Archives de catégorie : Des expositions d’ailleurs / exhibitions artists

Olivier Foulon, Walter Swennen, Le Souffleur, Schürmann meets Ludwig, Ludwigforum, Aachen

Walter Swennen

Walter Swennen, Those who are from here are from here, 2013

Walter Swennen

Walter Swennen, Stoled from a zoo, 2013

Walter Swennen et Olivier Foulon participent à l’exposition :

Le Souffleur
Schürmann meets Ludwig

22.03.15–31.01.16
Ludwigforum, Aachen

Where Peter and Irene Ludwig say “Jeff Koons”, Gaby and Wilhelm Schürmann answer “Mike Kelley” or “Christopher Williams”. The major currents in art followed by the Ludwigs were counteracted by the Schürmanns who were drawn to context oriented positions informed by Institutional Critique and political art. In “Le Souffleur” these two different attitudes walk a path together: Wilhelm Schürmann was invited to curate an exhibition with the Ludwig collection in mind. The result is an open and agile conception of art spaces in which works from both collections meet on level footing, an arrangement full of subtleties and interactive comments. Together both collections provide an unusually precise and comprehensive view of contemporary art since 1960. Into the early 1990s Peter and Irene Ludwig continually expanded their collection, guided by an inquiring spirit that seems absolutely unique today. In particular the upheavals impacting on global society in the late 1980s and early 1990s resonated in their collection. And it is precisely here that the collection of Gaby and Wilhelm Schürmann sets a “turning point”, considering the history of art from the perspective of the collector.

The collection Gaby and Wilhelm Schürmann have assembled since the mid-1980s, is today one of the finest of contemporary art worldwide. Their focus is completely different, reflecting that they belong to a younger generation; along with the enormous political and social developments, their interest is how the art of their own and a younger generation have responded to such changes. The notion of world art needs to be explained in their view, and it is in any case very much shaped by its political implications.

Artists featured in the exhibition (selection): Monika Baer, Fiona Banner, Alice Creischer, Lygia Clark, Guerilla Girls, Richard Hamilton, On Kawara, Lee Lozano, Jewyo Rijh, Joelle Tuerlinckx, Walter Swennen, Franz West, Heimo Zobernig, Heinrich Dunst, Anna Oppermann, Chuck Close, Valie Export, and many more.

Olivier Foulon

Olivier Foulon, sans titre (le souffleur 1 & 2), 2012

Walter Swennen

Walter Swennen, sans titre (les danseurs), 1987

Walter Swennen

Walter Swennen, Tweed, 2004

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Emilio Lopez Menchero, Centrale for contemporary art (10)

Emilio Lopez Menchero

Vue d’exposition (photo Philippe De Gobert)

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cadere, de dos (avec barre index 04 code B 12003000, d’après « André Cadere 1974 », de B.Bourgeaud), 2013
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 82 x 130 cm. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cadere, rue du Serpentin, Ixelles. (Index B57, code14003002, dit le bâton de New York), 2013
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 60 x 73,5 cm. Edition 5/5

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
The Pipe, 2010.
Vidéo couleurs HD 16 :9, son, 00:08:26

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Le Rail, 2012.
Vidéo couleurs HD 16 :9, son, 00:19 :29

Emilio López-Menchero est toujours dans l’entre-deux, « tussen tussen » (2003) dira le « kleine Spanjaard » né à Mol dans le Limbourg. C’est le titre de l’une de ses séries de dessins qui tient autant du carnet d’esquisses que du film d’animation, un long enchaînement de personnages inattendus, une suite de dessins où l’agilité et l’invention du trait orientent les passages métamorphiques d’une icône à l’autre. Pluridiscipli¬naire, l’artiste campe continuellement entre deux média, entre deux esquisses, entre deux projets, entre deux images ou références. Sans aucun doute est-ce là que surgit l’invention, là où se tapit l’imaginaire et où se développe l’imagination. Ses nombreux projets, à première vue hétérogènes et répondant à des situations particulières ou con¬textuelles, se font toutefois l’écho les uns des autres : ils agissent en rebond, nous per¬met¬tent des lectures transversales. Ainsi, cette triple déambulation urbaine, barre à la main, qu’il s’agisse de tenter d’être André Cadere, d’introduire dans l’enceinte d’une foire d’art contemporain un tube de polyéthylène de 12 mètres de long, un peu comme l’on glisse le fil dans le chas d’une aiguille, ou d’orchestrer le déplacement d’un rail de chemin de fer au travers de la ville, en guise de tentative de résilience collective face à quelque aberration urbanistique. Toutes trois ont pour paradigme commun la déam-bulation d’un objet rectiligne de fort élancement, toutes trois s’inscrivent dans une pratique rituelle et performative. La première est une réflexion sur l’icône, une barre de bois rond d’André Cadere à l’épaule. Mêlant la fiction à la réalité, l’archive, l’hommage et l’interprétation, Emilio López-Menchero se promène en rue, l’air méditatif, portant la lon¬gue barre de bois rond à l’épaule, flâneur ne se souciant pas des réactions que la vue de cet étrange porteur ne manque pas de déclencher. Me revient en mémoire, ce petit film noir et blanc tourné par Alain Fleischer, daté de 1973, montrant Cadere montant et descendant le boulevard des Gobelins à Paris. La seconde est une approche pénétrante d’un espace sociologique compact, réévaluant l’œuvre, le monument et la notion de tra¬vail. Casqués, habillés de leur tenue de chantier, sous la direction du contremaître López-Menchero, douze hommes faufilent un long tube de 12 mètres dans les travées étroites d’une foire d’art contemporain, avant de le poser sur le gazon, telle une sculptu¬re, face à l’entrée du bâtiment. « The pipe » (2010), et ses porteurs prennent ainsi la mesure de toute chose, y compris celle d’un espace social. Hommage à la réalité du tra¬vail, sculpture horizontale au caractère énigmatique, ce tube s’est ainsi vu conférer une monumentale capacité d’expression. La troisième est plus singulière encore : l’artiste met en scène, à Bruxelles, le déplacement sur roulettes d’un rail de chemin de fer, un Vignole de 18 mètres de long pesant une tonne qu’il se propose de déplacer tout au long du tracé de la Jonction Nord – Midi, espace urbain ô combien conflictuel. La jonction a permis de résoudre une problématique de mobilité, mais au prix de la destruction de pâtés de maisons entiers, bâtis au 19e siècle dans la plus pure tradition haussman¬nienne. Rituel contemporain, l’idée même de cette déambulation processionnelle du « Rail » (2013) active une volonté de résilience par rapport à cette faille et cicatrice urbaine, aujourd’hui une série de grands boulevards qui, une fois la nuit venue, ont des allures de désert urbain.

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Jacques Lizène, Etats de corps, Biarritz (F)

Jacques Lizène

La médiathèque de Biarritz associée au conservatoire Maurice Ravel Côte Basque sera habitée par des corps en mouvement parfois proches de l’abstraction, des corps en tension explorant leurs propres limites jusqu’à épuisement et enfin des corps au repos, dans un lâcher prise et un abandon salvateurs. Les œuvres exposées mettent en lumière la porosité des pratiques et les aller-retour fructueux et nombreux qui jalonnent les champs chorégraphiques et plastiques.A partir d’œuvres de la collection du Frac Aquitaine, l’exposition « État de corps » interroge le corps humain à travers le prisme des arts plastiques et des arts chorégraphiques, de l’art moderne à l’art contemporain. Le corps en mouvement, en tension et au repos est au cœur de cette exposition qui réunit une vingtaine d’œuvres majeures issues des collections du Frac Aquitaine.

Avec les œuvres de Jean-Charles Blanc, Paolo Gioli, Barbara et Michael Leisgen, Giuseppe Penone, Kiuston Hallé, Rafael Navarro, Helmut Newton, Robert Mapplethorpe, Pierre Mercier, Marcos Avila Forero, Paul Rebeyrolle, Manuel Alvarez Bravo, Dewar & Gicquel, Florence Doléac et de Jacques Lizène.

Médiathèque de Biarritz
2 rue Ambroise Paré
64200 Biarritz
05 59 22 28 86
www.mediatheque-biarritz.fr

jusqu’au 25 avril, 2015
De 10h à 18h du lundi au vendredi
Le jeudi de 14h à 18h.

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Suchan Kinoshita, Operation Theatre, Institut de Carton, Bruxelles

Suchan Kinoshita

Suchan Kinoshita réactive « Operation Theatre », un dispositif créé lors de la Biennale de Moscou en 2013.

A.VE.NU.DE.JET.TE – INSTITUT DE CARTON vzw est une initiative de quelques artistes qui, deux fois par an, organisent une présentation spéciale dans une maison privée à Bruxelles.

Vernissage le 14 mars
Operators: Sabine Huzikiewiz, Suchan Kinoshita, Inga Krüger, David Polzin
Dressers: Joerg Franzbecker, Alima de Graaf

Accessible lors des performances et activations que l’artiste organisera. Infos/agenda
A.VE.NU.DE.JET.TE – Institut de Carton vzw
Avenue de Jette 41 – Jetselaan 41
1081 Brussels (Koekelberg)

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Emilio Lopez-Menchero, Cherchez le garçon, Mac Val, Vitry sur Seine, les images

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Rrose Sélavy, 2005 -2006
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 74,5 x 91,5 cm.
Edition 5/5

Emilio Lopez-Mechero

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. Avec son alter go féminin Rrose Sélavy, Marcel Duchamp fut un des premiers artistes hommes à utiliser le travestissement comme une stratégie d’émancipation et d’affirmation de soi. La photographie de ce personnage, prise par Man Ray en 1920, est devenue une image archétypale du trans-genre, de la remise en cause des frontières entre le féminin et le masculin

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cindy, 2009
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 122 x 60 cm. Édition 5/5

Emilio Lopez Mechero

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. A l’image de Marcel Duchamp, Cindy Sherman réutilise dans les années 90 la mascarade pour incarner elle-même les personnages qu’elle met en scène dans ses photographies. Trying to be Cindy met en en abîme la question du travestissement et du simulacre comme outil d’interrogation de la notion d’identité.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cadere, de dos (avec barre index 04 code B 12003000, d’après « André Cadere 1974 », de B.Bourgeaud), 2013
Photographie N.B marouflée sur aluminium, 82 x 130 cm. Edition 5/5

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. A l’instar du bâton clandestin et intrusif d’André Cadéré (Peinture sans fin, 1972-78), les « tentatives d’être » d’Emilio Lopez-Menchero mettent en question l’identité de l’auteur et parasitent l’équivalence supposée entre corps, objet d’art et identité du créateur.

Emilio Lopez-Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Balzac
Suite de 40 photographies N.B, 15 x 23 cm marouflées sur aluminium, 2002-2009. Edition 3/3

Emilio Lopez-Menchero

Depuis le début des années 2000, Emilio Lopez-Menchero a entrepris une série au processus invariant intitulée « Trying to be ». Che Guevara, Pablo Picasso, Frida Kahlo, Marc Dutroux, Raspoutine ou Carlos… autant de personnages qu’il habite et incarne d’après une photographie, en imitant en tout point le cadrage, la position, le costume et l’apparence physique de celui-ci, allant jusqu’à modifier son propre corps. Avec Trying to be Balzac, Emilio-Lopez Menchero prend pour référence une quarantaine de dessins préparatoires d’Auguste Rodin pour réaliser le Monument à Balzac (1898). Emilio Lopez Menchero décuple ainsi l’incarnation, en habitant à la fois la figure corpulente et symbolique de cet écrivain et le processus même de la création de cette sculpture de Rodin.

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Audrey Frugier, « Noir Chantilly, Féminisme(s) », La Chataigneraie, Flémalle

Audrey Frugier

Audrey Frugier, Desesperate Housewives, balai, pampilles en verre 2014

Audrey Frugier manipule avec ironie les codes de la consommation en détournant des objets ordinaires de notre quotidien et en reprenant les codes de l’ornement du luxe. Elle opère un renversement de sens et d’esthétique, en parodiant des objets souvent à valeur d’usage. Le travail d’Audrey Frugier offre ainsi une large palette d’objets, de couleurs et de matières qui joue avec l’appréciation des goûts décoratifs et esthétiques et le jugement de goût qui lui est associé.
Cette œuvre cible avec précision le hiatus entre réalité austère et vie fantasmée, où l’imaginaire s’affole dans l’outrance ornementale et la mise en scène. Elle est l’illusion d’une représentation fausse et mensongère de la réalité et de la capacité de l’Homme à vivre une vie rêvée, riche d’utopie.

Audrey Frugier

Audrey Frugier

Audrey Frugier, Unicorn, technique mixte, 2013

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Sophie Langohr, Drapery, galerie Saint-Luc, les images (3)

Sophie Langohr

Sophie Langohr

Image Maison Martin Margiela
de la série Drapery
photographie couleur sur aluminium 86 x 60 cm, 2014

Sophie Langohr

Image Valentin Yudashkin
de la série Drapery
photographie couleur sur aluminium 44 x 65 cm, 2014

Sophie Langohr

de gauche à droite :

Image Gianmaria Buccellatti
de la série Drapery
photographie couleur sur aluminium 62 x 50 cm, 2014

Image Chanel
de la série Drapery
photographie couleur sur aluminium 50 x 34 cm, 2013

Image Nina Ricci
de la série Drapery
photographie couleur sur aluminium 51 x 79 cm, 2014

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Emilio Lopez Menchero, Cherchez le garçon, Mac Val, Vitry sur Seine

Emilio Lopez Mechero

Emilio López-Menchero
Trying to be Balzac, 2002-2009
D’après Balzac, étude de nu au gros ventre, le bras droit tendu, le bras gauche plié derrière le dos, dite étude de nu A, d’Auguste Rodin.
extrait d’une suite de 40 photographies N.B, 15 x 23 cm marouflées sur aluminium. Edition 3/3

Emilio Lopez Menchero

Emilio López-Menchero
Trying to be Cindy, 2009
Photographie couleurs marouflée sur aluminium, 122 x 60 cm. Édition 5/5

Pour le premier grand rendez-vous de la programmation de l’année de ses 10 ans, le MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne présente une exposition thématique pluridisciplinaire. Qu’est ce qui définit la masculinité aujourd’hui ? Et comment proposer des alternatives à la figure du mâle dominant dans la société patriarcale ?
Pour répondre à ces questions, le commissaire Frank Lamy invite plus de cent artistes hommes, autant de pistes de réflexion autour des modèles culturels de la représentation masculine… de quoi faire tomber certaines idées reçues, aussi tenaces que fragiles. De l’acception de soi et des autres.

L’exposition « Chercher le garçon » réunit une centaine d’artistes mâles qui, d’une manière ou d’une autre, interrogent et déstabilisent les modèles établis. Rejetant tout autoritarisme, questionnant les valeurs traditionnellement associées à la masculinité (efficacité, autorité, héroïsme, conquête, force, etc.), les œuvres rassemblées proposent toutes des stratégies de résistance et de redéfinition du paradigme masculin. Le masculin y est mis en questions dans toute sa plasticité. L’anthropologie nous a appris que la différence minimale et irréductible entre le mâle et la femelle tient dans les différentes places occupées dans la chaîne de procréation. Le reste est construction sociale, ancré et dépendant des lieux, des époques, des cultures.

Privilégiant la lenteur, la chute, l’échec, l’invisible, jouant des codes de représentation de l’idéal masculin qui selon George L. Mosse « imprègne toute la culture occidentale», mettant en crise toute une histoire utopique et moderniste de l’art, questionnant ainsi les place et fonction de l’artiste, ces œuvres font bégayer l’histoire de l’art, et se situent plutôt du côté du mineur (Gilles Deleuze) et des révolutions moléculaires chères à Félix Guattari. L’exposition développe une approche tournée vers des artistes et des œuvres que l’on peut appréhender à partir des théories et postures féministes depuis les années 1960. Ou comment le féminisme, envisagé comme une entreprise de déconstruction des systèmes de domination de tous ordres, irrigue la création contemporaine dans une perspective nécessaire d’ancrage de l’art dans un espace de réflexion et d’analyse du réel contemporain.

Dans son introduction à l’ouvrage de Carla Lonzi, Autoportrait (1969, JRP/Ringier 2013), Giovanna Zapperi formule l’apport des études féministes à l’histoire de l’art comme le passage de « l’énoncé d’un moi autoritaire à l’expression d’un sujet multiple et fragmenté » (p. 18). Elle poursuit : « Produire de la connaissance à partir de l’expérience subjective est un des traits distinctifs des pratiques féministes. » (p. 30) qui s’ancre dans « le récit de soi, la primauté de la subjectivité et le plaisir de la conversation » (p. 12). Les œuvres ici rassemblées ressortent de cette dynamique : les artistes s’y expriment à la première personne du singulier, prenant en charge la narration de leurs propres subjectivités.

Car, comme l’écrit Virginie Despentes : « Le féminisme est une révolution, pas un réaménagement des consignes marketing […]. Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Une révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s’agit pas d’opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l’air. » (Op. cit., p. 156).

Si l’on considère le féminisme comme entreprise théorique et pratique de résistance à TOUTE forme de domination, si l’on considère que le patriarcat et la masculinité hégémonique sont des formes idéologiques à combattre, alors, il semble important et urgent de se questionner sur le masculin. De le déconstruire. Et d’ouvrir un espace où les hommes parleraient d’eux- mêmes et de leur condition, en toute conscience. Il ne s’agit pas, bien évidemment, de régler la question – l’exposition est partielle, partiale et subjective, mais, bien au contraire, d’amorcer une réflexion que l’on espère fertile. L’exposition se veut plurivoque, voire même contradictoire. Les œuvres y sont critiques, distanciées, analytiques. Il y est question d’images, de représentations, de déconstructions, de plasticités, de corps. Constatant une similarité entre la figure de l’artiste moderne (génial, utopique, conquérant, novateur…) et celle du mâle dominant, il s’agit de les interroger dans un même mouvement. On y trouve des attaques en règle contre les figures et formes d’autorité, explorant la plasticité des corps, théâtres des forces idéologiques en présence.

du 7 mars au 30 août 2015
Vernissage le vendredi 6 mars à 18h30
Commissariat : Frank Lamy
MAC VAL
Musée d’art contemporain du Val-de-Marne
Place de la Libération 94400 Vitry-sur-Seine

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Jacques Lizène, Si tu veux voir le monde, ferme tes yeux, les images

A Argos (Bruxelles), la contribution de Jacques Lizène à l’exposition « Si tu veux voir le monde, ferme tes yeux », part 1.

Si tu veux voir le monde, ferme tes yeux is an exhibition project in two parts based on video works from the Argos collection. The title nods to Jean-Luc Godard’s film Le Gai Savoir (1968) in which two characters wonder about the meanings of sound, words and images, but they also discuss about cinema, television and politics. Cinema as the possibility to engage in a dialogue and as the way to reach any goal. In the first part of the project, the exhibition proposed a selection of works that simultaneously evoke cinema seeing as a technique and an introspective experience. In fact, even if filmmaking is matter of testing, shooting, framing, editing, setting, recording or acting, it’s finally an inner encounter between the spectator and the fictional world depicted in the movie, a physiological exposure mediated by a our senses and our intellect.

Jacques Lizène

Jacques Lizène

Contraindre le corps à rester dans le cadre de l’image en promenade d’un côté à l’autre de l’écran.
1971, couleurs, sans son, 8 mm, projet vidéo transféré sur DVD, 4’28. Ed. Yellow.
Devant un mur de briques, une constante dans l’œuvre lizénienne, les contorsions du petit maître pour rester dans le cadre de l’image tandis que la caméra resserre peu à peu le champ. Le petit maître se promène latéralement, d’un bord à l’autre du cadre de l’écran, sans sortir du champ. Deux prises successives.

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