of ‘micro-city’ or ideal community. The refurbished architectural complex will, in 2016, become a start-up incubator, and urban archipelago destined to serve a creative and technological future, fueled by the free exchange of information and data.

Twenty-three artist will temporarily install a proposal an atopolis, or a proposal for an ideal city, connected to everyplace, or anyplace

Commissaire: Dirk Snauwaert
Co-commissaire: Charlotte Friling

Adresse
Manège de Sury
Rue des Droits de l’Homme 1
7000 Mons

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Walter Swennen, Le grand large, Mons 2015, preview

Walter Swennen

Du lundi 5 dès 9h30 au dimanche 12 juin, présentation sur la Grand Place à Mons de 2 nouveaux drapeaux de la série « Le Grand Large, Territoire de la Pensée ». Drapeau de Walter Swennen, 2015.
Dès le prochain solstice d’été, l’exposition Le Grand Large – Territoire de la Pensée invite à traverser Mons et à redécouvrir le Grand Large, port de plaisance extra muros. Organisée à l’initiative des Editions Bruno Robbe et de Daniel Dutrieux dans le cadre de Mons, Capitale européenne de la culture, cette exposition réunit vingt-quatre artistes autour d’une proposition originale sur le territoire, et plus particulièrement autour de l’idée du départ en territoire inconnu. Chacun des artistes a réalisé deux œuvres en résonance : un drapeau ainsi qu’une lithographie qui se déplie telle une carte géographique.

Depuis trente ans, Walter Swennen développe un corpus d’œuvres remarquable par sa diversité, échappant à toute tentative de catégorisation. Initialement formé aux techniques de la gravure, Walter Swennen se tourne très rapidement vers la poésie. Fréquentant Marcel Broodthaers et son entourage, il s’intéresse à l’univers de la performance. Dès le début des années 80, il se détourne de l’écriture pour se consacrer presqu’exclusivement à la peinture. Remarqué pour son approche radicale et expérimentale, Walter Swennen est considéré comme l’un des artistes les plus novateur en Belgique aujourd’hui. Il croit à l’autonomie totale de l’œuvre d’art. Pour lui, la peinture n’est ni rétinienne ni conceptuelle. L’objectif principal de la peinture est tout simplement la peinture. Tout le reste –forme, couleurs, objet, signifiance – est externe. L’artiste use de tactiques afin d’explorer la nature même de la peinture et les problématiques qu’elle propose.

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Art Brussels 2015, les images (2)

Art Brussels 2015

Olivier Foulon

Olivier Foulon
Sans titre (Alexander Lieck)
Copie Xerox et colle sur toile, 50 x 60 cm

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe
Sans titre (à mi-voix), 2015
Bouchons d’oreilles colorés, 30 x 24 cm

Suchan Kinoshita

Suchan Kinoshita

Suchan Kinoshita
Sans titre

Walter Swennen

Walter Swennen
Couronne & Tonneau, 2010
huile sur toile, 50 x 60 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Belles de Jour, 2015
Photographie NB, tirage argentique, (2x) 51 x 39 cm et (1x) 42 x 29,7 cm

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