Archives de catégorie : Valerie Sonnier

Valérie Sonnier, Drawing Now Art Fair Paris, preview (2)

Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier, 33,6 x 25,2 cm

Reliant les deux maisons de Victor Hugo, celle de la place des Vosges et Hauteville House à Guernesey, Valérie Sonnier évoque la relation de Victor Hugo à l’au-delà.

Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier, 33,6 x 25,2 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier, 33,6 x 25,2 cm

Valérie Sonnier, Drawing Now Art Fair Paris, preview

Valérie Sonnier
Le Grand Trianon sous bois, 2023
Crayon et cire sur papier ligné, 33,5 x 41,7 cm

Valérie Sonnier revient à Versailles, non  pas rue Boileau, là où elle a grandi dans cette maison familiale qu’elle a dessinée et filmée, mais au château et plus précisément en ses jardins. La série de dessins qu’elle produit pourrait s’appeler Versailles après sa construction, hommage aux œuvres emblématiques Versailles avant sa construction, Versailles après sa destruction  de Jacqueline Mesmaeker (1929-2023). Inutile de préciser que les fantômes, ici, sont en nombre, se pressant aux abords des bassins. 

Valérie Sonnier
La croisée du Canal, 2024
Crayon et cire sur papier ligné, 33,5 x 41,7 cm
Valérie Sonnier
Le bosquet des Dômes, 2024
Crayon et cire sur papier ligné, 33,5 x 41,7 cm
Valérie Sonnier
Le jardin des Beaux-Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm

Jean Auguste Dominique Ingres, Jacques-Louis David, Charles Garnier, Géricault, Jean-Baptiste Carpeaux, André Dunoyer de Segonzac, Brancusi, César, Delacroix, Henri Matisse, André Masson, Gustave Moreau se sont certainement promené par ici. François Mansart, Charles Lebrun ou André  Le Nôtre aussi. Tous trois ont participé à l’embellissement des lieux. Nous sommes dans le jardin de l’Hôtel de Chimay, propriété de l’École des Beaux-Arts de Paris, là même où Valérie Sonnier enseigne le dessin morphologique depuis 2003. Il était logique, voire attendu, qu’elle se mette un jour en quête de l’esprit des lieux.  

Valérie Sonnier
Le bassin des Beaux-Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen, 150 x 210 cm

Art On Paper Brussels, Valérie Sonnier, preview

Il faut encore voir, parmi les œuvres intéressantes, les dessins et la vidéo de Valérie Sonnier qui montrent l’image réelle ou rêvée de la maison où elle a grandi. Vide de ses habitants, envahie par la végétation, ouverte aux vents et aux fantômes. Fantasme ou réalité ? La vision qu’on a des choses est plus vraie que le réel qui nous échappe toujours. L’image est une manière de modéliser le monde autour de nous, selon nos affects. Une image pas moins « vraie » que la science ou une objectivité impossible. (Guy Duplat)

Valérie Sonnier
Neuf heures et demie le soir. Été
Pierre noire et cire sur papier, 123 x 210 cm
 

Valérie Sonnier’s (Fr) drawings and films also evoke ‘the house inside her’. It is her childhood home with its untended garden, a place ‘destined for demolition by the property developers, which obstinately seals her secrets, those of her nature and of her remembrances’. In this way Valérie Sonnier’s brilliant drawings become visualisations of the passing of time, of her life with its secrets and lies, bedrocks of any existence, but also of death. It is the uninterrupted course of an experience, which contains the substratum of another life. A past life that she tries to capture by video, like a ghost wandering around this abandoned house. As though haunted by the memory, all her works have a ‘worrying strangeness’ (Unheimliche by Sigmund Freud). It embodies an auratic form ‘which is situated between an in front of and an inside.’ The visitor is in an uncomfortable yet intense position ‘which defines our entire experience, when what looks back at us in what we see is revealed to us. (Carine Fol)

Valérie Sonnier, Place des Vosges Hauteville House, les photographies, les dessins

Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier 33,6 x 25,2 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le miroir de la chambre, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 53 x 72 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le miroir du salon rouge, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 38 x 53 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le fantôme du palier, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 53 x 72 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier 33,6 x 25,2 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le fantôme de l’escalier, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 38 x 53 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le fantôme noir de l’escalier, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 53 x 72 cm,
Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier 33,6 x 25,2 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le fantôme noir de l’escalier, II, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 38 x 53 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le miroir de la chambre, II, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 38 x 53 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, le miroir de la chambre, I, 2022
tirage jet d’encre pigmentaire sur papier baryté, 38 x 53 cm
Valérie Sonnier
Hauteville House, 2022
Crayon et cire sur papier 33,6 x 25,2 cm

Around Video Art Fair, Valérie Sonnier, Place des Vosges Hauteville House

L’amateur qui a déjà approché les œuvres de Valérie Sonnier se doute bien que celle-ci avait de très bonnes raisons de rallier la place des Vosges à Paris avant d’embarquer pour l’île anglo-normande de Guernesey. Les deux lieux sont hantés par le génie hugolien. Victor Hugo résida, en effet, au deuxième étage du 6 place Royale (aujourd’hui place des Vosges) de 1832 à 1848. Et, c’est à Guernesey, après Bruxelles et Jersey, que l’écrivain vécu l’essentiel de ses années d’exil, de 1854 à 1870, plus précisément à Hauteville House, au 38 de la rue Hauteville à Saint Peter Port.

En fait, alors qu’elle fréquente les fantômes depuis de nombreuses  années, Valérie Sonnier a décidé d’aller à la rencontre du Victor Hugo du Livre des Tables, de l’écrivain convaincu de l’existence d’une réalité spirite. Initié à cette science nouvelle des tables tournante par la poétesse Delphine de Girardin, Hugo espère pouvoir rentrer en communication avec sa fille Léopoldine, tragiquement disparue, un deuil compliqué et chargé de culpabilité pour l’écrivain, un deuil ravivé par l’exil. Léopoldine se manifestera au clan Hugo le 11 septembre 1853 lors d’une mémorable séance, un désormais classique du spiritisme d’hier et d’aujourd’hui. Très vite Hugo frise l’addiction : il est enragé de ces séances autour du guéridon. Durant deux ans, il se mettra à table tous les soirs, fidèle au système de communication primitif (un coup pour A, deux pour B, etc.) inventé par les sœurs Fox aux États-Unis en 1848, alors que sur le continent, on était depuis longtemps passé à des systèmes moins laborieux, du type cadran alphabétique ou écriture automatique. Au total, Hugo a conversé avec une centaine d’esprits, connus ou inconnus, personnages illustres ou abstractions personnifiées comme le Drame, la Poésie, l’Ombre du sépulcre, le Lion d’Androclès, la Mort. Celle-ci, lors de la séance du 19 septembre 1854 confiera à Hugo que Tout grand esprit fait dans sa vie deux œuvres : son œuvre de vivant et son œuvre de fantôme, ajoutant – et c’est presque du Hugo : Les mots s’effarent, le papier s’agite comme la voile d’un vaisseau dans la tempête, l’encrier devient abîme. Bigre… Parmi les esprits convoqués, on compte Isaïe, Socrate, Hannibal, Aristote, Eschyle, Platon, Jésus, Mahomet, Shakespeare, Molière, Rousseau, Diderot, Voltaire, Marat mais aussi Charlotte Corday, Robespierre, Lord Byron, Louis-Napoléon Bonaparte, André Chénier… Je pense que Valérie Sonnier n’a jamais croisé autant de fantomatiques célébrités, ni rue Boileau à Versailles, ni à Raray, ni au château de Montrésor, ni à Bad Gastein, ces lieux que l’artiste a filmés, dessinés, photographiés, ces lieux vides et peuplés de fantômes qui l’ont hantée.

Valérie Sonnier a donc filmé en Super 8 l’appartement de la place des Vosges et Hauteville House à Guernesey. A Paris, la caméra nous fait découvrir le salon chinois, la chambre de l’écrivain, elle s’arrête sur les portraits de famille, celui de Léopoldine par Auguste de Chatillon, ceux de Georges et Jeanne, celui de Madame Hugo par Louis Candide Boulangé, celui de l’écrivain enfin, iconique, par Léon Bonnat. L’objectif glisse, les plans sont noir et blanc ou mordorés, comme si la caméra traquait l’invisible, l’indicible. Elle s’attarde bien plus longtemps à Guernesey : l’arrivée en bateau à Saint-Pierre-Port, tout d’abord, le jardin, les lignes de Hauteville House, aux terrasses si caractéristiques. On visitera d’ailleurs par le haut, découvrant d’abord le look-out, cette pièce singulière, emblématique, toute en transparence, là où Hugo écrivit Les Misérables.  La lumière y est marine. Dans la maison, l’antre, serais-je tenté de dire, le regard glisse sur les objets, les miroirs, les lustres, les tapisseries, les damas, les faïences, les bois gothiques, ce décor somptueux, excentrique, chargé de symboles, spectaculaire et théâtral, un décor composé dans ses moindres détails par l’écrivain lui-même. Ici aussi la caméra quête tant le souffle des esprits que l’esprit des lieux et enregistre l’atmosphère fluidique de l’homme vibrant à sa périphérie… Le diffus, le flou, l’insaisissable, les cadrages étranges, l’illusion aussi, Valérie Sonnier renoue avec les principes de la photographie spirite, cette écologie (ou cette économie) du spectre interagissant avec le milieu des vivants. J’ai lu dans une notice concernant Hauteville House que Victor Hugo avait fait graver sur le banc de pierre du jardin, ce banc qu’il avait voulu orienté vers la France, la phrase suivante : L’immensité dit l’être, l’éternité dit l’âme. C’est tout dire.

Hugo, es-tu là ?

Valérie Sonnier
PLACE DES VOSGES, HAUTEVILLE HOUSE Film super 8, 11’30
2022
Un film de Valérie Sonnier
Habillage sonore et musical : Michaël Tainturier – Post production image Clark Sebat

Around Video Art Fair, Brussels, Valérie Sonnier, ces 29-30 septembre et 1er octobre.

La galerie participe à Around Video Art Fair et y projettera le film de Valérie Sonnier : Place des Vosges – Hauteville House. Nous vous accueillerons au Floor 3 Room 320.

SCHEDULES OF THE FAIR: 

VIP Preview: (by invitation only) : Friday 29.09.2023: 14h00 – 19h00

Public Opening Days: Saturday 30.09.2023: 14h00 – 19h00 &  Sunday 01.10.2023: 14h00 – 18h00

ADDRESS:  Moxy Brussels City Center, Rue de Prince Albert 2, Elsene / Ixelles, 1050 Brussels, Belgique.

Paréidolie, Marseille, Le Second Rayon, Valérie Sonnier

Chaque année, Paréidolie, Salon international du Dessin contemporain, consacre son Second Rayon au dessin érotique. 

Valérie Sonnier, 2013
Sans titre (de la série Faire le photographe)
Crayon et cire sur papier, 17 x 21 cm
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 043-782x1024.jpg.
Valérie Sonnier, 2013
Sans titre (de la série « Faire le photographe »)
Crayon sur papier, 21 x 16,5 cm
Valérie Sonnier, 2013
Sans titre (de la série Faire le photographe)
Crayon et cire sur papier, 17 x 21 cm
Valérie Sonnier, 2012
Sans titre (de la série « faire le photographe »)
Crayons de couleurs sur papier, 20,7 x 15  cm

Paréidolie Marseille, preview, Valérie Sonnier

Valérie Sonnier
Sans titre (de la série Badeschloss) 2017-2018
Crayon, crayons de couleur et cire sur papier, 33,5 x 41,5 cm
Valérie Sonnier
Sans titre (de la série Badeschloss) 2017-2018
Crayon, crayons de couleur et cire sur papier, 33,5 x 41,5 cm
Valérie Sonnier
Sans titre (de la série Badeschloss) 2017-2018
Crayon, crayons de couleur et cire sur papier, 33,5 x 41,5 cm

Bâti entre 1791 et 1794 d’après les plans de l’architecte salzbourgeois Wolgang Hagenauer, pour le compte du prince archevêque de Salzbourg Colloredo, l’hôtel Badeschloss, situé tout à côté de la cascade de Gastein à Bad Gastein n’est plus que le fantôme de lui-même lorsque Valérie Sonnier le découvre en 2015. Ce château des Bains de plan quadrangulaire, quatre étages et sept travées de style classique, a pourtant eu longtemps fière allure. Surélevé, on y accède par deux monumentales volées d’escaliers. Son élégant portail est bordé de pilastres aux décors serpentins conçus par l’architecte Anton Högl. Etablissement thermal dès 1807, reconstruit en partie en 1857, caserne à l’époque de la première guerre mondiale, ce petit palais redevient grand hôtel où se croisent élégantes et aristocrates dès le début des années 20. L’empereur allemand Guillaume Ier le fréquenta régulièrement pour une bénéfique et annuelle cure estivale. Élisabeth de Wittelsbach, mieux connue sous le nom Sissi, chère au cinéaste Ernst Marischka, séjourna également à Bad Gastein.(…)

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Valérie Sonnier, Sans titre (de la série Les Beaux-Arts) 2022
Crayon, crayon de couleurs et cire sur papier , 31,6 x 43,5 cm.