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Art Brussels 2024, preview, Alevtina Kakhidze, Jacques Lizène, Benjamin Monti

Alevtina Kakhidze, Kaleidoscope of (Hi)stories – art from Ukraine, museum De Fundatie, Zwolle

Alevtina Kakhidze participe à l’exposition  Kaleidoscope of (Hi)stories – art from Ukrainen au museum De Fundatie, à Zwolle (nord desPays Bas). 14 octobre – 8 janvier 2024.

Alevtina Kakhidze, Orange Hat, Sosisky Masisky and German Trunk
Film, drawing object
2023
 
After the whole-scale invasion of Russia to Ukraine 2 000 000 kids were forced be outside of Ukraine. Alevtina Kakhidze reviews materials of the time she did work as a drawing teacher in Kyiv’s school before that time, in 2019. On her lessons she raised questions about weapon, war, democracy, ecology and resources with here 9 years pupils. In the film she imagines ongoing conversation with the same kids counting their recent experiences of the war.

Kaleidoscope of (Hi)stories: Art from Ukraine is the first survey of contemporary art from Ukraine in the Netherlands. Complemented by key pieces from the country’s historical avant-garde, this exhibition tells the story of Ukraine’s cultural identity, against the backdrop of the country’s tension between freedom and oppression, in paintings, drawings, videos, installations, performances, sculpture, sound work, photography and textiles.

As of June 19th 2023, UNESCO counted a number of 260 cultural Ukrainian sites that have been destroyed or damaged since the invasion of Ukraine in February 2022. Together with the Staatliche Kunstsammlungen in Dresden (SKD), Germany, Museum de Fundatie has therefore set itself the following goal with Kaleidoscope of (Hi)stories: to contribute to the protection of the artistic heritage of Ukraine and to ensure that contemporary artists from Ukraine, many of whom have had to flee their country, can continue their work.

Taking four themes as a point of departure,the exhibition unveils the strong intertwinement of Ukrainian diverse history, its permanent social and political turbulence with Ukrainian artists’ work. Practices of Resistance, Cultures of Memory, Spaces of Freedom and Thoughts about the Future, each reflect on the dynamic between the claim for freedom and the mechanisms of repression through art.

Featuring works by:

Sergey Anufriev, Yevgenia Belorusets, Andrij Bojarov, Sergey Bratkov, Katya Buchatska, Igor Chatskin, Davyd Chychkan, Danylo Halkin, Nikita Kadan, Zhanna Kadyrova, Alevtina Kakhidze, Nikolay Karabinovych, Rhoman Khimei & Yarema Malashchuk, Lesia Khomenko, Maria Kulikovska, Sasha Kurmaz, Yuri Leiderman, Larion Lozovyi, Kateryna Lysovenko, Pavlo Makov, Lada Nakonechna, Open Group (Yuriy Biley, Pavlo Kovach, Anton Varga), ‚Pertsy‘ (Oleg Petrenko, Ludmila Skripkina), Larisa Rezun-Zvezdochetova, Vlada Ralko, Masha Reva, Mykola Ridnyi, Andriy Sahaidakovskyi, Kateryna Snizhko, Oleg Sokolov, Leonid Voitsekhov, Stanislav Volyazlovskyi, Halyna Zhehulska, Anna Zvyagintseva

Historical positions:

Oleksandr Archypenko, Oleksandr Bohomazov, Kateryna Bilokur, Alla Horska, Leonila Hrytsenko, Boris Mikhailov, Viktor Palmov, Sergei Parajanov, Oksana Pavlenko, Maria Prymachenko, Maria Siniakova, Hanna Sobachko-Shostak, Fedir Tetianych, Tetyana Yablonska, Ludmyla Yastreb, Vasyl Yermilov

Paréidolie Marseille, preview, Alevtina Kakhidze

Alevtina Kakhidze vit à la campagne dans la région de Kiev. Elle fut l’une des premières à descendre dans la rue en 2013 à l’occasion de ce qui est devenu le mouvement Maïdan, une révolution de la dignité, dit-elle, et elle y restée pendant trois mois et demi. Depuis, elle témoigne au travers de ses dessins et de ses performances, de l’expérience incommunicable de la guerre. Les dessins d’Alevtina sont des notes mentales, des journaux intimes autant qu’un essai philosophique fragmenté qui sonde ce qu’elle a appris de la philosophie occidentale (Kant, Hegel, Arendt) et ce qu’elle vit depuis le début de la guerre en 2014. Elle est elle-même originaire du Donbass. Une grande part de ses recherches concerne l’observation des plantes, dans son jardin mais ailleurs aussi. C’est une recherche philosophique sur le comportement des plantes natives et des plantes invasives, métaphore ô combien riche de sens.

Lettre 1

Le 24 février aura lieu un événement qu’on appellera en anglais Russian Invasion of Ukraine. On me téléphonera de tous les coins du monde pour me proposer de m’enfuir dans un pays en paix. Et moi, je me comporterai comme une plante, je resterai sur place malgré les tirs. Ne pas fuir ! Je descendrai quand même dans la cave où l’on garde des betteraves et du chou, et j’y resterai allongée en me cachant des combats entre l’armée russe et les forces armées ukrainiennes.
Identifier des plantes invasives, sur fond de nouvelles annonçant que les chars russes avancent dans ma direction, créera un sentiment fort d’expérience commune avec les plantes indigènes : les espèces invasives s’affranchissent facilement de l’espace et du temps, envahissant de nouveaux territoires, et les espèces indigènes souffrent de ces étrangers, et certaines disparaissent à jamais.

Lettre 2

En mars, l’armée russe occupe des villages à 5 kilomètres de chez moi…

Je me rappellerai une histoire qui s’est passée en 2014, quand la Russie a déclenché la guerre avec l’Ukraine en envahissant une partie du territoire à l’est du pays. Mes voisins me disaient : « Pouvons-nous couper cette plante près de votre studio ? C’est un occupant ! » Je leur redemande : « Cette belle plante-là ? ».
– C’est l’herbe à la ouate (Asclépias Syriaca), c’est une plante invasive.
– D’où vient-elle, si elle est invasive ?

Je la couperai moi-même et la ferai sécher. Plus tard, à l’autre bout du monde, je verrai l’herbe à la ouate « chez elle », là d’où elle « vient ». Et là-bas, ce n’est pas une envahisseuse ; c’est « l’héroïne locale » de l’État du Kansas, on l’appelle Milkweed ! Les papillons Monarque de la sous-famille des Danainae existent grâce à l’herbe à la ouate : ils boivent le nectar de ses fleurs et nourrissent leurs chenilles de ses feuilles. Les militants écologistes de cet État, qui se soucient de la protection des papillons, ne comprendront probablement pas les demandes de mes voisins de couper l’herbe à la ouate.

Lettre 3

L’herbe à la ouate arrivera en Ukraine pour les besoins de la production industrielle, ce qui ne sera pas couronné de succès. Elle deviendra sauvage, elle s’échappera des jardins botaniques, retournera à la nature, commencera à vivre sa propre vie… 

Et la vie de cette plante en Ukraine se révélera dominante, privilégiée, ce sera une vie sans ennemi, en dehors de tout système de contrôle et d’équilibre… Car il n’y aura rien pour remplacer les papillons Monarque qui l’affaiblissent en en mangeant des parties.

Puis-je dire quoi que ce soit de la vie des créatures si je ne suis pas une plante ?

C’est la même chose avec le Solidago. Cette plante se comporte en Ukraine comme une plante invasive, une étrangère, une occupante, une envahisseuse, une colonisatrice…

J’ai observé ses racines, il n’y a pas de place pour d’autres plantes, elle produit jusqu’à 300 rejets par mètre carré ; elle est sur le point de grimper dans mon studio. « Chez elle », en Amérique du Nord, elle est « contrôlée » par les grands animaux herbivores ; en Ukraine, seuls les escargots résistent.

Lettre 4

En avril, les villages voisins seront libérés. Des armes lourdes y seront utilisées. Des militaires mourront des deux côtés, et les civils des villages ukrainiens mourront aussi. 

Mais les plantes invasives, contrairement aux humains, ne tuent pas instantanément les espèces indigènes, pensais-je devant deux tombes situées dans mon village. L’une d’un fusillé à un checkpoint et l’autre qui a sauté sur une mine.

Les plantes invasives suppriment les plantes locales, mais c’est une confrontation sans effusion de sang. Les plantes n’ont pas de sang, seulement une sève vert clair. Avec leurs racines plus longues, elles absorbent les éléments nutritifs et l’eau, et avec leurs feuilles plus grandes, elles bloquent le soleil, adaptant l’espace pour elles-mêmes, un espace dans lequel il n’y a plus de place pour les plantes indigènes.Mais les plantes ne tuent pas immédiatement, et c’est tout ! Lorsque les troupes russes étaient proches, j’ai écrit sur la porte de mon atelier : “Prenez exemple sur les plantes, ce sont les pacifistes de cette planète. Autant que faire se peut !”

Lettre 5

Comment les plantes locales peuvent-elles se protéger des plantes invasives ?

Je ne suis pas en mesure de prouver que les plantes se posent cette question.

– Est-ce que nous pourrions armer les plantes locales pour qu’elles puissent s’opposer aux plantes invasives ? J’appelle le botaniste de Kyiv, en espérant qu’il va bien, car quand on est en Ukraine en ce moment, on n’est jamais sûr de l’instant suivant. 

– On ne peut pas, elles sont pacifistes. Et j’ai vu, au journal télévisé, la phrase écrite sur votre porte… D’habitude, les gens peuvent limiter l’invasion des espèces invasives en retournant la terre, en utilisant de l’amitrole et du glysophate, contre l’herbe à la ouate, par exemple

Et si nous commencions à manger les plantes invasives, comme les chenilles des papillons Monarque mangent l’herbe à la ouate, ou comme les grands herbivores qui mangent le solidago ?

Lettre 6

Je ne peux pas affirmer que les plantes locales attendent de l’homme qu’il les sauve.

Dans toutes les hypothèses d’invasion des espèces sur notre planète, c’est l’homme le coupable. Les invasions d’espèces végétales commencent lorsque les gens construisent des bateaux, puis des avions… (extrait des définitions des invasions de plantes). 

   Je ne peux pas dire que les plantes demandent des comptes à l’homme à cause de sa culpabilité.

L’herbe à la ouate poussera en juin, je couperai les jeunes tiges de cette plante et je les mangerai comme si j’étais le papillon Monarque. Je la ferai frire avec de l’huile et de la farine de maïs. Je l’affaiblirai en mangeant ses parties

Lettre 7 

 En juillet, je redescendais au sous-sol en raison d’un raid aérien annonçant des missiles russes.

Voici ce qu’on pouvait lire dans les journaux à l’époque : “les envahisseurs russes continuent de voler le blé ukrainien”… « Il y a longtemps que le monde n’a pas connu de guerre sur le territoire d’un pays qui nourrit une bonne partie de la planète ».

À ce moment précis, j’ai pensé : nous devons continuer à travailler sur le développement du blé vivace, je crois que c’est le M34085, qui s’est arrêté en 1937. Ce blé est similaire à celui développé à Salina (Kansas). Mon cœur battait la chamade lorsque j’ai touché sa tige : On pourrait venir au champ à chaque saison, comme on le fait avec un pommier, et le couper pour le pain, le beurre et le déjeuner !

Lettre 8

Le blé pérenne a des racines aussi longues que les arbres, il n’émet donc pas de CO2 comme les annuelles qui couvrent tous nos champs.  Je discute mentalement avec Bruno Latour, qui a appris en même temps la nouvelle de la guerre en Ukraine et celle de la parution du dernier rapport sur le changement climatique, et qui n’arrive pas à savoir laquelle de ces deux tragédies il faut privilégier dans l’immédiat : Ha-ha-ha ! Je vous conseille de choisir la guerre en Ukraine comme tragédie n° 1 – à cause du sud et de l’est occupés, qui font l’objet de combats. Nous y cultivons du blé et du tournesol, et il est possible de les remplacer par des plantes vivaces, ce qui permettrait de réduire les émissions et d’enrayer la crise climatique.

Je quitte la cave et j’appelle le botaniste de Kiev, en espérant qu’il va bien, car lorsque vous restez en Ukraine, vous n’êtes pas sûr de l’instant suivant :

– Si nous avons plus de plantes vivaces dans les champs, cela arrêtera-t-il l’invasion des plantes envahissantes ?

– Oui, il leur sera plus difficile de s’immiscer…

Alevtina Kakhidze, Invasives, récit graphique, 27 feuillet A4, technique mixte sur papier, 2022

Paréidolie 2023, Marseille, salon international du dessin contemporain, ces 1,2, 3 septembre.

La galerie Nadja Vilenne a le plaisir de d’annoncer sa participation à la dixième édition de Paréidolie, salon international du dessin contemporain à Marseille. Rendez-vous les vendredi 1er, samedi 2 et dimanche 3 septembre 2023 au Château de Servières.

Vendredi 1er septembre :  Vernissage public 16h-20h
Samedi 2  & dimanche 3 septembre : Ouverture au public 11h-19h

Nous montrerons des oeuvres de Alevtina Kakhidze, Jacques Lizène, Valérie Sonnier, Gaétane Verbruggen et Raphaël Van Lerberghe. 

11-19 boulevard Boisson – 13004 Marseille

 

Fragilitatis, finissage, rencontre-dialogue, publication, ce vendredi 14 décembre

Dans le cadre de Reciprocity Design Liège

La galerie Nadja Vilenne a le plaisir de vous inviter au finissage des expositions
Fragilitatis. Suchan Kinoshita – David Polzin – Alevtina Kakhidze – Jacques Lizène

Ce vendredi 14 décembre 2018 à 18h30

Au programme :

Une rencontre – dialogue
Giovanna Massoni, directrice artistique de la triennale Reciprocity s’entretient avec Suchan Kinoshita à propos du projet « Proposition En Face. Square Sainctelette ».

La présentation de l’ouvrage « Fragilitas. Design out of comfort zone » qui accompagne la triennale et qui vient de sortir de presse.

Giovanna Massoni est directrice artistique de Reciprocity Design Liège depuis 2012. Experte en stratégie de communication, elle est commissaire d’expositions sur le design belge et international depuis 2005, commissaire de la biennale internationale de Saint-Etienne, consultante et journaliste.

Née au Japon, Suchan Kinoshita a à peine 20 ans lorsqu’elle s’installe en Europe et entreprend des études de composition musicale à la Musikhochschule de Cologne auprès de Maurizio Kagel. Plus tard, elle rejoint le Theater am Marienplatz de Krefeld, lieu expérimental singulièrement investi dans les pratiques performatives et instrumentales. Elle termine sa formation, dans le domaine des arts plastiques, à la Van Eyck Academie à Maastricht, là même où elle enseignera durant de nombreuses années. C’est dire que sa pratique artistique, multilmédiale, transcende les catégories, surgit tant dans l’exposition qu’en dehors, fait ou non appel à la participation active du spectateur. Tantôt l’oeuvre d’art s’affirme ouvertement en tant que telle, tantôt elle use de camouflage. Inspirée tant par la philosophie de son pays d’origine que par la culture occidentale, la notion d’habiter, wohnen, au sens spirituel du terme, parcourt l’impressionnant corpus d’oeuvres et d’interventions performatives de l’artiste. Très récemment, interpellée par la question des migrants et des sans-abris, Suchan Kinoshita a conçu un dispositif diurne, hivernal et urbain d’accueil aux sans-abris, lieu de chaleur et de convivialité partagée, réfléchissant l’intervention artistique dans une perpective aussi concrète que symbolique.

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Alevtina Kakhidze, Revolutionize, Mystetskyi Arsenal, Kiev.

Alevtina Kakhidze participe à l’exposition Revolutionize au Mystetskyi Arsenal à Kiev. Jusqu’au 27 janvier 2019

Where democracy is under pressure and crisis reigns, alternative participatory models are developed, as evidenced by the recent worldwide gulf of revolts and protest movements. One of the brightest among them was the Revolution of Dignity in Ukraine. In times of social and political transitions and disturbances there is an urgent need for art. Not because art can change reality, but because it serves as an ideal tool to visualize and predict changes. Art creates space for reflection and contemplation, where alternative pathways can be imagined and where new, critical perspectives can be developed. Art allows us to ask what we can learn from the recent gulf of protest movements such as the Revolution of Dignity?

‘Revolutionize’ exhibition opens on November 21st at Mystetskyi Arsenal. It is an international research and exhibitionproject that brings together art and museum institutions from Ukraine and the Netherlands. 36 contemporary artists and art groups from 15 countries through the language of installation, painting, multimedia, video and photo speak about the revolutionary events, and analyze the revolution as a social phenomenon. A personal, critical, and retrospective view focuses on a special historical event – the Revolution of Dignity. The exhibition also presents artifacts from the National Museum of the Revolution of Dignity collection.

Participants: Francis Alÿs (BE), Lara Baladi (EG), James Beckett (ZA), Maksym Bilousov (UA), Marinus Boezem (NL), Adelita Husni-Bey (IT), Irina Botea (RO), Nazar Bilyk (UA), Latifa Echakhch (MA), Harun Farocki (CZ), Jack Goldstein (CA), Hamza Halloubi (MA), Yuriy Hrytsyna (UA), Iman Issa (EG), Illya Isupov (UA), Alevtina Kakhidze (UA), Lesia Khomenko (UA), Sasha Kurmaz (UA), Dariia Kuzmych (UA), Cristina Lucas (ES), Basim Magdy (EG), Lev Manovich (RU), Olexa Mann (UA), Olaf Nicolai (GE), Maria Plotnikova (UA), Leticia Ramos (BR), Vlada Ralko (UA), Fernando Sanchez Castillo (ES), Wolfgang Tillmans (GE), Mona Vatamanu (RO) &Florin Tudor (RO), Vova Vorotniov (UA), Pavel Wolberg (RU). With the participation of the Planning for Protest, Mystetskyi Barbican, Strike Poster, Piotr Armianovski, Aftermath VR: Euromaidan.

Revolutionize marks the 5th anniversary of the Ukrainian mass protest that took to the street in 2013 – 2014. Whilst this revolution is indeed an experience unique to Ukrainians, there are many similarities with recent events in Egypt, Romania, Turkey and many other countries around the world that this exhibition seeks to put forth and examine.

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