Archives par étiquette : Emilio Lopez Menchero

Exercices de Styles, vernissage ce samedi 13 décembre à 18 h

Rachel Laurent, Manège

La galerie Nadja Vilenne a le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition collective

EXERCICES DE STYLES

Une exposition collective avec :
Eleni Kamma, Sophie Langohr, Rachel Laurent, Jacques Lizène, Capitaine Lonchamps, Emilio Lopez-Menchero, Benjamin Monti,
Sébastien Plevoets, Pol Pierart, Valérie Sonnier, Jeroen Van Bergen, Marie Zolamian

Vernissage le samedi 13 décembre 2014 à 18 h.
Exposition du 14 décembre 2014 au 31 janvier 2015. La galerie sera fermée du 21 décembre au 5 janvier

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Emilio Lopez-Menchero, Centrale for contemporary Art, Bruxelles (1)

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Torero torpédo, col d’Aubisque, 2008
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 120 x 100 cm. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Toréro Torpédo, face à Miroir d’époque Regency de Marcel Broodthaers (1973), 2005
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 105 x 130 cm. Edition 5/5
Collection privée

Emilio Lopez Menchero

Vue d’exposition

D’origine belgo-espagnole, lorsqu’il enfourche son vélo torero torpédo, revêtu du costume de lumière du toréador, les mains bien appuyées sur les cornes acérées de sa monture, le voici hybride d’Eddy Merckx et de Manolete, rendant hommage à Picasso. La performance le mènera durant l’été 2008 au sommet du col d’Aubisque , cela mérite, sur fond sonore de paso-doble, d’être salué. Le corps et son émancipation, à commencer par le sien, a toujours été au centre de ses préoccupations, qu’il s’agisse de se prendre pour un sumo dandinant, magnifique combat du lutteur contre son reflet dans un miroir (Ego Sumo, 2003), d’être, à quelques jours de la remise d’un projet, figé par le stress et le doute, sans voix et la tête prête à éclater, ce qui lui donnera l’idée de se couvrir du bonnet à poil et d’endosser l’uniforme d’un garde du Palais de Buckingham devant les Halles de Schaerbeek à Bruxelles (Garde de Schaerbeekingham, 2010), ou de s’exhiber nu, debout sur une table ronde, campant la stature de Balzac déshabillé par Rodin (Trying to be Balzac, 2002) . On l’a même vu à diverses reprises dans un numéro de claquettes (mais oui, assurément, il peut faire quelque chose de ses dix doigts), assis torse nu sur un tabouret, un casque audio sur les oreilles, claquant des doigts et des talons sur des rythmes de Camarón de la Isla. Le public n’entend pas la musique, tandis que l’artiste n’entend pas même le son qu’il produit : la performance est quasi autistique (Claquettes, 2010). Cette question de l’émancipation du corps — et de l’esprit — l’amènera à reconsidérer de façon critique l’œuvre de l’architecte théoricien Ernst Neufert, auteur du célèbre « Bauentwurfslehre » (Éléments des projets de construction), cette base méthodologique de la mesure, de la norme et des prescriptions, publiée pour la première fois en 1936 à Berlin, bible dont les architectes se servent encore aujour¬d’hui. Les silhouettes idéalement normées qui parsèment les croquis domestiques et vernaculaires de Neufert, traversent depuis longtemps les œuvres et dessins d’Emilio López-Menchero qui, par ailleurs, cite volontiers un autre architecte, Hans Hollein, et son Manifeste de 1968 : « Alles ist Architektur » . Oui, tout est architecture, y compris la construction de soi.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Ensor, 2010.
Concept & performance : Emilio López-Menchero, photo : Emilio López-Menchero & Carmel Peritore. Costume et maquillage : Carmel Peritore.
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 76,5 x 61,5 cm. Edition 10/10

Au fil de cette série de portraits – autoportraits, ces tentatives réitérées de se mettre dans l’esprit du modèle, son « Trying to be James Ensor » (2010) occupe une place singulière. Jamais Ensor n’a cessé de se représenter : on lui doit plus d’une centaine d’autoportraits. « Jeune, fringant, plein d’espoir et de fougue, triste mais somptueux parfois, ainsi apparaît-il dans ses premiers tableaux, commente Laurence Madeline . Bientôt cependant il laisse exploser sa rancœur en soumettant son image à de multiples métamorphoses. Il est un hanneton, il se déclare fou, il se « squelettise »… Il s’identifie au Christ, puis à un pauvre hareng saur. Il se caricature, se ridiculise… Il est l’auteur et la marionnette de comédies ou de tragédies ». Parmi ces autoportraits, il y a celui au chapeau fleuri de 1883-1888 où James Ensor se prend lui-même pour Pierre Paul Rubens. James Ensor a ironiquement troqué le chapeau — avec panache — du maître, contre un bibi à fleurs et à plumes. « En ce temps-ci ou chacun est tout le monde, le poète, le peintre, le sculpteur, le musicien ne vaut que s’il est authentiquement lui-même », écrira Emile Verhaeren à propos du baron ostendais.
Cet autoportrait au bibi est une sorte de « Trying to be » avant la lettre ; il ne pouvait évidemment échapper à Emilio López-Menchero. Quelques mois plus tard, dans la foulée, il se précipitera dans la salle Rubens du Musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles et y proposera une performance qu’il titre, non sans lyrisme : « Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! » (2011). Le film qui résulte de cette intervention nous fait découvrir l’artiste dessinant, s’inspirant des peintures du maître. La peinture est, en effet, fantasme de gamin qui contraint son père à lui acheter des tubes de couleurs, sans délai ni retard, à la sortie d’une visite familiale au musée des Offices à Florence. Emilio López-Menchero avait alors quinze ans ; il se réfugia à l’hôtel pour peindre. Depuis, il n’a jamais quitté les champs de la peinture. Ce n’est, finalement, qu’en 2012 qu’il osa, enfin, la rendre publique lors d’une première exposition qu’il consacra exclusivement à la peinture. (JMB)

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez Menchero

Vue d’exposition

Emilio López-Menchero
Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! 2011
Vidéo HD, 16 :9, son, couleurs

L’Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! ( 2011), vidéo représentant Emilio López-Menchero habillé en gardien de musée dans la salle Rubens des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, projette d’emblée le spectateur dans l’univers de l’exposition artistique par une transgression des codes de comportement et d’identification de ses acteurs. Le gardien de musée (López-Menchero) ne contrôle pas les visiteurs, il copie au bic quatre couleurs sur des dizaines de feuilles A4 les tableaux du maître puis les jette par terre, suscitant ainsi la curiosité des visiteurs, certains les ramassent et les emportent. La référence au maître évoque le Chef d’oeuvre inconnu d’Honoré de Balzac (personnage omniprésent dans l’oeuvre de López Menchero, Trying to be Balzac) qui rassemble trois générations de peintres dans un atelier parisien en 1612 : le jeune Nicolas Poussin qui rend visite à Frans Pourbus, (qui vient de se distancer de son maître Rubens) et Frenhofer, vieillard grisonnant, qui se débat à son tour avec l’héritage de son maître à penser, Mabuse. Entre les trois peintres s’installe une alchimie particulière qui allie vécu et art, humeur et inspiration. Des tableaux voient le jour sur la toile qui cherche à être réalité. Poussin « regarde » l’image de Frenhofer au travail pour pouvoir « être » lui – et imite ainsi le fonctionnement même de l’art. Comme l’écrit Georges Didi-Huberman, cette nouvelle fonctionne comme un mythe et permet une multiplicité d’entrées : mythe sur l’origine, les moyens et l’extrémité de la peinture. Les limites de l’oeuvre entre être et représentation. Elle met en exergue la question esthétique de « l’incarnat » en peinture ainsi qu’elle met en jeu le statut même du rapport qu’entretient la peinture figurative (un plan, des couleurs) avec son objet (une peau, des humeurs).8 N’est-ce pas aussi la motivation qui anime Emilio López-Menchero ? Ses Trying to be ne reflètent-ils pas ce passage incessant entre l’objet et le sujet ? Entre soi et son double « l’artiste » ? (Carine Fol)

Emilio Lopez Menchero

Vue d’exposition (photo Phlippe De Gobert)
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Emilio Lopez-Menchero, an attempt, an essai. Centrale for contemporary art, Brussels

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Vu Cumpra ? 1999
Vidéo, couleurs, 4:3, son, 00 :16 :04. Edition 5/5

It was in Venice, during the 1970s, that the first street hawkers appeared – mostly immigrants from French-speaking North Africa. Their entreaty ‘Vous, compra?’, a mixture of French and Italian, and a contraction of the Italian Vuoi comprare (Do you want to buy?) has since passed into common parlance: they are now called ‘Vucumpràs’. After them came sellers from sub-Saharan Africa – first from Senegal, and more recently from Eritrea and various English-speaking countries. The latest illegal hawkers to arrive are from Pakistan. Each ethnic group offers different products to the tourists scurrying by: the Pakistanis sell flowers and so-called ‘love locks’, while the Africans have come to specialise in counterfeit goods. This phenomenon, as we know, has since spread all over the world. In Paris recently, 103,000 metal statuettes of the Eiffel Tower, weighing over 19 tonnes, were seized from a pharmacy run by two Chinese people. They were supplying 150 street hawkers every day, raking in €10,000 a week from the proceeds. These Eiffel Tower sellers reminded me of a strange hawker I saw in Venice in 1999, at the Biennale preview for arts professionals. He was surreptitiously trying to peddle miniature replicas of the Brussels Atomium for a few lire to art lovers and collectors from all over the world, museum directors, tourists and onlookers. This performance by Emilio López-Menchero (who else would try and sweet-talk people like that?) reminds me of David Hammons’ Blizaard Ball Sale. In New York, during the winter of 1983, Hammons found a spot among the hawkers in Cooper Square and tried to sell snowballs arranged in order of diameter (from XS to XL) to passers-by. Placing a value on these ephemeral works which would ultimately melt, Hammons was flirting with the illicit, questioning the art market and drawing attention to the poverty suffered by a section of the New York population. As for Vucumprà? (1999), I believe it perfectly exemplifies all of Emilio López-Menchero’s work. Perpetually exploring identity, he too raises questions about the role and place of the artist in society. Infiltrating the ‘official’ art world – because he was certainly not officially invited to the Biennale – he leeches off it, asserts its composite origin, evokes immigration and exclusion, blends into the urban environment whose social symptoms he is analysing, and gets carried away. From his hawker’s bag he produces a vulgar tourist souvenir which is completely out of place in the setting of the Venetian Republic: a model of the Atomium, a symbol of Belgium, of the lost ‘30 glorious years’, of modernity… a work of art and an iconic image of science, even though everyone forgets that it was a collaborative work, designed by the engineer André Waterkeyn and built by the architects André and Jean Polak. Emilio López-Menchero is an architect too. He is non-practising, but regards urban public space as a critical space: he infiltrates it and works with it, whether he’s invited or not.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Torero torpédo, col d’Aubisque, 2008
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 120 x 100 cm. Edition 5/5

Born in Belgium to Spanish parents, when he gets on his Torero / Torpedo bike, wearing his dazzling toreador outfit, hands firmly clasped around its sharp horns, he is a hybrid of Eddy Merckx and Manolete, paying homage to Picasso. During the summer of 2008, this performance took him to the summit of the Col d’Aubisque, which deserves commendation, to a Paso Doble soundtrack. The body and its emancipation, starting with his own, has always been a central preoccupation for him… Whether it’s turning himself into a waddling sumo wrestler, in a magnificent battle against his own reflection in a mirror (Ego Sumo, 2003); or, a few days before delivering a project, paralysed by stress and doubt, unable to talk and his head about to explode, getting the idea to put on a bearskin hat and the uniform of a Buckingham Palace guardsman and stand outside Les Halles de Schaerbeek in Brussels (Garde de Schaerbeekingham, 2010); or exhibiting himself nude, standing on a round table, portraying the statue of Balzac undressed by Rodin (Trying to be Balzac, 2002). We have even seen him several times doing a tap dance (and of course he knows how to work with his hands too), sitting bare-chested on a stool, with headphones on, clicking his fingers and stamping his heels to the music of ‘Camarón de la Isla’. The audience can’t hear the music, while the artist can’t even hear the sound he is making: the performance is quasi-autistic (Claquettes, 2010). This question of the emancipation of the body – and the mind – led him to critically reconsider the work of the architect and theorist Ernst Neufert, author of the famous Bauentwurfslehre (Architects’ Data): first published in 1936 in Berlin, it is the architect’s bible, setting out a methodological basis for spatial measurements, standards and requirements, and is still used by many today. The perfectly standardised outlines in Neufert’s domestic and vernacular drawings have long been present in Emilio López-Menchero’s paintings and drawings. The artist also readily cites another architect, Hans Hollein, and his 1968 manifesto Alles ist Architektur. Indeed, everything is architecture, including the construction of self.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Ego Sumo (2), 2005
Vidéo, couleurs, 4:3, son, 00 :05 :03. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Balzac, 2002
Vidéo, N.B. 4 :3, son, 00:06 :38. Edition 5/5

Since the early 2000s, Emilio López-Menchero has been regularly trying out different incarnations: appropriating the fascinating gaze of Pablo Picasso (2000); inhabiting Rrose Selavy (2005); substituting himself for Harald Szemann (2007); incarnating Warhol’s 15 minutes of fame, Russell Means style (2005); laying bare Rodin’s Monument to Balzac (2002); changing sex and composing a Frida Kahlo with herself as the subject (2005); taking on Rasputin’s hieratic pose (2007); conquering the Christ-like face of Che Guevara (2001); wearing Arafat’s keffiyeh (2009); turning himself into Carlos the Jackal, terrorist and master of cunning and disguise (2010); posing like Fernand Léger (2014), who also swapped the architect’s drawing pen for the painter’s brush. What motivated Emilio López-Menchero to attempt these successive incarnations, some 20 in all? After he shot his self-portrait of Pablo Picasso bare-chested in boxer shorts (2000), based on a photograph taken in the artist’s studio in Rue Schoelcher in 1915 or 1916, he said that the challenge was all about recreating this photographic self-celebration, of both his body and his artistic genius, which is something Picasso did regularly. The aim was not to create a pastiche of the photograph, or to imitate Picasso, but to incarnate both this ‘painter being’ and the archetype of the virile, macho Spaniard. Through these references, the artist initiates a process of reflexivity and recreation, mixing the familiar and the unfamiliar, recognition and surprise, erudition and facetiousness. A somewhat eccentric, even extravagant transformer, while changing his identity, López-Menchero finds his own. ‘Being an artist,’ he says, ‘is a way of expressing your identity; it’s the act of constantly inventing yourself.’ Each piece is unique, each Trying to be (the title of the series) is a specific adventure, an existential construction composed of autobiographical elements, references to other artworks, self-depiction, and a reflection upon the signals given out by the icon he has envisaged in detail. Ultimately it is self-construction via a continuous reflection on identity and its hybridities, exploring certain myths, their lies and their truths. The artist offers up a combination of exposure, disguise and domestic heroism. ‘Every true artist is a naive hero,’ wrote Émile Verhaeren of James Ensor, whose portrait in a woman’s hat with flowers and feathers Emilio López-Menchero revisited (2010). A naive hero is exactly what he is. On this topic I am reminded of the letter André Cadere wrote to Yvon Lambert in 1978, just before his death: ‘I would also like to say about my work and its multiple realities that there is another fact: the hero. You could say that the hero is in the midst of people, among the crowd, on the pavement. He is a man exactly like any other. But he has a conscience, maybe a way of seeing that, somehow or other, allows things to come to the fore, almost through a sort of innocence.’ This is a very accurate definition of artistic practice: it applies just as much to Emilio López-Menchero who, moreover, incarnated André Cadere (2013), carrying on his shoulder one of the Romanian artist’s round bars of wood, inspired by a now famous photograph taken by Bernard Bourgeaud in 1974. I would add that heroism can indeed be domestic: proof of this lies in the film that Emilio López-Menchero called Lundi de Pâques (Easter Monday, 2007), a ‘making of’ video of his Trying to be John Lennon, inspired by the Let it Be album cover. This film, made with a low budget, which gives it an undeniable intimacy, is a long series of almost pathetic attempts to pose as and inhabit Lennon in a private, homely setting that is strikingly realistic. Here, Trying to be becomes LET ME BE, while Easter Monday is an unusual day, a day, a new day, a regenerative metamorphosis.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Fernand Léger, 2014
Photographie NB marouflée sur aluminium, 110 x 88 cm. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cadere, de face (avec barre index 04 codes B 12003000, d’après « André Cadere, 1974 » », de B.Bourgeaud), 2013
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 130 x 110 cm. Edition 5/5

Emilio López-Menchero simply had to appropriate Man Ray’s famous photo of Marcel Duchamp dressed as a woman – the identity photo of Rrose Selavy, ‘stuck up and disappointing’, the artist’s ‘alter ego’, Duchamp’s ‘Ready Maid’. Trying to be Rrose Selavy (2005) is the archetype of the genre, in this case a change of gender. Similarly, it was in some way expected, or understood, that he would also incarnate Cindy Sherman (2009). Since her earliest works over 30 years ago, the American artist has almost exclusively used herself as her model and the basis for her compositions. Examining identity, a frenetic need to reproduce her ‘me’, her work represents the ultimate challenge of deconstructing genres, using farce, theatrics and hybridisation. Emilio López-Menchero chose one of Cindy Sherman’s Centerfolds from 1981. These horizontal images, like the double-page spreads in fashion and girly magazines, were commissioned by Artforum but never published, because the editor of the famous art journal believed they reaffirmed too many sexist stereotypes. The American artist – and therefore Emilio López-Menchero as well – is depicted as a vulnerable, fragile woman with no means of escape, held captive by the gaze of others.

Like Cindy Sherman, the Trying to be compositions are mostly photographs rather than videos. Emilio López-Menchero transforms himself with make-up, costumes and accessories. He carefully monitors every aspect of the process, down to the tiniest detail. But the most important thing is the pose – to make his pose as close as possible to the icon he is referencing, but while completely reappropriating it in his own personal way. Mostly, these transformations are based on documentary research, which often guides the process of (re)creation. For example, in the portrait of Balzac in braces – photographed by Bisson in 1842 and owned by Nadar – the Napoleon of the arts has his hand on his heart. When the artist discovered it, the chance of possibly being able to reproduce his physiognomy was what motivated him. At the same time, he was looking at photos of Rodin’s Monument to Balzac taken by Edward Steichen, and various preparatory studies made by Rodin, which led him to the sculpture of Balzac itself. In fact, this duplication, of the sculpture and its photographic avatars, and of the physiognomy of Balzac and the work by Rodin, condenses the process of incarnation he is undertaking. That process ended up as the exhibitionist work that lays bare not only Rodin’s magnificent sculptural gesture, but the artist’s body as well. Exhibiting nudity and virility, López-Menchero strips back the process of synthesis conducted by Rodin, who sculpted the author’s naked body before covering it with a monk’s cowl. He is now as authentically Balzac as Rodin’s sculpture.
To personify Mexican artist Frida Kahlo, he does not choose one of her numerous self-portraits; instead he uses a photograph by Nickolas Muray, entitled Frida on White Bench, taken in 1938, which is both a frontal portrait and a composition. It is the political and cultural manifesto for an autonomous Mexican culture that interests Emilio López-Menchero. The intimate, the artistic, and social and political engagement transfigure Frida, who said that she often painted portraits of herself because she was the person she knew the best. When it was recently suggested to him that he incarnate Fernand Léger, he set his sights on a photo taken in 1950 by Ida Kar, a Russian photographer of Armenian heritage, who lived in Paris and London. Ida Kar took numerous portraits of artists and writers, including Henry Moore, Georges Braque, Gino Severini, Bridget Riley, Iris Murdoch and Jean-Paul Sartre. With a cap jammed on his head, and a salt-and-pepper moustache, Emilio López-Menchero stares down the lens, sitting astride a chair, his elbow resting on its back – a pose that Fernand Léger liked to assume. Reinhart Wolff and Christer Strömholm photographed him in the same pose. Once again, as in many of his Trying to be portraits, Emilio López-Menchero seeks to capture Fernand Léger’s gaze – a gaze full of curiosity for all forms of modernity.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Ensor, 2010.
Concept & performance : Emilio López-Menchero, photo : Emilio López-Menchero & Carmel Peritore. Costume et maquillage : Carmel Peritore.
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 76,5 x 61,5 cm. Edition 10/10

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! 2011
Vidéo HD, 16 :9, son, couleurs

Within this series of portraits – these self-portraits, these reiterated attempts to put himself inside the mind of the model – his Trying to be James Ensor (2010) occupies a unique place. Ensor painted images of himself throughout his career: he left behind over 100 self-portraits. ‘In his early paintings, he appeared young, dashing, full of hope and spirit, at times sad but still splendid,’ wrote Laurence Madeline. ‘Soon, however, he vented his rancour by subjecting his image to a number of metamorphoses. He became a May bug, he declared himself mad, he “skeletonised” himself. He identified himself with Christ, and then with a humble pickled herring. He caricatured himself, made himself look ridiculous… He was both puppet master and puppet, in comedies and tragedies.’ Among these self-portraits is one in a flowery hat from 1883–1888, in which James Ensor modelled himself on Peter Paul Rubens. James Ensor ironically swapped the master’s hat – with panache – for a woman’s hat with flowers and feathers. ‘In these times, when anyone is everyone, the poet, the painter, the sculptor and the musician is only worthwhile if he is authentically himself,’ Emile Verhaeren said of the baron from Ostend. This self-portrait in a woman’s hat is a sort of Trying to be avant la lettre: clearly, he could never have escaped the Emilio López-Menchero treatment. In the wake of this, a few months later he rushed into the Rubens room in the Royal Museums of Fine Arts of Belgium and suggested doing a performance there, which he called, not without lyricism: Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! (Teenage self-portrait of my jealous bedazzlement and my limitless amazement at the History of Painting! – 2011). The film that resulted from this act showed us the artist drawing, taking inspiration from the master’s paintings. Painting was his childhood fantasy: after a family visit to the Uffizi Gallery in Florence, he made his father buy him tubes of paint immediately. Emilio López-Menchero was 15 at the time; he took refuge in the hotel so he could paint. He has continued to paint ever since. However, it was not until 2012 that he finally dared to show this side of his art to the public, with his first exhibition dedicated solely to painting.

Works on display there included Gare au gorille! (Beware the gorilla!, 2011), in which a powerful, primitive, monumental King Kong seems to be bursting out of the canvas before a fragile Fay Wray, depicted as a tiny figure in a corner of the painting. Hanging next to it was a canvas of a much more modest size: a portrait of Tintin belching colour out of his mouth… not just any colours, but the colours of the Belgian flag. The title of the painting is Kuifje (2011). Further on, two soldiers, a hut, an urban background, part of an American banner, a history painting. Emilio López-Menchero has revisited his Checkpoint Charlie (2011) in painted form; the colours drip onto and spread across the façades. Then we have a very large-scale painting, to emphasise the height of the NYPD’s Skywatch – the telescopic mobile towers used by the New York police; here, one rises above a stretch of water (the Hudson perhaps), some wooden houses on the bank, and Tarzan and Jane, or rather Maureen O’Sullivan and Jonny Weissmuller, intertwined on the shore. Emilio López-Menchero painted this after a visit to New York. He spent a good deal of time walking along the Hudson Bay; he scrutinised the wooden houses on its banks, and he clearly observed these strange mobile towers beside Ground Zero (Miradores, 2012). These were all things that caught his eye and became some of his preoccupations. Emilio López-Menchero is perpetually interested in the icons of the last century, such as Jonny Weissmuller, who appears in this canvas as Tarzan, whose famous cry he borrowed, making it resonate from the top of eight towers in the town of Ghent, eight times a day for three months: an audio piece that turned the city into an urban jungle (Hey! Het is… Hum… Dinges… Hum… Tarzan! 2000). Or Tintin, another icon who is called Kuifje in Dutch, belching out the national languages of Belgium. Or the Michelin man, inflated and up in the air in the painting entitled Le Cahier, El Cuaderno (2012). Or Russell Means, leader of the Lakota Oglaia – Sitting Bull’s tribe – who appeared in the film The Last of the Mohicans, was painted by Andy Warhol, and with whom Emilio López-Menchero identified, paying homage here both to the Pope of Pop Art and the Native American chief (In Russell Means’ mind, 2011). Or the woman he calls Paki Beauty (2012), because she is the icon displayed in the Pakistani shop next to his studio. So Emilio López-Menchero’s painting, while asserting its autonomy, refers back to other past works or performances of his. Cienarga (2011), in which a cowboy who seems to have shot himself in the foot is shocked to see a geyser of mud rising out of the ground, takes us back to Once upon a Time (2002–2003), the project in which Emilio López-Menchero, playing the role of Charles Bronson, turned the centre of Courtrai into a town from a western, through sound and images. It’s true that Courtrai did have its own ‘gold rush’ and is regarded as the Texas of Flanders. When he painted Chinatown (2012), which shows a giant, festive carnival mask against a backdrop of a town and a row of tower blocks, among the compact crowd he placed two sumo wrestlers, referring back to Ego Sumo. Emilio López-Menchero paints his own world, the things that feed his imagination, continuously fusing situations, painting the things he observes, which then rise up like a memory or a film in which the shots follow one after another and overlap. His painting is gushing, urgent, jubilant; it constructs and deconstructs, freeing itself from the image. From this festive scene, celebrating the year of the Dragon, all that is left are the dancing, nylon-stockinged legs, the high heels of the majorettes – Peruvian, Bolivian or Colombian, I forget which, but it doesn’t matter. The rest of the canvas is just the joy of these ladies’ skirts, in which appear two pairs of stunned, astonished eyes, and groups of silhouettes wearing the blue uniforms of the Chinese working classes. I also have to mention Térésa (2012), the powerful portrait of the artist’s sister; and Pater (2012), a portrait of his father, his head encircled in a crown of clothes pegs – an unexpected Trying to be with his father in the role of the Great Manitou. And the ball-shaped, almost transgender face, which he appropriately calls Autoportrait (Self-portrait – 2013).

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez-Menchero
Pater, 2012
Huile sur toile, 150 x 133 cm

Emilio López-Menchero, the ‘little Spaniard’ born in Mol, Limburg, describes himself as always between one and the other – l’entre-deux in French or tussen tussen in Dutch (2003). This is the title of one of his series of drawings, which has elements of both sketchpad and animated film about it: it is a long sequence of unexpected figures, a series of drawings where the agility and inventiveness of the line guides the metamorphic transitions from one icon to another. A multidisciplinary artist, he is continually straddling two media, two sketches, two projects, two images or two references. This is undoubtedly where his inventiveness springs from, where the imaginary lurks and his imagination develops. His numerous projects which, at first glance, seem heterogeneous, a response to specific or contextual situations, nevertheless echo each other, rebound off one another, enabling the viewer to read his works in a cross-referential way. So his three urban movement pieces, whether he is trying to be André Cadere with a bar of wood in his hand, trying to bring a 12-metre-long tube of polythene into a contemporary art fair, a bit like slipping a thread through the eye of a needle, or trying to orchestrate the moving of a railway track across town, it is always an attempt at collective resilience against some urban planning aberration. The common paradigm in these three works is the moving of a straight, very thin object, and the fact that they are part of a ritualistic performance. The first is a reflection on the icon, with André Cadere’s round bar of wood on his shoulder. Blending fiction with reality, archive, homage and interpretation, Emilio López-Menchero walks through the streets with a meditative air, carrying the long bar of wood on his shoulder, a flâneur who doesn’t care about the inevitable reactions of the public at this strange sight. It reminds me of the short black-and-white film made by Alain Fleischer in 1973, showing Cadere walking up and down the Boulevard des Gobelins in Paris. The second is a penetrating approach to a compact sociological space, re-evaluating art, monuments and the notion of work. Wearing protective helmets and workmen’s clothes, directed by foreman López-Menchero, 12 men carry a 12-metre-long tube through the narrow corridors of a contemporary art fair, before placing it on the grass, like a sculpture, opposite the entrance to the building. THE PIPE (2010) and its carriers are thus sizing up all things, including a social space. A homage to the reality of work, an enigmatic horizontal sculpture, this tube is thus given a monumental capacity for expression. The third is even stranger: in Brussels, the artist presents the moving of a single railway track on wheels, an 18-metre-long Vignole rail weighing one tonne, which he intends to move along the entire course of the North-South Junction – an incredibly controversial urban space. This junction solved a mobility problem, but at a price: the destruction of whole blocks of houses built in the 19th century in the purest Haussmann tradition. A contemporary ritual, the very idea of carrying this Rail (2013) in procession activates a will to resist this fault line, this urban scar – now a series of grand boulevards which, after nightfall, resemble an urban desert.

Of course we have Emilio López-Menchero to thank for the monumental megaphone close to Brussels South Station. Facing towards the station, this place of confluence, a reference to an episode in the Spanish Civil War, Pasionaria (2006) puts freedom of speech in material form. It is a homage to Dolorès Ibarruri, an inspirational Communist Party activist (López-Menchero’s grandparents were Spanish Republicans after all), and also refers to Joris Ivens’ 1937 film The Spanish Earth. It was a public commission destined for a multicultural environment, and dedicated to all migrants, in a site where social and political events regularly take place. Pasionaria is a relational space, as is Homme Bulle (2006), a sculpture of a modern man in a business suit, as anonymous as one of Neufert’s figures. There is a monumental speech bubble coming out of his mouth: round, blank, immaculate, a silent invitation. The sculpture is not an object to look at, but a situation to create. To be complete as an artwork, the spectator has to put the finishing touches to it. With a felt pen or a spray can. The sculpture is an open situation in a state of transition, where intersubjectivity becomes a mechanism for creation, and the procedural nature of its development turns the work into an event. Graffiti, tags and direct marks are all signs of contemporary urban culture; here, they help create a state of ‘being together’. Being artist and viewer together, being one-day-only graffiti artist and casual tagger together, gathered at the same bubble. Homme Bulle appeals to passers-by, offers them an escape from everything that is conformist, prescribed, recommended, correct or anonymous, for a moment of free expression. Self-construction is also achieved through otherness – that is certain. Hence, once again infiltrating the codes of popular culture, between 2010 and 2012 he produced a series of cinematographic portraits in two working-class districts of Ghent – Moscou and Bernadette. This project involved asking some 30 residents of these districts to sing a song in front of the camera. The films – all sensitive, modest portraits – were projected two at a time onto two screens, like a competition. While a resident of one district sang, a resident of the other district listened, and vice versa. The work created a rich dialogue, not only between the residents of the two districts, but between different generations, cultures and personalities (MOSCOU-BERNADETTE, 2012). The same thing happened when Emilio López-Menchero installed his Checkpoint Charlie (2010) in Brussels. He placed it on the site of what was once the Flanders Gate, exactly midway between a gentrified district, with its trendy bars, art galleries and fashion boutiques, and another district beyond the canal which has one of the highest density of immigrant populations in the capital – a migrant ghetto inhabited first by Pakistanis and then by Moroccans from the Rif region. The artist’s performance, in what looked almost like a film set, this recreation, this importing of Berlin’s historic Checkpoint Charlie, was clearly highlighting an urban divide, condensing economic, sociological and urban planning observations into a single work. And, as the film made during the event demonstrates, it is also an intervention in a real context, where the art is all about action, presence and immediate affirmation. Impeccably kitted out in an American army uniform, stopping pedestrians, cyclists and motorists with a military gesture, in a serious and remarkably natural way, Emilio López-Menchero questions, explains, opens dialogue and provokes a wide variety of reactions. Fiction is merged with reality; the Checkpoint Charlie device has become both a relational space and a place of conflict, condemning a problem that is far from a local, isolated situation.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
H2/H1, 2013
Technique mixte, dimensions variables. Installation Les Halles, Porrentruy (CH)

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Brugse Huis (part of Indonesie !), 2010
Technique mixte et dispositif sonore

Notions of borders, migration and immigration, exclusion and alienation are ever-present in the artist’s work. When he visited Hebron, Palestine’s second city, where some of the most extremist Jews in Israel, living there in a few tiny settlements, crystallise tensions – to such a degree that some IDF soldiers decided to break their silence – he reacted to what is euphemistically called ‘a principle of separation’. When he came back, he evoked the checkpoints with their chicanes, the partition of the Tomb of the Patriarchs, the deserted streets and the hundreds of shops closed by the army for ‘security reasons’. ‘I arrived in Hebron on a Friday,’ he says. ‘It’s the most interesting day of the week – a day of prayer for Muslims and the start of the Sabbath in the evening. So I was able to observe the absurdity of the situation around the Tomb of the Patriarchs. A single checkpoint filters the two monotheistic religions, revealing this system of theatre-like stage and wings where synagogue and mosque are separated only by a shared wall.’ However, what drew his attention were the nets strung above the alleyways, full of waste and rubbish, receptacles for every kind of filth – a makeshift apparatus placed there by the Palestinian population to protect themselves from the detritus thrown out of the windows by the Jewish settlers living above these alleyways. On his return, in various contemporary art spaces, Emilio López-Menchero hung nets identical to those in Hebron, threw all kinds of detritus in there, and invited the viewer to walk underneath them (H2-H1, 2013). I am reminded here of Jacques Rancière’s essay on the paradoxes of political art: ‘The problem,’ he writes, ‘does not lie in the moral or political validity of the message conveyed by the representative apparatus. It lies in the apparatus itself. Its fissure reveals that the efficacy of art does not consist in conveying messages, providing models or counter-models for behaviour, or learning to decode representations. First and foremost, it consists in the arrangement of bodies, the division of unique spaces and times which define ways of being together or apart, opposite or amid, inside or outside, close or distant.’ This is certainly the case here. Invited to Bruges in 2008, in the work Indonésie (2008), Emilio López-Menchero points out the contradiction between tourism and immigration, hospitality, mobility and detention centre. Here, he juxtaposes two imposing sculptures: a cloud of pillows and a traditional Bruges house with gables in the shape of staircases, with all the external signs of comfortable hotel hospitality. However, the house is a wire cage and from four loudspeakers come the sound of four women’s voices speaking with Chinese, Indian, Armenian and Guinean accents, reading out the different nationalities identified in the detention centre inside the city’s former women’s prison, which was initially intended for detaining illegal immigrants, then later for failed asylum seekers as well. The cloud of pillows is a memorial to the Nigerian asylum seeker Semira Adamou, who was suffocated to death at Brussels Airport during an attempt to expel her from Belgium. Viewers who stand in the centre of these feather pillows hear Liza Minnelli singing ‘Willkommen, Bienvenue, Welcome’, from the film Cabaret (1972) – a refrain on a loop, a stifled rendition of the same old song. M, le Géant (2007), a modern man with no face and a Neufert-like body, an anonymous, hypermodern man that one day Emilio López-Menchero introduced into a procession of historic and folklore giants, witnessed the whole thing. The artist even used him as a Trojan horse to get inside the former Bruges prison to meet illegal immigrants and failed asylum seekers. He is omnipresent in various forms in the artist’s oeuvre.

So the guiding thread throughout Emilio López-Menchero’s oeuvres is this quest for emancipation. Trying to be, trying to say, trying to do. He also emancipates himself from grand, solemn, ideological discourses. What counts is the configuration of the space he occupies, where he puts in place his unique strategies. The important thing is to find the right expression that translates both thought process and feeling; what motivates him is continual self-reinvention. Being an artist and being in the world are merged, as are being oneself or even being one’s alter ego – all of this after having completed a long process of testing. In the contemporary art world, we tend to take a certain model of efficacy for granted; persuasive force and financial power go hand-in-hand here. The notion of ‘trying to’ that punctuates Emilio López-Menchero’s artistic journey, and comes back again and again as a leitmotif, which we could also translate as I dare, I risk, I try, I feel, I probe, I identify, I measure or I embark, is all the more piquant for it – a first, and simultaneously last way of being oneself. It is undoubtedly effective. Emilio López-Menchero is successful in all of this.

Jean-Michel Botquin

[sociallinkz]

Emilio Lopez-Menchero, une tentative, un essai. Centrale for contemporary Art, Bruxelles

A propos de l’exposition d’Emilio Lopez-Menchero à la Centrale for contemporary art à Bruxelles

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Vu Cumpra ? 1999
Diapositive et Vidéo, couleurs, 4:3, son, 00 :16 :04.

C’est à Venise que sont apparus, au cours des années 70, les premiers vendeurs à la sauvette, le plus souvent des immigrés venus d’Afrique du Nord francophone. Leur « Vous, compra ? », version franco-italienne et contraction hâtive de « Vuoi comprare, voulez-vous achetez ? » est passé dans le langage courant : on les appelle depuis les « Vucumprà ». Plus tard, ce sont des vendeurs venus d’Afrique subsaharienne qui ont pris le relais, venus du Sénégal, plus récemment, d’Erithée et enfin d’Afrique noire anglophone. Les derniers arrivés de ces camelots qui agissent en pleine illégalité viennent du Pakistan. Aux touristes qui se pressent, chaque ethnie propose des produits différents : ainsi, si les pakistanais vendent des fleurs ainsi que les fameux cadenas de l’amour, les africains sont spécialisés en contrefaçons. Ce phénomène, on le sait, a fait tâche d’huile et s’est largement mondialisé. A Paris, récemment, plus de 19 tonnes de tours Eiffel métalliques, soit 103.000 pièces, ont été saisies dans une officine tenue par un couple de Chinois. Ceux-ci alimentaient 150 vendeurs à la sauvette par jour, pour une recette de 10.000 euros par semaine. Ces vendeurs de tours Eiffel me font penser à un singulier camelot croisé à Venise en 1999, lors des journées professionnelles de la biennale. En douce, il tentait de fourguer pour quelques lires des répliques miniatures de l’Atomium aux amateurs d’art, collectionneurs du monde entier, directeurs de musées, touristes et simples badauds. Cette performance d’Emilio López-Menchero — il n’y a évidemment que lui pour baratiner les gens de cette manière — me rappelle le « Blizaard Ball Sale » de David Hammons. A New York durant l’hiver 1983, Hammons se mêle aux vendeurs du Cooper Square et tente de vendre aux passants un étal de boules de neige triées suivant leur diamètre (de XS à XL). Assignant une valeur à ces œuvres éphémères destinées à fondre, Hammons flirte avec l’illicite, interroge le marché de l’art et attire l’attention sur la précarité d’une part de la population new-yorkaise . « Vucumprà ? » (1999), me paraît, quant à elle, singulièrement exemplative de toute la pratique artistique d’Emilio López-Menchero. En perpétuel questionnement sur l’identité, il pose lui aussi la question du rôle, de la place de l’artiste dans la société. S’infiltrant dans le cadre officiel de l’art — car bien sûr la Biennale ne l’a pas officiellement convié —, il parasite, revendique son origine composite, évoque l’immigration et l’exclusion, se fond dans l’environnement urbain dont il analyse les symptômes sociaux, s’exalte et sort de son sac de bonimenteur un vulgaire souvenir touristique parfaitement « déplacé » dans le cadre de la Sérénissime, symbole de belgitude, de trente glorieuses perdues, de modernité, un ouvrage d’art et une image de la science, iconique bien que tout le monde ait oublié qu’il s’agit d’une œuvre collaborative imaginée par l’ingénieur André Waterkeyn, érigée par les architectes André et Jean Polak. Emilio López-Menchero, lui aussi, est architecte. Il ne pratique pas mais considère l’espace public et urbain comme un espace critique, il s’y infiltre, il y intervient, qu’il y soit ou non convié.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Claquettes, 2012
Vidéo couleurs HD 16 :9, son, 00:08:55

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Ego Sumo, 2003
Vidéo, couleurs, 4:3, son, 00 :05 :03.

D’origine belgo-espagnole, lorsqu’il enfourche son vélo torero torpédo, revêtu du costume de lumière du toréador, les mains bien appuyées sur les cornes acérées de sa monture, le voici hybride d’Eddy Merckx et de Manolete, rendant hommage à Picasso. La performance le mènera durant l’été 2008 au sommet du col d’Aubisque , cela mérite, sur fond sonore de paso-doble, d’être salué. Le corps et son émancipation, à commencer par le sien, a toujours été au centre de ses préoccupations, qu’il s’agisse de se prendre pour un sumo dandinant, magnifique combat du lutteur contre son reflet dans un miroir (Ego Sumo, 2003), d’être, à quelques jours de la remise d’un projet, figé par le stress et le doute, sans voix et la tête prête à éclater, ce qui lui donnera l’idée de se couvrir du bonnet à poil et d’endosser l’uniforme d’un garde du Palais de Buckingham devant les Halles de Schaerbeek à Bruxelles (Garde de Schaerbeekingham, 2010), ou de s’exhiber nu, debout sur une table ronde, campant la stature de Balzac déshabillé par Rodin (Trying to be Balzac, 2002) . On l’a même vu à diverses reprises dans un numéro de claquettes (mais oui, assurément, il peut faire quelque chose de ses dix doigts), assis torse nu sur un tabouret, un casque audio sur les oreilles, claquant des doigts et des talons sur des rythmes de Camarón de la Isla. Le public n’entend pas la musique, tandis que l’artiste n’entend pas même le son qu’il produit : la performance est quasi autistique (Claquettes, 2010). Cette question de l’émancipation du corps — et de l’esprit — l’amènera à reconsidérer de façon critique l’œuvre de l’architecte théoricien Ernst Neufert, auteur du célèbre « Bauentwurfslehre » (Éléments des projets de construction), cette base méthodologique de la mesure, de la norme et des prescriptions, publiée pour la première fois en 1936 à Berlin, bible dont les architectes se servent encore aujourd’hui. Les silhouettes idéalement normées qui parsèment les croquis domestiques et vernaculaires de Neufert, traversent depuis longtemps les œuvres et dessins d’Emilio López-Menchero qui, par ailleurs, cite volontiers un autre architecte, Hans Hollein, et son Manifeste de 1968 : « Alles ist Architektur » . Oui, tout est architecture, y compris la construction de soi.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Balzac à la bretelle, 2008
Photographie NB marouflée sur aluminium et encadrée, 150 x 125 cm.

Depuis le début des années 2000, Emilio López-Menchero tente de régulières incarnations. S’approprier le fascinant regard de Pablo Picasso (2000). Habiter Rrose Selavy (2005). Se substituer à Harald Szemann (2007). Incarner les quelques minutes de célébrité wharolienne façon Russell Means (2005). Mettre à nu le monumental Balzac de Rodin (2002). Changer de sexe et composer une Frida Kahlo qui, elle-même, se met en scène (2005). Prendre la pose hiératique de Raspoutine (2007). Conquérir la face christique de Che Guevara (2001). Coiffer le keffieh d’Arafat (2009). Se transformer en Carlos, terroriste et maître de la ruse ou du travestissement (2010). Prendre la pose comme Fernand Léger (2014) qui, lui aussi, troqua le tire-ligne de l’architecte pour les pinceaux du peintre. Quelles motivations peuvent bien pousser Emilio López-Menchero à ces tentatives d’incarnations successives, une petite vingtaine déjà au total ? Lorsqu’il campe l’« autoportrait de Pablo Picasso torse nu en culotte de boxeur » (2000), une photographie prise dans l’atelier de la rue Schoelcher en 1915 ou 1916, tout l’enjeu, dit-il, est de restituer cette autocélébration photographique, tant celle du corps que du génie artistique, dont usa fréquemment le peintre espagnol. Il ne s’agit pas de pasticher le cliché photographique, de singer Picasso, mais bien d’incarner cet « être peintre » autant que les archétypes de l’Espagnol viril et macho. Ainsi, l’artiste initie par ces citations une réflexivité et une recréation, mêlant le familier et l’inédit, la reconnaissance et la surprise, l’érudition et la facétie. Transformiste un brin excentrique, voire même extravagant, López-Menchero, tout en changeant d’identité, trouve la sienne. « Être artiste, dit-il, c’est une façon de parler de son identité, c’est le fait de s’inventer tout le temps » . Chaque œuvre est singulière, chaque « Trying to be » — c’est le titre de la série — est une aventure particulière, chacun est une construction existentielle, composée d’éléments autobiographiques, de renvoi à d’autres productions, d’une mise en scène de soi-même, d’une réflexion sur les signaux émis par l’icône précisément envisagée. C’est, in fine, une construction de soi au travers d’une permanente réflexion sur l’identité et ses hybridités, explorant quelques mythes, leurs mensonges et leurs vérités. L’artiste déambule entre exhibition, travestissement et héroïsme domestique. « Tout artiste vrai est un héros ingénu » écrit Émile Verhaeren, à propos de James Ensor dont Emilio López-Menchero revisitera le portait au bibi à fleurs et plumes (2010). Un héros ingénu, certes. A ce sujet me revient cette lettre d’André Cadere à Yvon Lambert, écrite quelques temps avant sa mort en 1978 : « Je veux dire aussi de mon travail et de ses multiples réalités, il y a un autre fait : c’est le héros. On pourrait dire que le héros est au milieu des gens, parmi la foule, sur le trottoir. Il est exactement un homme comme un autre. Mais il a une conscience, peut-être un regard, qui d’une façon ou une autre, permet que les choses viennent presque par une sorte d’innocence ». C’est sans aucun doute, une juste définition de la pratique artistique ; elle sied tout autant à Emilio López-Menchero qui incarnera d’ailleurs André Cadere (2013), portant sur l’épaule l’une des barres de bois rond de l’artiste roumain, s’inspirant d’une photographie désormais célèbre prise par Bernard Bourgeaud en 1974. On ajoutera que l’héroïsme peut, en effet, être domestique : j’en veux pour preuve ce film qu’Emilio López-Menchero intitule « Lundi de Pâques » (2007), making off vidéographique d’un « Trying to be John Lennon », inspiré de la pochette du LP « Let it be ». Ce film, réalisé avec les moyens du bords, ce qui lui confère une indéniable intimité, est une longue série de tentatives quasi pathétiques de prendre la pose et d’habiter Lennon au cours d’un huis clos familial d’un réalisme saisissant. Le « Trying to be » se décline ici en « Let me be » tandis que le lundi de Pâques est un jour d’exception, un jour, un nouveau jour, une métamorphose régénératrice.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Rrose Sélavy, 2005 -2006
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 74,5 x 91,5 cm. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cindy, 2009
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 122 x 60 cm. Édition 5/5

Emilio López-Menchero ne pouvait que s’emparer du célèbre cliché que Man Ray fait de Marcel Duchamp déguisé en femme, cette photo d’identité travestie de Rrose Selavy, « bêcheuse et désappointante, altière égo » de l’artiste, « Ready Maid » duchampienne. Habiter Rrose Selavy (2005) est l’archétype du genre, du transgenre. De même, il était en quelque sorte attendu, ou entendu, qu’il incarne également Cindy Sherman (2009). Depuis ses tout premiers travaux il y a plus de trente ans, l’artiste américaine se sert presque exclusivement de sa propre personne comme modèle et support de ses mises en scène. Regard sur l’identité, frénésie à reproduire son moi, son travail est ultime enjeu de déconstruction des genres entre mascarade, jeu théâtral et hybridation. De Cindy Sherman, Emilio López-Menchero a choisi l’un des « Centerfolds » réalisés en 1981, ces images horizontales, comme celles des doubles pages des magazines de mode et de charme, commanditées par Artforum mais qui ne seront jamais publiées, la rédaction de la célèbre revue d’art estimant qu’elles réaffirment trop de stéréotypes sexistes. L’artiste américaine — et du coup Emilio López-Menchero — incarne une femme vulnérable, fragile, sans échappatoire, captive du regard porté sur elle.

Comme dans le cas de Cindy Sherman, les mises en scène de ces « Trying to be » ne sont destinées le plus souvent qu’à la photographie, plus rarement à la vidéo. Emilio López-Menchero se transforme par le maquillage, le costume, les accessoires, il tente de surveiller son régime avec pondération, contrôle le poil, et surtout prend la pose, la pose la plus proche de l’icône de référence, mais dans une totale réappropriation personnelle, le plus souvent fondée sur une recherche documentaire qui bien souvent oriente le processus de (re)création. Ainsi, lorsqu’il découvre la physionomie du portrait de Balzac aux bretelles, dit de Nadar, Napoléon des lettres, main sur le cœur, photographié par Buisson en 1842, c’est la question de physionomie et le hasard d’une éventuelle ressemblance qui l’incite. En même temps, il abordera également les clichés du Balzac Monumental de Rodin pris par Edward Steichen, diverses études préparatoires que réalise Rodin, ce qui le mènera à la sculpture du Balzac elle-même. En fait, ce redoublement entre la sculpture et ses avatars photographiques, entre la physionomie de Balzac et l’œuvre de Rodin condense le processus d’incarnation qu’il entreprend. Celui-ci débouchera sur cette exhibition qui dénude le génial geste sculptural de Rodin, autant que le corps de l’artiste. Exhibant nudité et virilité, López-Menchero démonte le geste de synthèse de Rodin qui sculpta d’abord le corps nu de l’écrivain avant de le couvrir de sa robe de bure. Il est dès lors autant Balzac que la sculpture de Rodin.
Pour personnifier l’artiste mexicaine Frida Kahlo, il ne choisit pas l’un des nombreux autoportraits de l’artiste, mais bien une photographie de Nickolas Muray, « Frida on Withe Bench », datée de 1938, un portrait frontal, une mise en scène également. C’est ce manifeste politique et culturel en faveur d’une culture mexicaine autonome qui intéresse Emilio López-Menchero. L’intime, l’artistique, l’engagement social et politique transfigurent Frida qui, par ailleurs, déclare qu’elle s’auto portraiture souvent parce qu’elle est la personne qu’elle connaît le mieux. Lorsque tout récemment, on lui propose d’incarner Fernand Léger, il jette son dévolu sur un cliché pris en 1950 par Ida Kar, photographe russe d’origine arménienne qui vécut à Paris et à Londres. Ida Kar est l’auteure de très nombreux portraits d’artistes et d’écrivains parmi lesquels Henri Moore, Georges Braque, Gino Severini, Bridget Riley, Iris Murdoch ou Jean Paul Sartre. Casquette vissée sur la tête, moustache poivre et sel, Emilio López-Menchero fixe l’objectif, assis à califourchon sur une chaise, le coude appuyés sur le dossier, une pose qu’appréciait Fernand Léger. Reinhart Wolff ou Christer Strömholm le photographièrent dans la même attitude. Une fois encore, comme dans bon nombre de ses « Trying to be », c’est le regard de Fernand Léger qu’Emilio López-Menchero cherche à capter, un regard empli de curiosité pour toutes les formes de la modernité.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! 2011
Vidéo HD, 16 :9, son, couleurs

Au fil de cette série de portraits – autoportraits, ces tentatives réitérées de se mettre dans l’esprit du modèle, son « Trying to be James Ensor » (2010) occupe une place singulière. Jamais Ensor n’a cessé de se représenter : on lui doit plus d’une centaine d’autoportraits. « Jeune, fringant, plein d’espoir et de fougue, triste mais somptueux parfois, ainsi apparaît-il dans ses premiers tableaux, commente Laurence Madeline . Bientôt cependant il laisse exploser sa rancœur en soumettant son image à de multiples métamorphoses. Il est un hanneton, il se déclare fou, il se « squelettise »… Il s’identifie au Christ, puis à un pauvre hareng saur. Il se caricature, se ridiculise… Il est l’auteur et la marionnette de comédies ou de tragédies ». Parmi ces autoportraits, il y a celui au chapeau fleuri de 1883-1888 où James Ensor se prend lui-même pour Pierre Paul Rubens. James Ensor a ironiquement troqué le chapeau — avec panache — du maître, contre un bibi à fleurs et à plumes. « En ce temps-ci ou chacun est tout le monde, le poète, le peintre, le sculpteur, le musicien ne vaut que s’il est authentiquement lui-même », écrira Emile Verhaeren à propos du baron ostendais.
Cet autoportrait au bibi est une sorte de « Trying to be » avant la lettre ; il ne pouvait évidemment échapper à Emilio López-Menchero. Quelques mois plus tard, dans la foulée, il se précipitera dans la salle Rubens du Musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles et y proposera une performance qu’il titre, non sans lyrisme : « Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! » (2011). Le film qui résulte de cette intervention nous fait découvrir l’artiste dessinant, s’inspirant des peintures du maître. La peinture est, en effet, fantasme de gamin qui contraint son père à lui acheter des tubes de couleurs, sans délai ni retard, à la sortie d’une visite familiale au musée des Offices à Florence. Emilio López-Menchero avait alors quinze ans ; il se réfugia à l’hôtel pour peindre. Depuis, il n’a jamais quitté les champs de la peinture. Ce n’est, finalement, qu’en 2012 qu’il osa, enfin, la rendre publique lors d’une première exposition qu’il consacra exclusivement à la peinture.

On y vit « Gare au gorille ! » (2011) un Kong puissant, primitif et monumental semblant jaillir de la toile face à une frêle Vina Fay Wray, toute petite dans un coin du tableau. Elle voisine une toile au format bien plus modeste, un portrait de Tintin, éructant, expulsant de la couleur, pas n’importe laquelle, des couleurs, les couleurs nationales même. Le tableau s’appelle «Kuifje » (2011). Plus loin, deux militaires, une cahute, un décor urbain, un pan de bannière américaine, une peinture d’histoire. Emilio López-Menchero repeint son Checkpoint Charlie berlinois (2011) ; les jus de la couleur dégoulinent sur les façades et les quadrillent. Plus loin encore, ce très grand format, à la mesure des Skywatch du NYPD, ces miradors télescopiques et mobiles de la police new-yorkaise qui surplombent ici une étendue d’eau, l’Hudson peut-être, des maisons en bois sur la rive, Tarzan et Jane, ou plutôt Maureen O’Sullivan et Johnny Weissmuller, enlacés sur la grève. Emilio López-Menchero a peint cette toile au retour d’un voyage à New York. Il a longuement longé la baie d’Hudson, il a scruté les maisons en bois qui la borde, il a bien évidemment observé ces singuliers miradors mobiles aperçus du côté de Ground Zero (« Miradores », 2012). Ce sont toutes choses qui attirent son regard, qui participe de ses préoccupations. Emilio López-Menchero porte un intérêt constant aux icônes du siècle, comme celle de Johnny Weissmuller qui apparaît dans cette toile, Tarzan a qui il a emprunté le célèbre cri qu’il fit résonner du haut de huit tours de la ville de Gand, huit fois par jours, durant trois mois, pièce sonore qui transforma la cité en jungle urbaine (Hey ! Het is… Hum… Dinges… Hum… Tarzan ! 2000). Comme celle de Tintin qui s’appelle aussi Kuifje et qui éructe dans toutes les langues nationales. Ou Bibendum, gonflé et aérien dans la toile appelée « Le Cahier, El Cuaderno » (2012). Ou Russell Means, ce chef des Lakota-Oglaia, la tribu de Sitting Bull, Russell Means qui s’illustra dans le film « Le Dernier des Mohicans », que peignit Andy Wahrol et auquel Emilio López-Menchero s’identifia, rendant ainsi hommage à la fois au pape du pop et au chef amérindien (In Russel Means mind, 2011). Ou encore cette femme qu’il nomme « Paki Beauty » (2012), parce qu’elle est icône affichée dans la boutique pakistanaise voisine de son atelier. Oui, la peinture d’Emilio López-Menchero, tout en conquérant son autonomie, fait resurgir d’autres œuvres ou des performances qu’il a commises. « Cienaga » (2011), ce cow-boy qui semble s’être tiré une balle dans le pied, tout ahuri de voir surgir du sol un geyser de boue nous renvoie à « Once Upon a Time » (2002-2003), ce dispositif où Emilio López-Menchero se prenant pour Charles Bronson transforma, par le son et l’image, le centre-ville de Courtrai en ville de western, Il est vrai que Courtrai a connu sa ruée vers l’or et qu’on la considéra comme une vraie Texane flandrienne. Lorsqu’il peint « China Town » (2012), ce grand masque festif et carnavalesque sur fond de ville et de buildings se mêlent à la foule compacte deux figures de sumo, un rappel d’Ego Sumo. Emilio López-Menchero peint son univers, ce qui nourrit son imaginaire, un continuel métissage de situations, ce qu’il observe et, du coup resurgit, tout comme un souvenir, un film où les plans se succèdent et se superposent; la peinture est jaillissante, urgente, jubilatoire, elle compose et décompose, elle s’affranchit de l’image. De cette scène carnavalesque à l’occasion de l’année du Dragon, il ne subsiste plus que les jambes dansantes et gainées de nylon, que les talons hauts de ces majorettes péruviennes, ou boliviennes ou colombiennes, je ne me souviens plus, et qu’importe d’ailleurs. Tout le reste de la toile n’est que liesse des jupes de ces dames dans lesquels apparaissent deux paires d’yeux ahuris et étonnés, ainsi que des groupes de silhouettes portant le bleu de travail des classes laborieuses en Chine. Il me faut encore citer « Térésa » (2012), ce puissant portrait de la sœur de l’artiste ou encore « Pater » (2012), un portrait de son père, s’auréolant d’une couronne de pinces à linge, inattendu « Trying to be » paternel dans le rôle du grand Manitou. Ou encore cette bonne balle de visage, quasi transgenre, qu’il nomme –fort justement « Autoportraits » (2013).

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez-Menchero
Teresa, 2012
Huile sur toile, 130 x 115 cm

Emilio López-Menchero est toujours dans l’entre-deux, « tussen tussen » (2003) dira le « kleine Spanjaard » né à Mol dans le Limbourg. C’est le titre de l’une de ses séries de dessins qui tient autant du carnet d’esquisses que du film d’animation, un long enchaînement de personnages inattendus, une suite de dessins où l’agilité et l’invention du trait orientent les passages métamorphiques d’une icône à l’autre. Pluridisciplinaire, l’artiste campe continuellement entre deux média, entre deux esquisses, entre deux projets, entre deux images ou références. Sans aucun doute est-ce là que surgit l’invention, là où se tapit l’imaginaire et où se développe l’imagination. Ses nombreux projets, à première vue hétérogènes et répondant à des situations particulières ou contextuelles, se font toutefois l’écho les uns des autres : ils agissent en rebond, nous permettent des lectures transversales. Ainsi, cette triple déambulation urbaine, barre à la main, qu’il s’agisse de tenter d’être André Cadere, d’introduire dans l’enceinte d’une foire d’art contemporain un tube de polyéthylène de 12 mètres de long, un peu comme l’on glisse le fil dans le chas d’une aiguille, ou d’orchestrer le déplacement d’un rail de chemin de fer au travers de la ville, en guise de tentative de résilience collective face à quelque aberration urbanistique. Toutes trois ont pour paradigme commun la déambulation d’un objet rectiligne de fort élancement, toutes trois s’inscrivent dans une pratique rituelle et performative. La première est une réflexion sur l’icône, une barre de bois rond d’André Cadere à l’épaule. Mêlant la fiction à la réalité, l’archive, l’hommage et l’interprétation, Emilio López-Menchero se promène en rue, l’air méditatif, portant la lon¬gue barre de bois rond à l’épaule, flâneur ne se souciant pas des réactions que la vue de cet étrange porteur ne manque pas de déclencher. Me revient en mémoire, ce petit film noir et blanc tourné par Alain Fleischer, daté de 1973, montrant Cadere montant et descendant le boulevard des Gobelins à Paris. La seconde est une approche pénétrante d’un espace sociologique compact, réévaluant l’œuvre, le monument et la notion de travail. Casqués, habillés de leur tenue de chantier, sous la direction du contremaître López-Menchero, douze hommes faufilent un long tube de 12 mètres dans les travées étroites d’une foire d’art contemporain, avant de le poser sur le gazon, telle une sculpture, face à l’entrée du bâtiment. « The pipe » (2010), et ses porteurs prennent ainsi la mesure de toute chose, y compris celle d’un espace social. Hommage à la réalité du travail, sculpture horizontale au caractère énigmatique, ce tube s’est ainsi vu conférer une monumentale capacité d’expression. La troisième est plus singulière encore : l’artiste met en scène, à Bruxelles, le déplacement sur roulettes d’un rail de chemin de fer, un Vignole de 18 mètres de long pesant une tonne qu’il se propose de déplacer tout au long du tracé de la Jonction Nord – Midi, espace urbain ô combien conflictuel. La jonction a permis de résoudre une problématique de mobilité, mais au prix de la destruction de pâtés de maisons entiers, bâtis au 19e siècle dans la plus pure tradition haussman¬nienne. Rituel contemporain, l’idée même de cette déambulation processionnelle du « Rail » (2013) active une volonté de résilience par rapport à cette faille et cicatrice urbaine, aujourd’hui une série de grands boulevards qui, une fois la nuit venue, ont des allures de désert urbain.

On doit, bien sûr, à Emilio López-Menchero ce porte-voix monumental installé à proximité de la gare du Midi à Bruxelles. Orientée vers la gare, ce lieu de confluence, référence à un épisode de la Guerre d’Espagne, «Pasionaria» (2006) matérialise la parole manifeste. Hommage à Dolorès Ibarruri, égérie du Parti Communiste ((on n’est pas pour rien petit fils de Républicains espagnols), renvoi à Terre d’Espagne (1937), ce film de Joris Ivens, cette commande publique est dédiée, dans un environnement multiculturel, à tous les migrants dans un lieu où se déroulent de régulières manifestations sociales et politiques. « Pasionaria » est un espace relationnel tout comme l’est « L’homme bulle » (2006), ce Monsieur Moderne, aussi anonyme qu‘une figure de Neufert, citadin en complet veston. De sa bouche s’échappe un monumental phylactère, une bulle ronde, vide, immaculée, une muette invitation. La sculpture n’est pas un objet à regarder, mais une situation à composer. Son achèvement plastique suppose que le spectateur y mette la dernière touche. Au stylo feutre ou à la bombe aérosol. La sculpture est une situation ouverte, à l’état de passage, où l’intersubjectivité se révélera mécanisme de création, la nature processuelle de la réalisation faisant de l’œuvre un événement. Le graffiti, le tag, l’empreinte directe, sont autant de signes de la culture urbaine contemporaine ; ici, ils permettront de créer de l’« être ensemble ». Être ensemble, artiste et regardeur, être ensemble, grapheurs d’un jour, tagueurs d’occasion, rassemblés sur la même bulle. L’« Homme Bulle » sollicite le passant, il lui propose de s’évader de ce tout ce qui est conforme, prescrit, recommandé, correct ou anonyme pour un moment de libre expression. Assurément, la construction de soi passe également par l’altérité. Ainsi, infiltrant encore une fois les codes de la culture populaire, réalise-t-il entre 2010 et 2012 une série de portraits cinématographiques dans les quartiers populaires gantois Moscou et Bernadette, proposant à une bonne trentaine d’habitants de ces quartiers de chanter une chanson devant l’objectif. Les films — autant de portraits pudiques et sensibles — sont projetés deux par deux sur des écrans, comme dans un concours. Pendant qu’un habitant d’un quartier chante, un habitant de l’autre quartier écoute, et inversement. L’œuvre créa un riche dialogue, non seulement entre les habitants des deux quartiers, mais entre diverses générations, cultures et personnalités (Moscou-Bernadette, 2012) . Il en fut de même lorsqu’Emilio López-Menchero installa son « Checkpoint Charlie » (2010) à Bruxelles, porte de Flandres, précisément entre un quartier « gentry », ses bars branchés, galeries d’art et boutiques de mode et l’au-delà du canal, là où la densité de population immigrée y est l’une des plus fortes de la capitale, ghetto émigrant d’abord pakistanais, puis marocain, plus précisément du Rif. La performance de l’artiste, dans un décor quasi cinématographique, cette reconstitution, ce déplacement de l’historique Checkpoint Charlie berlinois, met bien évidemment l’accent sur une fracture urbaine ; elle condense les constats économiques, sociologiques et urbanistiques. Elle est aussi, comme en témoigne le film réalisé durant l’événement, une intervention en contexte réel, se définissant comme un art de l’action, de la présence et de l’affirmation immédiate. Impeccablement sanglé dans un uniforme militaire américain, arrêtant d’un geste martial piétons, cyclistes, automobilistes, avec sérieux et un remarquable naturel, Emilio López-Menchero interpelle, explique, ouvre le dialogue, suscite les réactions les plus diverses. La fiction se confond au réel, le dispositif du Checkpoint Charlie est devenu à la fois un espace relationnel et un champ conflictuel, stigmatisant une problématique dépassant de loin une situation locale et singulière.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Moscou – Bernadette, 2010-2012
Projection vidéo HD en diptyque, 16 :9 son, couleurs, 01.15 :43

Les notions de frontières, de migration et d’immigration, d’exclusion, d’aliénation sont très présentes dans le travail de l’artiste. Lorsqu’il visite Hébron, deuxième ville de Palestine où quelques micro colonies juives de peuplement parmi les plus extrémistes cristallisent les tensions, au point que des soldats de Tsahal ont décidé de rompre le silence, il réagit face à ce que pudiquement on appelle « un principe de séparation ». A son retour, il évoque ces checkpoints en chicane, la partition du Tombeau des Patriarches, les rues désertes et les centaines de boutiques fermées par l’armée pour «raison de sécurité». « Je suis arrivé à Hébron un vendredi, nous dit-il. C’est le jour le plus singulier de la semaine, jour de la prière musulmane, alors qu’au soir débute le Sabbath. J’ai donc pu observer l’absurdité de la situation autour du Tombeau des Patriarches. Un même checkpoint filtre les deux religions monothéistes, il révèle ce système de scène et de coulisses où synagogue et mosquée ne sont séparées que par un mur mitoyen». Ce sont néanmoins les filets tendus au-dessus des ruelles, jonchés de déchets et d’ordures, des tonnelles de crasse en tout genre, qui attirent son attention, un dispositif de campagne installé par la population palestinienne qui, ainsi, se protège des détritus que balancent par les fenêtres les colons juifs qui surplombent ces ruelles. A son retour, dans divers espaces dédiés à l’art contemporain, Emilio López-Menchero réinstallera des filets identiques à ceux d’Hébron, y balancera toute sorte de déchets, et invitera le spectateur à passer dessous (H2-H1, 2013). Je repense à ce texte de Jacques Rancière sur les paradoxes de l’art politique : « Le problème, écrit Rancière, ne concerne pas la validité morale ou politique du message transmis par le dispositif représentatif. Il concerne ce dispositif lui-même. Sa fissure laisse apparaître que l’efficacité de l’art ne consiste pas à transmettre des messages, donner des modèles ou des contre-modèles de comportement, ou apprendre à déchiffrer les représentations. Elle consiste d’abord en disposition des corps, en découpage d’espaces et de temps singuliers qui définissent des manières d’être ensemble ou séparés, en face de ou au milieu de, dedans ou dehors, proches ou distants» . Assurément, c’est bien le cas ici. Invité à Bruges en 2008, c’est la contradiction entre tourisme et immigration, hospitalité, mobilité et centre fermé qu’Emilio López-Menchero pointera du doigt (Indonésie, 2008). Il y confronte deux imposantes sculpture, un nuage d’oreillers et une maison brugeoise aux pignons en escaliers, tous les signes extérieurs d’une confortable hospitalité hôtelière. La maison est pourtant un enclos grillagé et quatre porte-voix diffusent quatre voix de femmes aux accents chinois, indien, arménien et guinéen énumérant les nationalités recensées au centre fermé installé dans l’ancienne prison pour femmes de la ville, prévu initialement pour la détention d’étrangers(ères) en séjour illégal, puis également pour celle de demandeurs(euses) d’asile débouté(e)s. Quant au nuage de coussins, il est un hommage à la demandeuse d’asile nigériane Semira Adamou, tuée à Bruxelles National par étouffement lors d’une tentative d’expulsion. Le spectateur qui glissera son corps au cœur de ces oreillers de plumes y entendra Liza Minelli chanter le « Willkommen, Bienvenue, Welcome », du film « Cabaret » (1972), un refrain en boucle, une rengaine étouffée. M, le Géant (2007), ce Monsieur Moderne sans visage et à la silhouette neufertienne, ce monsieur anonyme et hypermoderne, qu’un jour Emilio López-Menchero introduisit dans une procession de géants historiques et folkloriques, est témoin de toute l’affaire. Il a même servi de cheval de Troie à l’artiste, afin de pénétrer dans l’ancienne prison de Bruges à la rencontre des illégaux et déboutés. Il est sous diverses formes omniprésent dans l’œuvre de l’artiste.

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Willkommen, Bienvenue, Welcome (part of Indonesie !), 2010
Oreillers et installation sonore, dimensions variables

Oui, le fil conducteur de toute l’œuvre d’Emilio López-Menchero tient dans cette quête d’émancipation. Tenter d’être, tenter de dire, tenter de faire. Des grands discours solennels et idéologiques, il s’émancipe aussi. Ce qui compte est la configuration même du terrain, celui où il agit, où il s’agira de mettre en place de singulières stratégies, ce qui importe est de trouver la juste expression qui traduira réflexion et ressenti, ce qui le mobilise consiste à continuellement s’inventer soi-même. Etre artiste et être au monde se confondent, être soi ou même être son alter ego, tout cela dans la complétude du processus d’un long essai. Dans le monde de l’art actuel, on tient généralement pour acquis un certain modèle d’efficacité ; force de persuasion et puissance économique y vont de pair. Ce « trying to » qui jalonne le parcours d’Emilio López-Menchero et qui revient comme un leitmotiv, que l’on pourrait aussi traduire par J’ose, Je risque, Je tente, J’éprouve, Je sonde, J’identifie, Je mesure ou Je m’embarque, n’en est dès lors que plus piquant, une première et, en même temps, une ultime façon d’être soi. Assurément, c’est efficace. Là aussi, Emilio López-Menchero marque l’essai.

Jean-Michel Botquin

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Emilio Lopez Menchero & Esther Ferrer, Centrale for contemporary Art, Bruxelles

Emilio Lopez Menchero

Vernissage le mercredi 3 décembre à 18 h.

Pour la première fois depuis sa création, la CENTRALE for contemporary art propose une exposition d’un artiste emblématique de la scène artistique bruxelloise. Emilio LOPEZ-MENCHERO est un créateur à multiples facettes : architecte, photographe, peintre, performeur, … Par ses performances (Check Point Charlie, 2010) et ses intégrations urbaines (Pasionaria, porte-voix à l’Avenue de Stalingrad, Bruxelles, 2006, commande du Comité d’Art Urbain de la Ville), il personnifie le dynamisme et la pertinence de l’art contemporain dans une ville qui joue un rôle de plus en plus important sur l’échiquier de la création contemporaine européen et mondial.

Bien qu’il jouisse d’une réputation internationale depuis de nombreuses années, ce sera la première exposition à caractère rétrospectif de son oeuvre qui permettra de comprendre la cohérence de sa démarche. Architecte de formation, il cite volontiers Hans HOLLEIN et son Manifeste de 1968 : « Alles ist Architektur », tout est architecture, y compris la construction de soi. Bien qu’il soit difficile de résumer sa démarche en un seul mot, cette recherche d’identité et de positionnement de soi dans notre société est omniprésente.

Nous avons proposé à Emilio LOPEZ-MENCHERO de choisir un(e) artiste invité(e) internationale. Son choix s’est porté sur Esther FERRER, artiste pionnière de l’art performatif depuis les années 1970. LOPEZ-MENCHERO et FERRER, tous deux d’origine espagnole, se rejoignent dans leurs démarches sans concession à travers les thématiques de l’identité et de la corporalité. Ils considèrent que l’art est politique dans le sens où il est le lieu de l’affirmation et de la construction du sujet, un espace de liberté face aux diktats de toutes sortes.

L’exposition se clôturera avec le festival PERFORMATIK (Kaaitheater). Au programme, des performances des deux artistes et un colloque international dédié à la performance.

Le projet sera accompagné d’une publication, première de la série des « focus » dédiée aux expositions monographiques.

The CENTRALE for contemporary art shows for the first time an exhibition of a major artist of the Brussels art scene. Emilio LÓPEZ-MENCHERO, a Brussels citizen of Spanish origin, was singled out by his performances in the capital (such as Checkpoint Charlie at the Canal – 2010) and the emblematic urban integration Pasionaria, a megaphone near the South Station – 2006. Multifaceted artist, he developed a protean work (painting, video, photography, performance). At our suggestion, he chose to enter into dialogue with the world-renowned artist, Esther FERRER, a pioneer of performance art. Both of Spanish origin, their efforts come together through the themes of identity and corporeality. An exceptional exhibition of two artists for whom art is a political space for freedom beyond the dictates of all kinds.

Du 04.12.2014 au 29.03.2015
Centrale for contemporary art
Place Sainte-Catherine 44
1000 Bruxelles
+32 (0)2 279 64 52
Mardi > Dimanche
10:30 > 18:00
Fermé les jours fériés

 

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Sophie Langohr, Jacques Lizène, Emilio Lopez-Menchero, Ambigu, Space, Liège

Dans la foulée des Gender Cafés, la SPACE Collection et le Madmusée proposent une sélection d’oeuvres de différentes périodes et provenances qui abordent, de manière souvent poétique, les questions de l’identité et de l’image.

Steven Cohen, Marine Dricot, François Hers, Sophie Langohr et Armand Rassenfosse, Aurélie William Levaux, Jacques Lizène, Emilio Lopez-Menchero, Jacques Ochs, Marinella Parente, François Bernard Râcle, Aurie Ramirez, Eric Tchéou, Denyse Willem.

Expo visible du 17/10 au 13/12 : du jeudi au samedi de 14h à 17h30 ou sur rendez-vous
Vernissage le jeudi 16/10 à partir de 18h
Le 20/11 à 20h : introduction aux « gender studies » par Charlotte Pezeril et Céline Van Caillie

Trying to be Cindy

Emilio López-Menchero
Trying to be Cindy, 2009
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 122 x 60 cm. Édition 5/5

Emilio López-Menchero ne pouvait que s’emparer du célèbre cliché que Man Ray fait de Marcel Duchamp déguisé en femme, cette photo d’identité travestie de Rrose Selavy, « bêcheuse et désappointante, altière égo » de l’artiste, « Ready Maid » ducham¬pienne. Habiter Rrose Selavy (2005) est l’archétype du genre, du transgenre. De même, il était en quelque sorte attendu, ou entendu, qu’il incarne également Cindy Sherman (2009). Depuis ses tout premiers travaux il y a plus de trente ans, l’artiste américaine se sert presque exclusivement de sa propre personne comme modèle et support de ses mises en scène. Regard sur l’identité, frénésie à reproduire son moi, son travail est ultime enjeu de déconstruction des genres entre mascarade, jeu théâtral et hybridation. De Cindy Sherman, Emilio López-Menchero a choisi l’un des « Centerfolds » réalisés en 1981, ces images horizontales, comme celles des doubles pages des magazines de mode et de charme, commanditées par Artforum mais qui ne seront jamais publiées, la rédaction de la célèbre revue d’art estimant qu’elles réaffirment trop de stéréotypes sexistes. L’artiste américaine — et du coup Emilio López-Menchero — incarne une femme vulnérable, fragile, sans échappatoire, captive du regard porté sur elle.

Comme dans le cas de Cindy Sherman, les mises en scène de ces « Trying to be » ne sont destinées le plus souvent qu’à la photographie, plus rarement à la vidéo. Emilio López-Menchero se transforme par le maquillage, le costume, les accessoires, il tente de surveiller son régime avec pondération, contrôle le poil, et surtout prend la pose, la pose la plus proche de l’icône de référence, mais dans une totale réappropriation person¬nelle, le plus souvent fondée sur une recherche documentaire qui bien souvent oriente le processus de (re)création.

vasectomie

Jacques Lizène
Peinture nulle en remake 1993, Vasectomie Youppie ! Rupture de procréation… et le sperme part en fumée.
Technique mixte sur toile, 120 x 100 cm

Vasectomie, 1970. La vasectomie est une méthode de contraception qui consiste à sectionner ou bloquer chirurgicalement les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes. Lizène l’affirme comme sculpture interne en 1970, s’ôtant ainsi toute possibilité de se reproduire. Œuvre non certifiée, sinon par le discours autorisé de l’artiste, y compris quelques anecdotes telle celle concernant ce professeur auprès duquel Lizène se renseigne sur les modalités de l’intervention chirurgicale et qui, plaisanterie de carabin, l’envoie chez un confrère gestionnaire d’une banque du sperme. Elle donne lieu à une déclaration, une confirmation irréversible du refus de procréer affirmé en 1965 : « Dès ce moment, il portera inscrite en lui l’œuvre nommée Coupure. Il ne procréera pas et tourne ainsi le dos au jeu des générations, résolument ». Lizène définit cette sculpture comme Art d’attitude, ne se revendique pas directement du body art, plutôt du Non-perçu du body art. La vasectomie lizénienne est l’image même d’un art qui se refuse à la production, à la productivité.

rassenfosse1

Armand Rassenfosse (1862 – 1934), Nu aux pantoufles rouges, huile sur carton, 35 x 26,8 cm, non daté

etude de genre

Sophie langohr, Le genre, une étude d’après Armand Rassenfosse, photographie couleur marouflée sur aluminium, 35 x 26,8 cm, 2014.

Abordant cette question du genre, Sophie Langohr revisite un nu féminin à l’allure androgyne d’Armand Rassenfosse, tableau issu d’une collection privée liégeoise. Revisitant l’histoire de l’art, éprouvant et interprétant les codes iconographiques du passé tout en interrogeant nos actuels systèmes de représentation, Sophie Langohr, usant des actuels outils infographiques détourne la peinture de Rassenfosse, recompose ce nu empruntant le visage et le sein à une Baigneuse de Bouguereau, l’épaule à une autre Baigneuse célèbre, celle de Dominique Ingres. Le dos, la fesse et la cuisse proviennent d’une photographie académique, à l’usage des artistes, signée par Gaudenzio Marconi. Le mollet appartient à un nu masculin de Nicolas Abildgaard tandis que la coiffure a été confiée à Prada. Ainsi pose-t-elle la question du bon goût, du canon et de la norme du genre pictural. C’est même là comme une étude de genre.

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Emilio Lopez-Menchero, GOGOLF échelle 1, les Ateliers de Rennes

gogolf

Emilio Lopez Menchero participe au projet collectif initié par François Curlet, Gogolf échelle 1, présenté dans le cadre de la biennale des Ateliers de Rennes. A découvrir du 27 septembre au 30 novembre 2014 à La Halle de la Courrouze à Rennes.

GOGOLF est un projet que François Curlet a rêvé et qu’il a réalisé avec l’aide d’un grand nombre d’amis et camarades artistes. Il y a maintenant plusieurs années, Curlet a eu l’idée de créer un parcours de mini-golf dans lequel chaque « trou » serait réalisé par un artiste différent. Ce projet a été présenté sous la forme d’une série de dessins en 2008 à la Galerie Commune à Tourcoing et avec un dispositif scénographique augmenté de quelques maquettes en 2010 à La Chapelle du Genêteil, centre d’art contemporain de Château-Gontier, accompagné d’un libretto GOGOLF. L’ambition étant un jour de réaliser ce parcours de mini-golf comme une installation pérenne dans l’espace public. En attendant, c’est une maquette à échelle réelle et praticable par les visiteurs qui est proposée pour PLAY TIME. Les « trous » présentés et créés par des artistes, des designers et des architectes vont du plus simple au plus absurde, en passant par le franchement injouable – GOGOLF échelle 1 est à la fois un jardin de sculptures et un parc d’attraction. Il exemplifie également la générosité de l’approche de François Curlet, qui fait souvent appel à des collaborations avec d’autres artistes et camarades qui partagent son insatiable enthousiasme pour l’art.
Avec la participation de : Lilian Bourgeat, Michael Dans, (I am so sorry), Denicolai & Provoost, Vincent D’Houndt, Florence Doléac, (Merci, Au Revoir et à Bientôt), David Dubois, Michel François, Gaillard & Claude, (Le Ver Est Dans Le Fruit), Pierre Huygue, Ann Veronica Janssens, Sven’T Jolle, Emilio Lopez Menchero, M / M (PARIS), (Affiche Go Golf), Mrzyk & Moriceau, Jean-Marc Pàquot, Tobias Rehberger, Hugues Reip, (One Week), Franck Scurti, (Turkish Spot), Pierre Tatu, Christophe Terlinden, (Hé Hop !), Donelle Woolford

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Emilio Lopez-Menchero, Silver Bliss #2, portrait of a city, Argos, Bruxelles

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez-Menchero participe à l’exposition « Silver Bliss #2, portrait of a city », produite par Argos. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir les archives filmiques et photographiques du Check-point Charlie, récemment montrées à la galerie
Plus d’informations à ce sujet sur le site de la galerie

Portrait of a City is in keeping with Argos’ aspiration to be a forum that strengthens the critical stance of artists. At this exhibition, Brussels features as metaphor for the metropolis and simply as… itself.

As an art centre, it is not our intention to engage in a polemic about Brussels—indeed, quite the contrary is true. Portrait of a City is an exhibition that seeks to add arguments to the debate, without committing itself to a standpoint pro or contra.

Mara Montoya, Sarah Vanagt and Alexandra Dementieva look with contemporary eyes at the historical city of Brussels. They interpret traces from the past and lend them new meaning. Marie-Françoise Plissart films Brussels from the air—an elevated position that enables her to create a framework in which she fits the complexity of the urban fabric. Emilio Lopez-Menchero and Bernard Mulliez are more activist-minded. Their videos record their performances in which they engage in a direct dialogue with the reality of the city and its inhabitants. Justin Bennet, Mia Sanders, Angel Vergara, Jan Vromman and Ivo Provoost & Simona Denicolai use the city as a scenery and try to create dream worlds. Their unique portraits enable us to see the given space—Brussels—with different eyes.

For this exhibition, we also work together with Franky D.C., who for some two decades has consistently photographed the city; furthermore, we also show a number of works from the collection of the FRAC Nord-Pas de Calais in Dunkirk.

dim. 14.9.2014 – dim. 26.10.2014
11:00 – 18:00
Location: Argos
Werfstraat 13 rue du Chantier
1000 Brussels
info@argosarts.org
+32 2 229 00 03
Opening hours:
Wednesday to Sunday, 11:00 to 18:00

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Emilio Lopez-Menchero, Trying to be Fernand Léger

Emilio Lopez Menchero

Emilio Lopez Menchero, Trying to be Fernand Léger, 2014

A l’occasion de l’exposition Fernand Léger, mémoires et couleurs contemporaines, organisée à l’Orangerie de Bastogne, Bernard Marcelis, commissaire de l’exposition a invité Emilio Lopez-Menchero à camper la figure de l’artiste français.
Cette exposition s’inscrit dans le fil des commémorations de la Grande Guerre. Le fait est méconnu : Fernand Léger est l’auteur de trois mosaïques installée dans la crypte du Mémorial du Mardasson à Bastogne. L’architecte Georges Dedoyard sollicite en effet Léger pour participer à la décoration de la crypte du mémorial élevé en mémoire des GIs disparus au cours de la bataille du Saillant, contre l’offensive allemande en 1944. Dans une visée œcuménique, les trois mosaïques que le peintre fait exécuter d’après ses maquettes représentent les trois cultes, juif, protestant et catholique. Chaque mosaïque contient dans un médaillon central le symbole de son culte, le chandelier, la bible et une croix entourés de formes abstraites très colorées. Les personnages féminins, exécutés en noir et blanc de part et d’autre des compositions, portent leur regard vers le ciel. Les mosaïques autour des trois autels destinés au recueillement et à la prière illuminent la crypte de couleurs vives et transforment l’atmosphère confinée des chapelles en un lieu apaisant. Le Mardasson fut inauguré le 16 juillet 1950.

Afin d’incarner l’artiste qui tout comme lui a troqué le tire-ligne de l’architecte pour les pinceaux du peintre, Emilio Lopez-Menchero s’est plongé dans les archives iconographiques recherchant la physionomie du peintre à l’époque de la construction du Mardasson. Il a jeté son dévolu sur un cliché pris en 1950 par Ida Kar, photographe russe d’origine arménienne qui vécut à Paris er à Londres. On lui connaît de très nombreux portraits d’artistes et d’écrivains parmi lesquels Henri Moore, Georges Braque, Gino Severini, Bridget Riley, Iris Murdoch ou Jean Paul Sartre. Casquette vissée sur la tête, moustache poivre et sel, Emilio Lopez Menchero fixe l’objectif, assis à califourchon sur une chaise, le coude appuyés sur le dossier, une pose qu’appréciait Fernand Léger. Reinhart Wolff ou Christer Strömholm le photographièrent dans la même attitude. Une fois encore, comme dans bon nombre de ses Trying to be, c’est le regard de Fernand Léger qu’Emilio Lopez Menhero cherche à capter, un regard que le peintre français avait empli de curiosité pour toutes les formes de la modernité.

Le communiqué de presse de l’Orangerie :

Alors que la ville de Bastogne s’apprête à commémorer le septantième anniversaire de la Bataille des Ardennes, il nous a semblé important de nous associer à ce travail de mémoire, en remettant en valeur la crypte du Mardasson et ses trois magnifiques mosaïques de Fernand Léger. Il s’agit d’un ensemble artistique exceptionnel, réalisé du vivant de l’artiste, le seul en Belgique et un des rares en Europe. Il est cependant méconnu par la majorité du public et même des amateurs d’art. Sa revalorisation vient combler un vide et inscrire Bastogne sur la carte d’un patrimoine artistique européen à découvrir.

A L’Orangerie, huit artistes contemporains ont été invités à entamer un dialogue en relation avec le triptyque de Fernand Léger. Autour de la double thématique de la mémoire et de la couleur, on y rencontrera des pratiques aussi variées que la peinture, la sculpture, la photographie et l’installation. Bernard Marcelis, commissaire.

Renaud Auguste-Dormeuil et sa série d’images « A Day Before » ou la Voie lactée enregistrée à la veille des grands conflits,
Pascal Convert et sa sculpture « Souche de Verdun vitrifiée »,
Emilio Lopez-Menchero, pour une évocation de la figure de Fernand Léger au travers de l’autoportrait,
Didier Mencoboni, avec une projet conçu pour l’Orangerie,
Bart Michiels, avec ses photos actuelles des sites de champs de Bataille, dont Bastogne,
Claude Rutault, avec ses peintures monochromes délimitant un nouvel espace pictural,
Cédric Teisseire, avec ses Points d’impact, peintures recto -verso sur des plaques de métal,
Angel Vergara, avec ses peintures sur verre à base d’archive.

L’Orangerie, espace d’art contemporain asbl
Parc Elisabeth
Rue Porte Haute
B-6600 Bastogne Du 13 septembre au 30 novembre 20144
les mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 14 à 18h

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Emilio Lopez-Menchero, Re-Art, Oud Klooster, Oudenaarde

A Oudenaarde, Emilio Lopez-Menchero montre une vidéo digne d’une agence de communication spécialisée en films d’entreprises. Sa caméra visite bureaux paysagers, ateliers, laboratoires et lieux de stockage de diverses firmes et enseignes de la région. Les images sont lisses et éloquentes, les plans sont larges et ouverts, les ouvriers et employés sont actifs et concentrés ; aucun comité d’hygiène ne trouvera quoi que ce soit à redire de ces divers lieux de travail. Tout cela respire un entreprenariat dynamique et bien mené, un management efficace, une bonne santé économique. D’ailleurs, ces quelques entreprises visitées, ainsi que d’autres, s’associent pour l’occasion à un projet culturel à connotation sociale : cette exposition organisée dans l’ancien cloître d’Oudenaarde, doublée d’une vente au enchères en faveur d’un lieu de ressourcement pour jeunes rencontrant des difficultés. La vente aux enchères sera bien évidemment gérée par une maison de renom. Le thème de cette exposition, confiée à Jan Hoet Junior, s’inscrit lui aussi dans l’air du temps : les artistes participants ont été invités à réfléchir à la problématique très actuelle des déchets. Ainsi, la bonne conscience sera complète et partagée.

La bande son du film réalisé par Emilio Lopez-Menchero est singulière. Une voix off égraine sur un ton monocorde des prénoms, des âges et des professions. Très vite, on se rend compte que cette longue et lente énumération ne correspond pas aux images filmées, que les personnes évoquées ne sont pas celles qui apparaissent à l’écran. Puisqu’il s’agissait d’aborder la notion de déchet, Emilio Lopez-Menchero a eu le culot de demander à ces entreprises de lui fournir la liste des employés et ouvriers licenciés ces dernières années. Certaines ont accepté. C’est la mémoire de ces travailleurs licenciés que le film évoque et celui-ci s’appelle « Déchets »

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Emilio Lopez-Menchero
Déchets, 2014
Vidéo HD, son, couleurs, 13 min 23

Le communiqué de presse :

KUNSTVEILING:

Donderdag 25 september ’14 veiling onder leiding van Sotheby’s:
te bezoeken vanaf 19 u
start veiling om 21 u

RE ART bezoeken?

op zondag 31 augustus,
zondag 7 september,
zondag 14 september,
zondag 21 september
telkens van 14 tot 18 uur
of op afspraak.

RE ART: Samenwerking ONDERNEMERSCHAP DOOR DE OGEN VAN DE HEDENDAAGSE KUNST

RE ART is een kunstproject waarbij kunstenaars hun artistiek vermogen in dialoog laten gaan met dynamische groeibedrijven. Jan Hoet Jr is de curator die de resulterende tentoonstelling in het prachtige Oud Klooster van Oudenaarde organiseert. 25 september organiseert Sotheby’s een veiling waarbij de opbrengst naar het goede doel gaat.

Re-Art is een uit de hand gelopen idee van een aantal door hedendaagse kunst gefascineerde ondernemers. Zij willen het verhaal horen van sterke kunstenaars die vrije toegang krijgen tot bedrijven.

Samenwerkingen tussen het bedrijfsleven en hedendaagse kunst zijn zeldzaam. Vaak té commercieel van insteek, missen ze de ingrediënten om tot sterke kunst te komen. Een gemiste kans voor de kunstenaars, de bedrijven, en zelfs de maatschappij.

De deelnemende kunstenaars vertegenwoordigen zowel opkomend als reeds gevestigd talent van de Belgische, hedendaagse kunst scène. De bedrijven zijn dynamische ondernemingen actief in de meest diverse sectoren.

De opbrengst van Re-Art gaat naar het Time Out project De Kruiskenshoeve te Sint-Laureins. Onder begeleiding van Robert Accou kunnen jongeren met moeilijkheden tot rust komen, en op een gezonde en actieve manier opnieuw werken aan een hoopvolle toekomst.

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