Archives de catégorie : Jacques Lizène

Jacques Lizène, Fancy Selfies, Zoo Galerie, Nantes

La Fontaine de Cheveux de Jacques Lizène est exposée cet été dans l’exposition Fancy Selfies, autodérision, troubles et dévoilements à la Zoo  Galerie à Nantes Du 16 juin au 9 septembre 2023. Une exposition collective avec Chechu Álava, Yana Bachynska, Émilie Brout & Maxime Marion, Solenne Chapelle, Nina Childress, Yannick Ganseman, Léann Kerrien, Jacques Lizène, Julien Meert, Camille Picquot, Molly Soda, Apolonia Sokol, Pierrick Sorin et Andy Warhol.

Jacques Lizène
Petit Maître à la fontaine de cheveux, 1980 (photo de Pierre Houmant). 
Photographie N.B, tirage numérique, 110 x 90 cm. Ed  5/5 

Jaillissement d’une pensée qui déborde, la fontaine de cheveux dressée sur la tête de Jacques Lizène, le « Petit Maître liégeois » comme il se nomme, rappelle le dispositif de la houppette des clowns Auguste qui leur permet de faire jaillir un jet d’eau au sommet de leur crâne. La fontaine de cheveux est le signe d’un excès de sens, d’une outrance manifeste, le jaillissement incessant de la turbulence.

L’idiotie a cette passion d’une projection au sommet, ici gerbe capillaire, que longtemps l’on a percé pour en extraire la folie dans l’imagerie populaire, sous la forme d’un entonnoir. La houppe rappelle également celle des bouffons rituels d’Amérique du Nord, connexion avec le souffle du Grand Esprit.

Jacques Lizène, Argos TV, Quelques séquences d’art sans talent, 1979

Parallèlement à l’exposition consacrée à l’art vidéo en Belgique durant les années 70, Argos TV diffuse durant de mois de décembre à la fois dans sa vitrine, 62 rue des Commerçants à Bruxelles et sur son site internet, Argos TV, les séquences d’art sans talent de Jacques Lizène (1979). 

Voir ou revoir 

Les Séquences d’art sans talent se composent d’une suite de clips et de pitreries parfaitement affligeantes. Jacques Lizène dans le rôle du Petit Maître liégeois, artiste de la médiocrité et de la sans importance, suit du doigt une tache sur l’écran, repousse la mire d’une pichenette, chante mais on ne l’entend pas, contraint son corps à rester dans le cadre de l’image, forme un étron en pressant un tube de couleur, se dandine et se désagrège entre deux petites femmes nues qui dansent en bord d’écran, une plume glissée entre les fesses, finit par brandir un drapeau blanc. Sur fond de projection d’une petite femme agitant ses seins nus, il prend ensuite la posture d’un minable cuisinier burlesque au visage enfariné débitant à grands coups de couteau son concombre, son aubergine, sa carotte, non pas son sexe, enfin c’est tout comme. Réalise finalement une peinture minable façon action-painting en crachant sur l’objectif de la caméra. Jacques Lizène a pris position pour l’art sans talent dès 1966, disqualifiant ainsi ses propres œuvres afin de couper toute tentative de critique fondée sur l’idée de jugement, ce qu’il fait au fil de ces séquences les déclarant mauvaises, à refaire, pas assez ratées, sans intérêt, insignifiantes, d’un infantilisme navrant, ineptes, injustifiables, inexpressives. Revendiquant la place du clown, Lizène joue à l’égo, affirmant la présence de l’artiste, et se dilue sans cesse. Avec un sens consommé de la provoc et du loufoque, il use des nombreuses manipulations qui émaillèrent les temps héroïques de l’art vidéo, split-screens, incrustations, virage des couleurs et prend ainsi à rebours la grande machine à hypnose que sera la télévision. Celle-ci ne s’y trompera pas. Le film est réalisé par le centre de production de la RTBF Liège en 1979. Il est prévu qu’il soit diffusé par l’émission Vidéographie en mars 1980, il est censuré par la hiérarchie ertébéenne quelques heures avant sa diffusion et ne sera mis au programme de l’émission qu’un an après, en avril 1981. Notons enfin que certaines de ces séquences renvoient à d’autres œuvres du Petit Maître, Contraindre le Corps, Être son propre tube de couleurs – peinture à la matière fécale, Minable Music-Hall et, bien sûr, Vasectomie, youppie.

Séquences d’art sans talent consists of a series of clips highlighting the antics and utterly outrageous behaviour of Jacques Lizèe. In the role of the Petit Maître liégeois, artiste de la médiocrité et de la sans importance [Little Master from Liège, artist of mediocrity and unimportance], Lizène follows a spot on the screen with his finger, pushes the test card away with a snap of his fingers, sings inaudibly, forces his body within the frame, makes a turd by squeezing a paint tube, waddles and disintegrates between two small naked female figures dancing at the edge of the screen with a feather between their buttocks, and ends up waving a white flag. Against the backdrop of a woman shaking her naked breasts, he then assumes the posture of a pitiful burlesque cook with a floured face, slicing up his cucumber, aubergine, carrot… not exactly his sex – well, it might as well be. Finally, he makes a shabby action painting by spitting on the camera lens. Since 1966, Jacques Lizène has taken a stand for talentless art, belittling his own works to head off any judicious criticism. Throughout these sequences, he declares them bad, to be redone, not failed enough, uninteresting, insignificant, glaringly infantile, inept, indefensible, and inexpressive. Claiming the clown’s place, Lizène plays with the ego, emphasises the artist’s presence, and constantly undercuts himself. With a consummate sense of provocation and zaniness, he uses the numerous manipulations that marked the heroic days of video art: split screens, chroma-keying, and colour shifts, thereby turning the great hypnosis machine of television on its head. The latter would not be fooled, though. The film was produced by RTBF Liège in 1979. It was to be shown on the Vidéographie programme in March 1980 but was censored by the RTBF hierarchy just a few hours beforehand and was not broadcast until a year later, in April 1981. It should be noted that some of these sequences refer to other works by the Petit Maître: Contraindre le Corps, Être son propre tube de couleurs – peinture à la matière fécale, Minable Music-Hall and, of course, Vasectomie, youppie.

Jacques Lizène, Proposition d’artistes pour un circuit fermé de télévision, 1971, Argos, The 1970s

À partir de 1970, Guy Jungblut, le galeriste de Yellow Now, sa femme Andrée Blavier et l’artiste Jacques Lizène remarquent également le potentiel du nouveau médium. Cette année-là, l’artiste américano-japonais Shinkichi Tajiri enregistre plusieurs performances avec une caméra Portapak lors d’une soirée vidéo et performances organisée à Liège, dont celles d’Otto Muehl. En 1971, le tout premier événement vidéo en Belgique, Propositions d’artistes pour un circuit fermé de télévision, se tient à la galerie Yellow Now. Dans les fiches d’artiste, les « propositions » soumises révèlent immédiatement le potentiel utopique du médium. Certaines oeuvres sont brillantes par leur simplicité. L’exposition THE 1970s : présente notamment la reconstitution de Sculpture Interne de Jacques Lizène. Une caméra filme le dos dévissé d’un écran, révélant ainsi les « organes » de la télévision.

Jacques Lizène. Proposition pour un circuit fermé de télévision. Sculpture interne. Il suffit de dévisser le dos du récepteur TV, d’ôter son couvercle et de filmer avec la caméra les organes intérieurs de ce récepteur. Bien éclairer l’intérieur du récepteur.
Jacques Lizène, proposition pour un circuit fermé de télévision, Sculpture interne, 1971, réactivation 2022
Jacques Lizène, proposition pour un circuit fermé de télévision, Sculpture interne, 1971, réactivation 2022
Jacques Lizène (1946-2021)
Interruption de lumière, 1971
Film NB sans son, 8 mm transféré, 3’39
Production Yellow Now, Liège 

Un seul long plan fixe long de plus de trois minutes : la caméra fixe une prise électrique au bas d’un mur. Une main apparaît dans le champ et retire la prise. Noir. Interruption de lumière. Coupure. Le générique, tapé sur la Remington portative de l’artiste précise : « L’auteur n’apprécie pas vraiment son film. S’il l’a réalisé, c’est parce qu’il se méprise un peu de temps en temps… (peut-être) ».

Ce film s’inscrit dans un cycle d’œuvres où l’on retrouve Volet Clos, Noir Funèbre, Extinction de l’œuf et bien sûr la Vasectomie, sculpture interne : D’une manière générale, les choses étant ce qu’elles sont, Jacques Lizène ne procréera pas…Hopla ! Il subira volontairement la vasectomie (stérilisation par coupure des canaux déférents). Dès ce moment, il portera en lui une sculpture interne. Coupure

Jacques Lizène, Vidéographie, take #1, cinéma Nova, Bruxelles, ce 2 octobre

Jacques Lizène, Quelques séquences d’art sans talent (1979), video, 11′
Jacques Lizène, Quelques séquences d’art sans talent (1979), video, 11′
Jacques Lizène, Quelques séquences d’art sans talent (1979), video, 11′

Si la réputation du festival expérimental de Knokke (1949 à 1975) n’est plus à faire, une autre initiative mérite tout autant d’être mise en lumière… En 1976, le paysage télévisuel belge se limite à la BRT et la RTB. Cette dernière lance Videographie, émission dédiée à l’art vidéo et aux nouvelles technologies, produite et réalisée avec l’ambition de se différencier, formellement et artistiquement, de la télévision institutionnelle. Véritable OVNI anticonformiste, ce programme pionnier de la télé européenne va durer jusqu’en 1986, d’abord à un rythme bimensuel puis mensuel, permettant la diffusion d’un large éventail de vidéos et de films issus de l’avant-garde belge et internationale.

Vidéographie se profile comme de l’anti-télévision : les spectateurs sont mis en condition de voir et comprendre les dessous de la fabrication de l’émission, et invités par la même occasion à une réflexion autour de l’image télévisuelle. L’émission peut être elle-même prétexte pour expérimenter différents dispositifs sur le plateau : celui-ci peut se muer en atelier pédagogique ou en salon de discussion… Tout est source de réappropriation et d’invention, même les génériques. Rétrospectivement, avec un recul de plusieurs décennies, l’esthétique singulière qui se dégage de « Vidéographie » est d’autant plus jouissive et épatante qu’elle est advenue sur une télévision publique. Cap alors sur les années ’70, décennie qui a vu l’émergence de la vidéo-art en Belgique, où des artistes et cinéastes ont commencé à s’approprier et expérimenter avec la vidéo, medium historiquement lié à l’évolution de la télévision.

Cette séance dédiée à la vidéographie et à quelques artistes qui en ont marqué les débuts, sont organisées en collaboration avec Cinéma Nova et la SONUMA (archives de la RTBF) et font parties de l’exposition THE 1970S:_. organisée chez ARGOS

VIDEOGRAPHIE : TAKE #1

Quelques extraits et moments emblématiques des débuts de l’émission TV Vidéographie : une présentation de ce qu’est la vidéo légère, une introduction au fonctionnement d’une caméra « paluche » et d’un synthétiseur image, et quelques considérations de l’époque autour de l’art vidéo. Pour compléter le programme, quatre courts métrages réalisés par des artistes/cinéastes devenus incontournables dans l’histoire du cinéma et de la vidéo-art belges.Jacques Louis Nyst, Aile 4 neige (1978), video, 19′

Jacques Louis Nyst, Le tombeau des nains (1975), video, 2′

Jacques Lizène, Quelques séquences d’art sans talent (1979), video, 11′

Michel Blondeel & Boris Lehman, Marcher ou la fin des temps modernes (1979), video, 27′

→ En présence de Jacques Delcuvellerie, Dick Tomasovic, Boris Lehman

Jacques Lizène, Around Art Vidéo, Lille, tentatives et interruption

Jacques Lizène (1946-2021)
Tentative de dressage d’une caméra
Tentative d’échapper à la surveillance d’une caméra, 1971
Portapack Sony transféré et numérisé, NB, son, 2’11.
Production Yellow Now, Liège

Elle est docile la caméra ? Allez, fait le beau, la caméra ! Claquant du doigts, Jacques Lizène tente de dresser une caméra. Couchée, la caméra ! Ensuite, d’un bout à l’autre de l’écran, le Petit Maître, tente d’échapper à la surveillance de cette même caméra. Œuvre à la fois filmique et performative, cette séquence réalisée en 1971 est le troisième film de Jacques Lizène, après Travelling sur un mur (je ne procréerai pas) et Absence de sujet filmé, et témoigne des débuts de l’art vidéo en Belgique. Cette œuvre apprivoise, entre lucidité et maladresse, ce nouveau médium entré dans le champ des arts plastique, elle est aussi d’une grande conscience politique, mettant en jeu la domination des médias, la soumission à l’ordre dominant, le discours sur la servitude volontaire.

Jacques Lizène (1946-2021)
Interruption de lumière, 1971
Film NB sans son, 8 mm transféré, 3’39
Production Yellow Now, Liège 

Un seul long plan fixe long de plus de trois minutes : la caméra fixe une prise électrique au bas d’un mur. Une main apparaît dans le champ et retire la prise. Noir. Interruption de lumière. Coupure. Le générique, tapé sur la Remington portative de l’artiste précise : « L’auteur n’apprécie pas vraiment son film. S’il l’a réalisé, c’est parce qu’il se méprise un peu de temps en temps… (peut-être) ».

Ce film s’inscrit dans un cycle d’œuvres où l’on retrouve Volet Clos, Noir Funèbre, Extinction de l’œuf et bien sûr la Vasectomie, sculpture interne : D’une manière générale, les choses étant ce qu’elles sont, Jacques Lizène ne procréera pas…Hopla ! Il subira volontairement la vasectomie (stérilisation par coupure des canaux déférents). Dès ce moment, il portera en lui une sculpture interne. Coupure

Jacques Lizène, Around Art Vidéo, Hôtel Moxy, Lille, 30 sept – 2 octobre

La galerie participe à la deuxième édition de Around Art Vidéo à Lille et projettera quelques films des années 70 de Jacques Lizène, également présent à Bruxelles dans l’exposition The 1970s, organisée par ARGOS.

Vernissage le vendredi 30 septembre de 18 à 22h . Samedi 1 et dimanche 2 octobre : de 14 à 19h. Hotel Moxy-Mariott. Rue Jean Bart, 59000 Lille, France

Jacques Charlier, Jacques Lizène, The 1970s, Argos, Bruxelles, vernissage ce 24 septembre

THE 1970s: _ met en évidence une époque particulièrement prolifique pour la production artistique en Belgique, durant laquelle l’expérimentation audiovisuelle s’est accélérée. A partir de 1970, de nombreux artistes explorent pleinement les possibilités créatives et technologiques du cinéma et de la vidéo. L’exposition se positionne sur l’axe géoculturel Liège-Anvers en faisant quelques détours importants par Bruxelles, Namur, Alost et Knokke; marquant ainsi une période au cours de laquelle de nombreux artistes développent de nouvelles méthodes de production souvent collaboratives, immatérielles et interdisciplinaires.

THE 1970s: _ est la première manifestation publique d’un projet de recherche initié par argos en 2018. L’exposition présente les résultats de ce projet en quatre grands thèmes : les moyens de production, les événements, les collectifs d’artistes et l’interdisciplinarité. Ces quatre chapitres sont explorés au rez-de-chaussée, tandis que l’étage supérieur est dédié au potentiel utopique qu’offre le médium vidéo. THE 1970s: _ reconstitue plusieurs installations phares de l’époque et inclut une série d’oeuvres numérisées, produites à l’origine en U-matic, Sony Open Reel, 16 mm et Super 8.

commissaires:

Dagmar Dirkx avec Niels Van Tomme

artistes:

Lili Dujourie, Marc Verstockt, Jacques Charlier, Daniël Dewaele, Frank Van Herck, Filip Francis, Raoul Van Den Boom, Daniël Weinberger, Barbara & Michael Leisgen, Jacques Lennep, Groupe CAP, Edith Dewitt, Gary Bigot, Hubert Van Es/Flor Bex, Chris Goyvaerts, Robert Stéphane, Guy Jungblut, Jan Debbaut, Luc Deleu, Leo Copers, Roger D’hondt, Joëlle De La Casinière, Philippe Van Snick, Philippe Incolle, Yves De Smet, De Nieuwe Coloristen, Guy Schraenen, Maurice Roquet, Bernard Queeckers

Jacques Lennep, jeux avec un écran, 1974

THE 1970s: _ highlights a remarkably prolific era of artistic production in Belgium that saw the acceleration of audiovisual experimentation. From 1970 onward, artists started fully exploring the creative and technological possibilities of video and film. Played out predominantly across the geo-cultural axis of Liège – Antwerp, with important digressions in Brussels, Aalst, Namur, and Knokke, it marks a period during which artists developed new forms of production that were often collaborative, immaterial, and interdisciplinary in nature.

THE 1970s: _ is the first public manifestation of a long-term research project argos launched in 2018. The exhibition divides the findings of this research into four main themes: means of production, events, artist collectives, and the interdisciplinary. These four chapters are explored on the ground floor, while the upper floor is dedicated to foregrounding the utopian potential of video and film. THE 1970s: _ recreates a selection of key installations from the era, while also presenting a series of digitised art works originally shot on U-matic, Sony Open Reel, 16mm, and Super 8.

curated by:

Dagmar Dirkx with Niels Van Tomme

featuring artists:

Lili Dujourie, Marc Verstockt, Jacques Charlier, Daniël Dewaele, Frank Van Herck, Filip Francis, Raoul Van Den Boom, Daniël Weinberger, Barbara & Michael Leisgen, Jacques Lennep, Groupe CAP, Edith Dewitt, Gary Bigot, Hubert Van Es/Flor Bex, Chris Goyvaerts, Robert Stéphane, Guy Jungblut, Jan Debbaut, Luc Deleu, Leo Copers, Roger D’hondt, Joëlle De La Casinière, Philippe Van Snick, Philippe Incolle, Yves De Smet, De Nieuwe Coloristen, Guy Schraenen, Maurice Roquet, Bernard Queeckers

Jacques Lizène, Scribble, dabble, splatter, smear, Biennale de Peinture 8, Musée Raveel

L’artiste Vaast Colson a sélectionné un placards à tableaux de Jacques Lizène pour l’exposition Scribble, dabble, splatter, smear dont il est commissaire dans le cadre de la Biennale de Peinture 8 au musée Raveel. A voir jusqu’au 2 octobre 2022.

Jacques Lizène, Entassement de toiles médiocres d’après un projet de 1967-1970. Neo déco nul, en remake 1987

L’exposition Scribble, dabble, splatter, smear interroge les propriétés intrinsèques de la peinture comme médium visuel, ses qualités techniques et son univers bidimensionnel plein de signes et de motifs. L’accent est mis sur les stratégies visuelles inhérentes utilisées par les artistes sur la base de considérations personnelles et en réponse aux contemporains et prédécesseurs. Après tout, la paternité est un concept relatif. L’œuvre d’art est créée dans un lieu où l’artiste travaille, dans un contexte local, mais s’inscrit dans une histoire beaucoup plus large qui transcende les frontières nationales et le temps.

La sélection ne comprend que des artistes qui ont été ou sont actifs en Belgique et s’étendent sur plus de cent ans. Chaque œuvre et chaque artiste est montré de manière proportionnelle – à partir de « l’ici et maintenant ». Avec cette exposition, les commissaires souhaitent aiguiser le regard du visiteur et adopter une attitude critique, alerte et investigatrice vis-à-vis du médium le plus énigmatique mais aussi le plus populaire et donc le plus assiégé de l’histoire : la peinture.

Commissaire invité Vaast Colson (1977, Kapellen) est un artiste visuel. Après une formation en peinture à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, il développe une pratique axée principalement sur le questionnement critique de l’art, du monde de l’art aujourd’hui et du statut de l’objet d’art sous forme de performances et d’installations.

Artistes sélectionnés :

Fred Bervoets, Jean Brusselmans, Jacques Charlier, Anton Cotteleer, Jan Cox, Franky D.C, Thierry De Cordier, Raoul De Keyser, Valerius De Saedeleer, Gust. De Smet, Stefaan Dheedene, Marthe Donas, James Ensor, Alice Frey, Vincent Geyskens, Jacques Lizène, René Magritte, Roger Raveel, Pjeroo Roobjee, Léon Spilliaert, Walter Swennen, Narcisse Tordoir, Luc Tuymans, Edgard Tytgat, Thé van Bergen, Guy Van Bossche, Patrick Van Caeckenbergh, Frits Van den Berghe, Jan Van Imschoot, Herman Van Ingelgem, Anne-Mie Van Kerckhoven, Philippe Vandenberg, Jan Vercruysse, Marthe Wéry, Henri-Victor Wolvens, Maurice Wyckaert

Paréidolie, Marseille, les images

Gaetane Verbruggen
Benjamin Monti
Benjamin Monti, Histoires naturelles
Benjamin Monti, Tou doit disparaître
Benjamin Monti – Jacques Lizène
Jacques Lizène
Jacques Lizène
Jacques Lizène
Jacqueline Mesmaeker
Jacqueline Mesmaeker, Les Variables
Alevina Kakhidze

Jacques Lizène, Pareidolie, Marseille, preview

Jacques Lizène
Le Nul descendant un escalier, 2014
Performance improvisée au Palais de Tokyo, photos de Jean-Baptiste de Beauvais
Et dessin raté d’un escalier en double colimaçons… projet de sculpture qui n’est pas du Léonard de Vinci.
Photographies numériques couleurs et copies numériques de dessins, 150 x 50 cm

Lu dans l’entretien que Marcel Duchamp accorde à Pierre Cabanne en 1966 :

– Vous avez fait beaucoup d’illustrations d’après Laforgue ?
– Une dizaine. Je ne sais même pas où elles sont. Je crois que Breton en a une qui s’appelait « Médiocrité ». Il y avait aussi un « Nu remontant un escalier » d’où est sortie l’idée du tableau que j’ai exécuté quelques mois après…
– C’est « Encore cet astre »?
– Oui c’est cela. Dans le tableau, j’ai représenté le nu en train de descendre. C’était plus pictural, plus majestueux.

Jacques Lizène
Sculpture génétique (1971), Manzoni croisé Lizène, en remake 2015. Manzoni, merda d’artista (1961) – Lizène, peindre avec sa matière fécale (1977). Être son propre tube de couleur. Technique mixte, impression jet d’encre, peinture à la matière fécale sur papier, encre, acrylique, 101 x 75 cm.
Jacques Lizène
Art syncrétique (1964), sculpture génétique (1971), en totem et en remake 2014
Encre et crayon sur calques, 3 x 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Art syncrétique (1964), sculpture génétique (1971), en totem et en remake 2014
Encre et crayon sur calques, 3 x 29,7 x 21 cm