Archives de catégorie : Benjamin Monti

Benjamin Monti, la nécessité de répétion, Mac’s Grand Hornu (5)

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
Encre de chine et crayon de couleur sur carte perforée de la « Courage-Organisation SA » 14,7 x 21 cm 2015

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (de la série Perspecta)
Encre de chine sur formulaire millimétré, 29,7 x 21 cm 2011

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (Renonculacée aquilégia)
Encre de chine sur dessin trouvé (de la série des histoires naturelles) 22,7 x 14,5 cm 2010-2015

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (de la série Perspecta)
Encre de chine et crayon de couleur sur formulaire millimétré, 29,7 x 21 cm 2011

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
Encre de chine sur carte perforée de la « Courage-Organisation SA » 21 x 14,7 cm 26 mai 2015

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
Encre de chine sur carte perforée de la « Courage-Organisation SA » 21 x 14,7 cm 31 mai 2015

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
Encre de chine sur carte perforée de la « Courage-Organisation SA » 21 x 14,7 cm 31 mai 2015

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (de la série cartes et plans)
Encre de chine sur imprimé, 15,2 x 10,5 cm 2010

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
Encre de chine sur carte perforée de la « Courage-Organisation SA » 21 x 14,7 cm 18 août 2015

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Benjamin Monti, La nécessité de répétition, revue de presse (4)

Lu dans l’Art Même #69

L’engouement pour la reprise

Invité par le MAC’s à investir les espaces dévolus au cycle Cabinet d’amateurs, BENJAMIN MONTI (01983, vit et travaille à Liège} offre une exposition généreuse et dense, faisant retour sur sa production des six derniè̀res années.

Hormis ses travaux récents, trois dessins liminaires accueillent le spectateur et font office d’emblème. Réalisés en 1990 lors du décès de sa grand-mère, ces portraits aux crayons mettent en scène Mémée, solidement campée devant un fond bleu colo­ rié à la hâte, fendus de V figurant une myriade d’oiseaux. Les seins sont deux cercles, comme les mains ou le houppier des arbres sucettes plantés sur un sol jaune. C’est saturé et plein, les gestes ne butant qu’aux limites des feuilles A4, pages où se reprennent, s’intensifient ou s’échevellent une série de motifs appelant, jusqu’à épuisement du trait, une image. Trois dessins donc, en forme de pénultième essai, et peut-être déjà, l’amorce d’un programme. Le titre de l’exposition de Benjamin Monti est trompeur: à La nécessité de répétition, on pourrait opposer « l’engouement pour la reprise », titre moins accrocheur il est vrai, à rebours de l’horizon deleuzien convoqué par Denis Gielen, commissaire et auteur du très beau texte ouvrant le catalogue de l’exposition.
Reprise donc, et emprunts incessants. Les illustrations prove­ nant d’almanachs et d’encyclopédies, de manuels scolaires… constituent les « curiosités surannées » dont l’artiste fait son miel. Datant de la fin du 17ième jusqu’au début du 2Qième siècle, cette documentation n’a pas pour mise la nostalgie. Elle témoigne plu· tôt d’un certain élan moderne, de son catéchisme positiviste, de sa foi en l’objectivation souveraine d’un monde en passe d’être définitivement conquis. A grand coup de noms latins et d’orga­ nigrammes, de papiers millimétrés ou de cartes perforées, s’est peu à peu construit puis sédimenté le sol sur lequel nous évoluons. Rien de plus présent que ce passé qui, quotidiennement, sans même qu’il soit explicitement convoqué, justifie l’évidence de nos conceptions politiques et guerrières, heureuses ou viles qu’importe, pourvu qu’elles soient bureaucratiquement transfi­ gurées. La rationalité en guise de Raison forme les entreprises et les nations, le catalogue des sciences et des techniques, notre sens pratique, et somme toute, la fermeture ou l’horizon des possibles, c’est selon.
Sur ce fond toujours agissant, Benjamin Monti colporte d’autres motifs. Très souvent celui du corps, agent et émissaire de l’ordre moral ou naturel qu’il exprime et incarne. Pas moins objectivés que l’Ascaris Méga/acéphale ou la Tgi e de Renoncule avec lesquels ils voisinent, les corps sont chez Monti les figures édifiantes de l’élève, du parent, du bourreau, du martyr, du soldat. Recopiés à l’encre de Chine, ces dessins ou gravures expriment d’abord l’abnégation d’illustrateurs anonymes qui, dans l’hygiénisme de leurs traits et leur suffisance académique, cachent autant qu’ils ne dévoilent la fausse humilité des Grands Educateurs, contempteurs de toutes gaucheries, failles ou dé­ sordres. Ici on dresse et on fouette, mais toujours de façon charitable. Ces choses peuvent sembler loin, mais le dégoût ou la nostalgie pour ce passé ne doit pas faire oublier que, de la gymnastique à la psychomotricité, de l’emmaillotage au « corps libéré », notre anatomie a toujours été l’enjeu de lourds prescris pédagogiques – une véritable affaire d’Etat1.
Comme pour Mémée, cette généalogie n’appelle aucune image conclusive. Il faut à l’artiste une multitude d’associations, de dessins recopiés, parfois détournés, et d’archives. Ce qui chez Monti fait image est l’infinie relance de ces motifs et objets qui, de scène en scène, constituent autant de tableaux. Pas au sens de la peinture, mais plutôt du théâtre: un enchainement de points du vue et de décors qui ne suspendrait jamais le récit et l’action. Voilà peut-être le sens d’un travail qui se déploie au travers de carnets, manuscrits, collection de supports matéria­ lisant au sens propre une histoire faisant corps avec le présent de la pratique, elle-même solidaire d’une multitude d’archétypes et pourtant irréductible à ceux-ci. Rien ne se répète non, mais tout se reprend.
Benjamin Monti aime citer ce texte de Michaux, tiré de Les com- ·
mencements (1983) :
« L’enfant à qui on fait tenir dans sa main un morceau de craie, va sur la feuille de papier tracer désordonnément des lignes encerclantes, les unes presque sur les autres. Plein d’allant, il en fait, en refait, ne s’arrête plus
En tournantes, tournantes lignes de larges cercles maladroits, Emmêlés,
Incessamment repris
Encore, encore
Comme on joue à la toupie
Cercles. Désirs de la circularité
Place au tournoiement »
L’enfant devenu artiste ne fait finalement pas autre chose, le cercle s’est juste progressivement chargé d’histoires naturelle et sociale, d’une foule de manuels scolaires et d’épreuves adminis­ tratives. Mais encore de BD et de littérature, d’une bonne dose de surréalisme aussi {la meilleure). Reste que le tournoiement est resté intact et que les images, singulières et indociles, y fourmillent intensément.

Benoît Dusart

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Benjamin Monti, La nécessité de répétition, revue de presse (3)

Lu dans Flux News #printemps 2016

D014bis

Flux News

Benjamin Monti (Liège, 1983) expose actuellement dans le Cabinet D’Amateurs du Mac’s, espace dédié aux œuvres nécessitant un cadre intimiste. L’artiste y présente ses dessins à l’encre de chine, une sélection qui révèle sa maîtrise, ses obsessions et la poésie de ses collages imaginaires qui forment sa propre encyclopédie plastique.

Car on peut clairement parler d’encyclopédie à l’égard de l’œuvre de Benjamin Monti. Non seulement par la somme des dessins qu’il continue d’exécuter de façon presque compulsive
(Seule une petite centaine, datée entre 2009 et 2015, est montrée dans l’exposition) mais aussi par la déclinaison sérielle du corpus formel que l’artiste développe depuis des années.
Sous nos yeux se déclinent cahiers d’écoliers, feuilles d’encyclopédies, papiers déchirés, carnets d’étude ou encore cartes perforées trouvés ça et là. Ces supports, l’artiste se les approprie ou plutôt se les réapproprie minutieusement en les recadrant ou en y ajoutant personnages d’enfants et saynètes, issus de sa collection, pour réinventer de nouvelles images hybrides. Parfois Benjamin Monti joue avec la transparence du papier pour créer des superpositions et des jeux de rapport entre images imprimées et images mentales afin de formuler des interprétations différentes (Sans titre (cahier Memling), 2010). Dans la série des
Histoires naturelles, il exploite les blancs laissés autour des dessins appliqués de l’écolier pour métamorphoser agave ou renonculus et les transposer dans une autre dimension. Chaque intervention est l’occasion de laisser l’esprit vagabonder et de raconter de nouvelles histoires. Certaines séries ne comportent cependant aucune hybridation facétieuse. L’artiste y joue plutôt avec le support trouvé, n’investissant non plus les marges mais le centre, comme dans les cartes perforées de la Société « Courage-Organisation ». Ainsi, dans la série (D’)après la bataille (2013), il copie trait pour trait les scènes de bataille napoléonienne trouvées sur des chromolithographies déchirées et abandonnées dans l’usine Boch. L’encre de chine posée à la plume en épouse les déchirures donnant à voir des scènes incomplètes. C’est alors à nous de les compléter mentalement et d’imaginer – pourquoi pas – l’apparition d’un dragon provoquant la torpeur des soldats.

De toutes les séries proposées, trois petits dessins colorés se détachent. Trois dessins représentant un même personnage souriant, entouré d’un ciel d’un bleu éclatant. Différents, ils prennent pourtant tout leur sens dans l’exposition et relient l’ensemble des préoccupations de Benjamin Monti. Il s’agit de dessins, retrouvés par hasard, que l’artiste a réalisé le jour de la mort de sa grand-mère de manière à conserver d’elle le souvenir le plus heureux.
Et là, tout y est : l’enfance, la mort, la vie. Et cette inlassable répétition qui rythme l’exposition. Elle s’avère nécessaire – comme l’indique le titre général – à l’apprentissage du langage. Ainsi, tel un écolier, l’artiste copie, redit, répète des motifs chinés à gauche et à droite afin de se les réapproprier. Comme s’il s’agissait d’une incantation, ces répétitions, redites et copies emmènent l’image vers une autre symbolique poétique qui trouvera tout son sens dans l’encyclopédie réinventée de Benjamin Monti.

Céline Eloy

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Art Brussels 2016, les images (3)

Art Brussels

Art Brussels

Maurice Pirenne
Maison en construction, 1948
Pastel sur papier marouflé sur panneau,
17,5 x 25,5 cm (encadré 19,5 x 27,5 cm)
Signé et daté en haut à droite

Art Brussels

John Murphy
Fall upward, to a height (Recto), 2015
Photograph, pen and ink on board. 78 x 54 cm

John Murphy
Fall upward, to a height (Verso), 2015
Photograph, pen, ink on board, 78 x 54 cm

John Murphy
Fig.10, 2007
Litho, pen and ink on paper. 38.5 x 35.5 cm

John Murphy
Can’t you hear it? Don’t you hear it? 2001
Postcard, pen and ink on board. 85 x 64 cm

Art Brussels

Benjamin Monti
Sans titres, de la série des histoires naturelles, 2010-2015

Art Brussels

Art Brussels

Emilio Lopez Menchero
Trying to be Valie Export, 2016
Photographie NB marouflée sur aluminium, 105 x 135 cm

Art Brussels

Jacques Charlier
L’art, quoi de plus naturel ?
Photo Sketche, 1976

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Art Brussels 2016, preview (3), Jacques Charlier, Benjamin Monti, Maurice Pirenne

Du côté des travaux sur papier :

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (Cellule ciliée & caliciforme), de la série Histoires naturelles, 2015
Encre de chine sur dessin trouvé, 22,7 x 14,5 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (coupe tangentielle du peuplier), de la série Histoires naturelles, 2015
Encre de chine sur dessin trouvé, 22,7 x 14,5 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (Blatte, tube digestif), de la série Histoires naturelles, 2015
Encre de chine sur dessin trouvé, 22,7 x 14,5 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (Ascaris mâle) de la série Histoires naturelles, 2015
Encre de chine sur dessin trouvé, 22,7 x 14,5 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (Labiacée : Glécoma), de la série Histoires naturelles, 2015
Encre de chine sur dessin trouvé, 22,7 x 14,5 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (Campanulacée : Campanula), de la série Histoires naturelles, 2015
Encre de chine sur dessin trouvé, 22,7 x 14,5 cm

Maurice Pirenne

Maurice Pirenne
Maison en construction, 1948
Pastel sur papier marouflé sur panneau,
17,5 x 25,5 cm (encadré 19,5 x 27,5 cm)
Signé et daté en haut à droite

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier

Jacques Charlier
To be in the know or not (Ian Wilson), 1976
Encre de chine sur papier, ink on paper, (6) x 29 x 21 cm

Ian Wilson (°1940, South Africa) is one of the mythical figures of conceptual art. In 1968 he decided to take his ideas about visual abstraction into the invisible abstraction of language, along with a number of other artists such as Lawrence Wiener, Joseph Kosuth, Robert Barry and Art & Language. But Ian Wilson went furthest in the dematerialization of art. He wanted to speak instead of making things. He presented oral communication as an object and in doing so he liberated art from being bound to a specific place. Revolving around the question of knowledge, numerous Discussions have been held over the years in museums, galleries, or at the homes of private collectors in Europe and North America. Applying the Socratic method, Wilson opens a Discussion with a question about the possibility of knowledge. Participants deliver their own opinions through an informal process of response, debate, argumentation, or interjection. With direction from Wilson they spontaneously speculate about the nature of truth and the human condition while the work itself, juggling verbal paradox, steers clear of conclusive content. At the artist’s strict insistence, the discussions are never recorded or published. A hand-written or typed certificate signed by the artist documents the date and place of the event and may be acquired by an individual or an institution. (…) (Oscar van den Boogaard, 2002, galerie Jan Mot)

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Benjamin Monti, la nécessité de répétition, Mac’s Grand Hornu, les images (4)

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
Encre de chine sur carte perforée de la « Courage-Organisation SA » 21 x 14,7 cm 2015

(…) Cette fois, il investit les fiches finement dessinées au crayon noir (et parfois rehaussées d’une couleur) d’un cours de biologie, des histoires naturelles et des dessins sans date tracés par une main studieuse, précise, appliquée et relativement douée, ainsi qu’un ensemble d’anciennes cartes perforées produites par la Société Anonyme « Courage – Organisation », active à Liège dès 1948. Premières « mémoires de masse » dès les origines de l’informatique, ces cartes satinées sur leurs deux faces ne pouvaient qu’intéresser Benjamin Monti. Il est féru d’illustrations en tous genres – on l’aura compris – et son travail consiste à continuellement réorganiser un corpus encyclopédique de dessins et motifs qu’il s’approprie, recopie, interprète et subvertit, en un singulier système de pensée. Dès lors, avec courage, Benjamin Monti y réorganise son monde en un système qui n’a rien de binaire. On pourrait ici dresser une liste savante des perles bibliophiliques, des encyclopédies, des Curiosa ou des ouvrages anciens illustrés que chine et collecte Monti, ce qu’il copie avec l’agilité d’un gymnaste qui aurait délaissé la magnésie au profit de l’encre de chine, corpus dont, en un même temps, il s’affranchit au plus vite. Citer les sources serait toutefois déflorer la virginité même de chaque opus. On y reconnaîtra surtout un fonds d’images inscrit dans notre conscience collective, appartenant tant au patrimoine populaire que savant. Benjamin Monti isole ces dessins, leur assigne espace et composition, les hybride et les associent parfois comme le ferait un collagiste. Surgissent ainsi, en ce continuel recyclage, les visions et l’expression d’un monde particulier où se côtoient le réel et le merveilleux, l’onirique, l’ésotérique, l’enfantin, le populaire, le savant, l’obscur, l’absurde, l’indécent, l’insolent. Chaque dessin devient ainsi un commentaire de l’image par l’image, chacun lorsqu’on les associe, participe à de nouvelles logiques sémantiques.(…)

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre
encre de chine sur papier, 2015

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (de la série Perspecta), 2010
Encre de chine sur formulaire millimétré, 29,7 x 21 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (de la série Perspecta), 2011
Encre de chine sur formulaire millimétré, 29,7 x 21 cm

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (de la série Perspecta), 2011
Encre de chine sur formulaire millimétré, 29,7 x 21 cm

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Benjamin Monti, la Nécessité de répétition, Mac’s, revue de presse (2)

Dans L’Echo, ce 08.04.2016

L'Echo

Ni tout noir, ni tout blanc

Au travers d’une centaine de dessins mêlant poésie, ambiguïté, humour noir et parfois perversité, Benjamin Monti nous embarque dans son univers… fantastique!

Présentée au MAC’s, dans l’espace intimiste de l’aile nord du Grand-Hornu dans le cadre du cycle « Cabinet d’amateurs », cette exposition monographique de l’artiste d’origine liégeoise Benjamin Monti devrait plaire aux amateurs de détournements d’images, de traits d’esprit, de curiosités. « Le point de départ, ce sont trois dessins réalisés le jour du décès de ma grand-mère, explique le plasticien. Je me rappelais de l’un d’eux, et j’ai vu que j’en avais en fait dessiné trois. »

En face des portraits de sa « Mémé », un autre trio de dessins (des agrandissements recadrés de gravures) souligne combien cette façon de répéter une image ou de décliner un motif de plusieurs manières est récurrente dans le travail de Benjamin Monti. Même constat pour certains thèmes qu’il aborde comme l’enfance, la mort, la cruauté… Derrière l’apparente douceur de ces dessins à l’encre de Chine, malgré l’esthétique rassurante qui évoque les illustrations anciennes des contes pour enfants se dégagent de certaines de ces œuvres de la violence, des tensions, des ambiguïtés… le plus souvent présentées avec grâce et malice; ce qui les rend plus surprenantes et plus puissantes encore.

« Certaines images jouent avec différents niveaux de lecture, admet l’artiste. Elles peuvent être perçues comme quelque chose de malsain ou de manière tout à fait innocente ou poétique. Cela dépend des projections qu’elles vont susciter chez chacun. » Benjamin Monti aime en effet jouer… avec les interprétations et avec les supports. Il dessine sur des cartes géographiques, sur des papiers (parfois brûlés ou abîmés) qu’il a chinés. Des carnets rehaussés d’un filigrane, du papier millimétré destiné au dessin industriel en 3D, du papier perforé, des cahiers dans lesquels des étudiants ont laissé leurs dessins, leurs notes, leurs empreintes… Des traces qui vont inspirer à l’artiste des « ping-pongs » artistiques, rebondissant tantôt sur le texte tantôt sur l’image. La série « botanique » en étant une magnifique illustration avec ses créations hybrides.

« Je m’intéresse aussi aux images archétypales qui ressurgissent régulièrement et nous semblent du coup familières, poursuit Benjamin Monti. Des images souvent utilisées à des fins moralisatrices et éducatives, issues de manuels religieux, d’apprentissage ou de la littérature jeunesse du XIXe siècle. » Des images que le plasticien va reprendre en y imprimant sa patte. Toutes méritent qu’on s’y attarde pour examiner chaque détail, les motifs, les jeux d’ombre, la précision du trait et d’en chercher le sens. Car avec cet artiste, rien n’est jamais tout noir ou tout blanc!

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Benjamin Monti, la nécessité de répétition, Mac’s Grand Hornu, les images (3)

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Le cahier Memling est constitué d’une suite de 24 dessins tracés en 2010 à l’encre ce chine tant sur les pages opaques que cristallines.

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti

Benjamin Monti
Sans titre (de la série Perspecta),
encre de chine sur formulaire millimétré, 29,7 x 21 cm, 2011

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Benjamin Monti, la nécessité de répétition, Mac’s Grand Hornu, les images (2)

Benjamin Monti

Benjamin Monti
sans titre, 2009
de la série Successio ab intestat
encres sur cahier manuscrit trouvé
14 x 23 cm x 3

Monti recycle donc. En témoigne cette autre série de travaux toute récente où il s’approprie un carnet manuscrit, un cours de Droit suivi par un étudiant anonyme, plus d’une centaine de pages d’une écriture délavée sur papier quadrillé, d’une involontaire beauté plastique. À l’encre de chine, au crayon, à l’encre sympathique, il investit les marges, les zones vierges, le texte. Il y compose, combine, hybride d’autres dessins, eux aussi recyclés, qu’il glane dans les livres et imprimés anciens qu’il collecte. Il y a là un cahier scolaire manuscrit et illustré par Robert Divol sur le thème des invertébrés, datant des années 30. Des « Éléments de sciences naturelles » de 1934, publiés chez Casterman. Un « Sermon pour la consolation des cocus » de 1883, un « Tableau ecclésiastique de la Ville de Liège pour l’an 1775 dédié à Son Altesse le comte François Charles de Velbruck» imprimé à Liège par L.J. Demany ». Ou encore un « Guide pour l’enseignement de la Gymnastique des filles par le major Docx », publié à Namur en 1882 par les éditions Wesmael-Charlier. Autant de curiosités hétéroclites dont Monti s’approprie les images. Se croisent ainsi les thèmes des cycles de la vie, de l’enfance à la mort, de la larve à la chute. Et finement, en guise d’avertissement, Monti recycle une citation du « Catéchisme dogmatique et moral, ouvrage utile aux peuples, aux enfants et à ceux qui sont chargés de les instruire. Par M. Jean Couturier, Ancien Jésuite et curé de Léry. imprimé à Dijon par Victor Lagier en 1834 » : « D. Comment appelle-t-on ce changement ? R. On l’appelle transsubstantiation, c’est-à-dire changement d’une substance en une autre ». C’est tout dire. (Jean-Michel Botquin, 2009)

Benjamin Monti

Vue d’exposition

Benjamin Monti

Benjamin Monti
sans titre, 2009
de la série Successio ab intestat
encres sur cahier manuscrit trouvé
14 x 23 cm x 2

Benjamin Monti

Benjamin Monti
sans titre, 2009
de la série Successio ab intestat
encres sur manuscrit trouvé
14 x 23 cm x 2

Benjamin Monti

Benjamin Monti
sans titre, 2009
de la série Successio ab intestat
encres sur cahier manuscrit trouvé
14 x 23 cm x 3

 

Benjamin Monti

Benjamin Monti
sans titre, 2009
de la série Successio ab intestat
encres sur cahier manuscrit trouvé
14 x 23 cm x 3

Benjamin Monti

Benjamin Monti
sans titre, 2009
de la série Successio ab intestat
encres sur cahier manuscrit trouvé
14 x 23 cm x 3

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Benjamin Monti, Lustre, collection dépliée, le Comptoir, Liège

Le comptoir du Livre a le plaisir de vous inviter à l’exposition « Collection Dépliée » des Éditions Lustre.
Vernissage le samedi 2 avril 2016 de 16 à 19 heures.
Avec les pliés de Félicita Atkinson, Eric Dederen, Denicolai & Provoost, Olivier Deprez, EDM, Ets. Decoux, Juan d’Oultremont, Juliette Goudot, Myriam Hornard, Benjamin Monti, Baudouin Oosterlynck, Benoit Platéus, Dominique Rappez, Alexander Roob, Olivier Spinewine, Christophe Terlinden, Philippe Weisbecker
Exposition du samedi 2 avril au samedi 21 mai 2016.

Lustre, collection dépliée

Lustre est le nom de la maison d’édition issue de l’asbl Grandir et dessiner, active depuis 2006. L’asbl s’est donné comme cadre (large) le texte et l’image, leur enseignement et leur promotion (édition et exposition). Lustre des ateliers en divers lieux (Mac’s, Recyclart, ESA Lorient, …) dont la maison d’édition essaye quand c’est possible de réaliser une trace imprimée distribuée aux participants: ainsi Bulldozers suivi de Poissons et Mars t’attaque.

Lustre transforme en livres des travaux d’artistes qui tournent principalement autour du dessin. Sa démarche éditoriale est en même temps une démarche artistique, hors de la chaîne de l’édition classique. Ses livres sont la plupart du temps des livres d’artistes, qui peuvent être lus mais aussi exposés en tant que multiple. Lustre développe aussi ses projets d’auteurs et accueille les auteurs en mettant l’accent sur le dessin, le texte et leur mise en livre.

Le comptoir du livre – Librairie – 20 En Neuvice, 4000 Liège, Belgique

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