Archives mensuelles : mars 2015

Jacques Lizène, Etats de corps, Biarritz (F)

Jacques Lizène

La médiathèque de Biarritz associée au conservatoire Maurice Ravel Côte Basque sera habitée par des corps en mouvement parfois proches de l’abstraction, des corps en tension explorant leurs propres limites jusqu’à épuisement et enfin des corps au repos, dans un lâcher prise et un abandon salvateurs. Les œuvres exposées mettent en lumière la porosité des pratiques et les aller-retour fructueux et nombreux qui jalonnent les champs chorégraphiques et plastiques.A partir d’œuvres de la collection du Frac Aquitaine, l’exposition « État de corps » interroge le corps humain à travers le prisme des arts plastiques et des arts chorégraphiques, de l’art moderne à l’art contemporain. Le corps en mouvement, en tension et au repos est au cœur de cette exposition qui réunit une vingtaine d’œuvres majeures issues des collections du Frac Aquitaine.

Avec les œuvres de Jean-Charles Blanc, Paolo Gioli, Barbara et Michael Leisgen, Giuseppe Penone, Kiuston Hallé, Rafael Navarro, Helmut Newton, Robert Mapplethorpe, Pierre Mercier, Marcos Avila Forero, Paul Rebeyrolle, Manuel Alvarez Bravo, Dewar & Gicquel, Florence Doléac et de Jacques Lizène.

Médiathèque de Biarritz
2 rue Ambroise Paré
64200 Biarritz
05 59 22 28 86
www.mediatheque-biarritz.fr

jusqu’au 25 avril, 2015
De 10h à 18h du lundi au vendredi
Le jeudi de 14h à 18h.

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Jacqueline Mesmaekker, Mythologie du Naufrage (2)

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, Bateaux et Poutrelles levées
Fusain sur papier Japon, 32 x 27 cm

Jacqueline Mesmaekker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, Bateaux et Poutrelles levées
Fusain sur papier Japon, 32 x 27 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, Bateaux et Poutrelles levées
Fusain et pastel sur papier Japon, 27 x 32 cm

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Mer, Bateaux et Poutrelles levées
Aquarelle et fusain sur papier Japon, 32 x 27 cm

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Emilio Lopez-Menchero, Performatik 2015 – Centrale for Contemporary Art

Emilio Lopez Menchero

Quatre dates à bloquer dans le cadre de Performatik 2015 et de l’exposition solo d’Emilio Lopez Menchero à la Centrale for contemporary Art à Bruxelles :

Performatik 2015 – Performance Emilio Lopez-Menchero
20.03.15 – 20 h au Kaaïstudio
Kaaïstudio, Onze-Lieve-Vrouw van Vaakstraat 81 – 1000 Brussel / Notre-Dame du Sommeil 81 – 1000 Bruxelles.

Claquettes
Un casque sur les oreilles, López-Menchero écoute la chanson Carmela de Camarón de la Isla. Il claque des doigts et bat la mesure avec les pieds. Vous n’entendez pas ce qu’il entend et vice-versa.

Performatik 2015 – Salon#4
21.03.15 – 13.00 – Centrale for contemporary art
Conversation avec Esther Ferrer, Emilio López-Menchero, Bouillon Group, Marthe Ramm Fortun & Shannon Jackson.

Performatik opte pour la fascinante transversalité entre les arts de la performance et les arts plastiques. Choisir pour sous-titre « biennale de l’art de la performance » au lieu de « festival » souligne le fait qu’il est souvent compliqué de maintenir la vieille distinction entre « théâtre » et « arts plastiques » (paroles et action en direct par opposition aux images). Ce qui est en jeu est le chevauchement intéressant des disciplines et l’estompement de leurs frontières. Tous les artistes invités ont en commun de jouer avec les codes, les conventions et les attentes du monde des arts de la performance et des arts plastiques. Le point commun est l’événement en direct, la rencontre entre le public et le(s) performeur(s), dans l’ici et maintenant.

Dans cette série de salons, nous invitons des artistes, des commissaires d’expositions et des critiques d’art à réfléchir dans le cadre de conversations informelles sur différentes questions liées à ce dialogue interdisciplinaire. Dans quelle mesure, certaines de ces performances jouent-elles avec nos cadres de références et avec nos attentes ? Un spectateur de théâtre a-t-il un autre état d’esprit qu’un visiteur de musée ? Comment ces expériences interdisciplinaires perturbent-elles les perspectives classiques ? Et, étant donné qu’une visite d’exposition consiste en un parcours et un rythme différent de la tranche horaire consacrée à un spectacle de théâtre, quelle en est la conséquence pour un artiste qui travaille sur la ligne tangente ?

Performance Esther Ferrer & Emilio López-Menchero
22.03.15 – 15.00 – Centrale for contemporary art – espace urbain
Se hace camino al andar

Les animaux marchent, les humains aussi, tout le monde marche. Dans bon nombre de ses performances, Esther Ferrer marche. Vous marchez avec elle ou avec López-Menchero à travers la ville, avec à l’esprit les paroles du poète espagnol Antonio Machado : « Il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant ». Vous partez de la CENTRALE ou du Zsenne art lab.

Performance Emilio López-Menchero et finissage exposition
28.03.15 – 16.30 – Centrale for contemporary art
Claquettes

Un casque sur les oreilles, López-Menchero écoute la chanson Carmela de Camarón de la Isla. Il claque des doigts et bat la mesure avec les pieds. Vous n’entendez pas ce qu’il entend et vice-versa.
Dans le cadre de Performatik 2015

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Jacqueline Mesmaeker, Mythologie du Naufrage (1)

Jacqueline Mesmaeker

Si l’on perçait à travers la terre un axe depuis la Belgique,
on s’y trouverait à 50° 50’ S – 175° 38’ W, dans le Pacifique.

Jacqueline mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker
Les Antipodes, 1979-2015

Film 8 mm numérisé, projection en boucle dans un tableau doré sculpté et patiné
Technique mixte, projecteur, trépied, encadrement 21 X 25,5 cm.
Film numérisé couleurs, sans son, 00.12.25 en boucle

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Projection cinématographique très rapprochée et inversée : mer – ciel dans un petit tableau à fond bleu uni. Le Pacifique est représenté par la mer du Nord filmée à l’envers.
Le mouvement des vagues est lui-même inversé.

«Down, down, down. Would the fall never come to an end! ‘I wonder how many miles I’ve fallen by this time?’ she said aloud. ‘I must be getting somewhere near the centre of the earth. Let me see: that would be four thousand miles down, I think—’ (for, you see, Alice had learnt several things of this sort in her lessons in the schoolroom, and though this was not a very good opportunity for showing off her knowledge, as there was no one to listen to her, still it was good practice to say it over) ‘—yes, that’s about the right distance—but then I wonder what Latitude or Longitude I’ve got to?’ (Alice had no idea what Latitude was, or Longitude either, but thought they were nice grand words to say.)
Presently she began again. ‘I wonder if I shall fall right through the earth! How funny it’ll seem to come out among the people that walk with their heads downward! The Antipathies, I think.»

Lewis Caroll, Alice in wonderland

« Plus bas, encore plus bas, toujours plus bas. Est-ce que cette chute ne finirait jamais ? Je me demande combien de kilomètres j’ai pu parcourir ? dit-elle à haute voix. Je ne dois pas être bien loin du centre de la terre. Voyons : cela ferait une chute de six à sept mille kilomètres, du moins je le crois… (car, voyez-vous, Alice avait appris en classe pas mal de choses de ce genre, et, quoique le moment fût mal choisi pour faire parade de ses connaissances puisqu’il n’y avait personne pour l’écouter, c’était pourtant un bon exercice que de répéter tout cela)… Oui, cela doit être la distance exacte… mais, par exemple, je me demande à quelle latitude et à quelle longitude je me trouve ? (Alice n’avait pas la moindre idée de ce qu’était la latitude, pas plus d’ailleurs que la longitude, mais elle jugeait que c’étaient de très jolis mots, impressionnants à prononcer.)
Bientôt, elle recommença : Je me demande si je vais traverser la terre d’un bout à l’autre ! Cela sera rudement drôle d’arriver au milieu de ces gens qui marchent la tête en bas ! On les appelle les Antipattes, je crois.»

Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker

En 1979, Jacqueline Mesmaeker écrivait déjà « Filmer, c’est capter. Projeter, c’est peindre. Il faut tout faire pour que la capture s’éparpille, investisse un mille-feuille. […] particules multidirectionnelles, en mouvements non orientés, sans début, ni fin. (Note de l’artiste juillet 1979)

Comme dans la plupart de ses œuvres, toute la complexité de la vision provient ainsi d’abord du caractère souvent faussement saisissable de ce qui nous est montré. Le regard bascule, vacille systématiquement entre ce qui est reconnaissable et un élément étranger, qui vient brouiller la vision et le sens. Car il s’agit toujours, au fil des œuvres, de « désorienter le support » (Muriel Andrin, introduction aux Péripéties, édition Gevaert)

Jacqueline Mesmaeker

Dans sa configuration d’origine, l’oeuvre a précédemment été montrée à diverses reprises :

Exposition personnelle :
Installaties
De Vleeshal, Middelburg, 1982 Commissaire William Verstraeten
Expositions collectives :
La Grande Absente
Musée d’Ixelles, Bruxelles, 1983 Commissaire Pierre Sterckx
50 années de la Cambre
La Cambre, Bruxelles, 1979

Les Antipodes n’ont plus été montrées depuis 1983.
La fragilité du support filmique d’origine, la difficulté à mettre en oeuvre un film 8 mm dans une exposition, ont amené l’artiste à faire numériser la pellicule d’origine.
Aucune image, si ce n’est la bande amorce, n’a été supprimée
Le choix s’est porté sur un mini projecteur LED, permettant une projection 4:3 suffisamment lumineuse et parfaitement cadrée dans l’encadrement doré d’origine.
Ce mini projecteur stocke lui-même le film numérisé. Celui-ci, comme à l’origine est monté à l’endroit, projeté à l’envers.
Il restait à résoudre le problème du socle sur lequel fut posé le projecteur.
L’option du trépied photographique s’est imposée pour deux raisons :
La première est technique : elle permet d’ajuster le cadrage au plus près. Le micro projecteur ne permet pas de corriger une éventuelle image en trapèze. L’utilisation du trépied et le stockage du film dans le projecteur même permet d’alleger le dispositif, de donner toute la place nécessaire à l’image projetée et son cadre.
La seconde est plus conceptuelle et s’appuie sur cette déclaration précitée de l’artiste : « Filmer, c’est capter. Projeter, c’est peindre ». Le dispositif projecteur/trépied photo évoque cette dualité, entre outil de captation et outil de projection.

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Emilio Lopez-Menchero, In de Wind, CC Strombeek

Emilio Lopez Menchero

Depuis le 9 janvier, à l’initiative d’Emilio Lopez-Menchero, les trois couleurs de la Seconde République Espagnole (1931-1939) flotte sur le Centre Culturel de Strombeek-Bever. Tricolore de bandes rouge, jaune et violet de même taille, il a été adopté le 27 avril 1931. Décidément, on n’est pas petit-fils de Républicain pour rien. Ce pavillon flottera sur le Centre culturel, tel un signal, jusqu’au 03 avril. L’intervention est titrée Emilio Lopez-Menchero, In de Wind. Emilio Lopez-Menchero dans le vent.

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Suchan Kinoshita, Operation Theatre, Institut de Carton, Bruxelles

Suchan Kinoshita

Suchan Kinoshita réactive « Operation Theatre », un dispositif créé lors de la Biennale de Moscou en 2013.

A.VE.NU.DE.JET.TE – INSTITUT DE CARTON vzw est une initiative de quelques artistes qui, deux fois par an, organisent une présentation spéciale dans une maison privée à Bruxelles.

Vernissage le 14 mars
Operators: Sabine Huzikiewiz, Suchan Kinoshita, Inga Krüger, David Polzin
Dressers: Joerg Franzbecker, Alima de Graaf

Accessible lors des performances et activations que l’artiste organisera. Infos/agenda
A.VE.NU.DE.JET.TE – Institut de Carton vzw
Avenue de Jette 41 – Jetselaan 41
1081 Brussels (Koekelberg)

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Emilio Lopez-Menchero, Cherchez le garçon, Mac Val, Vitry sur Seine, les images

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Rrose Sélavy, 2005 -2006
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 74,5 x 91,5 cm.
Edition 5/5

Emilio Lopez-Mechero

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. Avec son alter go féminin Rrose Sélavy, Marcel Duchamp fut un des premiers artistes hommes à utiliser le travestissement comme une stratégie d’émancipation et d’affirmation de soi. La photographie de ce personnage, prise par Man Ray en 1920, est devenue une image archétypale du trans-genre, de la remise en cause des frontières entre le féminin et le masculin

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cindy, 2009
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 122 x 60 cm. Édition 5/5

Emilio Lopez Mechero

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. A l’image de Marcel Duchamp, Cindy Sherman réutilise dans les années 90 la mascarade pour incarner elle-même les personnages qu’elle met en scène dans ses photographies. Trying to be Cindy met en en abîme la question du travestissement et du simulacre comme outil d’interrogation de la notion d’identité.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cadere, de dos (avec barre index 04 code B 12003000, d’après « André Cadere 1974 », de B.Bourgeaud), 2013
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 82 x 130 cm. Edition 5/5

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. A l’instar du bâton clandestin et intrusif d’André Cadéré (Peinture sans fin, 1972-78), les « tentatives d’être » d’Emilio Lopez-Menchero mettent en question l’identité de l’auteur et parasitent l’équivalence supposée entre corps, objet d’art et identité du créateur.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Balzac
Suite de 40 photographies N.B, 15 x 23 cm marouflées sur aluminium, 2002-2009. Edition 3/3

Emilio Lopez-Menchero

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. Avec Trying to be Balzac, Emilio-Lopez Menchero prend pour référence une quarantaine de dessins préparatoires d’Auguste Rodin pour réaliser le Monument à Balzac (1898). Emilio Lopez Menchero décuple ainsi l’incarnation, en habitant à la fois la figure corpulente et symbolique de cet écrivain et le processus même de la création de cette sculpture de Rodin.

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Jacques Lizène, Jacques Charlier, le Rire, les Incohérents

Lu dans Daniel Grojnowski | Denys Riout, Les Arts incohérents et le rire dans les arts plastiques, éditions Corti, 2015
A propos de Broodthaers, Lennep, Lizène, Charlier :

Les Incohérents

les incohérents

Daniel Grojnowski | Denys Riout
Les Arts incohérents et le rire dans les arts plastiques
éditions Corti, Édition José Corti.
Dans les années 1880, les expositions impressionnistes mettent à mal le système académique, toujours dominant. Alors que Paris tente d’oublier les plaies de la guerre et de la Commune, un groupe de jeunes gens organise une exposition d’amusements en tous genres réalisés par « des personnes qui ne savent pas dessiner ».

Sous le titre d’« Arts incohérents », une série de manifestations égaient la capitale durant une dizaine d’années. Elles seront par la suite oubliées et la plupart des réalisations ont disparu. Par exception, sont demeurées les œuvres « monochroïdales » imaginées par A. Allais qui expose en 1883 une Première communion de jeunes filles par un temps de neige : un simple bristol blanc.

De la moquerie à l’instauration d’une conception nouvelle de l’œuvre plastique, des Incohérents à Yves Klein en passant par Picasso, Marcel Duchamp, Francis Picabia et tant d’autres (groupes et individus), l’ouvrage rend compte d’une révolution silencieuse : une transformation radicale de la production artistique dont nous sommes aujourd’hui les héritiers.

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