Une première visite aux ateliers Mosaico di Due, atelier qui réalise la mosaïque dessinée par Marie Zolamian, grand œuvre destiné à accueillir le visiteur au futur musée des Beaux-Arts d’Anvers en voie de rénovation. Les premiers mètres carrés posés que nous découvrons catalogue de la collection du musée en main.
(…)Et puis, il y a cette chimère monumentale, inspirée d’une gravure de Pieter van der Borcht l’Ancien, animal fantastique habité d’une foule de têtes d’autres animaux, bestiaire illustrant « la difficulté de gouverner les peuples ». Redessinée par Marie Zolamian, cette chimère transporte tant d’autres motifs et détails peints par Rubens, Breughel, Ensor, Wouters, Memling, Ziesel, Van Elst ou Delvaux, des masques et des visages, des fleurs et des animaux. Cette chimère – et c’est bien le sens même de son existence – se transforme en paysage mental, entre imagination et représentation. L’enfourcher sera l’occasion de contempler la terre depuis un point merveilleux situé hors d’elle, « comme porté soi-même aux ailes du coursier et survolant joyeux les peuples et la terre », pour reprendre les mots du poète L’Arioste. Oui, entrer au musée, c’est survoler la carte et son territoire façon Borgès, embrasser le monde d’un coup d’œil, se fondre enfin, au territoire, cheminant de salle en galerie, saisissant tout par le détail, dans la simultanéité, le passé, le présent et l’avenir, mais aussi tous les possibles.(…) (JMB)
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