Benjamin Monti, Dédale 2016, Huy, première tournée ce 9 septembre

Benjamin Monti

Quand un artiste est invité à exposer dans un bistrot, mais que peut-il bien produire ? Un sous-bock (ou encore carton de bière, ou encore rond à bière, ou encore soucoupe éponge) et pourquoi pas un jeu de cartes, pardi. C’est toujours plus utile que d’accrocher ses œuvres aux cimaises. Benjamin Monti s’est employé, cet été, à produire l’un et l’autre afin de répondre à l’invitation de Dédale 2016, une dérive urbaine, pardon un tour de ville, organisé dans les vieux bistrots hutois. Ainsi a-t-il conçu avec trois complices, Marc Brunier-Mestas, Daniel Nadaud et Billie Mertens, un jeu de 52 cartes, à chacun sa couleur. Dans la foulée, il s’est intéressé au papier peint du café Le Métro, un trompe l’œil ou effet matière reproduisant un texte motif ornemental et répétitif : « Illusion is the first of all pleasures » citation faussement attribuée à Oscar Wilde. (En réalité, c’est à Voltaire qu’il faut l’attribuer : « L’illusion est le premier plaisir » écrit-il dans l’une des versions de son poème satyrique « La Pucelle d’Orléans »). Du coup, Benjamin Monti s’est intéressé à ces notions d’erreur et d’illusion et transforme cinq sous-bocks en thaumatropes, un jouet optique créé au 19e siècle qui exploite le phénomène de la persistance rétinienne. L’erreur et l’illusion rejoignent ainsi la vérité au fond du verre.

Benjamin Monti
Benjamin Monti
Benjamin Monti

Première tournée ce 9 septembre, dernier verre le 9 octobre.

 

Benjamin Monti

Le Centre culturel de l’arrondissement de Huy communique :
Pour sa quatrième édition, la biennale Dédale investit les bistrots de Huy. Une dizaine de plasticiens proposeront des installations dans des cafés.
Les bistrots représentent de véritables microcosmes humains, des lieux de convivialité et de rencontre. Et c’est dans ces lieux qu’une découverte hors du commun est possible, celle d’une photographie, d’une musique ou d’une installation entretenant un lien intime avec l’espace, l’histoire du « milieu ». Tendance caberdouche ou grande brasserie, de chez nous ou exotique, plutôt snack graisseux ou repère louche, terrasse champêtre ou véranda urbaine, hall de gare ou coin tranquille, tous ces endroits ont leur caractère, leur sensibilité, leur tonalité. C’est le point de chute de tous les anonymes, là même où certains artistes parfois se fondent pour pouvoir travailler sans avoir à affronter l’encombrement de leur solitude.
Les petites villes de province n’échappent pas à la règle : si quelque chose comme l’âme ou l’esprit d’une communauté peuvent exister, si sa grande histoire et ses petites anecdotes peuvent y cohabiter, ses rires et ses larmes se confondre, le meilleur et le pire des idées s’échanger, c’est bien là, au bistrot. En ces temps où se réaffirment des particularismes, des communautarismes agressifs, des méfiances vis-à-vis de l’autre teintées d’intolérance, le café reste le lieu d’une relative neutralité culturelle et sociale, d’une mixité possible, le foyer d’ouvertures à alimenter.
En choisissant les bistrots comme axe principal, cette édition de Dédale entend donc essayer d’aligner la question du thème, celle des lieux d’exposition, ainsi que celle des publics abordés ou rencontrés et des valeurs citoyennes à défendre. L’artiste donnera une autre dimension à l’espace en proposant aux personnes la découverte d’une création plastique originale, tantôt sur base de récits ou d’histoires, d’une architecture, des gens qui fréquentent tel ou tel endroit…
De la gare de Statte à la gare de Huy, de la rive gauche à la rive droite, jusqu’aux abords de Marchin, ce parcours des arts contemporains en milieu urbain permettra aussi à chacun de redécouvrir différents lieux publics, connus ou méconnus.

Les artistes sont Marc Brunier-Mestas, Florence Cats et Joseph Charroy, Vinciane Hannotte, Jacky Lecouturier, Philippe Luyten, Billie Mertens, Benjamin Monti, Daniel Nadaud, Christophe Piette, Lola Reynaerts. On les retrouvera dans les bistrots suivants : Le Terminus, Le Métro, La Poste, Le Chez Nous, L’Expression, Le Vieux Huy, L’Adriatique et la cafétaria de l’Hotel du Fort. C’est une organisation du Centre culturel de l’Arrondissement de Huy, avec le soutien de la Fondation Bolly-Charlier.

[sociallinkz]