Jacques Lizène participe à l’exposition Un jour, ça sera comme quand on a déjà vécu, curated by Pierre-Yves Desaive, galerie Steinek, à Vienne, dans le cadre de Vienna, Curated by. Du 4 septembre au 2 octobre 2021. Artistes participants : Hervé Ic, John Isaacs, David Kramer, Jacques Lizene, Johan Muyle, David Nicholson, Philippe Ramette, Terry Rodgers, Pierrick Sorin, Gavin Turk.
SammlerInnen, Sie müssen einen mittelmäßigen Lizène erwerben, um im Gegensatz Ihre hochwertigen Möbel und Ihre Meisterwerke hervorzuheben, 1975, Eigenwerbungskunst
Section publicité. Depuis 1975, Jacques Lizène pratique l’art auto – publicitaire (comme il assure d’ailleurs également son auto – historicité) et son slogan fait date : Collectionneurs, il vous faut acquérir un Lizène d’art médiocre pour mettre en valeur, par opposition, vos mobiliers de qualité et vos tableaux de maître, 1975, art auto – publicitaire. Dès 1976, le petit maître affine ce discours promotionnel et se commet dans une Peinture Marchandise, Prestige Marchandise, une facétie médiocre, une peinture nulle, une misère pour nanti sur laquelle il indique que L’acheter, c’est créer. Et il ajoute : Cet objet d’art est un modèle valorisant son acquéreur, démontrant ainsi qu’il est possible, oui, de promouvoir des œuvres d’art disqualifiées par leur propre auteur. Fin des années 80, après avoir créé l’art néo déco nul (1987), le Petit Maître envisage d’éditer un catalogue façon publicitaire (sur une idée de 1975), traçant deux exemples de toile à photographier près de meubles de qualité. Il n’hésite pas à opérer une découpe spéciale dans sa peinture médiocre, afin de valoriser le meuble d’antiquaire et le siège design posés contre la cimaise. Adepte de la procrastination, il remettra ce projet de catalogue à plus tard et le fera réaliser, en 2004, sous forme de capsule vidéo. On le sait : avec Lizène, la technologie avance, la médiocrité reste. Grand amateur des ressources offertes par la palette graphique (sic), Lizène fait insérer ses propres œuvres dans les univers contrastés d’une galerie d’antiquités et d’un show-room de mobilier contemporain, tous deux réputés de qualité. On y découvre ainsi le petit maître déambulant, contemplant quelques-unes de ses œuvres dans ces environnements singuliers. La bande son est constituée de discrètes exclamations admiratives sur fond musical, une fois n’est pas coutume, destiné à séduire. Entretemps, Lizène a réalisé pour une exposition à Paris, une salon / installation vidéo nulle, d’après un projet de 1971, pour collectionneur « in », un charivari de moniteurs vidéos posés dans les fauteuils du salon du collectionneur, accompagné d’une essoreuse à haute vitesse avec cassettophone au son déformé. Cette installation (1992), l’amènera à concevoir des cimaises pour collectionneurs tendance (2006, remakes en 2009), tout l’art de composer un cabinet d’amateur dédié à ses œuvres mais également pourvu en fauteuil, écran télé, guéridon et autres plantes vertes. Cette fois, Lizène va plus loin encore et propose le plan d’appartement pour collectionneur tendance (2012), amateur quelque peu excentrique, précise Lizène, un plan dessiné sur toile libre de grande dimension (400 x 210 cm), qu’il agence comme s’il s’agissait d’une toile d’art spécifique (1967-70). A l’avant plan, Lizène place une sculpture génétique culturelle (1984), un masque cimier de l’ethnie Ekoi (Nigeria – Cameroun), croisé d’un portait photocopié du petit maître à la fontaine de cheveux (1980, en remake), sculpture génétique posée sur un cadre vide et doré (2011). Juxtaposant toile libre et cadre vide, Lizène renoue ainsi avec l’idée du cadre dans le cadre (1970). Sur le plan ainsi tracé, Jacques Lizène pose une série de ses œuvres, les distribuant dans les diverses pièces de l’appartement, veillant à donner un aperçu (qui sera perçu, non perçu, 1973) des diverses facettes de son non talent (1966) pour art d’attitude (1965).
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