Archives de catégorie : Des expositions d’ailleurs / exhibitions artists

Benjamin Monti, Bal (Dé)masqué, musée Emile Verhaeren

James Ensor, Les masques et la mort, 1988. Couverture de La Plume, 1899

Benjamin Monti participe à l’exposition Bal (Dé)masqué, Ensor et le masque dans l’art, au musée Emile Verharen à Sint-Amands. Commissaire : Rik Hemmerijck. Vernissage ce 25 février. Exposition du 25 février au 2 juin 2024. 

Benjamin Monti, sans titre, 2023, encre de Chine sur papier, 21 x 29,7 cm

Le communiqué du musée :

Le carnaval est la fête populaire du déguisement et du masque, du ridicule et du renversement de toutes les valeurs. Il a également inspiré pas mal d’artistes. Dans le cadre de l’Année Ensor, le musée Emile Verhaeren présente une série de gravures de James Ensor sur le thème du masque. Parallèlement, il dialogue avec un certain nombre d’artistes modernes et contemporains qui ont donné une place au masque dans leur œuvre : Koen Broucke, Nikolaas Demoen, Fernand Khnopff, Tomasz Kowalski, Benjamin Monti, Peter Morrens, Félicien Rops, Jan Vercruysse, Jos Verdegem, Dirk Zoete… Quelques vieux masques de carnaval  plongent le public complètement dans l’ambiance. Il y a également une section littéraire avec des poèmes de Charles Baudelaire, Jan Campert, Valery Larbaud, Hugues C. Pernath, Paul van Ostaijen, Émile Verhaeren…

Un catalogue illustré est disponible en français et en néerlandais.

Expo : Bal (dé)masqué du 25 février au 2 juin 2024 : ouvert du jeudi au dimanche, les jours fériés (11h-18h), ou sur réservation. Vernissage : dimanche le 25 février à 11h.

Benjamin Monti, sans titre, 2023, encre de Chine sur papier, 21 x 29,7 cm

Jacques Lizène. Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse, Centre Pompidou – Metz

Jacques Lizène participe à l’exposition Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse au Centre Pompidou à Metz. Du 31 décembre 2023 au 27 mai 2024. Galerie 2. Commissariat : Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé, historiens de l‘art, associés à Gérard Wajcman et Paz Corona, psychanalystes. 

La pensée de Jacques Lacan est avec celles de Roland Barthes, Michel Foucault, Jacques Derrida et Gilles Deleuze, essentielle pour comprendre notre contemporanéité. Or, si des hommages et des expositions ont déjà considéré la plupart de ces figures intellectuelles, la pensée de Lacan reste à ce jour, sur le plan muséal, inexplorée, alors que ce dernier a entretenu une relation très forte avec les œuvres d’art. 

Lacan a fréquenté au plus près l’art et les artistes du XXe siècle (Salvador Dalí, André Masson, Georges Bataille, Pablo Picasso ou encore Dora Maar) et n’a eu de cesse de puiser dans l’art de tous les temps dans son enseignement. Plus de 40 ans après la mort du psychanalyste, l’exposition du Centre Pompidou-Metz explorera les relations privilégiées de Lacan avec l’art en mettant en résonance à la fois les oeuvres qu’il a lui-même indexées, les artistes qui lui ont rendu hommage, ainsi que les œuvres modernes et contemporaines qui font écho aux grandes articulations conceptuelles de sa pensée. 

Lacan ouvre un champ novateur qui s’inscrit au cœur de notre modernité et de notre actualité. On se débat aujourd’hui avec des problèmes de sexe, d’amour, d’identité, de genre, de pouvoir, de croyances ou d’incrédulité, autant de questions sur lesquelles le psychanalyste a apporté des repères précieux. 

Le parcours est à voir et à expérimenter comme une traversée des notions spécifiquement lacaniennes, à commencer par le stade du miroir, qui a fasciné nombre d’artistes et de cinéastes. Puis est interrogé le concept de lalangue, mot inventé par Lacan pour désigner une forme et une fonction du langage plus en prise avec ce que le psychanalyste qualifie de réel, et qui résonne avec le travail d’artistes qui ont joué avec les mots, le double sens, le babillage, voire le langage des oiseaux, sans oublier le rapport à la poésie. La section Nom-du-Père sera quant à elle l’occasion de repenser la notion patriarcale. S’ouvre alors la section de l’objet a, une invention de Lacan pour qualifier l’objet cause du désir en tant que manque, reste et chute, qui se déploiera en de multiples orientations : chute, phallus, sein, corps morcelé, merde, voix, rien, regard et enfin trou. 

La section La Femme n’existe pas est dédiée à la fameuse formule de Lacan qui insiste sur le fait qu’il n’existe pas d’essence de la femme, et montre les œuvres d’artistes qui mettent en perspective les représentations misogynes. La féminité est souvent multiple et la section mascarade rendra hommage au concept de Joan Rivière, repris à son compte par Lacan. La mascarade est à l’œuvre chez de nombreux artistes qui recourent aux travestissements, confirmant la position de Lacan pour qui l’anatomie n’est pas le destin, à savoir que le genre ne correspond pas nécessairement au sexe assigné à la naissance. 

Selon la fameuse formule de Lacan, Il n’y a pas de rapport sexuel. Tel est le titre d’une section organisée autour de la réplique du Grand Verre de Duchamp, dans lequel la jouissance de la mariée du registre du haut s’effectue sans qu’il y ait de contact physique avec les célibataires du registre du bas. L’amour, qui est pour Lacan « ce qui supplée à l’absence de rapport sexuel » (Encore, Le Séminaire, Livre XX, texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil, 1975), est néanmoins ce qui ouvre à la jouissance – « Seul l’amour permet à la jouissance de condescendre au désir » (L’Angoisse, Le Séminaire Livre X, texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil, 2004). Une section explorera la jouissance, féminine d’abord, dont Lacan situe l’acmé dans les jaculations mystiques figurées dans L’Extase de sainte Thérèse du Bernin, et qui trouvent des avatars contemporains dans les œuvres d’Anselm Kiefer, ORLAN, jusqu’aux performances des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence. 

Les dernières années de l’enseignement du psychanalyste font la part belle à la topologie, aux nœuds borroméens, aux bandes de Moebius et autres bouteilles de Klein. La dernière section de l’exposition reflète autant l’intérêt porté par Lacan pour les nœuds et tressages de François Rouan, artiste qu’il rencontra à la Villa Médicis et pour lequel il écrivit un texte, que l’influence des préoccupations topologiques de Lacan sur les artistes contemporains

Jacques Lizène, Couleur chocolat, peinture à la matière fécale [1977], en diptyque, 1993, 80 x 200 cm. Collection FRAC Poitou-Charentes.

Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé ont choisi une Peinture analitique du Petit Maître, Couleur chocolat, appartenant à la collection du FRAC Poitou Charentes. 

Dans le catalogue Collection, fin XXe, 1983-1995, Douze ans d’acquisitions d’art contemporain en Poitou-Charentes, on lira la notice suivante : 

Jacques Lizène, petit maître liégeois de la deuxième moitié du XXème siècle, se définit ainsi lui-même. Dans la lignée des artistes symbolistes et surréalistes belges, et d’autres plus proches comme Broodthaers, Lizène parle del’ art tout en le pratiquant, réalisant des installations, des performances et parfois des oeuvres au sens traditionnel du terme. Se situant dans le champ de l’art, Jacques Lizène précise qu’il est artiste de la médiocrité : Je peux faire des oeuvres médiocres ou même très mauvaises mais également des chefs-d’oeuvre (sic) en tes signifiant évidemment comme étant de l’art de ta médiocrité. Cela devient un travail sur l’idée de Jugement, qui appartient aussi à l’humour. La facétie en art (même quand elle semble manquer d’intérêt) a comme qualité principale, et c’est son mérite, d’être justement facétie.,, elle se suffit à elle-même’. Son discours critique est inclus dans l’oeuvre qu’il nous propose, c’est pourquoi l’expliquer est sans doute superflu. Aussi, la description précise de la pièce peut-elle servir de commentaire. Ayant vérifié que dans la célèbre boîte de conserve de Piero Manzoni, Merde d’artiste (1961), il n’y avait rien, Jacques Lizène décide en 1977 de devenir son propre tube de couleur  et, appliquant à la lettre les théories freudiennes, peint avec sa matière fécale. Afin d’obtenir des coloris variés et délicats il décide de contrôler tes aliments. Démarche : survivre … , boire, manger, déféquer, peindre avec, tenter la transformation en argent … pour, à nouveau boire et manger, déféquer, peindre avec, transformer sa peinture en argent … pour … etc …  Cette peinture analytique ou Mur des défécations est composée de briques peintes les unes après les autres, rappelant les constructions que l’on rencontre dans les villes du Nord. La merde est le luxe de la vie. Elle est, précisément, ce qui lui permet de continuer à être. ( .. .) Accepter la perte, c’est consentir à la vie. Interrompre le cycle, récupérer la matière pour peindre son mur, brique après brique, c’est donc faire de l’art avec son refus de la vie. Construire son oeuvre en acceptant de n’être’. . A plusieurs reprises, Jacques Lizène s· est exprimé sur L’art d’attitude, qui définit sa position parmi les artistes contemporains : C’est le choix d’un point de vue, et le positionnement de celui-ci, sur l’Homme et sur l’art. ( … ) Il y a donc attitude chez les Dadaïstes, le mouvement Fluxus et bien d’autres ( .. .) Quel est /’intérêt des nouveaux artistes d’art d’attitude ? Il est justement dans ce qu ‘Ils font émerger/’ attitude comme le significatif de leur oeuvre, et en cela, ils sont les révélateurs de ce qui sera peut-être reconnu comme la singularité fondamentale de l’art du XXème siècle: L’attitude en art.

John Murphy, History Tales. Fact and Fiction in History Painting, Akademie der bildenden Künste Wien, les images

John Murphy
The Joseph Conrad serie, 2003
Etching on offset and serigraphy (text), 85 x 101 cm. 

Dans The Joseph Conrad Series (2003), John Murphy reproduit 26 fois l’image d’un trois-mâts, chaque fois avec un titre différent. Il s’agit d’une photographie trouvée que l’artiste a récupérée. À partir de l’intérêt qu’il porte à la répétition, Murphy souhaite stimuler l’ œil du spectateur à chercher des similitudes et des différences, que seuls les titres contiennent. L’artiste ouvre à notre imaginaire un espace entre le mot, l’image et l’objet. Le bateau sur la photo porte le nom de Joseph Conrad, l’écrivain polonais-anglais connu pour ses récits de voyage qui se déroulent souvent en mer et s’articulent autour de valeurs morales et de solitude. Avec des titres comme E la nave va, Movement of the internai being et North of the future, John Murphy partage les sensibilités subtiles propres à son œuvre. Avec un raffinement froid, il crée une atmosphère mélancolique qui s’apparente à la saudade des chants de marins portugais. Le sentiment de manque est vague par essence et sa viscosité fait qu’il colle à l’âme. En même temps, le voyage promet de l’aventure, un déplacement dans le temps et dans l’espace et de nouveaux horizons. (Mélanie Deboutte)

Alevtina Kakhidze, Kaleidoscope of (Hi)stories – art from Ukraine, museum De Fundatie, Zwolle

Alevtina Kakhidze participe à l’exposition  Kaleidoscope of (Hi)stories – art from Ukrainen au museum De Fundatie, à Zwolle (nord desPays Bas). 14 octobre – 8 janvier 2024.

Alevtina Kakhidze, Orange Hat, Sosisky Masisky and German Trunk
Film, drawing object
2023
 
After the whole-scale invasion of Russia to Ukraine 2 000 000 kids were forced be outside of Ukraine. Alevtina Kakhidze reviews materials of the time she did work as a drawing teacher in Kyiv’s school before that time, in 2019. On her lessons she raised questions about weapon, war, democracy, ecology and resources with here 9 years pupils. In the film she imagines ongoing conversation with the same kids counting their recent experiences of the war.

Kaleidoscope of (Hi)stories: Art from Ukraine is the first survey of contemporary art from Ukraine in the Netherlands. Complemented by key pieces from the country’s historical avant-garde, this exhibition tells the story of Ukraine’s cultural identity, against the backdrop of the country’s tension between freedom and oppression, in paintings, drawings, videos, installations, performances, sculpture, sound work, photography and textiles.

As of June 19th 2023, UNESCO counted a number of 260 cultural Ukrainian sites that have been destroyed or damaged since the invasion of Ukraine in February 2022. Together with the Staatliche Kunstsammlungen in Dresden (SKD), Germany, Museum de Fundatie has therefore set itself the following goal with Kaleidoscope of (Hi)stories: to contribute to the protection of the artistic heritage of Ukraine and to ensure that contemporary artists from Ukraine, many of whom have had to flee their country, can continue their work.

Taking four themes as a point of departure,the exhibition unveils the strong intertwinement of Ukrainian diverse history, its permanent social and political turbulence with Ukrainian artists’ work. Practices of Resistance, Cultures of Memory, Spaces of Freedom and Thoughts about the Future, each reflect on the dynamic between the claim for freedom and the mechanisms of repression through art.

Featuring works by:

Sergey Anufriev, Yevgenia Belorusets, Andrij Bojarov, Sergey Bratkov, Katya Buchatska, Igor Chatskin, Davyd Chychkan, Danylo Halkin, Nikita Kadan, Zhanna Kadyrova, Alevtina Kakhidze, Nikolay Karabinovych, Rhoman Khimei & Yarema Malashchuk, Lesia Khomenko, Maria Kulikovska, Sasha Kurmaz, Yuri Leiderman, Larion Lozovyi, Kateryna Lysovenko, Pavlo Makov, Lada Nakonechna, Open Group (Yuriy Biley, Pavlo Kovach, Anton Varga), ‚Pertsy‘ (Oleg Petrenko, Ludmila Skripkina), Larisa Rezun-Zvezdochetova, Vlada Ralko, Masha Reva, Mykola Ridnyi, Andriy Sahaidakovskyi, Kateryna Snizhko, Oleg Sokolov, Leonid Voitsekhov, Stanislav Volyazlovskyi, Halyna Zhehulska, Anna Zvyagintseva

Historical positions:

Oleksandr Archypenko, Oleksandr Bohomazov, Kateryna Bilokur, Alla Horska, Leonila Hrytsenko, Boris Mikhailov, Viktor Palmov, Sergei Parajanov, Oksana Pavlenko, Maria Prymachenko, Maria Siniakova, Hanna Sobachko-Shostak, Fedir Tetianych, Tetyana Yablonska, Ludmyla Yastreb, Vasyl Yermilov

Jacques Lizène, The Grid, Musée L, Louvain-la-Neuve

Jacques Lizène,
Contraindre le corps à s’inscrire dans le cadre de la photo, 1971
Photographies NB, 76 x 89 cm.
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L’exposition The Grid explore le thème de la grille, structure emblématique de l’art du 20e siècle qui n’a jamais cessé de stimuler l’inventivité des artistes.

Dès la Renaissance, la grille a joué un rôle fondamental dans l’art occidental en tant que modèle d’organisation de l’espace. Mais c’est au cours du 20e siècle que la grille devient une forme esthétique à part entière. À partir des années 1960, son usage se diversifie : trame textile, quadrillage graphique, matrice informatique, dispositif documentaire… La grille apparaît désormais comme une structure complexe et ambiguë qui évoque l’ordre rationnel de la science tout en ouvrant des espaces insoupçonnés vers l’imagination, l’intuition et la créativité. Avec comme point de départ la collection de Guillaume Wunsch et Monique Van Kerckhove, donation acquise par le musée en 2021, l’exposition The Grid se concentre sur l’art des années 1960-1980 et s’ouvre vers une large sélection d’artistes tels que Sol LeWitt, François Morellet, Carl Andre, Vera Molnár, Esther Ferrer ou encore Christian Boltanski. Une plongée dans une époque foisonnante d’idées novatrices  et d’expérimentations artistiques diverses !

ARTISTES EXPOSÉS
Carl Andre ∙ Claudia Andujar ∙ Max Bill ∙ Hartmut Böhm – Christian Boltanski ∙ Alexander Calder ∙ Analívia Cordeiro – Pierre Cordier ∙ Hanne Darboven ∙ Herman de Vries –  Jo Delahaut ∙ Günter Dohr ∙ Michael Ensdorf ∙ Esther Ferrer –  Luigi Ferro ∙ Anna Bella Geiger ∙ Douglas Huebler – On Kawara ∙ Sherrie Levine ∙ Sol LeWitt ∙ Jacques Lizène –  Verena Loewensberg ∙ Richard Paul Lohse ∙ Vera Molnár François Morellet ∙ Manfred Mohr ∙ Eadweard Muybridge – Dennis Oppenheim ∙ Gina Pane ∙ Jesús Rafael Soto – Rosemarie Trockel ∙ Mark Verstockt ∙ Ryszard Winiarki – Shizuko Yoshikawa

COMMISSAIRE
Alexander Streitberger (UCLouvain, Lieven Gevaert Centre), en collaboration avec Olivia Ardui, assistante d’enseignement à l’UCLouvain.

John Murphy, History Tales. Fact and Fiction in History Painting, Akademie der bildenden Künste Wien

John Murphy, The Konrad Serie, Etching on offset and serigraphy, 85 x 101 cm,
2003

John Murphy participe à l’exposition History Tales. Fact and Fiction in History Painting à l’Akademie der bildenden Künste Wien 

In autumn 2023, the exhibition History Tales. Fact and Fiction in History Painting will focus on the representation of history with respect to narratives governing national identities. How is the rise and fall of civilizations presented historically? How has human hubris been allegorized in history paintings since the 17th century? And what have been the changes in depictions of myths, heroes and heroines, rulers male and female, and decisive historical events up to the present day – in the light of technological change and the invention of photography and film?

The exhibition examines the history painting with a view to the historical Art Collections – Paintings Gallery, Graphic Collection, Plaster Cast Collection – on the one hand and works by contemporary artists on the other. In so doing, it will shed light on the capacity of the history painting and its variations in the media age to oscillate iridescently between fact and fiction and its potential for focusing on historicity as an artistic theme in its own right.

Venue: Academy of Fine Arts Vienna, Paintings Gallery, Schillerplatz 3, 1010 Vienna.

27.9.2023–26.5.2024  Daily except Monday, 10–18 h

More information about the content of the exhibition can be found in the > Press Release pdf
 

Aglaia Konrad, Kammerspiel| Ostend photo biennale, MuZee Ostende

Aglaia Konrad crée pour le Mu.ZEE une nouvelle installation spatiale. Sa démarche consiste à se baser sur l’architecture du lieu d’exposition. Celui-ci se compose de deux espaces attenants, mais très différents, qui n’ont pas été conçus pour accueillir des expositions. L’un d’entre eux faisait office d’espace de stockage pour la coopérative S.E.O., tandis que l’autre établit une connexion avec la réalisation ultérieure de l’architecte Gaston Eysselinck. La forêt de colonnes, les différents niveaux et la façon dont l’architecture a été transformée et désoriente constituent le point de départ de l’installation d’Aglaia Konrad.

Grâce à plusieurs interventions spatiales, elle souligne la singularité de l’architecture. Les deux salles endossent un nouveau rôle, respectivement en tant qu’espace intérieur privé et espace extérieur public. Aglaia Konrad conserve les murs inexploités et interrompt la circulation. L’extérieur est aspiré vers l’intérieur à l’aide de miroirs et d’une nouvelle série de photos issues de l’étude de l’architecte d’intérieur Alina Scholtz (1908-1996, Pologne). L’installation sonde les rapports entre l’intérieur et l’extérieur, ainsi qu’entre espace privé et public.

Cette exposition fait partie de la Biennale internationale de la photographie d’Ostende
La deuxième édition de la Biennale internationale de la photographie d’Ostende met en lumière des œuvres photographiques contemporaines et conceptuelles dans divers sites intérieurs et extérieurs. Un itinéraire jalonné d’œuvres surprenantes de trente photographes traversera la Reine des plages, du Fort Napoléon au Mu.ZEE. et en lumière. Cette deuxième édition aura lieu du 16 septembre au 12 novembre 2023.

L’exposition d’Aglaia Konrad sera accessible du 16 septembre au 14 avril 2024.

Aglaia Konrad has created a new spatial installation for Mu.ZEE. Inherent to her practice is that she starts from the architecture of the exhibition space. This consists of two very different contiguous halls that were not designed as exhibition architecture. One part served as storage space for S.E.O. department store and the other connected it to Gaston Eysselinck’s later architecture. The forest of pillars, the different levels and the way in which the architecture was transformed and disorients are the starting point for Aglaia Konrad’s installation.

She emphasises this idiosyncratic architecture with various spatial interventions. The two halls are given a new role as private inner zone and public outer space. Aglaia Konrad leaves the walls unused and breaks up the circulation. The exterior is drawn in with mirrors and with a new series of photos based on research into the landscape architect Alina Scholtz (1908-1996, Poland). The installation thereby questions how inside and outside, as well as private and public, relate to each other.

This exhibition is part of the International Photobiennial Ostend
The second edition of the International Photobiennial Ostend highlights contemporary and conceptual photographic works in various indoor and outdoor locations. A trail of surprising works by more than 30 photographers will take place in the Queen of seaside towns, from Fort Napoleon to Mu.ZEE. This second edition will take place from 16 September to 12 November 2023.

Aglaia Konrad, Mystery 3 Elefsina Mon Amour Elefsina, les images

Aglaia Konrad, OBSTAKLES, 2023
6 recto/verso uv print on canvas, metal rings, diameter 370 cm

A propos de OBSTAKLES, la dernière production d’Aglaia Konrad, Katerina Gregos, commissaire de l’exposition Mystery 3 Elefsina Mon Amour : in search of the third paradise, écrit ceci : 

Since the early 1990s, Aglaia Konrad’s photographic practice has examined the social, economic, political and historical parameters that shape architecture, public space and human geography in large urban centres and their environs. In particular, she focuses on the impact of globalization and rapid economic growth on urban space, observing the transformations taking place therein, in a series of homogenized non-spaces (suburbs, urban centers, transportation hubs). Konrad’s new photographic series OBSTAKLES (2023) is based on research in Elefsina and the wider areas of the Thriasian field that define and determine the routes of the distribution of goods. From the port of Piraeus where they arrive, to the hinterland of Elefsina where they are distributed and spread all over Europe, the Fyli landfill, where material waste is collected, the TITAN Cement industry, Hellenic Petroleum, and Chalyvourgiki steel mill and further afield to Salamis island, Aglaia Konrad documents the traces, effects and processes (political, physical, structural) of continuous commercial activity and its intersections with the environment, cultural heritage and social relations. Visual fragments and elliptical signs of consumer society and the supply chain make up the visual vocabulary of the OBSTAKLES series. Konrad observes and documents the multiple, intertwined mechanisms of production, distribution and disposal of goods, which take the form of a perpetual cyclical process in late capitalism. Her gaze departs from the logic of conventional representation and landscape photography, with the focus on places as lived spaces, emphasizing, rather, the need to analyze issues of landscape, architecture and interaction through a multi-level investigation that touches on intimate aspects of human history and culture. For the artist, her own artistic practice cannot be separated from the architectural particularities of the space where she presents her photographs. OBSTAKLES takes into account the specific space of the X – Bowling Art Center, and is presented in large double-sided circles, creating an architectural rhythm that disrupts traditional photographic forms of presentation, while reflecting the circular nature of the subject matter itself. The circle evokes: the wheel, coins, a clock, binoculars, or a flashlight while suggesting movement, rhythm and performativity. Finally, as part of her solo presentation at X – Bowling Art Center, Konrad also presents three videos which highlight the complex, very particular landscape of Elefsina: the antiquities, the urban construction and the sea surrounding the area, with close-ups of the circular ripples, a commentary on the ecological impact of tourism and overdevelopment.

Aglaia Konrad s’explique à propos de cette nouvelle production : 

The work was specially developped for this very particular space. Its part of my artistic practise to work with and from out the space and in the case of Bowlingspace
I didn’t want to divide the space by walls but use the existing columns structure (an analogy to the ancient columns).  I want the visitor to experience the work and the architecture of the space where its exhibit, work and display become inseparable.
The big circles are the work, caring the images and constructing a temporary architecture in the space. And there is no front or back you can walk through the space and see different imagery, as the circles are carrying images on both sides.

The narrative is a human activity looked at in the landscape of what I call the ‘banana’, reaching from Elefsina to Piraeus, a banana of human history starting at the archeological site in Elefsina going to Piraeus, as an example. A narrative of production, distribution, consumption, economies, ecologies, landscape.  Products being delivered at the port of China in Piraeus, transported to Elefsina for further distribution throughout Europe,

Departure for the circles was money, round are the coins of early civilisation and round is the image of a bitcoin.  But also a photographic lens, an zoom, a wheel, a clock etc
Like the scattered stones lying around purposelessly, the chain of industrial economical activities have sprawled over the landscape, with its daily routine from mythological past til ultramodern service industries. A hebdomeros feeling of time being past and passing.
Trade – Retail – Landfill – Walls – Sea – Migration – Ruins, decay, entropy….

Aglaia Konrad, Mystery 3 Elefsina Mon Amour: In Search of the Third Paradise, Elefsina 2023

Du 7 juillet au 30 septembre 2023, Eleusis, capitale européenne de la culture, présente l’exposition collective internationale Mystère 3 Elefsina Mon Amour : À la recherche du troisième paradis, organisée par Katerina Gregos, directrice artistique du Musée national d’art contemporain d’Athènes. 16 artistes de neuf pays, dont Aglaia Konrad y participent.

Inspiré par le livre Storming the Gates of Paradise : Landscapes for Politics (2008) de l’influente écrivaine, historienne, écologiste et activiste Rebecca Solnit, qui analyse la politique à travers le territoire, l’exposition propose une lecture sociopolitique d’Elefsina et de la plaine thriassienne et constitue une étude et un témoignage de l’Elefsina moderne et contemporaine. En outre, l’exposition prend également en compte le passé historique, qui a joué un rôle déterminant dans la définition de l’identité actuelle de la ville. Elle suturera ainsi la mémoire et l’expérience, l’espace et le temps, le passé et le présent, tout en proposant une analyse psychogéographique de l’espace et du lieu.

De nombreux artistes participant à l’exposition explorent des chapitres spécifiques de l’histoire et du présent d’Elefsina – à la fois publics et privés – et abordent ses traumatismes et ses aspirations, ainsi que la manière dont ils sont souvent interconnectés. Bien que de nombreuses œuvres d’art s’inspirent de la localité d’Elefsina, leur signification et leur importance sont liées à des questions et à des processus sociaux et géopolitiques contemporains plus vastes. En tant qu’étude de cas post-industrielle, la ville est un lieu idéal pour examiner certains des principaux processus mondiaux et questions critiques de notre époque : de la restructuration économique et des transformations de la production industrielle et du travail aux questions environnementales, à la migration, à la citoyenneté, aux droits de l’homme et à l’identité culturelle. Le mystère 3 Elefsina Mon Amour vise, comme le fait Solnit dans son livre, à révéler « la beauté dans le paysage le plus rude et la lutte politique dans la perspective la plus apparemment sereine« , associant ainsi la politique, la poétique et l’esthétique.

En détournant le titre du film phare d’Alain Resnais, Hiroshima Mon Amour, sorti en 1959, l’exposition va au-delà de l’héritage suggéré de la dévastation – provoquée dans le cas d’Elefsina non pas par la guerre mais par l’industrie lourde – et s’intéresse aux manifestations de résilience, de solidarité, d’espoir et d’unité. Les questions soulevées dans le film de Resnais sont toujours fondamentales et contestées : faut-il oublier le passé pour aller vers l’avenir ? Ou faut-il compter avec le passé pour être capable d’affronter cet avenir ? Elefsina, avec ses couches d’histoire et sa future archéologie industrielle, semble être un endroit parfait pour aborder ces questions. Si Hiroshima Mon Amour se penchait sur un monde d’après-guerre émotionnellement fragile, Mystery 3 Elefsina Mon Amour déplace son regard vers un monde post-industriel en transition et en proie à l’incertitude.

Mystère 3 Elefsina Mon Amour contient également « une exposition dans l’exposition » intitulée Aeschylia : A Memory Archive, qui consiste en des archives du segment des arts visuels du festival « Aeschylia », qui a joué un rôle essentiel dans le développement du profil de la ville en tant que site de production et de présentation culturelles. L’objectif de cet hommage est de mettre en lumière l’importance de cette initiative culturelle qui a créé un précédent important avant la sélection de la ville comme capitale européenne de la culture.

Artistes participants : Katerina Apostolidou / Marianna Christofides / Anastasia Douka / Mahdi Fleifel / Marina Gioti / Igor Grubic / Aglaia Konrad / Natalia Manta / Adrian Paci / Serban Savu / Sphinxes (Manos Flessas & Ioanna Tsakalou) / Maria Tsagkari / Dimitris Tsoumplekas / Maarten Vanden Eynde / Vangelis Vlahos

EN. 

Ιnspired by the book Storming the Gates of Paradise: Landscapes for Politics (2008) written by the influential writer, historian, environmentalist, and activist Rebecca Solnit which analyses politics through place, the exhibition posits a socio-political reading of Elefsina and the Thriassian plain and constitutes a study on and testimony to modern and contemporary Elefsina. In addition, the exhibition also takes into account the historical past, which has been instrumental in defining the current identity of the city. It will thus suture memory and experience, space and time, past and present, while simultaneously proposing a psychogeographical analysis of space and place.

Many artists participating in the exhibition probe specific chapters of Elefsina’s history and present – both public and private – and address its traumas and aspirations, and how these are often interconnected. Though many of the artworks will take their cue from the locality of Elefsina, their meaning and significance will relate to wider contemporary social and geo-political issues and processes. As a post-industrial case study, the city is an ideal place for examining some of the major global processes and critical issues of our time: from economic restructuring, and transformations in industrial production and work to environmental questions, migration, citizenship, human rights, and cultural identity. Mystery 3 Elefsina Mon Amour aims – as Solnit does in her book – to reveal “beauty in the harshest landscape and political struggle in the most apparently serene view”, thus conjoining politics, poetics and aesthetics.

Twisting the title of Alain Resnais’ seminal 1959 film Hiroshima Mon Amour, the exhibition looks beyond the suggested legacy of devastation – brought on in the case of Elefsina not by war but by heavy industry – and into manifestations of resilience, solidarity, hope, and commonality. The questions raised in Resnais’ film are still fundamental and contested; must one forget the past in order to move into the future? Or must we reckon with the past in order to be able to deal with this future? Elefsina, with its layers of history and its future industrial archaeology, seems a perfect place in which to engage these questions. If Hiroshima Mon Amour looked into an emotionally fragile post-war world, Mystery 3 Elefsina Mon Amour shifts its gaze to a post-industrial world in transition and looming uncertainty.

Mystery 3 Elefsina Mon Amour also contains “an exhibition within the exhibition” entitled Aeschylia: A Memory Archive, consisting of archival material from the visual arts segment of the “Aeschylia” festival, which was pivotal for the development of the profile of the city as a site for cultural production and presentation. The objective of this tribute is to shed light on the importance of this cultural initiative as it laid an important precedent prior to the selection of the city as European Capital of Culture.

 

John Murphy, Deep Deep Down, présentation de la collection, MUDAM, Luxembourg

John Murphy, A Clearer Conception of Vision, fig.1, fig.é, fig.3, fig.4, 1992 (photo : Remi Villaggi)

John Murphy participe à l’exposition Deep Deep Down, présentation de la collection, au MUDAM à Luxembourg. Commissaires : Shirana Shahbazi et Tirdad Zolghadr.

Soyons clairs : l’objectif n’est pas d’être critique. Ce qui est plus urgent, c’est d’essayer de transformer la collection en quelque chose que l’on peut saisir intellectuellement et physiquement. L’idée est de faire de cette invention étrange, spectaculaire, foisonnante et intimidante de la modernité européenne que nous appelons collection publique une expérience, quelque chose qui aille au-delà de l’inventaire ou du communiqué de presse.

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