Aglaia Konrad participe à l’exposition « Vues d’en haut » produite par le Centre Pompidou à Metz. Commissaire : Angelica Lampe.
Le Communiqué du Centre Pompidou :
L’exposition Vues d’en haut revient sur un sujet de fascination : la vue de la terre depuis le ciel, des premières photographies aériennes au XIXe siècle jusqu’aux images satellites au XXIe siècle, tout en analysant la manière dont cette vue d’en haut a transformé le regard des artistes.
Depuis quelques années, la vue aérienne suscite un regain d’intérêt, comme en témoignent le succès des photographies prises par Yann Arthus-Bertrand depuis son hélicoptère ou la popularité de Google Earth. L’exposition Vues d’en haut prend appui sur cette actualité pour remonter aux origines de la photographie aérienne et explorer son impact sur la création artistique et, de fait, sur l’histoire de l’art.
Les premiers clichés aériens pris par Nadar, aux alentours de 1860, permettent aux artistes de découvrir pour la première fois le monde réel vu du ciel. La hauteur du point de vue brouille le relief, les saillies et les creux. La terre devient une surface plane, où les repères se confondent et se perdent. Elle devient méconnaissable.
Fascinés par ce basculement optique, les peintres impressionnistes tels Gustave Caillebotte, Camille Pissarro et Claude Monet commencent à faire disparaître l’horizon de leurs tableaux en aplatissant les paysages urbains, tandis que le photographe de la presse illustrée Léon Gimpel exploite l’effet spectaculaire de la vue plongeante.
Avec l’essor de l’aviation, la vue d’en haut séduit également l’avant-garde, des premières compositions cubistes de Pablo Picasso et Georges Braque jusqu’aux vues urbaines de Fernand Léger et Gino Severini, en passant par « La Tour Eiffel » de Robert Delaunay.
Suite au déclenchement de la Première Guerre mondiale, la peinture abstraite de Kasimir Malévitch et El Lissitzky, ou encore celle de Piet Mondrian, s’inspire des images aériennes de champs de bataille. Dans les années 1920, les photographies prises du ciel circulent au Bauhaus, où elles fascinent Paul Klee, Vassily Kandinsky et Laszlo Moholy-Nagy. En naît un nouveau style photographique, la Nouvelle vision, qui bascule chez Germain Krull, André Kertesz ou Alexandre Rodtchenko les perspectives pour faire apparaître un monde étrange et irréel. En parallèle, l’enivrement provoqué par la vue d’en haut, la vue des dieux et des puissants, marque aussi bien les collages dada que les tableaux italiens de l’aéropeinture futuriste. On le retrouve par ailleurs en architecture chez Le Corbusier.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les grands espaces américains sont sublimés dans les peintures abstraites de Sam Francis, Lee Mullican et Georgia O’Keeffe. La vue aérienne se révèle constitutive du Land Art chez Robert Smithson ou Dennis Oppenheim. Elle permet de dévoiler les structures invisibles à l’œil, tels les réseaux d’urbanisation de la ville moderne qui intéressent autant les artistes que les architectes. Aujourd’hui, les images du monde vu du ciel prennent une fonction de veille face aux dangers écologiques par exemple. La vue d’en haut est devenue « super-vision ».
Suivant un fil chronologique jusqu’en 1945, puis abordant l’art d’après-guerre, le visiteur évolue, à travers huit chapitres thématiques, dans le temps mais aussi dans l’espace, au fur et à mesure des avancées technologiques, puisque les premières œuvres présentent une vue depuis un ballon, vue qui peu à peu s’élève à hauteur d’avion, puis de satellite.
Jusqu’à nos jours, plasticiens, photographes, architectes et cinéastes ne cessent d’explorer les facettes de cette vision insolite. Sur plus de 2000 m2, l’exposition plonge dans le rêve d’Icare et offre à travers plus de 350 œuvres en dialogue – peintures, photographies, dessins, films, maquettes d’architecture… – un panorama inédit à travers l’art moderne et contemporain.
Du 17 mai au 7 octobre 2013
Lieux : Galerie 1 , Grande Nef
Aglaia Konrad, Faut Fold, Aquarium Valenciennes, 2001
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