Archives de catégorie : Jacques Lizène

Jacques Lizène, Un jour sera comme quand on a vécu, curated by Pierre – Yves Desaive, galerie Steinek, Vienne (AT), l’image

SammlerInnen, Sie müssen einen mittelmäßigen Lizène erwerben, um im Gegensatz Ihre hochwertigen Möbel und Ihre Meisterwerke hervorzuheben, 1975, Eigenwerbungskunst 

Jacques Lizène participe à l’exposition Un jour, ça sera comme quand on a déjà vécu, curated by Pierre-Yves Desaive, galerie Steinek, à Vienne, dans le cadre de Vienna, Curated by. Du 4 septembre au 2 octobre 2021. Artistes participants : Hervé Ic, John Isaacs, David Kramer, Jacques Lizene, Johan Muyle, David Nicholson, Philippe Ramette, Terry Rodgers, Pierrick Sorin, Gavin Turk. 

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Jacques Charlier, Jacques Lizène, Hahaha. L’humour de l’art, ING Art Center, Bruxelles

Jacques Lizène et Jacques Charlier participent à l’exposition Hahaha. L’humour de l’art. Du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022 à l’ING Art Center, place Royale à Bruxelles.

Cette exposition lève le voile sur le rôle de l’humour dans les révolutions artistiques de la fin du 19e siècle à nos jours. De la Great Zwanz Exhibition (1885) au Dadaïsme, de l’âne « Lolo » aux readymade de Marcel Duchamp, de Man Ray à Marcel Broodthaers, du chantant John Baldessari aux œuvres à jouer de Wim Delvoye, Hahaha prend l’humour au sérieux ! L’exposition est une collaboration unique entre KANAL-Centre Pompidou, le Centre Pompidou et ING Belgique. Elle permet de révéler certaines œuvres sous un nouvel angle et de découvrir des œuvres du Centre Pompidou qui n’ont peu ou jamais été exposées en Belgique. Hahaha. L’humour de l’art se déroulera du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022.

L’exposition montrera un ensemble d’œuvres tout à fait remarquable parmi lequel l’emblématique Fontaine,l’urinoir renversé de Marcel Duchamp. Ce formidable canular a révolutionné le monde de l’art en 1917 lorsqu’il a été présenté au Salon de la Société des artistes indépendants de New York pour tester l’ouverture d’esprit autoproclamée de son jury. Fontaine sera refusée mais jouera un rôle majeur dans l’histoire de l’art du 20e siècle. Duchamp est sans doute le premier artiste à faire du canular une pratique artistique à part entière, comme en témoigne après lui Piero Manzoni et sa Merde d’artiste, mais aussi les farces de Bertrand Lavier, Maurizio Cattelan ou Wim Delvoye. En dépit de sa portée incontestable, l’humour a été réduit à une présence fantôme dans les textes qui composent le grand récit moderniste. En s’appuyant sur le rire, les champions de l’humour issus de l’avant-garde en ont fait un des principaux moteurs de la modernité. Hahaha s’attache à rendre au rire sa place dans l’histoire de l’art moderne et contemporain, écrit Nicolas Liucci-Goutnikov, commissaire de l’exposition.

Hahaha. L’humour de l’art  s’articule autour de sept thèmes : les caricatures, le jeu de mots, les joujoux (œuvres-jouets), le canular, la parodie, la dérision et les artistes-bouffons. Le parcours rassemble plus de 200 œuvres et permet de découvrir comment les artistes ont porté sur l’art un regard démythificateur. Anne Petre, responsable de l’art chez ING en Belgique: L’humour et l’art ont en commun un langage imagé avec ce grand atout qu’est l’ouverture sur l’autre, une des grandes valeurs défendues par ING. La Belgique a depuis toujours cultivé l’humour et la dérision. Nombreux sont les artistes perturbateurs tels René Magritte, Jacques Charlier ou Marcel Mariën. C’est pourquoi, en sus des œuvres issues des collections du Centre Pompidou qui forment la majorité de l’exposition, nous avons intégré des œuvres d’artistes belges incontournables et collaboré avec certains d’entre eux comme Guillaume Bijl ou Wim Delvoye.

ING Art Center, Place Royale 6, 1000 Bruxelles

TO BE IN THE KNOW, IAN WILSON, 1976

C’est à partir de la fin des années 1960 à New York au contact d’artistes qualifiés de conceptuels comme Joseph Kosuth, Robert Barry ou Lawrence Weiner avec lesquels il eut de nombreux échanges, que Ian Wilson développe un travail essentiellement basé sur l’utilisation du langage. En 1968, l’ une de ses premières pièces a consisté à prendre le mot temps, pendant toute la durée de l’année en cours, comme objet de recherche. Ainsi, allant à un vernissage dans une galerie, si quelqu’un lui demandait ce qu’il faisait en ce moment, il répondait qu’il était intéressé par le mot temps. Pour Ian Wilson, explique Ghislain Mollet-Viéville, l’art conceptuel prend les principes de l’abstraction visuelle pour les appliquer au langage qui lui semble le moyen d’expression le plus informel. Sa volonté de décrire des concepts sans référence physique ou visuelle l’amène à avoir pour point de départ le connu et l’inconnu. Ainsi peut-on lire dans la  Section 22, 9 feuilles tapuscrites, datées de 1978 : The unknown is known as unknown. That character of it that is known as unknown is known.  Sur le carton d’invitation de la Discussion que Ian Wilson tient au Van Abbemuseum d’Eindhoven, le 3 juin 1983, on peut lire : that which is both known and unknown is what is known that which is both known and unknown is not known as both known and unknown whatever is known is just known. I. Wilson souligne qu’il n’est pas un poète et qu’il considère la communication orale comme une sculpture; il l’affirme plus clairement encore dans les discussions avec des interlocuteurs divers qu’il organise en les préparant à partir de 1972. Aucun enregistrement ni aucune prise de notes ne sont autorisés au cours de ces échanges qui se déroulent en un temps limité (généralement une heure) et avec une assistance restreinte. Un certificat signé par l’artiste atteste que la pièce a bien été réalisée. L’absolu, sa définition et sa quête, sont bien souvent au cœur des échanges. En réduisant l’art à sa dimension verbale –  tout art est information et communication, avance I. Wilson qui confirme avoir choisi de parler plutôt que de sculpter – l’artiste évite l’assimilation de la création à la fabrication d’un objet, ouvrant alors la voie à ce qui, en 1968, a été qualifié par Lucy R. Lippard et John Chandler de dématérialisation de l’œuvre, phénomène marquant, selon eux, l’art de l’époque. Le concept mis en place par Ian Wilson, continue Ghislain Mollet-Viéville, se veut séparé de la connaissance du monde extérieur pour mieux se concentrer sur lui-même. Ce qui lui parait important à travers ses discussions c’est la prise de conscience que l’on est et que cette connaissance sans dimension ni forme, aille au delà de l’espace et du temps pour traiter non pas de l’idée en tant que tel mais du degré d’abstraction de cette idée.

Les Discussions que l’artiste new-yorkais tient dans les musées, les galeries ou chez les particuliers sont évidemment du pain béni pour Jacques Charlier, qui croque Ian Wilson en 1976. Et l’on remarquera le parallèle qui existe entre les Photos – Sketches et cette série de dessins consacrés à l’artiste new-yorkais. Une suite en six planches, comme un Dessins – Sketch,  qui, d’abord, contextualise la Discussion à venir (la carafe, le verre d’eau du conférencier). Ian Wilson, ensuite, se concentre, se mesure et, Socrate des Temps Conceptuels, semble plonger dans sa propre pensée, Le verbe enfin, la parole,  The Know en premier, The Unknow pour suivre, enfin la  Discussion, comme une logorrhée. Jusqu’au moment où l’un des spectateurs invisibles intervient et demande à l’artiste : Why do you look right and left before you cross a street ? Moment d’affolement et d’interrogation dans le regard de Wilson qui finit par répondre : Yes ! That’s really a good question ! Le voilà qui redescend des cimes absolues, avant de traverser la rue. A nouveau, il y a bien des choses derrière le stéréotype qui déclenche le rire, ce sens commun entre rire et sérieux, le sérieux de Wilson, le sérieux et le rire de Charlier. L’humour justement associe toujours le sérieux au comique. Et l’art de Wilson est le principe même d’une démarche très sérieure, pas même Charlier n’en doute. Mais celui-ci sait que rire de se prendre au sérieux, c’est prendre au sérieux ce rire démystificateur.

Art auto-publicitaire, 1975. « Collectionneurs avertis, il vous faut acquérir un Lizène d’art médiocre pour mettre en valeur par opposition vos tableaux de maîtres et votre mobilier de qualité »

COLLECTIONNEURS, …. 1975, EN REMAKE.

Section publicité. Depuis 1975, Jacques Lizène pratique l’ art auto – publicitaire (comme il assure d’ailleurs également son auto – historicité) et son slogan fait date :Collectionneurs, il vous faut acquérir un Lizène d’art médiocre pour mettre en valeur, par opposition, vos mobiliers de qualité et vos tableaux de maître, 1975, art auto – publicitaire.  Dès 1976, le petit maître affine ce discours promotionnel et se commet dans unePeinture Marchandise, Prestige Marchandise, une facétie médiocre, une peinture nulle, unemisère pour nantisur laquelle il indique que L’acheter, c’est créer . Et il ajoute :Cet objet d’art est un modèle valorisant son acquéreur, démontrant ainsi qu’il est possible, oui, de promouvoir des œuvres d’art disqualifiées par leur propre auteur. Fin des années 80, après avoir créé l’art néo déco nul (1987), le Petit Maître envisage d’éditer uncatalogue façon publicitaire (sur une idée de 1975) , traçant deux exemples detoile à photographier près de meubles de qualité . Il n’hésite pas à opérer une découpe spéciale dans sa peinture médiocre, afin de valoriser le meuble d’antiquaire et le siège design posés contre la cimaise. Adepte de la procrastination, il remettra ce projet de catalogue à plus tard et le fera réaliser, en 2004, sous forme de capsule vidéo. On le sait : avec Lizène, la technologie avance, la médiocrité reste. Grand amateur des ressources offertes par la palette graphique (sic), Lizène fait insérer ses propres œuvres dans les univers contrastés d’une galerie d’antiquités et  d’un show-room de mobilier contemporain, tous deux réputés de qualité . On y découvre ainsi le petit maître déambulant, contemplant quelques-unes de ses œuvres dans ces environnements singuliers. La bande son est constituée de discrètes exclamations admiratives sur fond musical, une fois n’est pas coutume, destiné à séduire.

ART SANS TALENT,

Aux côtés de Jacques Charlier, de Jacques Lennep ou de Danièle et Jacques Louis Nyst, sous la férule stimulante de l’émission Vidéographie de la RTBF-Liège ou en dehors, Lizène s’affirme peu à peu comme l’un des vidéastes majeurs du moment, dans la branche plasticienne – et laissant à d’autres la branche militante et socialement engagée du nouveau medium. L’époque, il est vrai – les années 70 – est aux premiers tâtonnements, et la maîtrise très approximative de la technologie de la part du Petit Maître s’accommode fort bien de l’esprit des avant-gardes historiques et de son énergie de défrichage : finalement le non-art vidéo de ce zélateur de la « sans-importance » conjugue « les qualités paradoxales d’un bâclage formel hautement expressif », insistait René Debanterlé, qui décelait d’ailleurs avec justesse, dans I’« expérimental » chez Lizène, un double sens à la fois scientifique (tenter de démontrer – sans se démonter, ajouterait l’autre) et phénoménologique (faire l’expérience de tout ce qui nous tombe sous la paluche – expérience ratée, de préférence, et la paluche désignant par bonheur non seulement la main malhabile, mais aussi un type de petite caméra aujourd’hui disparu et, en argot, un type de masturbation pour sa part toujours très en vogue, youpie).Au sens propre, ce resserrement actif et général sur la personne du créateur peut d’ailleurs être vu comme une conséquence directe de l’Art d’attitude, travaillant dans deux directions opposées : l’affirmation de la présence de l’artiste (ego sum : je joue à l’ego), et la négation de son existence (puisqu’il s’efface, se dilue sans cesse ou s’évanouit dans les plis). Perdues ou abîmées, ou fondues ou collées, ou introuvables, ou parfois tout cela à la fois, la plupart de ces bandes vidéo sont d’ailleurs restées longtemps invisibles … Pas de postérité facile et factice: décidément, un principe, presque une hygiène de vie.

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Jacques Lizène, Un jour sera comme quand on a vécu, curated by Pierre – Yves Desaive, galerie Steinek, Vienne (AT)

Jacques Lizène participe à l’exposition Un jour, ça sera comme quand on a déjà vécu, curated by Pierre-Yves Desaive, galerie Steinek, à Vienne, dans le cadre de Vienna, Curated by. Du 4 septembre au 2 octobre 2021. Artistes participants : Hervé Ic, John Isaacs, David Kramer, Jacques Lizene, Johan Muyle, David Nicholson, Philippe Ramette, Terry Rodgers, Pierrick Sorin, Gavin Turk. 

SammlerInnen, Sie müssen einen mittelmäßigen Lizène erwerben, um im Gegensatz Ihre hochwertigen Möbel und Ihre Meisterwerke hervorzuheben, 1975, Eigenwerbungskunst 

Section publicité. Depuis 1975, Jacques Lizène pratique l’art auto – publicitaire (comme il assure d’ailleurs également son auto – historicité) et son slogan fait date :  Collectionneurs, il vous faut acquérir un Lizène d’art médiocre pour mettre en valeur, par opposition, vos mobiliers de qualité et vos tableaux de maître, 1975, art auto – publicitaire.  Dès 1976, le petit maître affine ce discours promotionnel et se commet dans une Peinture Marchandise, Prestige Marchandise, une facétie médiocre, une peinture nulle, une misère pour nanti sur laquelle il indique que L’acheter, c’est créer. Et il ajoute : Cet objet d’art est un modèle valorisant son acquéreur, démontrant ainsi qu’il est possible, oui, de promouvoir des œuvres d’art disqualifiées par leur propre auteur. Fin des années 80, après avoir créé l’art néo déco nul (1987), le Petit Maître envisage d’éditer un catalogue façon publicitaire (sur une idée de 1975), traçant deux exemples de toile à photographier près de meubles de qualité. Il n’hésite pas à opérer une découpe spéciale dans sa peinture médiocre, afin de valoriser le meuble d’antiquaire et le siège design posés contre la cimaise. Adepte de la procrastination, il remettra ce projet de catalogue à plus tard et le fera réaliser, en 2004, sous forme de capsule vidéo. On le sait : avec Lizène, la technologie avance, la médiocrité reste. Grand amateur des ressources offertes par la palette graphique (sic), Lizène fait insérer ses propres œuvres dans les univers contrastés d’une galerie d’antiquités et  d’un show-room de mobilier contemporain, tous deux réputés de qualité. On y découvre ainsi le petit maître déambulant, contemplant quelques-unes de ses œuvres dans ces environnements singuliers. La bande son est constituée de discrètes exclamations admiratives sur fond musical, une fois n’est pas coutume, destiné à séduire. Entretemps, Lizène a réalisé pour une exposition à Paris, une salon / installation vidéo nulle, d’après un projet de 1971, pour collectionneur « in », un charivari de moniteurs vidéos posés dans les fauteuils du salon du collectionneur, accompagné d’une essoreuse à haute vitesse avec cassettophone au son déformé. Cette installation (1992), l’amènera à concevoir des cimaises pour collectionneurs tendance (2006, remakes en 2009), tout l’art de composer un cabinet d’amateur dédié à ses œuvres mais également pourvu en fauteuil, écran télé, guéridon et autres plantes vertes. Cette fois, Lizène va plus loin encore et propose le plan d’appartement pour collectionneur tendance (2012), amateur quelque peu excentrique, précise Lizène, un plan dessiné sur toile libre de grande dimension (400 x 210 cm), qu’il agence comme s’il s’agissait d’une toile d’art spécifique (1967-70). A l’avant plan, Lizène place une sculpture génétique culturelle (1984), un masque cimier de l’ethnie Ekoi (Nigeria – Cameroun), croisé d’un portait photocopié du petit maître à la fontaine de cheveux (1980, en remake), sculpture génétique posée sur un cadre vide et doré (2011). Juxtaposant toile libre et cadre vide, Lizène renoue ainsi avec l’idée du cadre dans le cadre (1970). Sur le plan ainsi tracé, Jacques Lizène pose une série de ses œuvres, les distribuant dans les diverses pièces de l’appartement, veillant à donner un aperçu (qui sera perçu, non perçu, 1973) des diverses facettes de son non talent (1966) pour art d’attitude (1965).

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Jacques Lizène, Le Second Rayon, Paréidolie, Marseille, art néo rupestre 1984 en remake

Le Second Rayon, exposition thématique rassemblant l’ensemble des galeries participantes au salon international du dessin Paréidolie à Marseille, est consacrée au dessin érotique. Jacques Lizène y propose deux petits dessins d’art néo rupestres, 1984, sur une idée de dessins minables 1966, rehaussé de Ratur’Art, 1975. En remake 2021. 

Jacques Lizène
Dessin érotique préhistorique, Homo courant après un bi poursuivant une bi qui fonce vers une lesbos, dessin érotique préhistorique. Art Néo rupestre, 1984, sur une idée de dessins minables 1966, rehaussé de Ratur’Art, 1975. En remake 2021. Technique mixte et collage sur papier, 42 x 29,7 cm.
Jacques Lizène
Dessin érotique préhistorique (non encore découvert) tracé sous hypnose. Art Néo rupestre, 1984, sur une idée de dessins minables 1966, rehaussé de Ratur’Art, 1975. En remake 2021. Technique mixte sur papier, 42 x 29,7 cm.

Néo-RUPESTRE. Les dessins de style sub-naturaliste ou étage bubalin décadent se caractérisent par la médiocrité de leur style et de leur technique. Leurs dimensions sont plus réduites que celles du premier groupe mais plus grandes que celles du deuxième avec lesquelles elles ne présentent rien de commun. Le thème le plus commun est celui de personnages sexués, en position semi-accroupie, vus de face …  Non, il ne s’agit pas ici d’un article critique des œuvres de Lizène ; ce sont quelques phrases d’une étude rédigée par le préhistorien Henri Lhote sur les peintures rupestres néolithiques du Sud-Oranais en Algérie. De médiocres petits personnages sexués croqués dans une position semi-accroupie, c’est pourtant bien du Lizène, ça, façon Dessins médiocres de 1964-1966. Au tout début des années 80, Lizène réalise des Peintures maigres sur papiers déchirés d’après ses dessins de 1966. Il s’agit de petits personnages des deux sexes (avec leurs attributs, écrirait un préhistorien), femmes fessues aux bustes avantageux, hommes souvent ithyphalliques, parfois accompagnés de signes cabalistiques, représentés dans de primitives et rudimentaires chorégraphies. Les scènes de séduction – très primaires et se résumant la plupart du temps à la course d’un petit homme ithyphallique derrière une petite femme fessue -, de copulation ou de défécation sont les plus courantes. Peu de temps après avoir créé la Nouvelle Abstraction nulle ( 1985- 1986), Lizène jette là les prémices du Néo-rupestre. Jacques Lizène a décidé, quatorze mille ans après les peintures de Lascaux, écrit-il, de réaliser de nouvelles Peintures rupestres en retraçant des Petits Dessins minables à sa manière de 1966, sur les parois de grottes, de cavernes et, en version urbaine, sur le plafond de caves et dans les égouts souterrains. li projette une deuxième version : parcourir le monde à la recherche de grottes non encore peintes pour y réaliser de grandes peintures abstraites nulles (version mégalomaniaque). Lizène passe à l’acte, entre autres, à l’été 1984, au Trou des Sotés, à Chaudfontaine. Il couvre les parois de la grotte de ses petits personnages primitifs auxquels il associe des objets matériels de la civilisation du XXe siècle, avions, autos, téléviseurs. L’histoire de l’art est un vaste circuit fermé, l’histoire de l’humanité, entre reproduction et matérialisme consumériste, aussi. Soucieux des préhistoriens du futur, Lizène réalise une courte vidéo sur le projet, afin de contextualiser ces petits personnages, donnant ainsi des indications quant au champ sémantique probable et aux actions, réelles ou symboliques, auxquelles ils participent.

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Jacques Lizène, Grand Bazar, Château d’Oiron

Jacques Lizène participe à l’exposition Grand Bazar au Château d’Oiron, un choix de Jean-Hubert Martin dans la collection d’Antoine de Galbert. 26 juin – 3 octobre 2021

Le Centre des monuments nationaux présente l’exposition « Grand bazar – choix de Jean-Hubert Martin dans la collection Antoine de Galbert » au château d’Oiron, du 27 juin au 2 octobre 2021. À l’invitation du CMN, près de 170 œuvres issues de la collection Antoine de Galbert sont installées dans le château pour dialoguer avec la collection permanente d’art contemporain Curios & Mirabilia, rassemblée en 1993 par le même Jean-Hubert Martin. Dans les galeries d’expositions, la collection d’Antoine de Galbert se déploie selon des thèmes qui lui sont propres avec une place importante laissée à l’œil, au visage et ses expressions, aux blessures. La confrontation entre ces deux collections et le dialogue entre les deux hommes ouvrent à de nouveaux effets de surprises. Parmi les œuvres présentées, From here to ear de Céleste Boursier-Mougenot fera entendre sa musique entre les murs du XVI° siècle. Plusieurs artistes sont communs aux deux collections : Hubert Duprat, Markus Raetz, Wim Delvoye, Annette Messager, Christian Boltanski, Marina Abramovic, Bertrand Lavier, Nicolas Darrot…. D’autres font leur entrée à Oiron : Théo Mercier, Gilles Barbier, Stéphane Thidet, Barthélémy Toguo, Jackie Kayser, Steven Cohen … 

Aujourd’hui, accueillir à Oiron une sélection d’œuvres de la collection d’Antoine de Galbert, c’est ancrer un peu plus l’idée d’un lieu destiné à accueillir des œuvres d’horizons divers, à l’instar des cabinets de curiosités. Elle réveille l’engouement pour les collections d’objets de la Renaissance qui expriment l’humanisme naissant, en particulier celui de Claude Gouffier, seigneur d’Oiron au XVIe siècle, à qui l’on doit cette devise inscrite sur les murs du château, Hic Terminus Haeret. 

Cette nouvelle exposition donne également une suite au projet initial du ministère de la Culture qui ne voulant combler le vide des salles avec un mobilier en rapport à l’histoire du lieu, décida d’engager le château sur la voie de la création, en passant commande à des artistes vivants. Ainsi naissait en 1993, la collection Curios & Mirabilia conçue par Jean-Hubert Martin.

Grâce au goût d’Antoine de Galbert pour le décloisonnement, qui lui permet de faire dialoguer les cultures populaires, les artistes émergents et les tenants de l’art brut, les œuvres présentées aujourd’hui à Oiron résonnent avec le lieu, son histoire, sa collection permanente, et certainement également avec cet élan intellectuel du XVIe siècle qui a vu dans l’œuvre humaine la possibilité de dépassement de la finitude.

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Benjamin Monti, Jacques Lizène, Art Brussels Week, Nadja Vilenne pop up gallery, les images (2)

Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, sculpture génétique 1971, en remake 2018. Palmier croisé olivier croisé cactus. Technique mixte, h. 220 cm
Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, sculpture génétique 1971, en remake 2018. Olivier croisé ananas. Technique mixte, h. 160 cm
Benjamin Monti, collage, 2021
Benjamin Monti, collage, 2021
Benjamin Monti, collage, 2021
Jacques Lizène
Sculpture nulle et danse nulle 1980, art syncrétique 1964, sculpture génétique culturelle et cultuelle, en remake 2011
plâtre peint, 56 x 12 x 14 cm et 63 x 20 x 18 cm

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Benjamin Monti, Jacques Lizène, Art Brussels Week, Nadja Vilenne pop up gallery, les images (1)

Vue d’exposition
Vue d’exposition
Jacques Lizène
Sculpture nulle 1980, instruments de musique modifiés en guise d’interrogation génétique, art syncrétique, croiser un violon et une raquette de tennis, en remake 2011.
Technique mixte, violon, raquette, 100  20 x 10 cm
Benjamin Monti
Sans titre, 2019
Encre de chine (2) x 29,7 x 21 cm
Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, sculpture génétique culturelle 1984 en remake 2011, danseuse asiatique, croisée statuette africaine croisée Vénus de Milo, technique mixte, 40 x 10 x 10 cm – 26 x 8 x 8 cm  – 40 x 11 x 11 cm
vue d’exposition
vue d’exposition
art bJacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Mathieu Nisen croisé Mathieu Nisenrussels week
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
André Derain croisé Léonard Defrance
Benjamin Monti
Sans titre, 2019
Encre de chine (5) x 29,7 x 21 cm

Nadja Vilenne pop-up gallery – Art Brussels week, rue Ernest Allard, 18 – 1000 Bruxelles

BENJAMIN MONTI  – JACQUES LIZENE

exposition du 25 mai au 13 juin 2021

vernissage le mardi 1er juin de 12 à 21 h

mer.-jeu.-ven.-sam.-dim. de 12 à 18h

Art Brussels week : 3 – 6 juin

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Art Brussels Week, Jacques Lizène, sculptures génétiques en remake, croiser les visages croisés au musée

A l’occasion de la production de cette sculpture pour le musée de Liège, Jacques Lizène a également croisé toute une série de portraits rencontrés dans la collection du musée. Voici Paul Gauguin croisé Gérard Douffet, Gérard Douffet croisé Auguste Donnay, Auguste Donnay croisé Edouard Agneessens, André Derain croisé Louis Jamme, Léonard Defrance croisé André Derain ou encore James Ensor croisé François Joseph Navez. Un joyeux bordel aux cimaises et dans les réserves. Lizène, lui, se croise avec un squelette de James Ensor. 

Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
James Ensor croisé François Joseph Navez
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
André Derain croisé Louis Jamme
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Englebert Fisen croisé Pieter Balten
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Paul Gauguin croisé Gérard Douffet.
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Pierre Balten croisé Jean Guillaume Carlier
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Mathieu Nisen croisé Mathieu Nisen
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Gérard Douffet croisé Auguste Donnay
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Marcel Caron croisé James Ensor
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Emile Delperée croisé Frans Depooter
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
André Derain croisé Léonard Defrance
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Pieter Balten croisé Emile Deckers
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Jean Guillaume Carlier croisé Pieter Balten
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Auguste Donnay croisé Edouard Agneessens
Jacques Lizène
Sculpture génétique 1971, en remake 2018, croiser tous les visages croisés dans les collections du musée de Liège. Collage de copies laser, 38 x 29 cm encadré
Marcel Caron croisé James Ensor

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Art Brussels Week, Jacques Lizène, art syncrétique 1964, en remakes, sapins croisés palmiers, un historique, vite

Coller, déchirer, hybrider, c’est assurément le quotidien du Petit Maître. Parmi ses multiples activités, Jacques Lizène, petit maître liégeois de la seconde moitié du XXe siècle, artiste de la médiocrité et de l’art sans talent pour art d’attitude, dessine depuis 1964 de petites choses en les croisant : « Croiser toutes sortes de choses comme des animaux, des visages, des architectures, des arbres, des voitures, des chaises, des sculptures ». Ou encore : « Découper et mélanger deux styles ». Ainsi pratique-t-il un syncrétisme par collage, croisant le haut d’une sculpture hindoue adoptant la triple flexion végétale et le bas d’une statue africaine, un sapin et un palmier, un chameau et un bovidé, des avions ou des autos, des visages qui se transforment en masques. Lizène hybride le réel en des créations indisciplinées, fusionne des éléments de cultures différentes ; la pratique trouvera son naturel prolongement dans l’Interrogation génétique, la Sculpture génétique ou la Sculpture génétique culturelle. Jacques Lizène pratique ainsi sans cesse l’accouplement, lui qui a refusé de procréer, mais il féconde des bâtards, altère, outrage, transgresse, se réjouit de la disharmonie et s’enthousiasme même de rendre celle-ci non perçue ; il renoue avec le grotesque, l’anormalité, ce que l’histoire de l’art positiviste a d’ailleurs longtemps refoulé. Dans un chaos délibéré, le dérèglement est ainsi systématique. Les sapins croisés palmiers sont apparus très tôt dans le corpus lizénien, foison de petits dessins médiocres, de peintures (parfois à la matière fécale), de projets de sculptures nulles à ne pas réaliser. En 2018, il intègre enfin une monumentale sculpture, croisement d’ un palmier, d’un olivier et d’un sapin, à l’architecture du musée de Liège rénové. Le syncrétisme, terme de souche religieuse et philosophique, est une combinaison d’éléments hétérogènes ainsi que l’être ou l’objet qui en résulte, un mélange; aujourd’hui on parlerait de métissage ou de sampling et le croisement de ces végétaux mutant défie toutes les lois de la nature. Lizène croise, ici, trois arbres qui restent vivaces toute l’année et qui bien sûr sont, en termes de religions et de civilisations, hautement symboliques. Depuis, il étend le champ des possibles croisant cactus, yucca ou ananas (la banane n’est pas l’ananas, petite chanson médiocre). Le Petit Maître précise toutefois que les métissages qu’il propose n’ont rien de politiquement correct. « Je me contente de faire des petites fantaisies d’art plastique en attendant la mort, a-t-il l’habitude de préciser ». Il n’empêche que ces hybrides croisements végétaux, débridés et accrochés à l’envers, car l’artiste apprécie les retournements de situation, évoque bien des fragilités du monde actuel.

Jacques Lizène, petit dessin médiocre, 1964, crayon sur papier. Collection de l’artiste.
Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, olivier croisé sapin croisé palmier, projet de sculpture en bronze peint, socle avec système hydraulique et roulement à billes, remake 2011. Technique mixte sur enveloppe, 24 x 23 cm. Encadré sous double plexi 30 x 30 cm
Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, en remake 2018, palmier croisé olivier croisé sapin.
Sculptures génétiques 1971, en remake 2018, Croiser tous les visages croisés dans les collections du musée, vidéo. Intégration au musée de la Boverie, Liège.
Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, sculpture génétique 1971, en remake 2018. Palmier croisé olivier croisé cactus. Technique mixte, h. 220 cm
Jacques Lizène
Art syncrétique 1964, sculpture génétique 1971, en remake 2018. Olivier croisé ananas. Technique mixte, h. 160 cm
Jacques Lizène Art syncrétique 1964, sculpture génétique 1971, en remake 2018. Palmier croisé olivier croisé yucca. Technique mixte, h. 145 cm

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