L’œuvre de Zolamian se situe à la frontière entre de familières scènes colorées, des références à l’histoire de l’art et un monde onirique à l’impression de déjà-vu, où apparaissent des silhouettes et des créatures mystérieuses. Telle une ethnologue fictive, Zolamian tient un journal en images, alimenté par des rêveries, des témoignages, l’histoire ou les coutumes culturelles liées au lieu d’où elle observe.
En préparation de sa présentation à Jeste, l’artiste a séjourné au Emile Van Dorenmuseum, où elle a été immergée dans la tradition de la peinture de paysage de Genk. C’est là que le slogan d’une ancienne publicité touristique, « Visit dreamland Genk », a attiré son attention. Enfoui dans le passé minier et industriel récent de la ville, on en oublierait presque qu’à la fin du 19e et au début du 20e siècle, Genk était connue comme une « station d’artistes », où la vaste nature et la vie rustique faisaient appel à l’imagination et attiraient les visiteurs, en particulier les artistes, d’ici et d’ailleurs. Aujourd’hui encore, cette région post-industrielle peut s’enorgueillir d’une énorme biodiversité dans et autour de ses différentes réserves naturelles. Pour Zolamian, la nature est imaginaire. Son prétexte pictural célèbre la diversité et l’intersection, qui sont pour elle un prétexte à la peinture.
Pour Droomland, l’artiste s’approprie l’espace d’exposition de Jester. Alors que dans l’atelier, les petites toiles sont un point de départ familier, Zolamian travaille in situ dans les semaines précédant l’ouverture sur une création monumentale. Couche après couche, un paysage se formera, habité par diverses figures, et les travaux existants seront intégrés. Le jeu de camouflage, d’approche et de rejet de cette œuvre à grande échelle donne – malgré son ampleur – un aperçu intime de l’univers mystérieux de l’œuvre de Marie Zolamian. (communiqué de presse)