Archives de catégorie : Jacqueline Mesmaeker

Jacqueline Mesmaeker, Fiac Paris Grand Palais éphémère, preview, Secret Outlines, 1996, les images

Jacqueline Mesmaeker Secret Outlines, 1996. Docteur Johnson – Essai sur la fatigue – Childhood – Lenin – Versailles – Fontainebleau – Une chambre à soi – Théorie sur la culture.

The work consists of 8 books with drawings in the text and margins. Each book is accompanied by a video presenting all the artist’s interventions. – Dr. Johnson, Some Observations and Judgments upon Life and Letters, Londres, Zodiac Books, 1948. – Francesca Allinson, A Childhood, Londres, Hogarth Press, 1937. – W. I. Lenin, Marx Engels Marxismus, Moscou, Verlag für Fremdsprachige Literatur, 1947. – Versailles, extrait des collections Nd. Phot., [s.l.n.d.]. – Virginia Woolf, Une chambre à soi, Paris, Denoël, coll. 10/18, 1992. – Bronislaw Malinowski, Une théorie scientifique de la culture, Paris, François Maspero, coll. Points, 1968 – Le château de Fontainebleau, [s.l.n.d.] -Peter Handke (Essai sur la fatigue),

W. I. Lenin, Marx Engels Marxismus, Moscou, Verlag für Fremdsprachige Literatur, 1947
Virginia Woolf, Une chambre à soi, Paris, Denoël, coll. 10/18, 1992.
Dr. Johnson, Some Observations and Judgments upon Life and Letters, Londres, Zodiac Books, 1948
Le château de Fontainebleau, [s.l.n.d.]
Bronislaw Malinowski, Une théorie scientifique de la culture, Paris, François Maspero, coll. Points, 1968.
Peter Handke (Essai sur la fatigue),
Francesca Allinson, A Childhood, Londres, Hogarth Press, 1937
Versailles, extrait des collections Nd. Phot., [s.l.n.d.]

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Jacqueline Mesmaeker, Fiac Paris Grand Palais éphémère, preview, Secret Outlines, 1996

Jacqueline Mesmaeker Secret Outlines, 1996. Docteur Johnson – Essai sur la fatigue – Childhood – Lenin – Versailles – Fontainebleau – Une chambre à soi – Théorie sur la culture.

The work consists of 8 books with drawings in the text and margins. Each book is accompanied by a video presenting all the artist’s interventions. – Dr. Johnson, Some Observations and Judgments upon Life and Letters, Londres, Zodiac Books, 1948. – Francesca Allinson, A Childhood, Londres, Hogarth Press, 1937. – W. I. Lenin, Marx Engels Marxismus, Moscou, Verlag für Fremdsprachige Literatur, 1947. – Versailles, extrait des collections Nd. Phot., [s.l.n.d.]. – Virginia Woolf, Une chambre à soi, Paris, Denoël, coll. 10/18, 1992. – Bronislaw Malinowski, Une théorie scientifique de la culture, Paris, François Maspero, coll. Points, 1968.

History of exhibitions:

Versailles après sa Destruction, et plus, 1997

Villa Mariani, Solre le Château, 1998. Commissaire Jacqueline Gueux

…) De page en Page indique également qu’il est avant tout question d’une expérience de lecture – « Ce qui change, c’est ce que nous voyons » écrit-elle, la modification n’étant pas de l’ordre de ce qui est inscrit mais de l’expérience que l’on fait de cette inscription. Une expérience à laquelle l’artiste donnera une nouvelle impulsion en 1997, dans Secret Outlines, une série d’interventions réalisées dans différents livres édités, dont : Peter Handke (Essai sur la fatigue), Dr. Johnson (Some Observations and Judgments upon Life and Letters), Francesca Allinson (A Childhood), W. I. Lenin (Marx Engels Marxismus), deux éditions consacrées à Versailles et au Château de Fontainebleau, ainsi que Virginia Woolf (Une chambre à soi) et Bronislaw Malinowski (Une théorie scientifique de la culture). D’essais interrogeant la question de l’écriture, soit par rapport à la condition de la femme (Woolf) soit par rapport à un état physiologique et psychologique tel que la fatigue (Handke), au récit autobiographique d’une enfance (Allinson) à la compilation d’observations et de jugements (Dr. Johnson), de livres imagés à caractère historique (tels que Versailles et Château de Fontainbleau) en passant par l’édition d’articles politiques de Lenin et l’étude sur la culture reprise dans l’ouvrage posthume de Malinowski, ce corpus de livres pourrait apparaître diversifié, voire éclaté. Il touche à des genres, des styles, des contenus et des formes différents ne permettant pas de rassembler ce qui peut apparaître comme une série, malgré la singularité relative de chacune des interventions, sous un dénominateur commun. La cohérence de l’ensemble est davantage déterminée par la subjectivité de l’artiste ; les questionnements qu’elle met en image dans son oeuvre pouvant en effet trouver un écho, parfois direct parfois indirect, dans chacun des livres, que ce soit par exemple la question de l’image qui court dans l’essai de Handke, ou celle de la possibilité d’une écriture réalisée au féminin, impliquant la constitution préalable d’un univers, d’une chambre à soi, dans le cas de Virginia Woolf, pour ne prendre que ces deux exemples.

On pourrait toutefois suggérer que c’est la question même de la narration et, par extension, de la place de l’image, qui se trouvent interrogées dans ces livres. Même si la question du roman et de la narration est présente plus directement dans certains d’entre eux, la forme que ces auteurs leur donnent vient inquiéter les principes narratifs conventionnels et, par là même, permettre d’ouvrir à un autre ordre, celui de l’image, pouvant prendre place, ou trouver une de ses origines possibles dans le battement des conventions et registres narratifs, formels, historiques, stylistiques. L’ensemble de ces interventions n’est pas guidé par un principe de ressemblance, comme si le texte produisait une image à son image. Le régime de l’image trouve en effet sa justification en dehors d’une conception étroite de la substance textuelle, soit de la signification du texte. L’intervention de Jacqueline Mesmaeker repose sur la mise en place d’un mode de lecture singulier relevant de l’attention flottante, sorte d’opération lors de laquelle on se prêterait à penser que l’inconscient du lecteur-regardeur, déplaçant son regard sur la page d’un livre, parviendrait à dégager ou suggérer l’inconscient de la page, du livre. Certes, il s’agit bien d’une image, l’intention du lecteur-regardeur, en l’occurrence ici Jacqueline Mesmaeker, n’étant pas de révéler cet inconscient. Mais il s’agit bien ici d’une opération fonctionnant en chiasme, entre ces deux consciences que sont l’artiste et le livre, qui donnera lieu à une configuration imagée ; une opération qui peut renvoyer à ce que Sigmund Freud décrivait au moyen de la formule « attention également flottante », que Jean-François Lyotard définissait comme suit dans Discours, figure : L’attention également flottante consiste au contraire à placer tout le discours de l’analysé dans une sorte d’élément liquide où l’oreille, la troisième oreille, de l’analyste va le laisser flotter, afin d’y détecter les craquements, les frôlements, les échos des déformations que le processus primaire y imprime. Plutôt que de se focaliser exclusivement sur la signification de l’écrit, qui n’est pas écartée mais comme mise en suspens, neutralisée, Jacqueline Mesmaeker prête une attention égale à toute une autre série de signes présents sur la page : que ce soit à l’architecture et sa mise en page, la typographie et le regroupement de lettres, aux informations visuelles particulières (grain du papier, traces ou taches, etc.), ou encore à la sonorité ou l’évocation de certains mots, de certaines parties de phrases. Ce n’est plus le contact de la main sur le mur des Contours clandestins qui agit comme embrayeur à la production d’images mais une attention portée à une conception étendue de la substance textuelle, ces craquements, frôlements et échos étant quasi déjà de l’ordre de l’image. (Raphaël Pirenne)

Chaque livre a également fait l’objet d’un film, ce qui permet de les feuilleter sans les manipuler

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Jacqueline Mesmaeker, oeuvres vidéo, une introduction

Jacqueline Mesmaeker
UNTIL IT FITTED, 2007
Réalisation: Jacqueline Mesmaeker
Prise de vue et montage: Jacqueline Mesmaeker, Philippe Van Cutsem
5’29’’, mini DV numérisé, couleur, sans son

PÉRIPÉTIES, INCIDENTS, REBONDISSEMENTS : JACQUELINE MESMAEKER ET LES VARIATIONS DE L’ENTRE-IMAGE

C’est entre les images que s’effectuent, de plus en plus, des passages, des contaminations, d’êtres et de régimes : ils sont parfois très nets, parfois difficiles à circonscrire et surtout à nommer. Mais il se passe aussi entre les images tant de choses nouvelles et indécises parce que nous passons aussi, toujours plus, devant des images, et qu’elles passent toutes d’autant plus en nous, selon une circulation dont on peut essayer de cerner les effets.1

Si cet entre-deux des images, décrit par Raymond Bellour, s’ancre parfaitement dans la production d’œuvres contemporaines en général, il semble littéralement s’incarner dans les œuvres en mouvement de Jacqueline Mesmaeker (Uccle, 1929). Intrigante, la création artistique de Mesmaeker l’est certainement. Artiste protéiforme, inclassable, son travail discret s’étend sur plusieurs décennies par touches, sans jamais se laisser pleinement saisir. Insaisissable aussi, son parcours ; styliste, diplômée en peinture et espace tridimensionnel à La Cambre en 1981, professeur successivement à l’École des Beaux-Arts de Wavre, La Cambre puis à l’ERG, elle s’illustre dans des expositions depuis le milieu des années 70. Que ce soit dans des présentations collectives ou individuelles, c’est d’abord la diversité qui pourrait caractériser, dans une tentative de définition un peu floue, son œuvre ; dessins, peintures, sculptures, installations, images en mouvement et interventions sur différents supports (photographies, livres, murs, etc.) se succèdent, et finissent par s’entremêler pour former une cartographie plurielle et sinueuse. Des créations marquées par une oscillation volontairement placée là, brouillant à la fois les œuvres elles-mêmes, mais aussi notre regard de spectateur trop habitué à un horizon d’attente clair et déterminant. Dans ces fragments cristallins où le sens se dérobe parfois, Mesmaeker construit un nombre impressionnant de ponts avec l’art, le temps, le mouvement. Ces liens sont pourtant loin d’être balisés, ne tenant ni de la citation, ni de l’emprunt, mais créant de nouveaux rapports propres au travail de l’artiste.

En 1979, Jacqueline Mesmaeker écrivait déjà « Filmer, c’est capter. Projeter, c’est peindre. Il faut tout faire pour que la capture s’éparpille, investisse un millefeuille. […] particules multidirectionnelles, en mouvements non orientés, sans début, ni fin »2. Quelque 30 ans plus tard, l’édition DVD de ses œuvres vidéo renvoie à cet esprit de travail sur l’image projetée et à présent capturée par le support d’un objet reproductible. Mais la capture cinématographique n’est finalement qu’illusoire puisque Mesmaeker cherche à la rendre, paradoxalement, indomptable au travers de « péripéties » – ces incidents imprévus, ces petits rebondissements qui viennent troubler l’œuvre et nos structures perceptuelles.

Comme dans la plupart de ses œuvres, toute la complexité de la vision provient ainsi d’abord du caractère souvent faussement saisissable de ce qui nous est montré. Le regard bascule, vacille systématiquement entre ce qui est reconnaissable et un élément étranger, qui vient brouiller la vision et le sens. Car il s’agit toujours, au fil des œuvres, de « désorienter le support » ; en rajoutant une lampe de poche au centre de l’image, qui projette son faisceau vers le spectateur (Transfo pour l’exposition Tectonic’ 84 à Liège), ou en mettant en scène une présence floue « par de légers reflets de lampes à la surface de photographies d’un ciel et d’une mer évoquant par cet effet de coïncidence poétique le scintillement des feux d’un navire en détresse » (L’androgyne en 1986)3. L’altération s’impose dès lors à la fois vis-à-vis de l’œuvre, du support, mais aussi, et surtout, au niveau du regard spectatoriel, lui aussi désorienté, puis réorganisé, repensé au travers de cette variante significative. Comme le précise Pierre Sterckx : la place du spectateur n’est pas plus unique dans cet environnement que celle de l’image. Il s’est lui aussi démultiplié, dissout, parcellisé, devenu fragment parmi les fragments, oeil dedans et dehors, ayant perdu les privilèges de la distance pour découvrir (enfin !) les joies du mélange.4

L’ensemble de ses vidéos joue sur les mêmes lignes de force, venant troubler nos certitudes, interrogeant le cinéma et ses composantes (la captation, la projection, la lumière) en les mêlant à des éléments picturaux, sculpturaux, architecturaux. Il s’agit d’abord de s’interroger sur l’idée d’enregistrement soi-disant mécanique de la caméra. Ainsi, dans Caméra non assistée (1996-2010), ce qui devrait engendrer une captation littérale et directe, tient en réalité d’un débordement plastique et imaginaire, superposant plusieurs strates temporelles. Mesmaeker joue en effet avant tout sur la durée, son travail devant « se lire et se vivre dans le temps »5. Face à ce glissement spectatoriel, on retrouve des questionnements énoncés par Chantal Akerman : Au bout de combien de temps commence-ton à la voir cette rue, à la ressentir, à laisser aller son imaginaire […]. Je sais aussi qu’au bout d’un certain temps, on glisse doucement vers quelque chose d’abstrait. Mais pas toujours. On ne voit plus un couloir, mais du rouge, du jaune, de la matière […]. La matière même de la pellicule. Dans une sorte de vaet- vient entre l’abstrait et le concret.6 L’image en mouvement s’ouvre alors à d’autres formes de perception, à de multiples strates, mêlant la chose-là et l’invisible.

1998 (1995) reprend parfaitement cette idée, tout en en proposant une variation ; cette caméra posée sur un monte-charge industriel dans un mouvement ascendant puis descendant, révélant là un mur de brique, un sol ou de la lumière crue, tient du dispositif le plus simple. Pourtant, il joue bien avec les limites de la captation et de la reconnaissance ; on y voit ce que Denis Gielen nomme le ‘jeu de l’éclipse’ et « les lents balancements entre l’apparition et la disparition qui subjuguent les spectateurs »7. Plus encore, le dispositif permet de révéler une essence picturale : les matières, les surfaces, les figures, les ombres qui se déplacent et la lumière – point de rencontre et de balancement ultime avec l’essence du cinéma cette fois. La lumière et son absence se retrouvent dans La pêche à la lumière (2007), mais aussi Last Shot (2006-2010) qui semble prendre à contre-pied les œuvres passées en imposant au cœur de l’image non pas un faisceau lumineux, mais bien un soleil noir, ombre qui s’impose en surimpression sur la mer, une architecture, les airs. La création des œuvres s’étend souvent sur plusieurs années, voire décennies ; le temps est donc un facteur essentiel, tant au niveau de la création que de la perception, puisqu’une forme d’homogénéité d’ensemble contredit l’éparpillement temporel ; c’est le cas dans Caméra empruntée (1997-2010) ou I am a foot fan (1979-2009) qui répète des plans usés de multiples footballeurs tapant dans un ballon invisible. Dans Petrus Alexiowitz (1996-2010), Mesmaeker s’engage dans le travail minutieux de ramener à la surface les traces d’un fait datant de 1717 (la venue de Pierre Le Grand à Bruxelles), dans une juxtaposition passé-présent, Histoire et contemporanéité. Enfin, l’idée d’entre-images prend également tout son sens dans deux de ses œuvres Matthis et Naoïse (2002). Ces deux œuvres, courtes et muettes, qui filment respectivement en plan frontal et fixe deux jeunes garçons roux, assis derrière une table devant un fond uni, l’un en débardeur se lavant les mains au savon dans une bassine blanche, l’autre coupant maladroitement une pomme, après avoir enfilé des gants verts. Rien n’est imposé, mais la filiation aux toiles d’Holbein le jeune s’infiltre dans les couleurs qui se répondent (les cheveux roux, le fond et les gants vert), la simplicité des gestes et la frontalité du cadrage. Bien loin de toute nostalgie dans leur rapport au passé, ces œuvres fascinantes dans leur simplicité tiennent bien de l’entre-images, appartenant à plusieurs strates temporelles, entre cinéma et peinture, « parfois mémoire, parfois souvenir, ou trace, dédale, écran, fantasme […] »8.

Muriel Andrin, 2011

  1. Raymond Bellour, L’entre-images 2 (Mots, images), Paris, P.O.L. Éditeur, 1999, p. 10.
  2. Notes de l’artiste, juillet 1979.
  3. Denis Gielen, « Les affinités Magritte aujourd’hui », dans Magritte en compagnie – Du bon usage de l’irrévérence, Bruxelles, Editions Labor, p. 85.
  4. Pierre Sterckx, « Les poissons/les oiseaux », dans Jacqueline Mesmaeker. De Vleeshal, Middelburg, cat. exp., 1982.
  5. Philippe-André Rihoux, Tectonic’84, cat. exp., Liège, 1984, p. 51.
  6. Chantal Akerman, Autoportrait en cinéaste, Paris, Centre Pompidou/Cahiers du cinéma, 2004, pp. 35-36.
  7. Denis Gielen, op.cit. Il parle en réalité de L’androgyne, mais sa description est étrangement aussi en parfaite adéquation avec 1998, nous éclairant sur la cohérence du projet de Mesmaeker au fil des ans.
  8. Pierre Sterckx, op.cit.

Muriel Andrin (1970) est chargée de cours au sein du Master en Arts du Spectacle, filière écriture et analyse cinématographiques de l’Université Libre de Bruxelles. Elle est également porte-parole du Centre de recherche SAGES (Savoirs, Genre et Sociétés).

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Jacqueline Mesmaeker, Around Video Art Fair, Lille, Matthis et Naoïse

La galerie Nadja Vilenne participe à la première édition de Around Video Art Fair à Lille ce week-end des 1-2-3 octobre et projette l’oeuvre en diptyque de Jacqueline Mesmaeker, deux portraits muets en référence à Hans Holbein le jeune. 

MATTHIS , 2002

Réalisation: Jacqueline Mesmaeker. Prise de vue: Jacqueline Mesmaeker. Montage: Jacqueline Mesmaeker, Philippe Van Cutsem. Collaboration: Reggy Timmermans. Remerciements à Matthis. 1’06’’, mini DV numérisé, couleur, sans son

NAOÏSE , 2002

Réalisation: Jacqueline Mesmaeker. Prise de vue: Jacqueline Mesmaeker. Montage: Jacqueline Mesmaeker,  Philippe Van Cutsem. Collaboration: Reggy Timmermans. Remerciements à Naoïse. 7’30’’, mini DV numérisé, couleur, sans son

C’est entre les images que s’effectuent, de plus en plus, des passages, des contaminations, d’êtres et de régimes : ils sont parfois très nets, parfois difficiles à circonscrire et surtout à nommer. Mais il se passe aussi entre les images tant de choses nouvelles et indécises parce que nous passons aussi, toujours plus, devant des images, et qu’elles passent toutes d’autant plus en nous, selon une circulation dont on peut essayer de cerner les effets. Si cet entre-deux des images, décrit par Raymond Bellour, s’ancre parfaitement dans la production d’œuvres contemporaines en général, il semble littéralement s’incarner dans les œuvres en mouvement de Jacqueline Mesmaeker. (…)

L’idée d’entre-images prend également tout son sens dans deux de ses œuvres Matthis et Naoïse (2002). Ces deux œuvres, courtes et muettes, qui filment respectivement en plan frontal et fixe deux jeunes garçons roux, assis derrière une table devant un fond uni, l’un en débardeur se lavant les mains au savon dans une bassine blanche, l’autre coupant maladroitement une pomme, après avoir enfilé des gants verts. Rien n’est imposé, mais la filiation aux toiles d’Holbein le jeune s’infiltre dans les couleurs qui se répondent (les cheveux roux, le fond et les gants vert), la simplicité des gestes et la frontalité du cadrage. Bien loin de toute nostalgie dans leur rapport au passé, ces œuvres fascinantes dans leur simplicité tiennent bien de l’entre-images, appartenant à plusieurs strates temporelles, entre cinéma et peinture, parfois mémoire, parfois souvenir, ou trace, dédale, écran, fantasme. (Muriel Andrin, 2011)

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Jacqueline Mesmaeker, Around Video Art Fair, Hôtel Moxy, Lille, 1-3 octobre

La galerie Nadja Vilenne participe à Around Video Art Fair et projettera des oeuvres vidéos de Jacqueline Mesmaeker. 

Around Video Art Fair se tient les 1-2-3 octobre à Lille au sein de l’hôtel Moxy – Marriott. Réunissant trente galeries internationales et situées au cœur de l’eurorégion entre Londres, Paris, Bruxelles, les Pays-Bas, la foire offre un cadre idéal pour présenter des œuvres vidéo d’artistes contemporains internationaux dans les meilleures conditions. En parallèle, l’événement propose un riche programme d’installations et d’artistes, d’expositions et de visites dans les institutions renommées de l’eurorégion. Around Video s’entoure de curateurs et professionnels de l’art contemporain afin de dessiner une programmation de haute qualité, et d’offrir une envergure internationale à l’événement pour devenir l’un des rendez-vous annuel des artistes, curateurs et collectionneurs professionnels et des passionnés de l’art vidéo.

Vendredi 1 octobre : 14h-18h  / Samedi 2 octobre: 14h – 19h  / Dimanche 2 octobre : 14h-18h. HOTEL MOXY-MARIOTT,  3 rue Jean Bart, Lille. 

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Jacqueline Mesmaeker, Nuages d’hier et d’aujourd’hui, Maison des Arts de Scharbeek

Jacqueline Mesmaeker Les Antipodes, 1979-2015
Film 8 mm numérisé, projection en boucle dans un tableau doré sculpté et patiné Technique mixte, projecteur, trépied, encadrement 21 X 25,5 cm.
Film numérisé couleurs, sans son, 00.12.25 en boucle.

Jacqueline Mesmaeker participe à l’exposition Nuages d’hier et d’aujourd’hui, à la Maison des Arts à Scharbeek. 18.09.2021 21.11.2021

« Plus bas, encore plus bas, toujours plus bas. Est-ce que cette chute ne finirait jamais ? Je me demande combien de kilomètres j’ai pu parcourir ? dit-elle à haute voix. Je ne dois pas être bien loin du centre de la terre. Voyons : cela ferait une chute de six à sept mille kilomètres, du moins je le crois… (car, voyez-vous, Alice avait appris en classe pas mal de choses de ce genre, et, quoique le moment fût mal choisi pour faire parade de ses connaissances puisqu’il n’y avait personne pour l’écouter, c’était pourtant un bon exercice que de répéter tout cela)… Oui, cela doit être la distance exacte… mais, par exemple, je me demande à quelle latitude et à quelle longitude je me trouve ? (Alice n’avait pas la moindre idée de ce qu’était la latitude, pas plus d’ailleurs que la longitude, mais elle jugeait que c’étaient de très jolis mots, impressionnants à prononcer) Bientôt, elle recommença : Je me demande si je vais traverser la terre d’un bout à l’autre ! Cela sera rudement drôle d’arriver au milieu de ces gens qui marchent la tête en bas ! On les appelle les Antipattes, je crois.»

Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles

Nuages… Phénomènes naturels, ils font l’objet d’un intérêt scientifique et populaire quotidien sous le prisme météorologique, mais arborent également très largement un statut d’« objet poétique » par excellence. Les nuages fascinent, invitent à la contemplation, à la rêverie… Innombrables sont les poètes, écrivains et artistes à s’en inspirer et à en sublimer les multiples caractéristiques : fugacité, légèreté, ascension,  métamorphose, mouvement, évanescence, transparence, opacité, douceur, menace… 

Expressions du divin, signes d’un au-delà, motifs décoratifs ou sources d’inspiration esthétique –  tant leurs gammes de couleurs, de formes et de lumières sont infinis –, les nuages occupent une place de choix dans les représentations artistiques depuis des siècles. Aujourd’hui encore, tandis que les questions climatiques et environnementales sont au cœur des enjeux sociétaux, ils constituent un thème prolifique aux potentialités multiples.  

Au gré d’une sélection  d’artistes, majoritairement actifs sur la scène artistique contemporaine belge et abordant la thématique du nuage de manière récurrente ou occasionnelle, l’exposition se veut avant tout un appel au rêve, à l’évasion et à la légèreté.  

Elle permet également de mettre en lumière une dizaine d’œuvres de la collection communale sur la thématique des nuages.

COMMISSARIAT ET TEXTES : CLAIRE LEBLANC, DIRECTRICE DU MUSÉE D’IXELLES
EN COLLABORATION AVEC LE MUSÉE D’IXELLES

Artistes contemporains: 

Elodie ANTOINE, Stephan BALLEUX, Lucile BERTRAND, BROGNON ROLLIN, Jean-Marie BYTEBIER, Cristina GARRIDO, Ritsart GOBYN, Joke HANSEN, Jacqueline MESMAEKER, Marie ROSEN, Liesbeth VAN HEUVERSWIJN, Tatiana WOLSKA, Cindy WRIGHT.

Artistes de la collection communale:

Sonia ABELOOS, Alphonse ASSELBERGHS, Constantin MEUNIER, Victor FONTAINE, Maurice LANGASKENS, Charles LEBON, Simone LIENARD, Jacques MADYOL, Irène MINNE, Oswald POREAU, Eugène VERBOECKHOVEN

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Art on Paper @ BOZAR, les images (3)

Art on paper @ Bozar 2021
Art on paper @ Bozar 2021
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Variables, 2020
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
cqueline Mesmaeker
Variables, 2020
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
cqueline Mesmaeker
Variables, 2020
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
cqueline Mesmaeker
Variables, 2020
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
cqueline Mesmaeker
Variables, 2020
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
cqueline Mesmaeker
Variables, 2020
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm
Jacqueline Mesmaeker
Circus, 2021
Technique mixte sur papier 42 x 29,7 cm

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Art on Paper @ BOZAR, les images (2)

Art on paper @ Bozar 2021
Werner Cuvelier, SP XXIV Pyramide de Cestius, 1975 – 1985
Art on paper @ Bozar 2021
Raphaël Van Lerberghe
Coup peu connu, 2021
crayon noir sur papier, 59,4 x 84,1 cm
Raphaël Van Lerberghe
Coup dur, 2021
crayon noir sur papier, 59,4 x 84,1 cm 
Raphaël Van Lerberghe
Coup très joli, 2021
crayon noir sur papier, 59,4 x 84,1 cm 
Raphaël Van Lerberghe
Bricolage, 2021
crayon noir sur papier, 59,4 x 84,1 cm 

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Art on Paper @ BOZAR, les images (1)

Art on paper @ Bozar 2021
Art on paper @ Bozar 2021
Raphaël Van Lerberghe
Sans titre (10/18) , 2021, 32 x (21 x 29,7 cm)
haël Van Lerberghe
Sans titre (10/18) , 2021, 32 x (21 x 29,7 cm)
Raphaël Van Lerberghe
Sans titre (10/18) P. 1, 2021, 21 x 29,7 cm
Raphaël Van Lerberghe
Sans titre (10/18) P. 2, 2021, 21 x 29,7 cm
Raphaël Van Lerberghe
Sans titre (10/18) P. 3, 2021, 21 x 29,7 cm
Planche, édition de A.R.D.V.L, pour Art on paper 2021
Werner Cuvelier, SP XXIV Pyramide de Cestius, 1975 – 1985
Jacqueline Mesmaeker
Couloir, 2021. Technique mixte sur papier, 500 x 50 cm

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