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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Hahaha. L’humour de l’art, ING Art Center, Bruxelles

Jacques Lizène et Jacques Charlier participent à l’exposition Hahaha. L’humour de l’art. Du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022 à l’ING Art Center, place Royale à Bruxelles.

Cette exposition lève le voile sur le rôle de l’humour dans les révolutions artistiques de la fin du 19e siècle à nos jours. De la Great Zwanz Exhibition (1885) au Dadaïsme, de l’âne « Lolo » aux readymade de Marcel Duchamp, de Man Ray à Marcel Broodthaers, du chantant John Baldessari aux œuvres à jouer de Wim Delvoye, Hahaha prend l’humour au sérieux ! L’exposition est une collaboration unique entre KANAL-Centre Pompidou, le Centre Pompidou et ING Belgique. Elle permet de révéler certaines œuvres sous un nouvel angle et de découvrir des œuvres du Centre Pompidou qui n’ont peu ou jamais été exposées en Belgique. Hahaha. L’humour de l’art se déroulera du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022.

L’exposition montrera un ensemble d’œuvres tout à fait remarquable parmi lequel l’emblématique Fontaine,l’urinoir renversé de Marcel Duchamp. Ce formidable canular a révolutionné le monde de l’art en 1917 lorsqu’il a été présenté au Salon de la Société des artistes indépendants de New York pour tester l’ouverture d’esprit autoproclamée de son jury. Fontaine sera refusée mais jouera un rôle majeur dans l’histoire de l’art du 20e siècle. Duchamp est sans doute le premier artiste à faire du canular une pratique artistique à part entière, comme en témoigne après lui Piero Manzoni et sa Merde d’artiste, mais aussi les farces de Bertrand Lavier, Maurizio Cattelan ou Wim Delvoye. En dépit de sa portée incontestable, l’humour a été réduit à une présence fantôme dans les textes qui composent le grand récit moderniste. En s’appuyant sur le rire, les champions de l’humour issus de l’avant-garde en ont fait un des principaux moteurs de la modernité. Hahaha s’attache à rendre au rire sa place dans l’histoire de l’art moderne et contemporain, écrit Nicolas Liucci-Goutnikov, commissaire de l’exposition.

Hahaha. L’humour de l’art  s’articule autour de sept thèmes : les caricatures, le jeu de mots, les joujoux (œuvres-jouets), le canular, la parodie, la dérision et les artistes-bouffons. Le parcours rassemble plus de 200 œuvres et permet de découvrir comment les artistes ont porté sur l’art un regard démythificateur. Anne Petre, responsable de l’art chez ING en Belgique: L’humour et l’art ont en commun un langage imagé avec ce grand atout qu’est l’ouverture sur l’autre, une des grandes valeurs défendues par ING. La Belgique a depuis toujours cultivé l’humour et la dérision. Nombreux sont les artistes perturbateurs tels René Magritte, Jacques Charlier ou Marcel Mariën. C’est pourquoi, en sus des œuvres issues des collections du Centre Pompidou qui forment la majorité de l’exposition, nous avons intégré des œuvres d’artistes belges incontournables et collaboré avec certains d’entre eux comme Guillaume Bijl ou Wim Delvoye.

ING Art Center, Place Royale 6, 1000 Bruxelles

TO BE IN THE KNOW, IAN WILSON, 1976

C’est à partir de la fin des années 1960 à New York au contact d’artistes qualifiés de conceptuels comme Joseph Kosuth, Robert Barry ou Lawrence Weiner avec lesquels il eut de nombreux échanges, que Ian Wilson développe un travail essentiellement basé sur l’utilisation du langage. En 1968, l’ une de ses premières pièces a consisté à prendre le mot temps, pendant toute la durée de l’année en cours, comme objet de recherche. Ainsi, allant à un vernissage dans une galerie, si quelqu’un lui demandait ce qu’il faisait en ce moment, il répondait qu’il était intéressé par le mot temps. Pour Ian Wilson, explique Ghislain Mollet-Viéville, l’art conceptuel prend les principes de l’abstraction visuelle pour les appliquer au langage qui lui semble le moyen d’expression le plus informel. Sa volonté de décrire des concepts sans référence physique ou visuelle l’amène à avoir pour point de départ le connu et l’inconnu. Ainsi peut-on lire dans la  Section 22, 9 feuilles tapuscrites, datées de 1978 : The unknown is known as unknown. That character of it that is known as unknown is known.  Sur le carton d’invitation de la Discussion que Ian Wilson tient au Van Abbemuseum d’Eindhoven, le 3 juin 1983, on peut lire : that which is both known and unknown is what is known that which is both known and unknown is not known as both known and unknown whatever is known is just known. I. Wilson souligne qu’il n’est pas un poète et qu’il considère la communication orale comme une sculpture; il l’affirme plus clairement encore dans les discussions avec des interlocuteurs divers qu’il organise en les préparant à partir de 1972. Aucun enregistrement ni aucune prise de notes ne sont autorisés au cours de ces échanges qui se déroulent en un temps limité (généralement une heure) et avec une assistance restreinte. Un certificat signé par l’artiste atteste que la pièce a bien été réalisée. L’absolu, sa définition et sa quête, sont bien souvent au cœur des échanges. En réduisant l’art à sa dimension verbale –  tout art est information et communication, avance I. Wilson qui confirme avoir choisi de parler plutôt que de sculpter – l’artiste évite l’assimilation de la création à la fabrication d’un objet, ouvrant alors la voie à ce qui, en 1968, a été qualifié par Lucy R. Lippard et John Chandler de dématérialisation de l’œuvre, phénomène marquant, selon eux, l’art de l’époque. Le concept mis en place par Ian Wilson, continue Ghislain Mollet-Viéville, se veut séparé de la connaissance du monde extérieur pour mieux se concentrer sur lui-même. Ce qui lui parait important à travers ses discussions c’est la prise de conscience que l’on est et que cette connaissance sans dimension ni forme, aille au delà de l’espace et du temps pour traiter non pas de l’idée en tant que tel mais du degré d’abstraction de cette idée.

Les Discussions que l’artiste new-yorkais tient dans les musées, les galeries ou chez les particuliers sont évidemment du pain béni pour Jacques Charlier, qui croque Ian Wilson en 1976. Et l’on remarquera le parallèle qui existe entre les Photos – Sketches et cette série de dessins consacrés à l’artiste new-yorkais. Une suite en six planches, comme un Dessins – Sketch,  qui, d’abord, contextualise la Discussion à venir (la carafe, le verre d’eau du conférencier). Ian Wilson, ensuite, se concentre, se mesure et, Socrate des Temps Conceptuels, semble plonger dans sa propre pensée, Le verbe enfin, la parole,  The Know en premier, The Unknow pour suivre, enfin la  Discussion, comme une logorrhée. Jusqu’au moment où l’un des spectateurs invisibles intervient et demande à l’artiste : Why do you look right and left before you cross a street ? Moment d’affolement et d’interrogation dans le regard de Wilson qui finit par répondre : Yes ! That’s really a good question ! Le voilà qui redescend des cimes absolues, avant de traverser la rue. A nouveau, il y a bien des choses derrière le stéréotype qui déclenche le rire, ce sens commun entre rire et sérieux, le sérieux de Wilson, le sérieux et le rire de Charlier. L’humour justement associe toujours le sérieux au comique. Et l’art de Wilson est le principe même d’une démarche très sérieure, pas même Charlier n’en doute. Mais celui-ci sait que rire de se prendre au sérieux, c’est prendre au sérieux ce rire démystificateur.

Art auto-publicitaire, 1975. « Collectionneurs avertis, il vous faut acquérir un Lizène d’art médiocre pour mettre en valeur par opposition vos tableaux de maîtres et votre mobilier de qualité »

COLLECTIONNEURS, …. 1975, EN REMAKE.

Section publicité. Depuis 1975, Jacques Lizène pratique l’ art auto – publicitaire (comme il assure d’ailleurs également son auto – historicité) et son slogan fait date :Collectionneurs, il vous faut acquérir un Lizène d’art médiocre pour mettre en valeur, par opposition, vos mobiliers de qualité et vos tableaux de maître, 1975, art auto – publicitaire.  Dès 1976, le petit maître affine ce discours promotionnel et se commet dans unePeinture Marchandise, Prestige Marchandise, une facétie médiocre, une peinture nulle, unemisère pour nantisur laquelle il indique que L’acheter, c’est créer . Et il ajoute :Cet objet d’art est un modèle valorisant son acquéreur, démontrant ainsi qu’il est possible, oui, de promouvoir des œuvres d’art disqualifiées par leur propre auteur. Fin des années 80, après avoir créé l’art néo déco nul (1987), le Petit Maître envisage d’éditer uncatalogue façon publicitaire (sur une idée de 1975) , traçant deux exemples detoile à photographier près de meubles de qualité . Il n’hésite pas à opérer une découpe spéciale dans sa peinture médiocre, afin de valoriser le meuble d’antiquaire et le siège design posés contre la cimaise. Adepte de la procrastination, il remettra ce projet de catalogue à plus tard et le fera réaliser, en 2004, sous forme de capsule vidéo. On le sait : avec Lizène, la technologie avance, la médiocrité reste. Grand amateur des ressources offertes par la palette graphique (sic), Lizène fait insérer ses propres œuvres dans les univers contrastés d’une galerie d’antiquités et  d’un show-room de mobilier contemporain, tous deux réputés de qualité . On y découvre ainsi le petit maître déambulant, contemplant quelques-unes de ses œuvres dans ces environnements singuliers. La bande son est constituée de discrètes exclamations admiratives sur fond musical, une fois n’est pas coutume, destiné à séduire.

ART SANS TALENT,

Aux côtés de Jacques Charlier, de Jacques Lennep ou de Danièle et Jacques Louis Nyst, sous la férule stimulante de l’émission Vidéographie de la RTBF-Liège ou en dehors, Lizène s’affirme peu à peu comme l’un des vidéastes majeurs du moment, dans la branche plasticienne – et laissant à d’autres la branche militante et socialement engagée du nouveau medium. L’époque, il est vrai – les années 70 – est aux premiers tâtonnements, et la maîtrise très approximative de la technologie de la part du Petit Maître s’accommode fort bien de l’esprit des avant-gardes historiques et de son énergie de défrichage : finalement le non-art vidéo de ce zélateur de la « sans-importance » conjugue « les qualités paradoxales d’un bâclage formel hautement expressif », insistait René Debanterlé, qui décelait d’ailleurs avec justesse, dans I’« expérimental » chez Lizène, un double sens à la fois scientifique (tenter de démontrer – sans se démonter, ajouterait l’autre) et phénoménologique (faire l’expérience de tout ce qui nous tombe sous la paluche – expérience ratée, de préférence, et la paluche désignant par bonheur non seulement la main malhabile, mais aussi un type de petite caméra aujourd’hui disparu et, en argot, un type de masturbation pour sa part toujours très en vogue, youpie).Au sens propre, ce resserrement actif et général sur la personne du créateur peut d’ailleurs être vu comme une conséquence directe de l’Art d’attitude, travaillant dans deux directions opposées : l’affirmation de la présence de l’artiste (ego sum : je joue à l’ego), et la négation de son existence (puisqu’il s’efface, se dilue sans cesse ou s’évanouit dans les plis). Perdues ou abîmées, ou fondues ou collées, ou introuvables, ou parfois tout cela à la fois, la plupart de ces bandes vidéo sont d’ailleurs restées longtemps invisibles … Pas de postérité facile et factice: décidément, un principe, presque une hygiène de vie.

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LAW 3D, les images virtuelles

Singulière expérience d’un stand de foire 3D et uniquement online ! Une jolie prouesse. Rassurez vous, les oeuvres de Jacques Charlier et Werner Cuvelier sont bien réelles. Et l’art au temps du corona ne se résumera jamais à un click and collect, la galerie se chargeant du take away. Vivement vous retrouver face aux oeuvres ! Notre online viewer room, toutes les oeuvres commentées, reste en ligne quelques jours encore. Et c’est ici. 

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LAW 3D Luxembourg Art Fair online, prolongée jusqu’au 29 novembre.

Prolongation pour cette expérience digitale. Découvrez notre stand – et l’ensemble de la foire –  sur la Luxembourg Art Week 3D. Dernier clic  dimanche 29 novembre !

La plateforme digitale de la foire, une visite virtuelle 

Le catalogue des oeuvres proposées  Click and collect, nous nous chargeons du Take away !

Notre online viewer room, complément d’information, toutes les oeuvres commentées. 

Nous restons à votre disposition – à distance – pour toute information que vous souhaiteriez. ++32.475.90.52.26 et info@nadjavilenne.com

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Luxembourg Art Fair, Jacques Charlier, Photo-sketches (3)

LE CONNOISSEUR, 1974

Jacques Charlier
Photos Sketch, Le connoisseur, 1974
12 photographies NB rehaussées à l’encre, (1) x 52 x 52 cm

L’ART ? QUOI DE PLUS NATUREL , 1974-77

Jacques Charlier
Photo – sketch, L’art, quoi de plus naturel, 1974-77
4 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

SÛR DE L’ART, 1974

Jacques Charlier
Photo – sketch, Sûr de l’Art, 1974
6 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

LA PISCINE, 1974-77

Jacques Charlier
Photo – sketch, La piscine, 1974-77
12 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

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Luxembourg Art Fair, Jacques Charlier, Photo-sketches (2)

L’IDEE, 1974

Jacques Charlier
Photo – sketch, L’idée 1974
4 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

COMPTER L’ART, 1975

Jacques Charlier
Photo – sketch, Compter l’art, 1975
6 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

PROBLEME DE MUR, 1974

Jacques Charlier
Photo – sketch, Problème de Mur, 1974
6 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

SOUS L’ARBRE, 1976

Jacques Charlier
Photo – sketch, Sous l’arbre, 1976
6 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

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Luxembourg Art Fair, Jacques Charlier, Photo-sketches (1)

Jacques Charlier
Photo – sketch, L’idée 1974
4 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

INTERLUDE & PHOTOS-SKETCHES

Quatre photographies d’un clown, perruque blonde décoiffée, lunettes, gros nez et moustaches postiches, quatre faciès aux mimiques idiotes et hilares. Et quatre bulles pensives comme dans les planches de bédé. Le clown réfléchit, – mais oui, il réfléchit – pensant à l’Art, à ce qu’on en dit, à ce qu’on en fait, à ce qu’il en reste. C’est cinglant et plus critique que désenchanté, et cela reste assurément d’actualité. Le clown, c’est Jacques Charlier qui se met lui-même en scène et ce Pensant à l’art, titre de la saynète,  est l’un de ses Photos – Sketches. Entre 1974 et 1976, il en réalisera une quinzaine que trois galeries, – avec courage -, montreront entre 1976 et 1978, Kiki Maier Hahn à Düsseldorf, Eric Fabre à Paris et MTL à Bruxelles.(1)

Il y a quelques pages qui rendent compte de ces Photos – Sketches dans la première importante monographie consacrée à Charlier, Dans les règles de l’Art (2), parue en 1983, quelques pages qui ne semblent pas trouver leur place dans l’ouvrage, comme si le terrain, tout à coup, entre Paysages Professionnels et Photographies de Vernissage, devenait fort glissant. D’ailleurs le chapitre consacré à ces saynètes photographiques  s’appelle Interlude. Et souvenons-nous, l’interlude, à la télévision, c’était une émission courte, souvent muette, diffuser pour meubler un trou dans la grille de diffusion ou pour pallier à un problème technique. C’est sûr, il y a là comme un trou dans les règles de l’Art. D’ailleurs lorsque Charlier montre ses Photos – Sketches à Bruxelles en 1978, il titre son exposition : Charlier’s Hebdo ou l’art bidon en roman photo. Cela sent la satire à plein nez. Oui, mais voilà, considérer ces choses, là même, au premier degré, ce serait un peu court.  Jacques Charlier a toujours vu plus loin que le bout de son nez, même postiche. Et d’ailleurs, ce chapitre Interlude, il l’envoie À l’Art. Sans hésiter.

Ces photos – sketches de Jacques Charlier sont bien des romans photos (ou des photos romans), un art narratif proche de la bande dessinée, une sorte de cinéma du pauvre, en arrêts sur image, à lire dans les magazines, une suite de photogrammes dont le film n’aurait jamais existé, une succession de photographies, agrémentées de textes disposés ou non dans des phylactères, qui conduisent la narration. L’histoire du roman photo, l’analyse du genre, a remarquablement été faite par Jan Baetens, professeur en sémiotique et études culturelles à la KUL à Leuven (3). Ce n’est pas notre sujet ici ; mais très significative, quant à ce qui nous occupe, est toutefois l’exergue que Jan Baetens consacre à Roland Barthes dans son ouvrage, isolant une petite réflexion du sémiologue français. Alors que celui-ci s’interroge sur quelques photogrammes de S.M Eisenstein parus en 69-70 dans les Cahiers du Cinéma, dont il sonde ce qu’il nomme leur sens obvie (ce qui vient au devant de nous) et leur sens obtus (cette réaction émotive face à l’image et aux objets qu’elle contient et leur corollaire signifiant qui bien sûr est son cheval de bataille), Roland Barthes digresse et écrit : Il est d’autres « arts » qui combinent le photogramme (ou du moins le dessin) et l’histoire, la diégèse : ce sont le photo-roman et la bande dessinée. Je suis persuadé que ces arts, nés des bas-fonds de la grande culture possèdent une qualification théorique et mettent en scène un nouveau signifiant (apparenté au sens obtus) : c’est désormais reconnu pour la bande dessinée ; mais j’éprouve par ma part ce léger trauma de la signifiance devant certains romans-photos : leur bêtise me touche (telle pourrait être une certaine définition de leur sens obtus) ; il y aurait donc une vérité d’avenir (ou d’un très ancien passé) dans ces formes dérisoires, vulgaires, sottes, dialogiques, de la sous culture de consommation. Roland Barthes écrit ceci en 1970 (4).

Jacques Charlier
Photo – sketch, Compter l’art, 1975
6 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

En fait, ce genre ne peut qu’intéresser Charlier, parce qu’il est en effet mineur, populaire, qu’il provient des bas-fonds de la grande culture pour reprendre le discours un peu pompier de Roland Barthes. Et ne nous méprenons pas, il ne s’agira nullement pour Jacques Charlier de trouver des aspects novateurs, voire d’avant-garde  au roman-photo, façon Sophie Calle par exemple, ni même de renouveler le genre, tel que le fit Suky Best dans les années 90, revisitant dans ses Photo-Love, les déclinaisons mécaniques de la formule du roman sentimental illustré à destination du public féminin. Il ne s’agira pas plus de tourner le roman-photo en dérision. Si charge parodique il y a, elle est sans aucun doute ailleurs, plutôt dans le rapport qu’entretient Charlier avec le futur récipiendaire de l’œuvre. C’est l’indice sociologique qui intéresse Charlier et surtout, la notion de déplacement. Déplacer dans ce petit monde dit de l’art contemporain,  qu’il fréquente et où il agit, un genre qui est parfaitement étranger à cette société et ses pratiques, là même où on qualifierait très certainement ce genre de dérisoire, sot, vulgaire et dialogique, pour reprendre la rhétorique barthienne. Jacques Charlier, a déjà éprouvé cette méthode de déplacement et agit comme il le fit pour ses réalités socio – professionnelles, – les documents du S.T.P, les paysages professionnels, la musique façon Elvis du collègue Rocky Tiger, comme il le fit aussi via ses planches de dessins d’humour. Pour Charlier, il s’agira toujours de chercher le potentiel indiciel de ce qu’il met en œuvre, l’indice sociologique révélé par le déplacement de l’objet lui-même, d’amont en aval et inversement, tant dans ce monde de l’art que dans la société en général. Charlier, en plus, s’est toujours refusé à tout style, celui qui permet pourtant cette identification immédiate si attendue par le marché de l’art et s’est toujours promis d’utiliser tous les média, du moment que l’art soit au service de l’idée.

Ce n’est dès lors pas pour rien que Jacques Charlier produit ses Photos – Sketches précisément durant ces années 1974-1976. Lorsqu’en 1995, Paul McCarty réalise The painter, cette vidéo où l’artiste américain s’attaque au mythe de l’artiste-génie (7), où il apparaît perruque blonde sur la tête et affublé d’un gros nez postiche (tiens donc), où il met en scène un peintre expressionniste abstrait et toutes les personnes qui gravitent autour de lui, du collectionneur au galeriste en passant par les critiques d’art (tiens donc, encore), il décide de le faire dans un décor digne d’un sitcom, un décor qui singe les grandes émissions populaires de la télé et qui préfigure la télé-réalité. Le parallèle est saisissant : vingt ans auparavant, Charlier s’empare d’un genre inventé dans l’immédiat après guerre, qui connut son heure de gloire dans les années 60 et commence à décliner au milieu des années 70, face aux changements de mœurs et à l’essort de la télévision, un genre populaire qui a bénéficié des puissants moyens de diffusion de la culture de consommation, c’est d’ailleurs bien pour cela qu’il est devenu populaire. McCarthy se met en scène dans un sitcom des années 90, Charlier, avant lui, est devenu, le héros d’un roman photo des années 70. Et tout deux agissent en mettant en scène l’artiste. Le parallèle est suffisamment explicite.

A l’époque, on ne pouvait se douter que Charlier possédait un tel potentiel d’autodérision. Jamais, il ne s’était ainsi exposé, jamais il ne s’était mis en scène. Certes, il apparaît bien quelques fois dans les travaux du STP, dans les photographies prises devant la double porte du bâtiment qui abrite le Service, mais c’était, en quelque sorte, au même titre que ses collègues. Alors qu’il a croqué un nombre saisissant d’artistes et d’acteurs du monde de l’art, André Caderé, Marcel Broodthaers, Niele Toroni, Dan Graham, Ian Wilson, Konrad Fischer, Nick Serota, Gerry Schüm, Lawrence Wiener, Françoise Lambert, Gislind Nabakowski, John Gibson, Gian Enzo Spenone, Jean-Pierre Van Thiegem, Barbara Reise et tant d’autres, je ne lui connais aucun autoportrait à charge. Ce sont bien là les premiers, et Charlier fait fort, travesti en clown (et pas même l’Auguste), gros nez postiche, lunettes et fausses moustaches, la perruque s’échappant d’un ridicule bonnet de laine. Charlier a mis en relief des comportements, pastiché les situations, démonté les systèmes et campé des attitudes, il a même même pris le public pour motif. Cette fois, c’est lui qui rentre en piste, qui anime l’interlude entre deux parties du spectacle de l’art et qui annonce au public qui le voit ainsi surgir que sa vie est un vrai roman – photo. Oui, c’est bien lui qui se met en scène et c’est bien de lui qu’il parle dans ces saynètes, lui l’artiste qui se cherche un galeriste, (et celui-ci de toute façon n’aura qu’une envie, celle de virer cet énergumène à qui on ne donnerait pas cinq sous, en refilant la patate chaude à un collègue), qui montre ses œuvres  au connoisseur, qui – dans les affres du doute –  cherche l’idée, l’inspiration, qui se questionne sur la réception de ses travaux.  Pensant à l’art, il s’interroge sur ce qu’on en dit et ce qui en reste. D’ailleurs il n’est pas sûr que ce soit de l’art, et tant pis ce sera pour une autre fois. L’idée, l’inspiration, la réflexion, la création, voilà la grande question ! A la première œuvre, on s’intéresse, à la seconde, on se dit que c’est vraiment trop con ; on s’énerve ? L’artiste s’obstine mais se demande toutefois comment ceux qui déchiffrent l’art tiennent le coup !.  D’ailleurs l’artiste se met à la place du connoisseur : Encaisser, ça jamais ! Quoique… Le flair c’est ça qui compte dans l’art. Encore faudra-t-il pouvoir expliquer cela aux autres car le type, l’artiste, a voulu dire quelque chose, mais quoi ! Et si tout cela finalement n’était qu’un problème de mur ? Voilà la bonne question.

L’art, en tout cas, avant de s’accrocher au mur, cela se bricole, d’abord en synopsis et scenarii, ensuite devant l’objectif, avec quelques accessoires, (et dans un cas, avec la complicité d’un ami avocat qui aurait pu être comédien et qui se glisse le  temps d’un shooting dans la peau du galeriste). Ensuite en peaufinant les phylactères de ces courtes saynètes qui pourraient se combiner, n’en faire qu’une seule, suite de lucides truismes dont les stéréotypes déclenchent le rire. C’est cela le rôle du clown, non ? Liesbeth Decan (8) fait très justement remarquer que Charlier met en œuvre ses Photos – Sketches au moment même où Christian Boltanski entreprend ses Saynettes comiques (1974), une œuvre parodique où Boltanski se raconte sur un mode clownesque et où, semblant douter de la solennité de ses précédentes démarches, il réajuste le thème de l’autobiographie à une perspective plus légère et plus humoristique. Certes, tant chez l’un que chez l’autre, Charlier ou Boltanski, il y a cette volonté de surprendre et de mettre le regardeur dans l’embarras, mais chez Jacques Charlier, il y a une dimension différente. Ces saynètes sont autobiographiques dans la mesure où elles témoignent avant tout de ses préoccupations du moment, qui d’ailleurs ne le quitteront plus : il se représente dans le rôle de l’artiste, lui  comme tout autre, au cœur même de l’intrigue (9), au sens de la complication, de l’embrouillement, de l’imbroglio qui tisse les relations qu’entretiennent les acteurs de l’art, qu’ils soient artistes, promoteurs, questionneurs, regardeurs, collectionneurs, une intrigue qui, de l’extérieur, peut en effet sembler très comique. Car l’Art pour Charlier est son objet lui-même, mais aussi et surtout, cet ensemble tactique relationnel, qu’il n’a de cesse de démystifier.

Jacques Charlier
Photo – sketch, La piscine, 1974-77 (détail)
12 photographies couleurs rehaussées à l’encre, 50,5 x 70,5 cm

Il y a en fait deux séries distinctes dans l’ensemble des Photos – Skeches, une première réalisée en intérieur, en studio j’allais dire, et en clichés noir et blanc. Durant les étés 1975 et 1976, Charlier réalisera plusieurs pièces en extérieur, à la campagne, et cette fois en couleurs. L’art, quoi de plus naturel ? déclare le clown entouré des animaux de la ferme. Il fréquente les moutons, décide du coup de faire de l’art pour insomniaques, croise un troupeau de vaches, des vraies vaches auprès desquelles il entreprend des travaux d’approche, ce qui lui semble plus simple que d’approcher un collectionneur, s’exerce à l’art équestre, sieste sur la branche d’un arbre, attendant que le fruit de ses réflexions soit mûr, constate assis sous cet autre feuillu qu’il y en à d’autres qui font de l’art si facilement, qui trouvent leur inspiration, là  par exemple pointant le doigt sur le paysage lui-même. Avant de plonger dans une piscine, bonnet sur la tête, afin d’y trouver l’idée terrible et pleine de profondeur, (et il est piquant de savoir que cette piscine dans laquelle le clown boit la tasse appartient à une galeriste hospitalière), il pointe une longue vue marine sur le paysage de bocages que surplombe la piscine. L’Art est à l’horizon !. Tout cela nous renvoie à ces autres images que Charlier réalise en 1970 lorsqu’il décide de peindre un arbre dans le sens littéral du terme -, au latex (toutefois avec l’aide d’un compresseur) quinze jours avant le début de l’automne, images qu’il a titré  Paysages Artistiques (10). Oui, Charlier campe dans son réel et dans son environnement avec lequel il interagit. Et pour ma part, devant son roman photo, pour en revenir à Roland Barthes, je n’éprouve aucun trauma du signifiant. Même léger.

notes :

1 Notice catalographique. Dans l’ouvrage « Dans les Règles de l’Art », paru en 1983 aux Editions Lebeer-Hausman, Jacques Charlier publie une liste qu’il qualifie de « complète » des photos sketches. On y compte 13 œuvres. Tout récemment, Liesbeth Decan, dans « Conceptual, surrealist, pictorial. Photo-based art in Belgium » en annonce « environ une vingtaine ». Suite à mes recherches (atelier, publications, salles de vente, photos d’archives d’expositions), j’en compte 16. Jacques Charlier évoque comme période de production les années 74-77. Liesbeth Decan évoque les dates de 74- 79. En fait, je n’ai pas trouvé d’œuvres datées d’après 1976, date à laquelle Jacques Charlier montre une large sélection des Photos Sketches à la galerie Kiki Maier-Hahn à Düsseldorf. L’année suivante, il les montre à Paris, à l’invitation d’Eric Fabre. Jacques Charlier se souvient qu’il réalise une série en noir et blanc durant l’hiver 1974. Les séries en extérieur seront faites durant les deux été suivants.  Constatation surprenante faite lors de la découverte des images d’archives d’expositions, les Photos – Sketches sont d’abord montrés rehaussés de textes en allemand. A Düsseldorf, une seule œuvre semble faire exception, une série de six clichés, œuvre non titrée, non reprise à l’inventaire dressé par Charlier, pourtant montrée à Paris en 1977, et qui nous montre l’artiste approchant un groupe de vaches dans un pré en constatant que le travail d’approche des ruminants est plus facile que ceux en usage dans le monde de l’art. Celle-là, tant à Düsseldorf qu’à Paris est montrée avec des textes rédigés en français.  La série des œuvres montrée en Allemagne semble avoir entièrement disparu. Elles ne sont pas encadrées, simplement contrecollées sur carton, accrochées ainsi à même le mur. Chez Eric Fabre, toutes les séries sont encadrées. Pour les deux expositions, Jacques Charlier a choisit le format 30 x 40 cm. Il produira, pour la plupart deux séries, dont un exemplaire plus petit et plus maniable, développant les photos au format 7 x 9 / 7 x 11 cm. Les rehauts de textes sont bien sûr apposés dans tous les cas après tirage des clichés. En 1978, Jacques Charlier est invité pour une exposition collective à l’Actual Art Gallery à Knokke. L’exposition est titrée « L’Art se met à table » et se déroule du 17 mars au 28 avril. Lennep et Schwind y participent également. Charlier répond directement à la thématique de l’exposition, en sélectionnant parmi ses Photos – Sketches, la série titrée « L’art à table », reproduite dans l’ouvrage de 1983. Enfin, toujours en 1978, les Photos Sketches sont montrés à la galerie MTL, à l’invitation de Gilbert Goos qui a repris la galerie de Fernand Spillemaekers, à Bruxelles. L’exposition est titrée : « Charlier’s hebdo ou l’art bidon en roman photo ». Pour l’instant, nous ne disposons malheureusement pas d’images d’archives de cette exposition.  Notons, finalement, que la toute première apparition publique d’un Photo – Sketch remonte à 1975. Charlier offre en effet une version « domestique » de « Problème de Mur » à Jean Claude Garot, fondateur du Journal POUR, à l’occasion de la campagne de soutien organisée en faveur du journal en 1975, campagne dhttps://luxembourgartweek.lu/fr/catalogue?participation=11e soutien qui donnera lieu à l’organisation de l’exposition Je/Nous au musée d’Ixelles.  En témoigne le catalogue publié par Piaza à Paris en 2014, Protest, Art + Design, N°40.  La série des Photos – Sketches se compose ainsi : – Le connoisseur, 1974. NB , – Sûr de l’art, 1974. NB, – Le galeriste, 1974. NB, – Problème de mur, 1974. NB, – Pensant à l’Art, 1974. NB, – L’idée, 1974 NB, – L’Art à table, 1974-77 NB, – Compter l’art, 1975 C, – Sous l’arbre, 1976 C, – La piscine, 1976 C, – Le poker de l’art, 1974-76 C, – L’Art naturel, 1974-76 C, – L’aaarrrttt, 1974-76 C, – L’art équestre, 1974-76 C, – Insomnies, 1974-76 C, – Travaux d’approche (titre provisoire), 1974-76 C

2 Jacques Charlier, Dans les Règles de l’Art, Editions Lebeer-Hossmann, Bruxelles, 1983.

3 Jan Baetens, Pour le Roman-photo, Les impressions nouvelles, Bruxelles, 2010.

4 Roland Barthes, Le troisième sens. Notes de recherches sur quelques photogrammes de S.M. Eisenstein, dans Roland Barthes, l’Obvie et L’Obtus. Essai critique 3. Paris, éditions du Seuil, 1982. Ce texte a été publié pour la première fois dans Les Cahiers du Cinéma, juillet 1970.

5 Dans Jean-Michel Botquin, Zone Absolue, Une exposition de Jacques Charlier en 1970, L’Usine à Stars, 2006.

6  Publiée grâce au soutien de AAP, une association d’amateurs d’art qui gravite autour de la galerie Vega à Liège et qui acquiert les planches originales de la bande dessinée

7 Dorothée Dupuis dans, Collection art contemporain – La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007

8 Liesbeth Decan, Conceptual, Surrealist, Pictorial, Photo-Based Art in Belgium (1960s – early 1990s), Leuven University Press

9 Je reprend a dessin ce terme que Barbara Reise applique au travail de Charlier : Ooidonck 1978 projekt, Belgische Kunst 1969-1977. Comité de travail : Fernand Spillemaeckers, Marc Poirier dit Caulier, André Goemine. Documentation rassemblée par Marc Poirier dit Caulier, p.53 et sv.

10 Voir dans Les Règles de l’Art, 1983, p.162 et Liesbeth Decan, op.cit, p. 62.

 

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Luxembourg Art Fair, Jacques Charlier, la Route de l’art

La route de l’art est devenue aujourd’hui une autoroute saturée. Depuis les années soixante, l’art dit d’avant garde, la création de nouveaux musées, le nombre d’aspirants à la carrière d’artiste, le nombre croissant de nouvelles galeries, l’enthousiasme des collectionneurs et des spéculateurs en ont créé un phénomène de société. Pour certains, une nouvelle religion avec sa curie, ses dogmes, ses foires et ses célébrations internationales. C’est ce constat que Charlier illustre avec humour et sagacité dans la série dites : La Route de l’Art. Comme d’habitude, les styles et les genres lui sont indifférents. Il les choisit au gré de son inspiration du moment et du scenario qui lui convient le mieux. Sergio Bonati.

Jacques Charlier
Le départ, 2917 (Route de l’art)
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm

Depuis les années septante, de temps à autre, quand ça lui prend, Jacques Charlier, artiste pluridisciplinaire, peint ou dessine des Routes de l’art. Ces routes n’ont rien à voir avec les parcours culturels des offices du Tourisme. Elles nous parlent des embûches, des revirements, des détournements, des impasses, des pièges de la mode et du marché qui jalonnent la vie d’artiste. Il cherche depuis toujours à préserver du mieux qu’il peut le cheminement poétique d’une pensée de traverse.

Et pourquoi Le Départ, me direz-vous ?  Spirou, petit groom au Moustic Hotel, fils spirituel non pas du peintre Lapalette, comme l’annoncera le magazine Spirou durant les années 50, a été créé par le dessinateur Rob-Vel en 1938. Rob-Vel l’affublera de ce petit costume de groom s’inspirant de la fonction et de la couleur du costume de ses jeunes années passées sur des paquebots transatlantiques, où il exerçait des fonctions similaires, notamment le paquebot Île de France, où le rouge était de rigueur. Jacques Charlier est né quelques mois plus tard, en 1939. Ils font donc route ensemble, tous deux reporters d’ailleurs. Charlier n’est-il pas très vite devenu l’observateur agissant des us et coutumes de cette société de l’art contemporain ? Puis, ils sont tous deux Wallagons. En wallon Spirou désigne au sens propre un écureuil, mais aussi un personnage pétillant et facétieux.

Jacques Charlier
La porte de l’Art, (La route de l’art) 2017
Acrylique sur toile, 30 x 100 cm
Jacques Charlier
La grande pitié (La route de l’art), 2017
Acrylique sur toile, 40 x 100 cm
Jacques Charlier
L’Art est long (La route de l’art), 2017
Acrylique sur toile, 30 x 100 cm

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Luxembourg Art Fair, online et 3D, Jacques Charlier, Werner Cuvelier, 9 – 22 novembre

LUXEMBOURG ART WEEK – THE FAIR

JACQUES CHARLIER 

WERNER CUVELIER

La galerie a le plaisir de vous proposer une visite virtuelle de son stand AB4 et de l’ensemble de la Luxembourg Art Week_The Fair, dont la tenue physique a dû être annulée.

LAW 3D – Visite virtuelle 

Un catalogue des oeuvres exposées est disponible à cette adresse. Prix et informations complémentaire au ++32.4.227.19.91 et info@nadjavilenne.com

Catalogue en ligne

Par ailleurs, vous trouverez l’ensemble des oeuvres exposées mais également commentées sur le site de la galerie

Online viewer-room galerie Nadja Vilenne. 

Ces adresses sont accessibles  jusqu’au 22 novembre. 

Nous nous tenons a votre disposition – et à distance – pour toute information que vous souhaiteriez !

Bonne visite virtuelle, les oeuvres d’art sont bien réelles !

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