Archives mensuelles : mars 2012

Jacqueline Mesmaeker, I’m a foot fan

Une clairière dont l’herbe n’a rien d’un gazon réglementaire. Un moustachu en culottes noires et maillot rayé. Il dribble, il shoote, il dégage, il passe. Back droit ? Libero ?  Du regard, semble-t-il, il embrasse tout le terrain. Le plan est fixe. Plus tard, ils sont plusieurs. Un par un, ils entrent et sortent du cadre. Tirs tendus et jeu de tête. Jacqueline Mesmaeker filme une chorégraphie footballistique. Un seul souci : il n’y a pas de ballon. « I’m a foot fan ». Eux aussi.

A l’initiative de Jeunesse et Arts plastiques, ce film super 8, réalisé en 1979, transféré en 2009 sur DVD, est projeté en continu à la gare du Congrès à Bruxelles, transformé en centre d’animation artistique et culturel dédié à la création contemporaine.

Du 15 mars au 5 avril
40, boulevard Pacheco à 1000 Bruxelles
Du lundi au vendredi de 11 à 15h.

I’m a foot fan (1979-2009)
Prise de vue : Jacqueline Mesmaeker
Montage : Jacqueline Mesmaeker,  Reggy Timmermans, Philippe Van Cutsem.
Playfellows : Vincent Baudoux, Jean Gilbert, Olivier Goossens Bara, Marc-Henri Wajnberg, Konstantinos Zeppos. 7.44. super 8 numérisé, couleurs, sans son.

 

 

 

 

 

 

Emilio Lopez Menchero, Marie Zolamian, Jeroen Van Bergen, avant propos

Avant propos à trois expositions 
Vernissage ce jeudi 15 mars

Emilio Lopez Menchero, Gare au gorille !

Non, Emilio Lopez Menchero ne tente pas d’être Georges Brassens. Il n’a pas plus décidé d’incarner le célèbre primate de la chanson, celui dont « avec impudeur, les commères lorgnent un endroit précis que rigoureusement ma mère m’a défendu de  nommer ici »…

Gare au Gorille ferait plutôt référence à  King Kong croisant Tarzan au bord de l’Hudson, au Yeti tibétain accompagnant Chang au cœur d’une fête populaire à China Town, à Tintin – prononcez Kuifje –  et au gorille de l’île Noire, noire comme l’or pétrolifère. La « cienaga » est une coulée de boue comme il en fuse lorsque jaillit le pétrole, la « cienaga » est un large boulevard qui relie, à Los Angeles, Sunset boulevard et West Hollywood. Gare au gorille ! Le titre de cette exposition convoque, en tout cas, l’inattendu. Et l’inattendu, c’est ici, la peinture. Toute l’exposition lui est dévolue.

D’Emilio Lopez Menchero, on connaît les performances, les photographies des « Trying to be », les interventions urbaines, temporaires ou pérennes, la réflexion socio politique dont il témoigne lorsqu’il s’empare des poncifs sociétaux et des images du monde. On ne connaît pas sa peinture, ce fantasme de gamin qui amena son père à lui offrir des tubes de couleurs, sans aucun délai ni retard, à la sortie d’une visite au Prado. Emilio Lopez Menchero avait alors quinze ans et n’a, depuis, jamais quitté les champs de la peinture. Ce n’est pas pour rien que l’œuvre fondatrice de ses « Trying to be » consista à s’emparer du regard de Pablo Picasso. Ce n’est pas pour rien qu’il y a un an à peine, il performait dans la salle Rubens du musée des Beaux-Arts de Bruxelles, titrant son intervention, non sans un certain lyrisme : « Autoportrait adolescent de mon éblouissement jaloux et de mon ébahissement illimité face à l’Histoire de la Peinture ! ». C’est aujourd’hui, comme dans l’urgence, deux expositions en une qu’il nous offre. Si la première consiste à revisiter sur le mode de l’autoportrait ses diverses incarnations en une série de regards, la seconde rassemble une douzaine de toiles très récentes qui, dans un jaillissement, rassemble et recompose l’ensemble de ses préoccupations.

Marie Zolamian, les désorientés

L’Académie des Beaux-Arts de Liège accueille du 9 au 20 avril  un  important programme intensif Erasmus, second projet de l’ « European Forum of History and Art ». Transdisciplinaire et  « cross-border network », ce programme réunit des universités et des écoles supérieures, provenant de Trèves, Sarrebruck, Dublin, Cracovie, Gdansk, Luxembourg, Paris, Montréal, Milan, Maastricht ou Kansas City, réunies en réseau.  Ateliers, colloques, conférences, ce forum européen focalisera  son attention sur les questions de migration dans les domaines économiques, politiques et culturels. « Melting Pot Migration in the Walloon région » est bien évidemment exemplaire en ces domaines tant la révolution industrielle du XIXe siècle a radicalement transformé le paysage humain de la région liégeoise.

C’est dans ce cadre, celui de la mixité, du patrimoine en mutation, des migrations volontaires ou forcées que s’inscrit l’exposition de Marie Zolamian, produite à la galerie

Plasticienne, et enseignante à l’Académie des Beaux Arts de Liège, conférencière dans le cadre de ce forum européen, Marie Zolamian est d’origine arménienne,  née à Beyrouth au Liban, installée en Belgique dès 1990, au lendemain « officiel » de la guerre au Liban. Elle a donc perdu l’Orient et titre son exposition : « Les désorientés ».  Ces questions de déracinement, de mémoire individuelle et collective, d’affiliation  ou d’appropriation sont au cœur même de son travail.

Marie Zolamian a réunit deux œuvres pour l’occasion. « After before » (2011) et « les Anonymes » (2011) ont pour point commun de métisser le son et l’image. Elles reposent toutes deux sur un récit, celui des sœurs Marthe et Betty,  deux augustines qui ont œuvré toute leur vie en l’ancien hôpital militaire d’Anvers, celui d’Alphonse Delagoen, jardinier en chef de la commune de Flemalle qui a pisté, jusqu’à Amsterdam, les six anciens bustes de la Maison Renkin.

Jeroen Van Bergen
Log cabins

Elles viennent d’être exposées à  Arco Madrid. Elles apparaissent dans une toile d’Emilio Lopez Menchero qui évoque les maisons de bois typiques des paysages qui bordent l’Hudson. Ce sont les « Log Cabins » de Jeroen Van Bergen.

Jeroen Van Bergen est un constructeur prosaïque, frénétique par le nombre de ses projets, doué d’un singulier sens pratique. Il érige, il bâtit dans l’espace, à toutes les échelles et se sert de tout matériau. Plasticien, il n’est ni architecte, ni urbaniste mais définit la construction comme une nécessité première. Il rejoint là un architecte bénédictin compatriote, Hans van der Laan, qui dès les années 30 énonça haut et fort sa volonté de retisser des liens entre l’acte technique de construire et notre besoin primitif de définir notre espace environnant. Qu’on s’en souvienne, Ludwig Mies Van der Rohe se déclarait aussi « constructeur ». Tout comme van der Laan, qui imagina bâtir suivant un nombre plastique et un enchaînement numérique de proportions mathématiques,  Jeroen Van Bergen bâtit en déclinant ses projets sur base d’un même module constitutif. Chez Hans van der Laan, promoteur d’une architecture spirituelle et liturgique, l’unité fondamentale était celle de la « cella », espace individuel d’action, de réflexion et de perception. Chez Jeroen Van Bergen, visionnaire d’une architecture critique et ironique, ce module de base aura les dimensions standardisées des toilettes, telles qu’elles sont fixées par la loi néerlandaise. Sa « cella » mesure 110 centimètres de large, 90 de profondeur, 260 en hauteur. Les dimensions de la porte sont de 210 sur 90 et l’éventuelle petite fenêtre qui permet de jeter un œil sur le monde mesure 45 centimètres sur 70. Voilà la divine proportion modulaire ; triviale, pragmatique, répondant aux standards et aux normes de Neufert.

Qui ne se souvient pas des toilettes au fond du jardin ? De ces cabanons constitués de quelques planches  mal jointes, un cœur percé à hauteur de regard, indiquant que ce n’est pas là qu’on range les outils du jardin ? Qui n’a pas fredonné les premiers mots de la chanson de Line Renaud, « Ma cabane au Canada est blottie au fond des bois, on y voit des écureuils, sur le seuil… ». Ces cabanons de fond de jardin sont à l’origine des dernières productions de Jeroen Van Bergen, toujours conçues sur le même module de base, les mêmes normes et prescriptions canoniques, ce standard des water closed, décliné en soupentes et frontons, contrevents, tours et terrasses garnies de leurs garde-corps.  Du fond du jardin, on se transporte au Montana, dans le grand nord américain, en quête des cabanes de trappeurs, de prospecteurs, d’aventuriers solitaires. Ces maquettes, Jeroen Van Bergen les nomme d’ailleurs « log cabins ».  A échelle, posées sur le sol, elles ne sont pas plus grandes qu’une niche pour chien. Reproduites au dixième de ces sculptures, maquettes de maquettes dès lors, installées sur présentoirs, elles pourraient constituer un catalogue tridimensionnel d’abris de jardin prêts à l’installation.  Comme quelques standards à la mode.

 

 

Aglaia Konrad, à propos de Monolith / Life

MONOLITH / LIFE
An art project by Aglaia Konrad and Willem Oorebeek

Monolith / Life is on an initial level an exhibition on the experience of sculptural architecture. The room is arranged as a route in which the visitor is invited to discover the connections between a series of images at his own tempo. The various set-ups define a free-standing exhibition structure that contains video projectors, screens and blacked-out areas. Kris Kimpe developed this spatial layout. The four architecture videos by Aglaia Konrad that were selected were originally produced as 16mm films. They lead us into a world where architecture and sculpture are closely interwoven.

Sculpture enters into an alliance with the scale, structure and functionality of buildings, while the buildings play with the formal idiom, weight and surface effects characteristic of sculpture. Aglaia Konrad filmed three emblematic examples of abstract sculptural buildings of the sixties and seventies.

They illustrate how the mutual interweaving yields new spatial experiences. At that time, the use of concrete for aesthetic purposes was quite innovative.

Sculpture House (2007) takes us to the sculpture house by the architect Jacques Gillet et al. in Angleur near Liege; Concrete & Samples I (2009) focuses on the Church of the Holy Trinity in Vienna by the sculptor Fritz Wotruba; Concrete & Samples II (2009) analyses the Blockhaus (the church of St. Bemadette-du-Banlay by Claude Parent and Paul Virilio) at Nevers in France. The surroundings are made abstract; there is no story, nor any people. The buildings are the protagonists. At a steady pace the camera very slowly probes the interior and exterior forms, interrupted sporadically by a moment of stillness. The viewer shares in an intense architectural experience, which verges on the tangible. If the viewer were at the building itself he would rarely take up so many viewpoints and stop so long for the sober compositions. Everything of importance is shown: the articulation of details, the interplay between the solid blocks and the negative spaces, the surface traces, the view through from inside to outside or, on the contrary, its opacity, the contrasts between dark and light, reflection, the indentations and protrusions, the walls, straight as a die or curving. The whole thing unfolds like a concentrated walk that does not leave us feeling indifferent. Even though the practical viability of these buildings is debatable, they succeed all the more in arousing an intense experience.

We experience the fact that architecture is more than pure construction, but equally we experience the time spent in the void and the light. Or in other words, we experience them as bearers of a vision on a fragment of time/space which is methodically isolated from the universal time/space. The handling of negative space, dosing the incidence of light and applying the right proportions are fundamental ingredients that are not apparent in the plan of a building but play a leading part in Konrad ‘s films. In this ‘organic’ architecture, the surrounding space, the incident light and man all enter into a smooth association with the structured materials. The freestanding building is embedded in a broader community, which in it apparent absence is nevertheless actually present temporal dimensions. The sculptural architecture becomes mixed up with a third component, nature. The sculptural effect arises precisely because of its negative form, by removing material with which to build elsewhere. But the panorama in Carrara is no less impressive than the artistic products for which it provides the raw materials. There is of course the ecological footprint on a part of nature. At the present speed of excavation, the exhaustion of the quarry is already visible on the horizon.

In her work, Aglaia Konrad has always had an eye for the broad urban context of architecture and flows of people. In the four abovementioned films she lets us wander quietly in and around the sculptures. The eye moves with the camera and is absorbed into the structure. But behind the silence lies the advance of time and the collective action of communities that bring the architecture to life.

Architecture needs social structures that both guarantee certain stability and remain mobile. This is expressed in the film Angertal (2011), a collective project by Galatia Konrad and Willem Oorebeek about an anthill in a mountain valley in Austria. The insects maintain a collective structure that seems both simple (an accumulation of found material) and incredibly complex. The swarming of the creatures in particular raises questions about how and why the structure comes into being. Where are they going, always in opposite directions, who coordinates what, what is their purpose when they make an about-turn? Yet in this apparent chaos there must be an almost mathematical organisation, because the result is there to see architecture, a movement distributed equally over a well-defined surface, food and reproduction, all endless in time. But with our human intellect we cannot grasp the logic of the ants. There must surely be a form of internal communication that is not based on one indispensable ant, but on the number of ants.

All the films show the endless structures of the unbridled urge to build. The parallels between The Tower of Babel, experimental architecture and the anthill are obvious. They are all project s that mobilise communities for a sublime image whose horizon lies outside the picture. The Tower of Babel and numerous architectural projects may well have failed in their unrestrained intentions, but their thread is always taken up again in the course of time. Willem Oorebeek has made a print of a crumpled postcard showing a reproduction of the famous painting by Pieter Breughel, which was in its turn inspired by a passage in the Bible. Artists reproduce existing visual material in a different context.

To round off the exhibition we come face to face with several figures striking for their exclusive pose and appearance. In this instance man appears life-size, while the people and ants we had previously seen relate to the proportions characteristic of the film medium. Both networks – the collective and the exclusive – define the social structures that set the building structures in motion. Throughout all the ramifications and reproductions, the fundamental patterns of social behaviour recur in different forms.

Filip Luyckx

Emilio Lopez Menchero, Marie Zolamian, Jeroen Van Bergen, vernissage le 15 mars

Trois expositions à la galerie

Emilio Lopez Menchero : Gare au Gorille !

Marie Zolamian : Les désorientés

Jeroen Van Bergen : Log Cabins 

Vernissage le jeudi 15 mars à 19h
Exposition du 16 mars au 29 avril

Orla Barry, Walter Swennen, Le Grand Atelier au Mac’s

Walter Swennen, Tôle ondulée (Moke), Huile sur toile, 60 x 50 cm, 2000. Collection MAC’s, Grand-Hornu. – Nid d’oiseau

Le grand Atelier est une exposition principalement conçue et voulue pour les enfants même si celle-ci est bien entendu ouverte à tous les publics. La volonté est toutefois de considérer l’enfant comme un regardeur autonome, capable, au même titre que l’adulte, d’apprécier le pouvoir d’évocation des images.

Soucieux de créer un environnement propice à l’observation tranquille, Laurent Busine a imaginé un dispositif d’accrochage qui permet aux plus jeunes mais aussi aux adultes, d’appréhender les oeuvres avec la même qualité, à portée du regard de chacun.
Que ce soit des oeuvres d’art au sens strict – comme la série de treize dessins « Le problème de la maison » de René Magritte – ou de simples empreintes de la vie – comme des nids d’oiseaux ou des fleurs -, les pièces réunies au sein de l’exposition recouvrent plusieurs thématiques dont principalement : la famille, la maison ou encore l’écriture.
L’ambition est que celles-ci puissent surprendre le visiteur tout en offrant aux enfants l’opportunité d’éveiller leur curiosité.
Avec les oeuvres d’anonymes et de Orla Barry, Christian Boltanski, Balthasar Burkhard, Jean- Marc Bustamante, David Claerbout, Simona Denicolai et Ivo Provoost, Rineke Dijkstra, Jean Fautrier, Seydou Keïta, René Magritte, Guy Rombouts & Monika Droste, José Maria Sicilia, Walter Swennen, Mona Vatamanu et Florin Tudor, …

A propos de l’exposition
Par Laurent Busine

S’adresser aux enfants comme à des « hôtes de marque »
Ceci est une exposition conçue et voulue pour les enfants.
Il ne s’agit pas d’y présenter des oeuvres ou des objets que nous pensons être « à la portée » des enfants mais bien de disposer à leur attention des oeuvres qui leur sont destinées parce qu’elles envisagent les aspects du monde dans son infinie diversité sans fermer quelque porte que se soit.
Le grand Atelier est celui de la vie.
Le grand Atelier est celui des enfants que nous accueillons comme des personnes responsables, des visiteurs sérieux ouverts sur le monde ou, suivant les termes de Françoise Dolto, nous nous adressons aux enfants comme à des « hôtes de marque ».
Les enfants, qui se trouvent au départ de leur existence, ont sous les yeux l’incroyable possibilité de s’intéresser, de voir ; de regarder tout ; d’être curieux de tout de la même manière.
Au fur et à mesure qu’ils jetteront les yeux sur l’une ou l’autre chose, ils opéreront inévitablement des choix et cerneront le champ des options qui les conduiront à l’âge adulte. En ce sens ils seront aidés ou détournés dans leurs choix par le milieu familial, l’éducation, l’instruction, le goût qu’ils développent, le destin ou le hasard.
Nous voulons leur proposer de regarder les images du monde de manière simple, tranquillement, en observant seulement ce qu’elles contiennent de possibilités innombrables car, tous, nous ne voyons, nous n’entendons pas, nous ne racontons pas, nous n’écrivons pas les choses de la même manière.
Nous ne tenons à donner aucune leçon, pas plus qu’un quelconque mode d’emploi ; nous n’ignorons pas que chacun peut, suivant ses intérêts modifier le cours de son existence, adulte, suivant sa réflexion, ses rencontres et ses connaissances.
Nous voulons montrer le monde varié et riche : il est plein de surprises et d’images fortes qu’il est heureux de voir un jour ; puissent ces images s’imprimer un jour dans le souvenir des plus jeunes.
C’est ce jour que nous cherchons à éclairer aujourd’hui.

Le Grand Atelier
Traité de l’admirable diversité de la vie et du monde à l’usage des enfants.
Au MAC’s jusqu’au 3 juin 2012.

Orla Barry, The Girl in the Red Swimsuit and the Barmaid  (De la série « Foundlings ») Photographie 100 x 100 cm 2002-2004, Collection MAC’s, Grand-Hornu – Crâne humain, 12 x 17 cm. Collection particulière

Jacqueline Mesmaeker, Le Salon des Placards, 2002-2012

En 2002, le salon aux placards de l’hôtel des Consuls à Uzès  est devenu, le temps d’une exposition, le « Salon des placards » de Jacqueline Mesmaeker, une œuvre in situ dont subsiste le film : « J’ai vu que tu n’as pas vu » que nous évoquions plus haut. Aujourd’hui, dix ans plus tard, le salon de l’hôtel d’Uzès est une galerie et les placards sont devenus vitrines. L’œuvre, ainsi revivifiée en une seconde configuration, s’appelle toujours « Le Salon des Placards ». Elle est, par nature, processuelle. Veillées par les « Charlottes » qui les surplombent dans l’exposition, chacune de ces vitrines est comme une serre qui protège les images et documents conservés par Jacqueline Mesmaeker. Voisines des « Charlottes », « Les Lucioles » évoquent  des images fragiles, passagères et intermittentes ; elles survolent également ces vitrines. Cette constellation de lucioles, lueurs dans l’obscurité, sont comme ces pléiades d’images et de documents que Jacqueline Mesmaeker a déposées dans les vitrines.  Lorsqu’à propos des Lucioles, j’ai évoqué leur disparition et le texte de Pasolini, cette lettre qu’il adresse à son ami Farolfi en 1941, Jacqueline Mesmaeker m’a simplement répondu : « Pasolini est une luciole ». De fait, il pourrait aussi habiter les vitrines, les placards de Jacqueline Mesmaeker. Quant au film « J’ai vu que tu n’as pas vu », il voisine ce « Salon des Placards » en vitrines, comme un contrepoint : surgies dans des temps différents, dans des situations distinctes, ici rassemblés pour une exposition, ces quatre travaux dialogues et se répondent.

Rien, en effet, n’est arrêté. Le Salon des Placards est en mouvement. Cette pléiade d’images et de documents peut faire l’objet  de multiples agencements, susciter de nouvelles propositions en fonction de multiples facteurs, créant dès lors et sans cesse de nouveaux dialogues entre les images, sans épuisement aucun.

Je relis les premières lignes de « Atlas » de Borges, où il fait référence à ses  conversations avec le poète Alberto Girri et le critique Enrique Pezzoni, tous deux à l’origine d’ « Atlas », qui assurément n’en est pas un, cette suite de très courts textes, rédigés au fil du temps et aux quatre coins du monde accompagnés de photos souvenirs, le plus souvent prises par Maria Kodama. « Ce livre, le voici. Il n’est pas le fait d’une suite de textes illustrés par des photographies ou une suite de photographies expliquées par des épigraphes ». C’est, écrit Borges, « un livre savamment chaotique ». Quatre ans plus tard, en 1987, son épouse, Maria Kodama, épiloguera : « Qu’était un atlas pour nous Borges ? Un prétexte pour enraciner dans la trame du temps nos rêves faits de l’âme du monde ». Les vitrines de Jacqueline Mesmaeker sont également savamment chaotiques.  Elles rassemblent de petites choses disparates, qui du coup, parce qu’elles sont mises côte à côte, se mettent à dialoguer et s’éclairent mutuellement. Oui, il s’agirait bien ici d’un atlas, au sens où l’entend Didi-Huberman. Comme un atlas, sans début, sans fin, l’œuvre de Jacqueline Mesmaeker ne possède pas de forme définitive. Son agencement s’apparente à des planches, des tables.  Nous feuilletons l’œuvre à loisir, laissant divaguer notre « volonté de savoir », il nous est possible d’en arpenter les bifurcations en tous sens, « moyennant quoi, précise Didi-Huberman, nous ne refermons le recueil de planches qu’après avoir cheminé un certain temps, erratiquement, sans intention précise, à travers sa forêt, son dédale, son trésor. En attendant une prochaine fois tout aussi inutile ou féconde ». Oui comme un atlas, le Salon des placards est inépuisablement généreux, c’est « une forme visuelle du savoir et une forme savante du voir ». Les tableaux que l’œuvre compose, ces tables d’images, font d’emblée exploser les cadres. In n’y a là aucun axiome définitif. Nous campons dans le domaine du sensible, de la disparité et les zones interstitielles d’exploration sont nombreuses. Le principe actif, le moteur n’est autre que l ‘imagination. Tant dans sa conception que dans sa lecture, le Salon des Placards reconduit de nouveaux rapports, de nouvelles correspondances « qui, précise encore Didi-Huberman, seront elles-mêmes inépuisables comme est inépuisable toute pensée des relations qu’un montage inédit, à chaque fois, sera susceptible de manifester ».  Cartographie de la mémoire, assurément, le Salon des Placards laisse aux choses leur anonyme souveraineté, leur foisonnement et leur irréductible singularité.

Dans l’Atlas de Borges, cet ensemble de quarante quatre petits textes, voisinent un totem, une tour de pierre, le désert, la ruine d’un temple grec, des coins de rues à Buenos Aires, des rêves, des tables d’ardoises, des encyclopédies dont les textes ont une fin mais pas de début, l’archétype d’une brioche, un tigre vivant, Madrid, Venise, Genève, Berlin ou Epidaure. Dans cette vitrine du Salon des Placards de Jacqueline Mesmaeker cohabitent la reproduction d’ une Figure de Pablo Picasso, un envoi de Michel Angelo Pistoletto, le texte  dactylographié de la conférence de Lacan à Louvain en 1972, un ouvre boîte de concentré de bœuf, la reproduction d’un rare plateau en forme de chrysanthème, une fourchette à escargot, une cuillère turque en fer blanc, des gousses de Catalpa ramassées au cimetière Picpus à Paris, non loin de la fosse commune des guillotinés de la place de la Nation, une invitation de la galerie Ugo Ferranti à Rome, une autre de la galerie Eva Menzio à Turin, un miroir de dentiste, la reproduction d’une lettre autographe d’Edward Lear, avec deux petites caricatures sous la signature, deux textes dactylographiés dont le second est une simple phrase : « Ce qui change, c’est ce que nous voyons ».

 

Capitaine Lonchamps, Only you, only me, BIP 2012

Capitaine Lonchamps participe à l’édition 2012 de la Biennale Internationale de la Photographie et des Arts Visuels de Liège qui se tient dans divers lieux de la ville du 10 mars au 8 mai, biennale dont la thématique touche cette année aux images de l’amour et à l’amour de l’image.

Combien d’histoires d’amour sont-elles nées au Fresnoy à Tourcoing du temps où celui-ci n’était pas encore Studio national des arts contemporains mais bien un vaste complexe de divertissement, créé en 1905, abritant brasseries et salle de cinéma, dancing et salle de patinage à roulettes, piscine et manège ? Combien de romances, de comédies sentimentales, de films aux amours tragiques ont-ils été projetés dans la grande salle de cinéma du Fresnoy, là où mille personnes pouvaient se presser dans l’obscurité ? Capitaine Lonchamps a enneigé les lettres de l’ancienne enseigne du cinéma du Fresnoy. Oui, le cinéma participe de cette « science des solutions imaginaires » qui habite Capitaine Lonchamps, et même, il véhicule celles-ci ; il articule le réel, le symbolique et l’imaginaire. Le cinéma est territoire d’imaginaire. L’invention du cinéma est déjà en elle-même le résultat d’un imaginaire, l’aboutissement d’une réflexion issue du cerveau de nombreux rêveurs, la concrétisation, à des siècles d’intervalle, de la caverne de Platon. Image d’Epinal, certes, mais jusqu’à preuve du contraire, personne n’a jamais rien trouvé de mieux pour montrer le côté à la fois réel et imaginaire de l’image projetée et la conscience d’être dans un univers qui, dès 1909, faisait dire à Apollinaire « Le cinéma est créateur d’une vie surréelle », une notion que reprendra André Breton dans son Manifeste du surréalisme en 1921.
Sous cette enseigne enneigée, Capitaine Lonchamps accroche six photographies, des images d’un film, six clichés  promotionnels, ceux que la production distribue à la presse, aux distributeurs et exploitants de salles de cinéma. Celles-ci proviennent d’un ancien cinéma liégeois où l’on projeta « Un peu d’amour », un film de Hans Steinhoff avec Madeleine  Ozeray et Marcel André, tourné en 1932. Le pitch ? Miette, petite fille des rues, s’est amourachée d’un banquier ruiné. Pour lui, elle devient audacieuse et lui donne le moyen de reconquérir sa fortune. En ne demandant qu’un peu d’amour, elle trouve l’amour véritable. Pardon, non, je reprends : Miette, petite fille des rues, s’est amourachée de Snowman ruiné. Pour lui, elle devient audacieuse et lui donne le moyen de reconquérir sa fortune. En ne demandant qu’un peu d’amour, elle trouve l’amour véritable.

Capitaine Lonchamps
Neige 2010
Photographies NB rehaussées à l’encre et l’acrylique. Sur des photos de : « Un Peu d’amour, film de Hans Steinhoff avec Madeleine  Ozeray et Marcel André (1932) »
6 x 28,5 x 25 cm

Le Communiqué de BIP 2012 :

La Biennale internationale de la Photographie et des Arts visuels de Liège (BIP) met à l’honneur les multiples facettes de la photographie contemporaine en les confrontant à d’autres aspects de l’image d’aujourd’hui, en particulier la vidéo.
Organisée par le Centre culturel de Liège – « Les Chiroux », la Biennale combine les exigences d’une programmation artistique ambitieuse avec une accessibilité la plus large possible. De même, l’événement met à l’honneur de jeunes artistes émergents tout en invitant à Liège des créateurs de renommée internationale. Chaque édition est l’occasion unique de découvrir la création visuelle d’un pays hôte d’honneur, invité à présenter une sélection de ses artistes à Liège. BIP2012 se tiendra du 10 mars, jour de l’ouverture, au 6 mai 2012. Elle explorera à travers sept expositions, dont deux dans l’espace public, les facettes de la thématique ONLY YOU ONLY ME // images de l’amour, amour de l’image
L’exposition phare de BIP2012 « ONLY YOU ONLY ME » investira l’entièreté du Mamac jusque dans les sous-sols, anciennement destinés à la conservation des toiles et des sculptures et entièrement investis pour l’occasion par des installations et des vidéos.

Nan Goldin sera à l’honneur au Mamac avec une projection monumentale de son oeuvre majeure, The Ballad of SexualDependency, entourée d’Erwin Olaf, de Sylvie Blocher, de Jason Lazarus, de JH Engström, d’Eric Rondepierre, d’Elina Brotherus, de Thomas Chable et de très nombreux autres artistes.

Plusieurs autres expositions sont proposées, parmi lesquelles «FROM HOLLAND WITH LOVE», au Hangar B9 (Institut Saint-Luc), qui présentera un panorama de la création contemporaine photographique aux Pays-Bas (avec entre autres Useful Photography et Koos Breukel), autour de la figure tutélaire d’Ed van der Elsken, pour la première fois montré en Belgique. Cette exposition, organisée sous le commissariat de Frits Gierstberg, curateur principal au Nederlands Fotomuseum à Rotterdam, est le résultat de l’invitation lancée par BIP2012 aux Pays-Bas, pays hôte d’honneur de cette 8ème édition de la Biennale.

Après de nombreuses éditions centrées autour d’un thème d’actualité ou de société, BIP2012 se construira autour d’une thématique à la tonalité très différente. En effet, c’est L’Amour qui, pour cette 8ème édition, va guider la programmation. Sous le titre « ONLY YOU ONLY ME. Images de l’amour, amour de l’Image », BIP2012 ira à la rencontre de ce sentiment éminemment paradoxal et complexe, source de joie profonde et de chagrin infini, de passion et de solitude, fondement de la vie et d’incompréhensions. Derrière ce mot pluriel, on voit surtout se dessiner un transport, un élan qui nous entraîne vers l’autre et qui, souvent, espère et attend un retour en écho. Narcisse cherchait à rejoindre son reflet comme on cherche à toucher l’horizon. L’autre est radicalement différent du même que l’on espérait. L’amour n’atteint jamais son but. Frustration, manque, absence, rupture, finitude, solitude : on n’arrive jamais à la destination de l’amour. Seul le mouvement compte. A la recherche de ce qui devrait le combler, l’amoureux, sous toutes ses formes, est un insatisfait chronique, un manquant. L’amour étreint les coeurs et les corps aussi. Dans le grand jeu de la séduction, le regard joue un personnage central. Le plaisir sensuel et la pulsion scopique, la pulsion du voir, n’ont jamais été très éloignés. L’oeil mobilise l’imagination érotique. Voici peut-être pourquoi image et amour ont quelque chose à voir ensemble. Le mythe de la naissance de la peinture (qui pourrait tout autant être celui de la naissance de la photographie) en témoigne : pour garder une trace de son amant la veille de son départ pour un long voyage, une jeune fille de Corinthe recopie le trait du contour de son visage sur le mur, à la faveur de la lueur d’une bougie qui y projette son ombre. On aime l’image comme on aimait l’amant, tendrement, sensuellement, amicalement. Si l’amour rend aveugle, ne resterait-il que l’image pour retrouver son chemin ?

Au Mamac

Au MAMAC/CDE se tiendra l’exposition-titre de BIP2012 qui rassemblera près de quarante artistes sur le plateau du rez-de-chaussée mais aussi au sous-sol, vidé des tableaux de la collection et entièrement dédié aux installations vidéos.
Pour la première fois, les spectateurs pourront ainsi découvrir les caves du MAMAC, transformées pour BIP2012 en espace d’exposition : une occasion unique de découvrir cet espace habituellement inaccessible, avant la fermeture du musée en vue de sa rénovation prochaine.
Ce double espace, qui représente plus de 2500 m2, accueillera entre autres Nan Goldin (US) qui présentera, pour la première fois en Belgique, son oeuvre majeure, The Ballad of Sexual Dependency, un slide show de plus de 800 images, mis en musique par l’artiste. On pourra également découvrir les photos de Rhona Bitner (USA), Elina Brotherus (FIN), Antonio Caballero (MEX), Patrick Carpentier (B), Thomas Chable (B), Chris Verene (US), JH Engström (SWE), Sibylle Fendt (D), Miyoko Ihara (JPN), Jason Lazarus (USA), Eric Rondepierre (F), Michelle Sank (ZA), Douglas Gordon (UK), Jean-Claude Delalande (F), Daniele Buetti (CH), Willy Del Zoppo (B), Chrystel Mukeba (B), Moïra Ricci (IT), Capitaine Lonchamps (B), Roland Fischer (D), Pierre & Gilles (F), Arnis Balcus (LVA), Sarah Mei Herman (NL), Erwin Olaf (NL) ainsi que des vidéos et installations de Angel Vergara (B), Ian Burns (AUS/US), Sylvie Blocher (F), Marina Abramovicz (YUG) et Ulay (D), Nicolas Provost (B), François-Xavier Courrèges (F), Michelle Naismith (SCT/B) et Hubert Marécaille (F/B), Kelly Mark (CAN – à confirmer), Patty Chang (US), Sam Taylor-Wood (UK).

« L’éprouvé de l’amour, comment le dire, comment le peindre, comment le représenter ? Entre le cliché de l’amour, l’image d’Epinal rose bonbon ou rouge vif, et les clichés amoureux, hétéroclites comme nos vies et nos histoires, étrangers à tous sauf à nous-même, que partage-t-on de l’amour ? L’hypothèse de BIP2012 est que l’on partage des formes et des figures. A défaut de partager l’amour lui-même, c’est son image qui nous émeut, qui réveille notre mémoire, notre flamme comme nos chagrins. Ici, les images de l’amour, émouvantes, déroutantes ou simplement captées dans le flux des regards et des corps, sont le fait d’artistes qui ont décidé, un jour, de porter leur regard, directement ou de biais, sur cette étrange inclination. Prises au quotidien, trouvées, retravaillées, inventées, mises en scène, elles donnent formes à cette agitation, cet élan, cette ivresse, ce ravissement, cette mélancolie, cet abandon, cette quête… Elles luttent contre la disparition. Amour de l’image pour garder une image de l’amour, avant que… » (Anne-Françoise Lesuisse)

 

 

 

Aglaia Konrad, Monolith / life, Bruxelles

L’exposition “Monolith / life” , dialogue entre Aglaia Konrad et Willem Oorebeek, produite en septembre dernier à la Villa Romana à Florence, à l’invitation d’Angelika Stepken, est aujourd’hui proposée à Bruxelles, dans une nouvelle configuration spatiale. St-Lukasgalerie. Vernissage ce 8 mars. Accessible jusqu’au  21 avril.

Le communiqué de presse de la Villa Romana :

“Monolith/ life” is a joint exhibition by Aglaia Konrad (born in Austria, in 1960) and Willem Oorebeek (born in the Netherlands, in 1953). Both live in Brussels but have never exhibited together before. While Aglaia Konrad explores the structure of spaces and perspectives, the appropriation of space and the composition of social forms through the medium of photography and film, Willem Oorebeek works with levels of perception in the printed and pictorial media.

The starting point for their joint exhibition in Florence was a 16mm film Aglaia Konrad shot in the marble quarries of Carrara in 2010 while resident as an international visiting artist at the Villa Roma. It is part of her cycle of 16mm films, “Concrete & Samples”, dedicated to sculptural architects, which is now being shown in full.

Also premiered is the video “Angertal”, which records the architecture of ants in a small biotope in an Austrian valley and intercuts the diligent work of the insects with fundamental questions about senses of belief, perspective and orientation. “Angertal” is being shown in the new garden pavilion of the Villa Romana.

The “Monolith/ life” exhibition thematizes the presentation of films in a space installation developed specially for the rooms of the Villa Romana in collaboration with the Belgian architect Kris Kimpe. It is accompanied by a printed edition, which bears a motif based on Bruegel’s “Tower of Babel”.

Le communiqué de presse de St-Lukasgalerie

In ‘Monolith/ life’ presenteren Aglaia Konrad (1960 in Salzburg, AT) en Willem Oorebeek (1953 in Pernis,NL)voor de tweede maal hun werk in een gezamenlijke tentoonstelling. Beide kunstenaars leven en werken in Brussel, Aglaia Konrad is verbonden aan Sint-Lukas Brussel als docente.

Deze expo vormt een vervolg op hun eerste presentatie in Villa Romana in Firenze. Door middel van fotografische media en film van architectuur en sociale ruimte onderzoekt Aglaia Konrad structuren van stedelijke ruimte en urbanistische uiteenzettingen. Willem Oorebeek werkt al zo’n dertig jaar met waarnemingsvormen van mediale beelden en gedrukte media.

Als uitgangspunt voor deze gezamenlijke tentoonstelling dient de 16mm film die Aglaia Konrad in 2010 in en omtrent de marmergroeven van Carrara draaide. Deze film is een onderdeel van de cyclus van 16mm films « Concrete & Samples » die gewijd is aan het begrip sculpturale architectuur en die nu in zijn geheel zal worden getoond.

Daarnaast gaat de video « Angertal » – door beiden voor deze gelegenheid gemaakt – in première. Hierin wordt de architectuur van mierenkolonies opgetekend in een beperkte biotoop in een dal in Oostenrijk. De video verbindt de onverdroten arbeid van de insecten met fundamentele vragen omtrent geloof, positie en oriënteringszin. “Angertal” wordt getoond in een speciaal daarvoor ontwikkelde installatie.

De tentoonstelling thematiseert tevens de presentatie van film door een installatiegebonden ruimtelijke organisatie, waarvoor samengewerkt wordt met de architect Kris Kimpe. Ter begeleiding van de films en video wordt er een digitale druk van een door Willem Oorebeek bewerkte versie van de « Toren van Babel » van Breughel in de tentoonstelling opgenomen.

 

 

Walter Swennen, Kapsaloniki, Garibaldi

Walter Swennen expose dès ce dimanche 4 mars et jusqu’au 21 avril à la galerie Arti Capelli à s’Hertogenbosch (Pays Bas) en compagnie d’Amelie De Brouwer et de Lieven Segers.

Le Communiqué d’Arti Capelli :

Walter swennen (1946) woont en werkt in Brussel. Hij is sinds 1960 werkzaam als kunstenaar, waarbij hij zich vanaf 1980 toelegde op schilderen. Er bestaat geen twijfel over dat hij wordt gerekend tot de belangrijkste schilders van België. Zijn invloed op de eigentijdse kunst is overduidelijk waarneembaar. Aan hem is bij herhaling gerefereerd als België’s best bewaarde geheim. Swennen conceptualiseert het leven zelf in schilderijen die een sterke relatie met herinnering en verbeelding kennen. Maar tevens blijken die werken een verhandeling over de schilderpraktijk zelf te zijn. Achter de aanlokkelijk geschilderde of getekende herkenbaarheid gaat een wereld van poëzie en verwondering schuil en zachtmoedige anti-antwoorden op de kunst van vandaag. Hij exposeerde in een substantieel aantal belangrijke galerieën en musea in België, Duitsland, Frankrijk en Groot-Brittannië. Op dit moment loopt de tentoonstelling Garibaldi slept here in de Kunstverein Freiburg.

Au Kunstverein de Freiburg (DE), il expose en compagnie d’Alexander Heim jusqu’au 11 mars. Titre de l’exposition : Garibaldi slept here

Le Communiqué du Kunstverein : 

Walter Swennen (*1946, Brüssel) wringt aus dem Akt der Malerei verzweifelten Humor. Ironie, verwaschene Erinnerungen, falsch buchstabierte Namen sowie Ausrufe werden miteinander kombiniert und kämpfen um einen Platz auf der Bildoberfläche. Geschwächte Anklänge altmodischer Pop Art-Symbole treten aus dem Grund malerischer Abstraktion hervor. Cartoonartige Motive sind oft kurz davor, sich in reine Formen und so im Material des Malprozesses aufzulösen. Aus dem Gespür für Zwecklosigkeit von Formalismus und Darstellung erfindet Swennen eine erregte malerische Sprache.