Archives mensuelles : avril 2014

Sophie Langohr et Jacques Charlier, Glorious bodies, la publication, sortie de presse

Glorious Bodies

A l’occasion de l’exposition « Jacques Charlier – Sophie Langohr, Glorious Bodies », une publication sous forme de magazine.
64 pages, format 31,5 x 21,5 cm, nbr ill couleurs, texte : Jean-Michel Botquin. Français / English. Sortie de presse imminente. Disponible à la galerie et à l’IKOB. Prix public : 12 euros.

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Sophie Langohr et Jacques Charlier, Glorious bodies, IKOB Eupen, vernissage ce dimanche 20 avril

A l’IKOB, Museum für Zeitgenössische Kunst (Eupen), du 20 avril au 13 juillet 2014 :
Sophie Langohr – Jacques Charlier, Glorious Bodies

Vernissage ce dimanche de Pâques, 20 avril, à 15h

Sophie Langohr

Sophie Langohr
Saint Matthieu par Gérémie Geisselbrunn (1595 – 1660), conservé en l’église Saint-Nicolas à Eupen, photographié comme Dimitris Alexandrou par Errikos Andreou. De la série Glorious Bodies, 2014.

Jacques Charlier

Jacques Charlier
Sainte Rita, priez pour l’art, 1991, détail, installation, mixed media, 210 x 600 cm.

À sa manière, l’ikob célèbre Pâques… et fait dialoguer dans ses espaces les oeuvres de deux générations d’artistes liégeois, Sophie Langohr (*1974) et Jacques Charlier (*1939), proposant deux points de vue sur l’iconographie des images sacrées et mythiques, d’hier et d’aujourd’hui.

« Et sans doute notre temps préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être. Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi le comble du sacré » (Feuerbach cité par Guy Debord dans La Société du spectacle, 1967)

« Corps glorieux, corps du Bienheureux et de la Bienheureuse, celui de la résurrection de la chair, serait-ce celui de la résurrection christique ou celui d’un jeunisme effréné, d’un idéal starifié, d’un modèle égériaque, arty, auréolé de toute la gloire et du mystère de la
création comme de la transfiguration ?
Des réserves d’un musée, Sophie Langohr a exhumé une quinzaine de statues mariales de tradition saint-sulpicienne, coupables aujourd’hui de représenter la plus pure bondieuserie kitsch et les débuts d’un art semi-industriel. L’artiste confronte leurs visages surannés à ceux, glanés sur internet, d’actuelles égéries qui incarnent les grandes marques de l’industrie du luxe. En diptyques, ces transfigurations nous plonge dans l’illusion consommée d’une esthétique ciné-photo-numérique particulièrement redoutable. Plus profanatrice encore, elle use de tout l’artifice du shooting et de la photographie de mode, afin d’imposer toute la gloire et la célébrité des mannequins, stars et modèles actuels aux Saints sculptés par Jérémie Geisselbrunn vers 1640, destinés à l’église des Mineurs de Cologne et aujourd’hui campés aux piliers de l’église Saint Nicolas d’Eupen. Voici les icônes des Pères et Apôtres glacés dans cette inattendue seconde (d’) éternité. Le casting est pour le moins singulier.

Jacques Charlier, sonde lui aussi, et depuis longtemps, cet idéal factice de la transsubstantiation, observateur des théologies de l’art, de l’objet d’art considéré comme rédempteur, de son appropriation par le marché, capable, dit-il, de transformer le moindre courant d’air en objet transfiguré, sous l’oeil stratège d’une Curie globale. Se souvient-on de cet ange et de son double, qu’il traça pour « Total’s Undergrund » à la fin des années 60 ? « Total’s energetic », ces anges sont la réplique l’un de l’autre dans un l’univers monozygote qui ne peut refléter que lui-même et qui se complait, comme Narcisse, face à son double physique. Jacques Charlier, déjouant le style, privilégiera toujours cette esthétique du simulacre. De Léda, aux jumelles de la Doublure du Monde, de Sainte Rita, patronne des causes désespérées –et l’art ne serait pas la moindre, à Mélusine ou Morgane, l’art est ici un reflet physique désenchanté, le signe que le passé pourrait succéder au présent, angoisse même née du sentiment mélancolique. L’image de Sainte Rita, le trouble, bien plus que celle de Marylin ou de Tina Turner, déclare-t-il. Comme un dernier recours face à une société en crise, ajoute Sergio Bonati, c’est cette image saint sulpicienne que Jacques Charlier évoque souvent ironiquement, en regard d’un marché et d’une histoire de l’art de plus en plus instrumentalisés. Retour aux dévotions, l’art pourrait-il dès lors agir comme ex-voto ? »

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Sophie Langohr, Nudes, Art public Tournai 2014, les images (2)

Sophie Langohr

D’après Constant Permeke, Nu vu de dos, 1942, Musée Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. De la série Nudes, 2014.
D’après Inconnu, Nu masculin couché, 19ème siècle, Musée de Beaux-Arts de Liège. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

D’après Constant Permeke, Nu vu de dos, 1942, Musée Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langhor

D’après Inconnu, Nu masculin couché, 19ème siècle, Musée de Beaux-Arts de Liège. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

D’après Paul Maas, Nu couché, 1959, collection privée. De la série Nudes, 2014.
D’après Théo Van Rysselberghe, La sieste du modèle, 1920, Collection privée. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

D’après Paul Maas, Nu couché, 1959, collection privée. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

D’après Théo Van Rysselberghe, La sieste du modèle, 1920, Collection privée. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

D’après Rik Wouters, Reflets (détail), collection privée. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

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Sophie Langohr, Nudes, Art public Tournai 2014, les images (1)

Sophie Langohr

A propos de Nudes, par Marie-Hélène Joiret

C’est la Cour d’Honneur, passage entre la rue Saint-Martin et la place de l’Hôtel de Ville, qui a retenu l’attention de Sophie Langohr. La proximité du Musée des Beaux-Arts donne à ce lieu des allures de galerie en plein air.

Le fil rouge du travail de Sophie Langohr, c’est la référence à l’histoire de l’art. Depuis près de dix ans, ses recherches éprouvent et interprètent les codes iconographiques du passé tout en interrogeant nos actuels systèmes de représentation. En l’occurrence, c’est l’histoire de la populaire Naïade de Tournai qui interpelle ici la plasticienne. Cette sculpture, commandée en 1950 à George Grard pour orner le Pont-à-pont enjambant l’Escaut, a un parcours pour le moins mouvementé. Sa nudité naturelle et tranquille provoque l’ire des autorités religieuses et de la population bien pensante dès son installation sur le pont surnommé « pont de la salope »! En 1950, à Tournai, une telle œuvre – jugée trop réaliste – ne peut être tolérée que dans un musée. D’abord voilée, la sculpture sera placée dans un endroit plus discret. Il faudra attendre 1980 pour la voir rejoindre son emplacement initial. Les mésaventures de la Naïade soulèvent diverses questions : celle de la représentation de la nudité sans le prétexte de la mythologie, de la religion ou de la publicité, celle de la présence du corps féminin dans l’espace public. L’installation de Sophie Langohr aborde cette large problématique.

L’œuvre consiste en une suite d’interprétations photographiques de tableaux de nu de peintres belges des XIXe et XXe siècles. De styles variés, ils sont, pour la plupart, conservés dans des musées de Wallonie et de Bruxelles dont celui des Beaux-Arts de Tournai. Il s’agit de nus féminins par Wiertz, Legendre, Permeke, Wouters, Lemmen, Maas, Van Rijsselberghe. Parmi ceux-ci, le Nu doré de Marie Howet dont Sophie Langohr souligne la présence féminine. Dans la sélection de ces œuvres de référence, elle épingle encore deux nus masculins, l’un par Rassenfosse et l’autre anonyme. Dans ce travail, l’implication de l’artiste est totale puisqu’elle met en scène son propre corps en adoptant la pose et l’attitude singulière de chacun des modèles. S’inspirant de la Naïade, Sophie Langohr fait le choix d’une nudité authentique, la sienne, mais aussi d’une photographie brute, sans corrections idéalisantes. Elle a confié le shooting à Laetitia Bica, une jeune photographe qui partage ses préoccupations pour la représentation du corps, la composition et la facticité.

Les images prennent place dans de profonds cadres en acier galvanisé dont les vitrages sont texturés. A chaque tableau, sa touche : léchée, craquelée, impressionniste, pointilliste ou expressionniste. Jadis utilisés pour protéger l’intimité des habitations tout en laissant passer la lumière, ils servent ici de filtres qui brouillent la vision des photographies en leur donnant un aspect pictural. Ils opèrent comme des voiles qui soustraient la nudité à une appréhension trop directe. Les images ne sont pourtant que fragilement protégées. Sophie Langohr prend en compte le phénomène de vandalisme dont les œuvres d’extérieur font parfois l’objet. Au public, elle propose une participation autre: la contemplation et le respect.

Cette intervention joue sur les spécificités de l’art muséal et de l’art environnemental. Le musée en tant qu’outil de légitimation peut montrer des images qui, présentées dans la cité, seraient censurées. En exposant des tableaux de nu revisités dans l’espace public, Sophie Langohr brouille ces catégories pour réactiver la portée de ces oeuvres. Dès lors, ses « nus » renvoient aux débats sur les féminités d’aujourd’hui (le harcèlement de rue, le port du voile, les questions du genre, la publicité, le nouveau puritanisme, la culture de la visibilité et de la transparence…) avec une subtilité qui, à l’opposé d’un militantisme agressif, semble rendre hommage à la sérénité de la sculpture de George Grard.

Marie-Hélène Joiret, mars 2014

Sophie Langohr

D’après Marie Howet, Le nu doré, 1928, Musée de Beaux-Arts de Liège. De la série Nudes, 2014.
D’après Armand Rassenfosse, Nu masculin assis, vers 1907, Musée national d’art de Catalogne. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langhor

D’après Armand Rassenfosse, Nu masculin assis, vers 1907, Musée national d’art de Catalogne. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

Sophie Langohr

D’après Léonce Legendre, Périmèle(s), nymphe de Capri, 1864, Musée des Beaux-Arts de Tournai. De la série Nudes, 2014.

Sophie Langohr

Sophie Langohr

D’après Antoine-Joseph Wiertz, Rosine à sa toilette, vers 1847, Musée de Beaux-Arts de Liège. De la série Nudes, 2014.

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Aglaia Konrad, Das Haus, Netwerk Aalst

Aglaia Konrad
Das Haus (ausgestellt)
du 6 avril au 15 juin 2014
Vernissage le samedi 5 avril à 20h

Aglaia Konrad

Le film Das Haus clôt la boucle de l’exposition. Ce travail fait partie de la série de films 16mm Concrete and Samples, dans laquelle Aglaia Konrad approfondit son investigation cinématographique sur l’architecture sculpturale.
Ce nouveau film a été tourné dans la maison de Van Wassenhove, dessinée par l’architecte Julian Lampens à Sint-Martens-Latem. L’artiste explore les possibilité du médium filmique, va au-delà du documentaire, génère une expérience architecturale sensorielle, sensuelle à certains moments. Das Haus transcende le simple geste de filmer par un usage audacieux du montage.
Das Haus sera montré en avant-première à Netwerk en tant qu’installation spatiale intégrée à une exposition solo, exposition dont la scénographie est conçue par l’artiste en étroite collaboration avec l’architecte Kris Kimpe. La première du film est prévue le samedi 5 Avril, dans le cadre du Courtisane Festival de Vooruit.

Le film a été produit par Auguste Orts, en co-production avec Courtesan, et avec le soutien de VAF, Netwerk/Centre d’Art Contemporain, l’Université de Gand (département de l’Architecture et de l’Urbanisme, département des Communications, département de l’Equipement), LUCA Sint-Lukas Brussels, la Fondation Juliaan Lampens, Fotohof (Salzbourg) et la Province de Frandre orientale.

The new film, Das Haus, brings the exhibition full circle. The work is part of a 16mm film series, Concrete and Samples, through which Aglaia Konrad continues to deepen her cinematic investigation of sculptural architecture.
The new film was shot in the home of Van Wassenhove, designed by architect Julian Lampens in Sint-Martens-Latem. The artist explores the possibilities of the film medium, going beyond a purely documentary record, generating a sensory, at times even sensual architectural experience. Das Haus transcends mere filming, thanks to an engaging editing of the delicate camera work.
Das Haus is to be premiered in Netwerk as a spatial installation as part of a solo presentation. The exhibition architecture is designed by the artist in close collaboration with architect Kris Kimpe. On Saturday, April 5th, the film will have a first screening at the Courtisane Festival in Vooruit.

Sleutelwerk van deze tentoonstelling wordt de nieuwe film Das Haus. Het werk sluit aan bij de reeks 16mm films Concrete en Samples, waarin Aglaia Konrad haar cinematografisch onderzoek naar sculpturale architectuur steeds verder uitdiept.
De nieuwe film werd gedraaid in het huis Van Wassenhove, ontworpen door architect Juliaan Lampens in Sint-Martens-Latem. De kunstenaar tast de mogelijkheden van het medium film af om, voorbij het louter documentair registreren, een zintuiglijke, soms zelfs sensuele architecturale ervaring te genereren. Das Haus overstijgt het louter registrerende, dankzij een innemende montage van het precaire camerawerk.
Das Haus wordt als ruimtelijke installatie als première in Netwerk getoond in een solopresentatie. De tentoonstellingsarchitectuur is een ontwerp van de kunstenaar in nauwe samenwerking met architect Kris Kimpe. Op zaterdag 5 april krijgt de film een eerste screening op het Courtisane Festival in Vooruit.

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