Loïc Moons, les images

OUTOFACA. Dans le cadre des jurys de fin d’année de l’Ecole Supérieure des Arts de la Ville de Liège, Académie royale des Beaux-Arts.

Loin Moons

Loin Moons

Loïc Moons
Sans titre, 2016
Huile et émail sur toile, 230 x 190 cm

Loin Moons

Loic Moons

Loïc Moons
Sans titre, 2016
Huile et émail sur toile, 210 x 205 cm

Loin Moons

Loin Moons

Loin Moons

Loïc Moons
Sans titre, 2017
Huile sur toile, 210 x 200 cm

Loic Moons

Loic Moons

Loïc Moons
Sans titre, 2017
Huile et émail sur toile, 198 x 181 cm

Loin Moons

Loïc Moons
Sans titre, 2017
Huile et émail sur toile, 134 x 155 cm

Loin Moons

Loïc Moons
Sans titre, 2017
Huile sur papier, 29,7 x 21 cm

[sociallinkz]

J. Charlier, J. Lizène, S. Langohr, B. Monti, M. Zolamian, La Leçon d’Anatomie, La Boverie, Liège

Numa Boucoiran

Numa Boucoiran, La leçon d’Anatomie à usage des artistes, 1873, Université de Montpellier

Jacques Charlier, Jacques Lizène, Sophie Langohr, Benjamin Monti et Marie Zolamian participent à l’exposition La Leçon d’Anatomie (commissaire Marie-Hélène Joiret), à la Boverie, à l’occasion du 30e anniversaire du C.H.U. de Liège. L’exposition « La Leçon d’Anatomie. 500 ans d’histoire de la médecine » présente à La Boverie du 21 juin au 17 septembre 2017 un ensemble unique de plus de 120 œuvres où Art ancien et Art contemporain, mêlés, montrent bien la variété de nos attitudes devant les fragilités de notre condition.

La Boverie
Du 21.06 au 17.09.2017

Félicien Rops

ROPS Félicien, Le Massage, Sans date, Héliogravure sur papier Japon, sans justification de tirage, 26×19,7 cm, Province de Hainaut Coll. BPS22,Charleroi.

L’hôpital du C.H.U est le fruit d’une longue gestation qui a débuté dans les années 60. Sa conception, confiée à l’architecte liégeois Charles Vandenhove, prévoit dès le départ, l’intégration d’œuvres d’art. Construit au Sart Tilman lors de la décennie suivante au cœur des 172 hectares acquis par le Recteur de l’époque, Marcel Dubuisson, il a officiellement été inauguré le 13 décembre 1985. Deux ans plus tard, l’entité hospitalière a acquis son autonomie juridique en obtenant un statut distinct de celui de l’Université. Cette indépendance juridique a débouché sur la création d’un conseil d’administration avec un pouvoir décisionnel propre. La date qui a marqué les mémoires et qui fait sens est donc celle du 1er avril 1987. Pour célébrer ses trente années d’existence, le C.H.U de Liège s’invite dans le grand espace central du nouveau musée liégeois pour une exposition qui s’articule autour de quatre grands axes : un cabinet de curiosité qui laisse place à la réflexion sur la place de la médecine dans l’art et de l’art au service de la médecine ; une mise en regard entre des œuvres anciennes et œuvres d’art contemporain portées par une thématique commune, la médecine ; une confrontation entre œuvres d’art abstrait et des photographies prises au microscope ; une mise en avant des artistes présents au C.H.U.
Pratiquer la médecine et y recourir, c’est aussi, au-delà des techniques mises en œuvre, affronter les interrogations les plus fondamentales qui se posent depuis toujours aux humains, car la maladie, la souffrance et la mort, inhérentes à leur condition, leur posent les problèmes philosophiques et religieux essentiels, placent médecins et patients devant des problèmes éthiques souvent graves et suscitent en eux des désirs contradictoires. Les artistes ont de tout temps illustré ce questionnement éternel. Ils le font avec une riche diversité, passant du drame à l’ironie, de la pédagogie à l’anecdote, de l’horreur à la beauté. C’est dans ce sens que le C.H.U a conçu son exposition en collaboration avec des institutions de renoms comme l’Hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines ou encore le Centre wallon d’art contemporain « La Châtaigneraie », dont la directrice, Marie Hélène Joiret, assure le commissariat de l’exposition.

Jacques Charlier

Jacques charlier, Peinture cérébrale, 1989, collection BPS22, Charleroi

[sociallinkz]

Martin Chaumont, Loïc Moons, vernissages vendredi 16 juin

Dans le cadre des jurys de fin d’année de l’Ecole Supérieure des Arts de la Ville de Liège, Académie royale des Beaux-Arts
la galerie Nadja Vilenne a le plaisir d’accueillir :

MARTIN CHAUMONT

Martin Chaumont

Sans titre, 2017, huile sur toile, 200 x 200 cm

LOIC MOONS

Loïc Moons

Sans titre, 2016, huile et émail sur toile, 200 x 210 cm

Vernissage ce vendredi 16 juin à 19 heures
Exposition du 17 juin au 1er juillet.

[sociallinkz]

Raphaël Van Lerberghe, La Comédie du Langage, Chinon

La galerie de l’Hôtel de Ville de Chinon, dans une exposition pensée par Cindy Daguenet, revient sur plusieurs aspects importants de la langue de Rabelais : ses jeux de langage. Anagrammes, palindromes, exercices de styles, calembours, et aphorismes sont au programme d’une grande partie des œuvres présentées dans l’exposition. Mais pas seulement, puisque le langage et la sémantique depuis Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, aux premières œuvres des futuristes et au recueil Calligrammes de Guillaume Apollinaire ouvrent une porte vers de nouvelles préoccupations artistiques et intellectuelles au début du 20 ème siècle. Le langage en tant que matière phonétique est pris à bras le corps par des artistes comme François Dufrêne, Joël Hubaut, Bernard Heidsieck et Gherasim Luca à travers des lectures performances. Une exposition riche de plus de 40 œuvres et 60 éditions originales de livres d’artistes. Cette exposition est un hommage à Rabelais, originaire du pays, et la richesse de notre langage.

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe
Arlésienne, 2017
graphite sur papier et collage, 21× 29,7 cm

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe
Noir et rose, 2017
graphite sur papier et collage, 21× 29,7 cm

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe
Queur de l’Ante, 2017
graphite sur papier et collage, 21× 29,7 cm

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe
Esles, 2017
graphite sur papier et collage, 21× 29,7 cm

Raphaël Van Lerberghe

Raphaël Van Lerberghe
Argentier, 2017
graphite sur papier et collage, 21× 29,7 cm

[sociallinkz]

Résonances (part II), Jacqueline Mesmaeker, 21 mars 1975

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
21 mars 1975
36 photographies NB / couleurs accompagnées d’un protocole tapuscrit.

L’œuvre est régie par un protocole strict : l’artiste demande à plusieurs personnes de prendre une photo noir et blanc de l’endroit où ils se trouveront le 21 mars à 17h23 précises.
La série réunit ces photos banales prises au même instant. Leurs moments se superposent et rendent compte de l’infinie diversité des points de vue et des attitudes à un moment donné. Jacqueline Mesmaeker délègue les prises de vue de ces petites images singulières liées ainsi à d’autres vies que la sienne. Il s’agit tant ici d’une utilisation conceptuelle de la photographie que d’une déclinaison des principes du mail’art, très en vogue durant les années 70.

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

[sociallinkz]

Jacques Lizène, La Comédie du Langage, Chinon

La galerie de l’Hôtel de Ville de Chinon, dans une exposition pensée par Cindy Daguenet, revient sur plusieurs aspects importants de la langue de Rabelais : ses jeux de langage. Anagrammes, palindromes, exercices de styles, calembours, et aphorismes sont au programme d’une grande partie des œuvres présentées dans l’exposition. Mais pas seulement, puisque le langage et la sémantique depuis Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, aux premières œuvres des futuristes et au recueil Calligrammes de Guillaume Apollinaire ouvrent une porte vers de nouvelles préoccupations artistiques et intellectuelles au début du 20 ème siècle. Le langage en tant que matière phonétique est pris à bras le corps par des artistes comme François Dufrêne, Joël Hubaut, Bernard Heidsieck et Gherasim Luca à travers des lectures performances. Une exposition riche de plus de 40 œuvres et 60 éditions originales de livres d’artistes. Cette exposition est un hommage à Rabelais, originaire du pays, et la richesse de notre langage.

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Marcel Duchamp croisé François Rabelais, technique mixte, 2017

Jacques Lizène

Jacques Lizène, Allais en Satie par Jacques Lizène. Satie en Allais, technique mixte, 1997

[sociallinkz]

Agenda Juin 2017

Jacques Charlier
– Leuven (B), entre nous quelque chose se passe, Musée M @ Bibliotheek Rechtsgeleerdheid KUL, 17 mars – 9 juillet 2017
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Olivier Foulon
– Bruxelles (B), Le Musée Absent, Wiels, du 20 avril au 13 août 2017

Alevtina Kakhidze
– Antwerpen (B), Conversations urgentes : Anvers – Athènes, Partie I: La pensée visuelle, Muhka, du 28 avril au 3 septembre 2017
– Den Hagen (Nl), Post-Peace, Nest, du 20 mai au 26 juillet 2017

Suchan Kinoshita
– Maastricht (Nl), Illusion and Revelation. From the collection of the Bonnefantenmuseum. Bonnefantenmuseum, du 24 décembre au 27 novembre 2017

Aglaia Konrad
– Dortmund (D), he Brutalism Appreciation Society, HMKV Dortmund, 8 avril – 24 septembre 2017
– Toulouse (F), Le ciel devant soi, photographie et architecture religieuse, 2 juin au 17 septembre 2017

Charlotte Lagro
– Maastricht (Nl), Look at me and see what I could not (yet) see, Bonnefantenmuseum, du 21 avril au 24 septembre 2017

Sophie Langohr
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Jacques Lizène
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Benjamin Monti
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

Pol Pierart
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Valérie Sonnier
– Annemasse (F), Villa du Parc, Première étoile, dernier flocon, Villa du Parc centre d’art contemporain, du 1er avril au 10 juin 2017

Raphaël Van Lerberghe
– Chinon (F), La Comédie du Langage, galerie de l’hôtel de Ville, du 20 mai au 15 octobre 2017

Marie Zolamian
– Chinon (F), Musée le Carroi, 25 mars – 13 novembre 2017
– Liège (B), La leçon d’anatomie, Musée de la Boverie, Liège, du 21 juin 17 septembre 2017

[sociallinkz]

Aglaia Konrad, Le ciel devant soi, couvent des Jacobins, Toulouse

Aglaia Konrad participe à l’exposition « Le Ciel devant soi, photographie et architecture religieuse » au Couvent des Jacobins à Toulouse, dans le cadre du festival « Printemps de Septembre ».

Le Ciel devant soi rassemble le travail de huit artistes européens, qui tous photographient des églises. Autour de ce sujet, s’ouvre un véritable panorama des pratiques contemporaines de la photographie. Témoignant tour à tour des plus ambitieux accomplissements de l’architecture, du rapport irrésolu à la transcendance ou des cahots de l’Histoire, les bâtiments religieux permettent les observations les plus variées. Les artistes se sont donc emparés de ce sujet, l’un pour exalter l’esthétique de ces monuments, l’autre pour raconter des transformations urbaines et sociales, pour questionner le fonctionnement de ces machines à faire croire, pour montrer l’irruption formelle de la modernité, pour chercher la trace d’une idée dans le béton, ou encore évoquer les souvenirs d’un front de guerre. Bref, si les théologiens décrivent l’architecture sacrée comme « un morceau d’espace fini qui nous protège de l’infini », pour les photographes du Ciel devant soi, c’est avant tout « une vraie source de vie quotidienne ». Avec : Eric Tabucchi, Fabrice Fouillet, Angèle Laissue, Cyril Porchet, David Spero, Christof Klute, Markus Brunetti, Aglaia Konrad

Du 2 juin au 17 septembre 2017

Aglaia Konrad

Aglaia Konrad, Concrete & Samples I Wotruba Wien, 16mm transferred to video, color, 4:3, no sound, BE, 2009, 13’37 »

Aglaia Konrad, Concrete & Samples II Blockhaus, film 16mm transféré sur DVD, couleur, 4:3, sans son, Belgique, 2009, 9′50″.

Aglaia Konrad, Concrete & Samples II Blockhaus, 16mm transferred to video, color, 4:3, no sound, BE, 2009, 9’50 »

Concrete & Samples I, II, III is a series of 16mm films on sculptural architecture. What the buildings and site in all films have in common is the idea of ‘architecture as sculpture’ and a very distinct use of concrete that seem to depart from the free form of the whole in a sculptural manner. In the absence of a traditional narrative, it is the space itself, that takes the role of the protagonist, while the camera proposes a narration through its travel and observation.
Blockhaus, the Eglise St.Bernadette-du-Banlay designed by Claude Parent and Paul Virilio in Nevers, France, has a compact form: monolithic, a cryptic building, a raw concrete bunker. Built upon a utopian idea, the inside with its ‘sureface oblique’ (two oblique ramps) creates a spatial dynamic in the matrix of time.
The church of Fritz Wotruba, in Vienna looks like an enlarged piece of abstract sculpture, a kind of three-dimensional synthetic cubist arrangement of 152 concrete blocks arranged vertically and horizontally, but asymmetrically, in which the narrow spaces produced in-between are made use of as windows and doors.

[sociallinkz]

Jacques Charlier, La Comédie du Langage, Chinon

La galerie de l’Hôtel de Ville de Chinon, dans une exposition pensée par Cindy Daguenet, revient sur plusieurs aspects importants de la langue de Rabelais : ses jeux de langage. Anagrammes, palindromes, exercices de styles, calembours, et aphorismes sont au programme d’une grande partie des œuvres présentées dans l’exposition. Mais pas seulement, puisque le langage et la sémantique depuis Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, aux premières œuvres des futuristes et au recueil Calligrammes de Guillaume Apollinaire ouvrent une porte vers de nouvelles préoccupations artistiques et intellectuelles au début du 20 ème siècle. Le langage en tant que matière phonétique est pris à bras le corps par des artistes comme François Dufrêne, Joël Hubaut, Bernard Heidsieck et Gherasim Luca à travers des lectures performances. Une exposition riche de plus de 40 œuvres et 60 éditions originales de livres d’artistes. Cette exposition est un hommage à Rabelais, originaire du pays, et la richesse de notre langage.

Jacques Charlier

Jacques Charlier
Je m’appelle Barbara… 1974
Technique mixte sur papier, (14) x 21 x 29,7 cm

UNE NOTULE À PROPOS DE 14 DESSINS

 « Et j’ai entendu des blagues sur le modèle des super autoroutes transeuropéennes qui permettent de traverser la Belgique sans devoir s’arrêter, et des récits à propos des collectionneurs belges, comment ils arrivent à la foire de Cologne, avec leur chapeau, leurs gants et la liste des noms des artistes internationaux que l’on doit acheter, et comment ils affrètent un avion afin d’essayer d’acheter un Jan Dibbets de Leo Castelli»(1).  Ces phrases piquantes sont signées par Barbara Reise et sont publiées en exergue du catalogue tapuscrit d’un étonnant projet, radical comme il se devait, «Ooidonck 78», concocté par les galeristes Fernand Spillemaekers, Marc Poirier dit Caulier et le collectionneur André Goemine (2). En fait, Koen Braem et Dirk Pültau (3) rappellent que ce bon mot provient d’un texte que  Barbara Reise signe dans le numéro 970 de «Studio International – Journal of Modern» Art daté d’octobre 1974, consacré, entre autres sujets, à l’avant garde en Belgique (et dont la couverture est confiée à Marcel Broodthaers).  Dans ce texte titré «Incredible Belgium, Impressions»,  rappellent  Koen Braem et Dirk Pültau, Barbara Reise livre ses impressions sur la scène belge au travers de trois expositions de groupe qui se déroulent durant cette année 1974 : l’exposition organisée par Yves Gevaert au Palais des Beaux-Arts en tout début d’année et qui regroupe quelques pointures de l’art international  (Carl Andre, Marcel Broodthaers, Daniel Buren, Victor Burgin, On Kawara et Gerhard Richter), la 3e Triennale de Bruges qui figure en bonne place dans les « Photographies de Vernissages » de Jacques Charlier (et à laquelle celui–ci participe), ainsi que «Aspects de l’Art actuel en Belgique» qui est organisée à l’ICC d’Anvers durant l’été de la même année, exposition à laquelle participe également  Jacques Charlier. Si j’évoque le document – catalogue de «Ooidonck 78», c’est que j’y ai retrouvé, non signé et non daté, un texte relatif au travail de Charlier, traduit en néerlandais, publié dans la somme de documents écrits et/ou réunis par Fernand Spillemaekers (4) et qui, en fait, doit être attribué à Barbara Reise. En atteste les archives personnelles de Jacques Charlier.  En termes très simples et directs, ce texte évoque le parcours de Charlier, le tout béton de la Zone Absolue, le STP, le rock and roll, les paysages artistiques et les paysages professionnels, les références artistiques et le contexte, «cette ruine économique de la Wallonie et la solitude du géomètre». Barbara Reise a bien compris l’esprit, la solitude, les motivations de l’artiste,  sa «position excentrique», son goût de la liberté, sa nécessité intérieure d’être en phase avec le réel : « La biennale de Venise est un désert vide, écrit-elle, vide de sens, sans spectateurs, avec de l’art malade et idiot que nul n’intéresse. Mais Charlier et sa famille, qui vient à Venise, qui y va nager, manger ensemble dans des restaurants pas chers, avec des gens sympas, ah, ça c’est véritable et c’est sain. Et cette santé est présentée au monde de l’art comme un défi». Et Barbara Reise poursuit : «Ce qui compte pour Charlier, ce n’est pas l’acharnement solitaire de l’artiste, ou la valorisation, ou la définition des possibles, ce qui compte, ce sont les relations humaines immédiates, l’aventure, la présence hic et nunc de la vie véritable. De là cette fascination pour le monde de l’art, l’obsession de l’intrigue, la poésie des relations tactiques et stratégiques, la géographie du monde international de l’art».

Durant l’été 1974, alors que Barbara Reise rassemble ses impressions sur la scène belge au fil de ses pérégrinations, Jacques Charlier lui consacre un série de dessins, quatorze au total, évoquant ses origines américaines, son goût pour les voyages, l’écriture, la jungle de l’art, les pâtes italiennes, les fêtes et l’alcool, sa collaboration à «Studio International» et ses excentricités. Le dernier dessin représente Barbara Reise un corbeau sur la tête et un camembert dans le bec. Jacques Charlier fait référence à une œuvre bien connue de Marcel Broodthaers, « Le Corbeau et le renard », une oeuvre en passe de devenir un classique pour Barbara Reise : elle signe en effet deux mois plus tard (le dessin est daté d’août 1974)  un essai, «The Imagery of Marcel Broodthaers», dans la publication  « Catalogue-Catalogus »(5) qui accompagne l’exposition de Marcel Broodthaers au Palais des Beaux Arts de Bruxelles, toujours en 1974.

Rappelons que Barbara Reise, née en 1940, est originaire de Chicago. Elle étudie l’histoire de l’art au Wellesley College à New York, puis la peinture à Chicago. Elle défend son doctorat à la Columbia University, avant de rejoindre Londres en 1966 où elle poursuit son cursus au Courtauld Institute of Art. Ce doctorat, elle le consacre à Barnett Newman (Primitivism’ in the Writings of Barnett B. Newman: A Study in the Ideological Background of Abstract Expressionism).  En 1968, elle est nommée Senior Lecturer au Coventry College of Art and Design ; dès l’année suivante elle débute sa collaboration avec Studio International. Proche des artistes conceptuels et minimaux avec lesquels elle se sent parfaitement en phase quant à leurs positions sur la mercantilisation grandissante de la création contemporaine, elle écrira notamment sur Barnet Newman, Sol LeWitt, Gilbert & George, Art et Language, Jan Dibbets, Robert Ryman, Tony Shafrezi, On Kawara, Marcel Broodthaers et Sigmar Pölke. Barbara Reise se suicidera en 1978. Lynda Morris écrira à son sujet dans Studio International : «Nous devons accepter que dans notre petit monde de l’art, ou dans les mondes de l’art, un visage convenu,  le charme social, une mesquine vie tranquille et limpide comptent encore bien plus que l’excès de talent, de précision, d’érudition et d’implication émotionnelle dont Barbara était capable».(6)

1 « En ik had grappen gehoord over het voordeel van transeuropese surperautosnelwegen, zodat men door Belgïe kan rijden zonder te moeten stoppen, en voorhalen over Belgische verzamelaars, hoe ze op de Keulse Kunstmarkt aankomen met hoeden, handschoenen en lijsten van namen van internationale kunstenaars die men moet kopen, en hoe ze een vliegtuig  charteren en proberen een Jan Dibbets van Leo Castelli te kopen »

2 Ooidonck 1978 projekt, Belgische Kunst 1969-1977. Comité de travail : Fernand Spillemaeckers, Marc Poirier dit Caulier, André Goemine. Documentation rassemblée par Marc Poirier dit Caulier.

3 Koen Brams, Dirk Pültau, De mythologisering van de Belgische kunst, De Witte Raaf, 2005

4 Ooidonck 1978, pp 53 et suivantes

5 Marcel Broodthaers : Catalogue – Catalogus. 1974.  Exhibition catalogue. Artist publication.  77 pages. Texts in French-Flemish-English-German by K.J. Geirlandt, M. Broodthaers, in German-French-Flemish by J. Herbig, A. Zweite, in English-French-Flemish by B. Reise, in German-French-Flemish by M. Oppitz, interview by I. Lebeer in French-Flemish. Black/white and colored reproductions. Wrappers. 30.3 x 23.3 cm. Show at the Palais des Beaux-Arts, Brussels, Belgium, October 27 – November 3, 1974. Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts, Brussels, Belgium, 1974.

6 Les archives de Barbara Reise sont déposées à la Tate Moderne qui lui a consacré une journée d’étude en 2003 à l’occasion de la rétrospective Barnet Newman organisée par le musée.

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Le roman photo.(…) En fait, ce «genre» ne peut qu’intéresser Charlier, parce qu’il est en effet mineur, populaire, qu’il provient des «bas-fonds de la grande culture» pour reprendre le discours un peu pompier de Roland Barthes. Et ne nous méprenons pas, il ne s’agira nullement pour Jacques Charlier de trouver des aspects novateurs, voire d’avant-garde au roman-photo, façon Sophie Calle par exemple, ni même de renouveler le genre, tel que le fit Suky Best dans les années 90, revisitant dans ses «Photo-Love», les déclinaisons mécaniques de la formule du roman sentimental illustré à destination du public féminin. Il ne s’agira pas plus de tourner le roman-photo en dérision. Si charge parodique il y a, elle est sans aucun doute ailleurs, plutôt dans le rapport qu’entretient Charlier avec le futur récipiendaire de l’œuvre. C’est l’indice sociologique qui intéresse Charlier et surtout, la notion de déplacement. Déplacer dans ce petit monde dit de l’art contemporain, qu’il fréquente et où il agit, un genre qui est parfaitement étranger à cette société et ses pratiques, là même où on qualifierait très certainement ce genre de dérisoire, sot, vulgaire et dialogique, pour reprendre la rhétorique barthienne. Jacques Charlier, a déjà éprouvé cette méthode de déplacement et agit comme il le fit pour ses réalités socio – professionnelles, – les documents du S.T.P, les paysages professionnels, la musique façon Elvis du collègue Rocky Tiger, comme il le fit aussi via ses planches de dessins d’humour. Pour Charlier, il s’agira toujours de chercher le potentiel indiciel de ce qu’il met en œuvre, l’indice sociologique révélé par le déplacement de l’objet lui-même, d’amont en aval et inversement, tant dans ce monde de l’art que dans la société en général. Charlier, en plus, s’est toujours refusé à tout style, celui qui permet pourtant cette identification immédiate si attendue par le marché de l’art et s’est toujours promis d’utiliser tous les média, du moment que l’art soit au service de l’idée.(…)

Jacques Charlier

Jacques Charlier
Problème de mur, 1974
Photos Sketch, 6 photographies NB rehaussées à l’encre, (6) x 30 x 40 cm

[sociallinkz]

Aglaia Konrad, Pol Pierart, Turning Photography, website

Aglaia Konrad et Pol Pierart ont été sélectionnés par le website Turning Photography, mis en ligne à l’occasion du solo de Dirk Braeckman au Pavillon belge de la 57e biennale de Venise.

Aglaia Konrad

Shaping Stones, 2016
25 b/w digital prints pasted on wall
482 × 722 cm
From A to K, Museum M, Leuven, Belgium, 2016

Pol Pierart

Sans titre (Sauter au plafond), 2000
Photographie NB, tirage argentique sur papier baryté, 9,8 × 14,2 cm
Edition 10/10

Flanders Arts Institute, Wallonia-Brussels Federation, BOZAR – Centre for Fine Arts Brussels, FOMU – Fotomuseum and M – Museum Leuven are happy to announce an online special on Belgian contemporary photography in the framework of the Belgian Pavilion at the 57th Venice Biennale

Turning Photography: exploring the edges of Belgian contemporary photography
turningphotography.be
Dirk Braeckman’s selection for the Belgian Pavilion at the 57th Venice Biennale prompted us to turn the spotlight on some of the most audacious artists working in the medium of photography in Belgium today. Their self-reflexive attitude has led to new and daring attempts to redefine the possibilities of the photographic system. Turning Photography unfolds a curated selection of artists’ portraits and essays by prominent critics.

Next to a broad selection of older, more established artists and photographers, Turning Photography focuses on a generation of up-and-coming photographers and visual artists. Their work has been chosen because of its candour and lack of reverence towards more conventional photographic practices.

Turning Photography features a series of commissioned essays and interviews by renowned critics as well as a selection of portraits of artists whose work leads to an experimental exploration and critical re-evaluation of the role of the photographer in the broader field of contemporary visual art and culture. Turning Photography offers an insight into the different positions of artists that exemplify today’s tendency to take the medium to the edges.

With artists’ portraits of Sammy Baloji, Charif Benhelima, David Bergé, Thomas Bernardet, Sébastien Bonin, Dirk Braeckman, Marie José Burki, Tom Callemin, Alexandre Christiaens, David Claerbout, Collectif La Grotte, Michel Couturier, Bert Danckaert, Katrien De Blauwer, Marc De Blieck, Anne De Gelas, Philippe De Gobert, Arnaud De Wolf, Vincent Delbrouck, Lot Doms, Patrick Everaert, Gilbert Fastenaekens, Lara Gasparotto, Agnès Geoffray, Geert Goiris, Liesbet Grupping, Solal Israel, Jan Kempenaers, Stephanie Kiwitt, Aglaia Konrad, Pierre Liebaert, Charlotte Lybeer, Chantal Maes, Katja Mater, Michel Mazzoni, Ria Pacquée, Pol Pierart, Max Pinckers, Benoit Platéus, Sébastien Reuzé, Bruno V. Roels, Stéphanie Roland, Dominique Somers, Jean-François Spricigo, Ana Torfs, Egon Van Herreweghe, Sine Van Menxel, Yoann Van Parys, Els Vanden Meersch, Wim Wauman, Sarah Westphal.

With essays by Steven Humblet, Danielle Leenaerts, Anne-Françoise Lesuisse, Arjen Mulder and Joachim Naudts.

[sociallinkz]