Archives de catégorie : Des expositions d’ailleurs / exhibitions artists

Aglaia Konrad, Mystery 3 Elefsina Mon Amour: In Search of the Third Paradise, Elefsina 2023

Du 7 juillet au 30 septembre 2023, Eleusis, capitale européenne de la culture, présente l’exposition collective internationale Mystère 3 Elefsina Mon Amour : À la recherche du troisième paradis, organisée par Katerina Gregos, directrice artistique du Musée national d’art contemporain d’Athènes. 16 artistes de neuf pays, dont Aglaia Konrad y participent.

Inspiré par le livre Storming the Gates of Paradise : Landscapes for Politics (2008) de l’influente écrivaine, historienne, écologiste et activiste Rebecca Solnit, qui analyse la politique à travers le territoire, l’exposition propose une lecture sociopolitique d’Elefsina et de la plaine thriassienne et constitue une étude et un témoignage de l’Elefsina moderne et contemporaine. En outre, l’exposition prend également en compte le passé historique, qui a joué un rôle déterminant dans la définition de l’identité actuelle de la ville. Elle suturera ainsi la mémoire et l’expérience, l’espace et le temps, le passé et le présent, tout en proposant une analyse psychogéographique de l’espace et du lieu.

De nombreux artistes participant à l’exposition explorent des chapitres spécifiques de l’histoire et du présent d’Elefsina – à la fois publics et privés – et abordent ses traumatismes et ses aspirations, ainsi que la manière dont ils sont souvent interconnectés. Bien que de nombreuses œuvres d’art s’inspirent de la localité d’Elefsina, leur signification et leur importance sont liées à des questions et à des processus sociaux et géopolitiques contemporains plus vastes. En tant qu’étude de cas post-industrielle, la ville est un lieu idéal pour examiner certains des principaux processus mondiaux et questions critiques de notre époque : de la restructuration économique et des transformations de la production industrielle et du travail aux questions environnementales, à la migration, à la citoyenneté, aux droits de l’homme et à l’identité culturelle. Le mystère 3 Elefsina Mon Amour vise, comme le fait Solnit dans son livre, à révéler « la beauté dans le paysage le plus rude et la lutte politique dans la perspective la plus apparemment sereine« , associant ainsi la politique, la poétique et l’esthétique.

En détournant le titre du film phare d’Alain Resnais, Hiroshima Mon Amour, sorti en 1959, l’exposition va au-delà de l’héritage suggéré de la dévastation – provoquée dans le cas d’Elefsina non pas par la guerre mais par l’industrie lourde – et s’intéresse aux manifestations de résilience, de solidarité, d’espoir et d’unité. Les questions soulevées dans le film de Resnais sont toujours fondamentales et contestées : faut-il oublier le passé pour aller vers l’avenir ? Ou faut-il compter avec le passé pour être capable d’affronter cet avenir ? Elefsina, avec ses couches d’histoire et sa future archéologie industrielle, semble être un endroit parfait pour aborder ces questions. Si Hiroshima Mon Amour se penchait sur un monde d’après-guerre émotionnellement fragile, Mystery 3 Elefsina Mon Amour déplace son regard vers un monde post-industriel en transition et en proie à l’incertitude.

Mystère 3 Elefsina Mon Amour contient également « une exposition dans l’exposition » intitulée Aeschylia : A Memory Archive, qui consiste en des archives du segment des arts visuels du festival « Aeschylia », qui a joué un rôle essentiel dans le développement du profil de la ville en tant que site de production et de présentation culturelles. L’objectif de cet hommage est de mettre en lumière l’importance de cette initiative culturelle qui a créé un précédent important avant la sélection de la ville comme capitale européenne de la culture.

Artistes participants : Katerina Apostolidou / Marianna Christofides / Anastasia Douka / Mahdi Fleifel / Marina Gioti / Igor Grubic / Aglaia Konrad / Natalia Manta / Adrian Paci / Serban Savu / Sphinxes (Manos Flessas & Ioanna Tsakalou) / Maria Tsagkari / Dimitris Tsoumplekas / Maarten Vanden Eynde / Vangelis Vlahos

EN. 

Ιnspired by the book Storming the Gates of Paradise: Landscapes for Politics (2008) written by the influential writer, historian, environmentalist, and activist Rebecca Solnit which analyses politics through place, the exhibition posits a socio-political reading of Elefsina and the Thriassian plain and constitutes a study on and testimony to modern and contemporary Elefsina. In addition, the exhibition also takes into account the historical past, which has been instrumental in defining the current identity of the city. It will thus suture memory and experience, space and time, past and present, while simultaneously proposing a psychogeographical analysis of space and place.

Many artists participating in the exhibition probe specific chapters of Elefsina’s history and present – both public and private – and address its traumas and aspirations, and how these are often interconnected. Though many of the artworks will take their cue from the locality of Elefsina, their meaning and significance will relate to wider contemporary social and geo-political issues and processes. As a post-industrial case study, the city is an ideal place for examining some of the major global processes and critical issues of our time: from economic restructuring, and transformations in industrial production and work to environmental questions, migration, citizenship, human rights, and cultural identity. Mystery 3 Elefsina Mon Amour aims – as Solnit does in her book – to reveal “beauty in the harshest landscape and political struggle in the most apparently serene view”, thus conjoining politics, poetics and aesthetics.

Twisting the title of Alain Resnais’ seminal 1959 film Hiroshima Mon Amour, the exhibition looks beyond the suggested legacy of devastation – brought on in the case of Elefsina not by war but by heavy industry – and into manifestations of resilience, solidarity, hope, and commonality. The questions raised in Resnais’ film are still fundamental and contested; must one forget the past in order to move into the future? Or must we reckon with the past in order to be able to deal with this future? Elefsina, with its layers of history and its future industrial archaeology, seems a perfect place in which to engage these questions. If Hiroshima Mon Amour looked into an emotionally fragile post-war world, Mystery 3 Elefsina Mon Amour shifts its gaze to a post-industrial world in transition and looming uncertainty.

Mystery 3 Elefsina Mon Amour also contains “an exhibition within the exhibition” entitled Aeschylia: A Memory Archive, consisting of archival material from the visual arts segment of the “Aeschylia” festival, which was pivotal for the development of the profile of the city as a site for cultural production and presentation. The objective of this tribute is to shed light on the importance of this cultural initiative as it laid an important precedent prior to the selection of the city as European Capital of Culture.

 

John Murphy, Deep Deep Down, présentation de la collection, MUDAM, Luxembourg

John Murphy, A Clearer Conception of Vision, fig.1, fig.é, fig.3, fig.4, 1992 (photo : Remi Villaggi)

John Murphy participe à l’exposition Deep Deep Down, présentation de la collection, au MUDAM à Luxembourg. Commissaires : Shirana Shahbazi et Tirdad Zolghadr.

Soyons clairs : l’objectif n’est pas d’être critique. Ce qui est plus urgent, c’est d’essayer de transformer la collection en quelque chose que l’on peut saisir intellectuellement et physiquement. L’idée est de faire de cette invention étrange, spectaculaire, foisonnante et intimidante de la modernité européenne que nous appelons collection publique une expérience, quelque chose qui aille au-delà de l’inventaire ou du communiqué de presse.

Plus d’informations sur le site du musée. 

Olivier Foulon, The Conservative Joy, Briefing Room, Brussels

Exhibition of twelve pictures, one sculpture, one video and related materials by Olivier Foulon, Soyon Jung, Konrad Klapheck, Felix von Leitner, Josephine Pryde, Jonas Roßmeißl and Steffen Zillig.
Opening on 24. June 2023, from 3 pm. From 24.06. to 26.08.2023

Briefing Room
Avenue Louise 195
1000 Bruxelles

Gaetane Verbruggen, Le temps s’enfuit sans disparaître, La Filature, Mulhouse, les images

Gaëtane Verbruggen
Sans titre, 2021
Huile et fusain sur bois préparé, 10 x 12,5 x 4,4cm.
Gaëtane Verbruggen
Sans titre, 2021
Huile et fusain sur bois préparé, 10 x 12,5 x 4,4cm.
Gaëtane Verbruggen
Sans titre, 2021
Huile et fusain sur bois préparé, 14,5 x 21,7 x 4,2 cm.

Alevtina Kakhidze, Parliament of Plants II, Kunstmuseum Liechtenstein

Alevtina Kakhidze participe à l’exposition Parliaments of Plants II au Kunstmuseum Liechtenstein à Vaduz. Jusqu’au 22 octobre 2023.

Artistes participants : Polly Apfelbaum, Ursula Biemann, Anna Hilti, Alevtina Kakhidze, Jochen Lempert, Rivane Neuenschwander & Mariana Lacerda, Uriel Orlow, Silke Schatz, Thomas Struth, Athena Vida, Miki Yui, Zheng Bo.

With its Parliament of Plants exhibition in 2020–21, Kunstmuseum Liechtenstein spotlighted a set of momentous issues facing current society. Parliament of Plants II continues this discussion.

The exhibition Parliament of Plants II gives a voice to plants. It testifies to a new view of these beings, which are inextricably linked with our own survival. Over the past decades, a paradigm shift has been taking place in the sciences regarding our perception of plants, one that is also reflected in the exhibition’s artworks. Following on from Parliament of Plants (2020–21), the show develops a network of cooperations in a range of different disciplines, with guest contributions in the form of ‘inserts’.

Parliament of Plants II demonstrates the principle of symbiosis as a societal counter-image to the parasitic handling of nature. New insights regarding the world of plants feature alongside the knowledge of Indigenous cultures, questions pertaining to colonial and contemporary history, the handling of resources or our perception of time. The crucial question is: how can we achieve a symbiotic coexistence in which human and non-human beings can learn from each other?

The main themes of two ‘raised stands’ are Michel Serres’ Natural Contract and Lynn Margulis’ theory of symbiosis. Co-curated with Hans-Jörg Rheinberger, molecular biologist and historian of science.

Forest Mind marks the beginning of thematic fields that open in the third room on the upper floor with works by Polly Apfelbaum, Alevtina Kakhidze and Uriel Orlow. Their works raise questions about colonial history and current events, our approach to resources and engage with environments between nature and artificiality.

Recent current events are very present in Kakhidze’s drawings. The Kiev­based artist finds her anchor in plants. Writing when Russian troops were nearby in February 2022: ‘I behave like a plant: I stay in place, despite the shots. No fleeing!’ On cushions that you will find distributed throughout the entire exhibition space, we read: ‘Plants are pacifists as much as possible on this planet.’ She has written this sen­ tence on her studio door too, a message to all those arriving, even if they are soldiers. (exhibition booklet)

Gaetane Verbruggen, Le temps s’enfuit sans disparaître, La Filature, Mulhouse

Gaetane Verbruggen participe à l’exposition Le temps s’enfuit sans disparaître, à la Filature à Mulhouse. Exposition du 26 mai au 9 juillet 2023. Avec des oeuvres de Cassandre Fournet, Rémy Hans, Gaëtane Verbruggen, Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb, Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé. Vernissage le 9 juin. 

Gaetane Verbruggen, Sans titre, fusain marouflé sur bois, 2023

Lauréat·es du Prix Filature des éditions 2019 et 2021 de la biennale de la jeune création contemporaine de Mulhouse, Cassandre Fournet, Gaëtane Verbruggen et Rémy Hans ont en commun d’explorer les affinités qui lient entre elles les représentations de la nature, des paysages urbains ou de l’intime, aux divers points de vue de leurs rapports au temps, à la photographie, au dessin et à la peinture. Leurs images, en correspondance les unes avec les autres mais également avec celles de Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb, Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé, suggèrent de nouvelles narrations sur les liens qui unissent les corps à leur environnement. Les objets du quotidien, les intérieurs, les paysages urbains, sylvestres ou célestes sont autour des neuf artistes comme des mondes vers lesquels ils·elles se retournent ou se projettent. Pour les capturer, il leur revient de les découvrir et pour les découvrir d’en être intérieurement submergés. Perceptible dans les représentations qu’ils·elles en produisent, leur ressenti nous laisse l’impression d’avoir vu ces choses de nos propres yeux.

Emilio Lopez-Menchero, Hôtel Corona, acquisitions de la Vlaamse Gemeenschap, SMAK Gent

Emilio Lopez-Menchero participe à l’exposition Hotel Corona, acquisitions de la Vlaamse Gemeenschap. Du 27 mai au 5 novembre 2023. 

Emilio López-Menchero
Trying to be Raoul Hausmann, 2021
Photographie NB marouflée sur aluminium, 134 x 96 cm

Le communiqué du musée : 

L’année 2020 est désormais gravée dans notre mémoire par le blocage collectif. Les centres d’art et les musées ont fermé, les projets ont été suspendus et la crise a laissé des traces financières. Chez les artistes aussi, qui ont perdu la rencontre avec leur public et se sont retrouvés repliés sur eux-mêmes, sans aucune perspective.
Pour compenser cette perte, la Communauté flamande a débloqué 3,75 millions d’euros en 2021 pour l’achat d’œuvres d’art d’artistes contemporains. Ce soutien a été le bienvenu pour de nombreux artistes et a en même temps donné un coup de fouet à la collection flamande d’art contemporain.
Avec l’aide des musées d’art contemporain en Flandre, un comité de 12 membres a acheté 256 œuvres d’art. Celles-ci ont été réparties entre les différents musées de Flandre, et 42 d’entre elles sont allées au S.M.A.K. L’exposition Motel Corona, d’après le titre de l’œuvre éponyme de Liliane Vertessen datant de 1994, rassemble une sélection de ces œuvres.
Des œuvres d’Elke Andreas Boon, Dries Boutsen, Ricardo Brey, Manu Engelen, Pélagie Gbaguidi, Maud Gourdon, Hamza Halloubi, Joke Hansen, Emilio Lopez-Menchero, Kurt Ryslavy, Elly Strik, Patrick Vanden Eynde, Koen van den Broek, Guy Van Bossche, Liliane Vertessen,…

Emilio López-Menchero
Trying to be Jerome, 2018
Photographie couleurs, marouflée sur aluminium, 
120 x 95 cm

Le musée de Gand est donc désormais propriétaire de pas moins de 23 Trying to be d’Emilio Lopez Menchero, cette série d’incarnations que l’artiste développe depuis le début des années 2000. Transformiste un brin excentrique, voire même extravagant, López-Menchero, tout en changeant d’identité, trouve la sienne. « Être artiste, dit-il, c’est une façon de parler de son identité, c’est le fait de s’inventer tout le temps » . Chaque œuvre est singulière, chaque Trying to be  — c’est le titre de la série — est une aventure particulière, chacun est une construction existentielle, composée d’éléments autobiographiques, de renvoi à d’autres productions, d’une mise en scène de soi-même, d’une réflexion sur les signaux émis par l’icône précisément envisagée. C’est, in fine, une construction de soi au travers d’une permanente réflexion sur l’identité et ses hybridités, explorant quelques mythes, leurs mensonges et leurs vérités. L’artiste déambule ainsi entre exhibition, travestissement et héroïsme domestique. 

Sandrine Morgante, You Gold, dessiner le burnout

Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023

D’une part, la claque de quelques slogans nous enjoignant à pratiquer la performance, la prouesse, la mobilisation totale des ressources individuelles et collectives, cette optimisation qui ne peut que nous amener à la réussite, au succès, au confort et à la richesse. Make it possible, Just do it, Think big, Get rich, do more, High Speed, The beginning of a New Aventure. D’autre part, une série d’entretiens, de conversations, que l’artiste a menés avec des hommes et des femmes souffrant de ce que l’on appelle communément le burnout. Sandrine Morgante investit le champ du syndrome d’épuisement professionnel, désigné par cet anglicisme [ˈbɝnaʊt], un syndrome qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité professionnelle, un sentiment d’échec et d’incompétence dans le travail, résultat d’un stress professionnel chronique : l’individu, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner.

Dans cette nouvelle série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Je suis tétanisée, j’arrive plus à bosser, toutes ces injonctions contradictoires qui vous tombent dessus, j’ai complètement péter les plomb, plus c’est dysfonctionnel et plus vous êtes embarquée dans cette espèce de folie, J’aimerais démissionner, j’en peux plus, j’étouffe, c’est moi qui n’ait pas réussi à gérer la pression… Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles.  

Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 50 x 70 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023
Sandrine Morgante, You Gold serie, technique mixte sur papier, 65 x 55 cm, 2023