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Jacques Lizène, hommage à François Jacqmin

Jacques Lizène, art syncrétique

En 1990, Jacques Lizène réalisait un livre d’artiste avec le poète François Jacqmin : « deux chansons absolues ». Aujourd’hui, il participe à l’exposition d’hommage qui est organisée à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort du poète et qui regroupe des œuvres de ses amis artistes.

François Jacqmin (1929-1992) compte parmi les quelques deux ou trois plus grands poètes de Belgique. Toute l’écriture de celui qui a dit « la poésie sera consolatrice, ou rien » est une lutte contre les limites ou les illusions de la pensée et de la parole, une tentative de dépasser l’impuissance de la poésie à conserver trace de l’émerveillement de l’homme devant la nature. Réel et langage, désir et nihilisme sont les pôles d’une œuvre capitale. Pourtant, son œuvre publiée, dont l’étendue n’est pas grande, ne bénéfice pas encore de la reconnaissance, française ou internationale, qu’elle mérite à coup sûr. Elle comprend plusieurs plaquettes (dont cinq ont été rassemblées en 2000 dans La Rose de décembre et autres poèmes, éd. La Différence), des ouvrages à tirage limité réalisés avec des plasticiens, et trois recueils majeurs : Les Saisons (Phantomas, 1979 ; repris chez Labor en « Espace/Nord » en 1988), Le Domino gris (Daily Bul, 1984) et Le Livre de la neige (La Différence, 1990). (Noter aussi la parution posthume des Éléments de géométrie, linogravures de Léon Wuidar, Éditions Tétras Lyre, 2005, et de 30 poèmes rassemblés dans Prologue au silence, La Différence, 2010.)

François Jacqmin a fait partie du groupe Phantomas qui, dès 1950, a restauré l’esprit de dérision, de subversion et d’invention de Dada après le surréalisme, contribuant ainsi à ce que l’on a appelé « La Belgique sauvage ». Mais on s’accorde à reconnaître qu’il était, des sept membres du groupe, le plus différent des autres : son humour est plus discret, quasi secret (un humour anglais, François Jacqmin ayant grandi en Angleterre où sa famille avait émigré en 1940) ; il joue avec la pensée bien plus qu’avec les mots ; sa poésie ne porte aucune marque visible d’un héritage surréaliste ou d’un esprit surréalisant.

François Jacqmin et ses amis artistes
L’exposition de la Galerie Wittert rend hommage aux artistes qui ont participé avec François Jacqmin à la réalisation d’un livre d’artiste.
Du lundi au vendredi, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h.

François Jacqmin, les livres d’artistes
La Bibliothèque Ulysse Capitaine donne à voir la plupart des ouvrages dont sont tirés les poèmes de L’OEuvre du regard.
Du lundi au vendredi, de 14 h à 17 h.

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