Archives par étiquette : Jacques Charlier

Luxembourg Art Week, The Fair, les images

Jacques Charlier
Jacques Charlier – Aglaia Konrad
Aglaia Konrad
Aglaia Konrad
Werner Cuvelier
Raphaël Van Lerberghe
Loic Moons
Gaetane Verbruggen
Gaetane Verbruggen

Luxembourg Art Week, The Fair, preview (2), Jacques Charlier, Werner Cuvelier

Jacques Charlier, Please, 105 x 105 cm, 2013
Jacques Charlier, Androïd, 85 x 95 cm, 2007
Jacques Charlier, Poetry, 85 x 65 cm, 2020
Jacques Charlier, Fragile, 125 x 104 cm

Qu’il tente de libérer Venise d’une incroyable pudibonderie ou de réhabiliter Lamartine,  qu’il investisse toutes les doublures du monde dans un salon parlementaire , ou qu’il «warholise» ministres et autres célébrités, Jacques Charlier est, avec une saisissante labilité parodique et un sens critique aiguisé, un observateur attentif tant du microcosme du monde de l’art que de la société dans laquelle il agit. Naguère directeur des Zones Absolues, fondateur d’un Centre International de Désintoxication Artistique, pourfendeur d’idées reçues, d’anachronismes et incongruités, l’artiste vit et travaille en Wallagonie, ce pays où fleurissent les fronts de libération des chiens et des trottoirs, des coqs et des tilapias. En Wallagonie, il est de bon ton de fréquenter les centres de la lèche et de la brosse à reluire, les sociétés anonymes des bières et du tir aux pigeons, les comités de la tarte au riz et des marchés de Noël. Sans cesse à la recherche de la meilleure adéquation entre l’idée et le médium, Jacques Charlier privilégie une approche pluridisciplinaire. C ‘est un caméléon du style, un activiste «non exalté », un lecteur attentif de Jean Baudrillard comme de Paris Match qu’il parodie lorsqu’il s’agit d’éditer ses propres travaux. De cette société de l’art contemporain, il est très vite devenu, dès le la fin des années 60, l’observateur agissant des us et coutumes. Avec érudition et labilité, ses récents «Cent sexes d’artistes» en témoignent. Avec humour et bon sens, lorsque Sergio Bonati, son hétéronyme, déclare : «En Art pour être le premier, il est vivement conseiller d’être le suivant ». Ses caricatures, textes, bande dessinées, ses photographies de vernissages sont à la fois une la chronique d’une époque, un regard amusé, mais sans complaisance sur ce fort remuant microcosme, un abrégé des pratiques d’avant-garde, un démontage des discours théoriques qu’il détricote allègement, une critique permanente de la Curie et de l’incurie artistique.

«Des symbolistes à Charlier, écrit Yves Randaxhe, en passant par Duchamp (et naturellement Magritte), on osera aussi tendre un fil rouge qui va de l’ambition annoncée par Jean Moréas dans le Manifeste du Symbolisme de «vêtir l’idée d’une forme sensible» à la volonté duchampienne de «remettre la peinture au service de l’esprit», jusqu’au projet sans cesse réaffirmé du Liégeois de «mettre l’art au service de l’idée». C’est clair, l’héritage d’Ensor, de Rops ou de Magritte, le compagnonnage vécu avec Marcel Broodthaers, cela ne compte pas pour du beurre. Le doute, le décor, la pompe, car la peinture pompière a ses lettres de noblesse, le pamphlet, le simulacre sont autant d’armes redoutables. 

Werner Cuvelier, Zonder titel (sans titre), 1996, mousse rigide et polystyrène, enduits. 119 x 10 x 10 cm
Werner Cuvelier, Zonder titel (sans titre), 1996, mousse rigide et polystyrène, enduits. 119 x 10 x 10 cm
Werner Cuvelier, Zonder titel (sans titre), 1996, mousse rigide et polystyrène, enduits. 119 x 10 x 10 cm

Werner Cuvelier produit une œuvre d’une grande richesse, qui prend souvent sa source dans le classe- ment, le catalogage et l’inventorisation de toute une série de faits et de données. Il réalise d’une part des graphiques basés sur des statistiques et des données primaires. D’autre part, il créé un travail géométrique, découlant de traitements formels issus du nombre d’or. À partir de ces deux angles, émergent des peintures et des sculptures, mais aussi des carnets d’esquisses et de notes, qui constituent une recherche incessante de la mise en images d’ordres, de structures et de col- lections. La méthode et la technique de la collecte, du traitement, de l’interprétation et de la présentation de carrés et de cercles apparaissent dans des tableaux d’aperçu, des graphiques et des figures telles que des histogrammes, des diagrammes en bâtons et desgraphiques linéaires. Cette approche scientifique, la répartition rigoureuse des lignes et l’activation res- trictive de telles procédures constituent le moteur du développement de son langage visuel. Si ces ordon- nances semblent mettre des éléments en lumière, les séries génèrent également une expérience esthétique propice à une forme de résilience.

Werner Cuvelier, Zonder titel (sans titre), 1996, mousse rigide et polystyrène, enduits. 94 x 9,5 x 9,5 cm
Werner Cuvelier, Zonder titel (sans titre), 1996, mousse rigide et polystyrène, enduits. 94 x 9,5 x 9,5 cm
Werner Cuvelier, Zonder titel (sans titre), 1996, mousse rigide et polystyrène, enduits. 94 x 9,5 x 9,5 cm

Jacques Charlier, Focus 2022, acquisitions de la Province de Liège, Palais Provincial

Jacques Charlier participe à :

#focus2022 | Nouvelles acquisitions de la Collection artistique de la Province de Liège

Du 22 octobre au 20 novembre 2022, au Palais Provincial – Place Saint-Lambert,

Vernissage le vendredi 21 octobre à 18h

Jacques Charlier
Sortie du S.T.P. 1971
Film 16 mm numérisé, NB sans son, 07.46 min
Collection Province cède Liège et courtesy galerie Nadja Vilenne

Sortie du STP est le fruit d’une collaboration entre Jacques Charlier et le réalisateur Jef Cornelis, un film 16 mm produit en 1971. Jef Cornelis est à Liège, il est venu tourner une séquence à propos de Rocky Tiger, nom de scène de Claude Delfosse, collègue de Jacques Charlier au Service Technique Provincial de la Province de Liège et chanteur amateur de rock. Rocky est le sujet d’une séquence d’un film que Charlier destine à la Biennale de Paris de 1971. Afin de ne pas gâcher de pellicule et après avoir réalisé la séquence concernant Rocky Tiger, Charlier et Cornelis installent la caméra à la fenêtre du premier étage d’une maison située rue Darchis, juste en face du bâtiment du Service Technique Provincial. Cette double porte flanquée de la plaque émaillée du STP que Charlier a déjà utilisée comme motif ou, au sens broodtharcien du terme, comme décor pour différentes photographies où l’artiste met ses collègues en scène (entre autres, pour le Départ du Faune), sera l’élément central de cette séquence filmique, longue de près de huit minutes. La caméra enregistre en plan fixe les mouvements à l’heure de la sortie des bureaux. Les badauds passent, les voitures et bus descendent la rue, la porte s’ouvre et se referme. Les employés du STP sortent, les uns après les autres, seuls, parfois à deux, et quittent la sphère de leur labeur quotidien, leur univers professionnel. Il ne se passe rien d’autre. Ce plan fixe est le degré zéro de l’écriture cinématographique. Il est un clin d’œil à La Sortie de l’usine Lumière à Lyon, film réalisé par Louis Lumière en 1895, considéré comme le premier film de l’histoire du cinéma. En caméra cachée, il est l’enregistrement de l’heure de sortie des employés comme la collecte des Signatures Professionnelles (collection SMAK, Gent), extraites au fil des mois du Service, témoignaient des heures de prestations des employés (entrée à 8h, sortie à 16h45). Ainsi ce film appartient à une constellation d’œuvres que Jacques Charlier qualifie lui-même de Documents relatifs à l’univers socio professionnel, des essuies plumes aux buvards et papier de tables, des photographies amicales aux fiches de présence, documents qu’il extrait de leur contexte d’origine pour les présenter dans le contexte de l’art contemporain.

Jacques Charlier, Peintures, les images (2)

Pendant ce temps là, à la galerie…

Exhibition view
Jacques Charlier, Poetry, 85 x 65 cm, 2020
Jacques Charlier, Plate Earth, 75 x 100 cm, 2021
Exhibition view
Jacques Charlier, Androïd, 85 x 95 cm, 2007
Jacques Charlier, Fragile, 125 x 104 cm
Exhibition view
Jacques Charlier, Gloryland, 85 x 65 cm, 2020
Jacques Charlier, Art Man II, 105 x 125 cm, 2011
Jacques Charlier, Curviligne à la mouche, 100 x 80 cm, 2018

Jacques Charlier, Peintures, les images (1)

Pendant ce temps là, à la galerie…

Exhibition view
Jacques Charlier, Fendue – réparée, (2) x 50 x 60 cm, 2017
Jacques Charlier, Verbissima Nova, print, 60 x 50 cm, 2000
Exhibition view
Jacques Charlier, Please, 105 x 105 cm, 2013
Exhibition view
Jacques Charlier, Déconfinatoire, 87 x 87 cm, 2020
Jacques Charlier, Menu, 40 x 50 cm, 2022
Exhibition view
Jacques Charlier, Life is beautiful, 105 x 85 cm, 2001
Jacques Charlier, Le Départ, 120 x 100 cm, 2017

Art on Paper Brussels, les image (1)

Jacques Charlier, La courbure de l’art, 2009
Jacques Charlier, to be in he know or not, 1976

TO BE IN THE KNOW OR NOT, IAN WILSON, 1976

«  C’est à partir de la fin des années 1960 à New York au contact d’artistes qualifiés de conceptuels comme Joseph Kosuth, Robert Barry ou Lawrence Weiner avec lesquels il eut de nombreux échanges, que Ian Wilson initie un travail essentiellement basé sur l’utilisation du langage. En 1968, une de ses premières pièces consiste à prendre le mot « temps », pendant toute la durée de l’année en cours, comme «objet» de recherche. Ainsi, allant à un vernissage dans une galerie, si quelqu’un lui demandait ce qu’il faisait en ce moment, il répondait qu’il était intéressé par le mot temps ou encore, si on l’interrogeait sur le fait de savoir comment le temps pouvait être le sujet de ses créations, il avançait « en tant qu’il est parlé, “temps” ». 1 « Pour Ian Wilson, explique Ghislain Mollet-Viéville, l’art conceptuel prend les principes de l’abstraction visuelle pour les appliquer au langage qui lui semble le moyen d’expression le plus informel. Sa volonté de décrire des concepts sans référence physique ou visuelle l’amène à avoir pour point de départ le connu et l’inconnu ». Ainsi peut-on lire, par exemple, dans la « Section 22 », 9 feuilles tapuscrites, datées de 1978 : « The unknown is known as unknown. That character of it that is known as unknown is known ». (Collection Ghislain Mollet-Viéville). Sur le carton d’invitation de la Discussion que Ian Wilson tient au Van Abbemuseum d’Eindhoven, le 3 juin 1983, est imprimé cette proposition ô combien sibylline : « that which is both known and unknown is what is known that which is both known and unknown is not known as both known and unknown whatever is known is just known ». 2 Vous me suivez ?

« Ian Wilson souligne qu’il n’est pas un poète et qu’il « considère la communication orale comme une sculpture ». L’artiste l’affirme plus clairement encore dans les discussions avec des interlocuteurs divers qu’il organise en les préparant à partir de 1972. Aucun enregistrement ni aucune prise de notes ne sont autorisés au cours de ces échanges qui se déroulent en un temps limité (généralement une heure) et avec une assistance restreinte (le nombre de places disponibles pour prendre part à l’œuvre est lui aussi fixé). Un certificat signé par l’artiste atteste que la pièce a bien été réalisée. L’absolu, sa définition et sa quête, sont bien souvent au cœur des échanges. En réduisant l’art à sa dimension verbale – « tout art est information et communication », avance I. Wilson qui confirme avoir « choisi de parler plutôt que de sculpter » – l’artiste évite l’assimilation de la création à la fabrication d’un objet, ouvrant alors la voie à ce qui, en 1968, a été qualifié par Lucy R. Lippard et John Chandler de dématérialisation de l’œuvre, phénomène marquant l’art de l’époque »3. « Le concept mis en place par Ian Wilson, continue Ghislain Mollet-Viéville, se veut séparé de la connaissance du monde extérieur pour mieux se concentrer sur lui-même. Ce qui lui parait important à travers ses discussions c’est la prise de conscience que l’on est et que cette connaissance sans dimension ni forme, aille au delà de l’espace et du temps pour traiter non pas de l’idée en tant que tel mais du degré d’abstraction de cette idée ». 4

Les « Discussions » que l’artiste new-yorkais tient dans les musées, les galeries ou chez les particuliers sont évidemment du pain béni pour Jacques Charlier, qui croque dès lors Ian Wilson en 1976. Et l’on remarquera le parallèle qui existe entre les Photos – Sketches et cette série de dessins consacrés à l’artiste new-yorkais. Une suite en six planches, comme un « Dessins – Sketch », qui, d’abord, contextualise la « Discussion » à venir (la carafe, le verre d’eau du conférencier). Ian Wilson, ensuite, se concentre, se mesure et, Socrate des Temps Conceptuels, plonge dans sa propre pensée. Le verbe enfin surgit, « The Know » en premier, « The Unknow » pour suivre, enfin la « Discussion », comme une logorrhée. Jusqu’au moment où l’un des spectateurs invisibles intervient et demande à l’artiste : « Why do you look right and left before you cross a street ? ». Moment d’affolement et d’interrogation dans le regard de Wilson qui finit par répondre : « Yes ! That’s really a good question ! ». Le voilà qui redescend des cimes absolues, avant de traverser la rue.
A nouveau, il y a bien des choses derrière le stéréotype qui déclenche le rire, ce sens commun entre rire et sérieux, le sérieux de Wilson et le rire de Charlier. L’humour justement associe toujours le sérieux au comique. Et l’art de Wilson est le principe même d’une démarche très sérieure, pas même Charlier n’en doute. Mais celui-ci sait que rire de se prendre au sérieux, c’est prendre au sérieux ce rire démystificateur.

1 Ian Wilson, cycle Rolywholyover, septième et dernier épisode, Mamco, Genève, 2009

2 Oscar van den Boogaard, Interview Ian Wilson, Jan Mot Gallery Newspaper 32, May-June 2002

3 Mamco, Cycle Rolywholyover, ibidem.

4 Ghislain Mollet-Viéville, ma collection au Mamco, Ian Wilson, Section 22, sur son site internet.

Art On Paper, Brussels, Jacques Charlier, preview

La Courbure de l’art, couverture

Caméléon du style, Jacques Charlier s’est toujours promis de pratiquer tous les media, la peinture, l’installation, le dessin, la musique, la performance, l’écriture, le film et la vidéo ainsi que la bande dessinée. Dans ce dernier domaine, il y eut d’abord Rrose Selavy (1977), ensuite La Route de l’art (1982) et finalement Cette Courbure de l’Art parue en 2009, avec la complicité de Bernar Venet. Les planches originales ont fait l’objet d’une exposition à BOZAR lors de la parution du livre, quelques mois après la formidable censure des Sexes d’Artistes de Jacques Charlier par la ville et la biennale de Venise. Florilège choisi parmi les 73 planches dessinées par Charlier.

(…)
On remarquera la prémonition dont fait preuve Charlier : les arcs de Bernard Venet ont en effet été inondés et emportés par les flots lors des inondations de l’été 2022
(…)
On se rappelle du saut dans les poubelles de Venet, réponse pragmatique au saut dans le vide d’Yves Klein, réalisé un an plus tôt.
Lawrence Weiner et Bernar Venet
Christo, Jeanne Claude et Bernar Venet
Guillaume Durand et Arman
Enrico Pedrini, théoricien de l’art conceptuel
Le monde de l’art…
(…)
Lawrence Weiner, présentateur télé à la place de Guillaume Durant
Carolee Schneeman

Jacques Charlier, Jacques Lizène, The 1970s, Argos, Bruxelles, vernissage ce 24 septembre

THE 1970s: _ met en évidence une époque particulièrement prolifique pour la production artistique en Belgique, durant laquelle l’expérimentation audiovisuelle s’est accélérée. A partir de 1970, de nombreux artistes explorent pleinement les possibilités créatives et technologiques du cinéma et de la vidéo. L’exposition se positionne sur l’axe géoculturel Liège-Anvers en faisant quelques détours importants par Bruxelles, Namur, Alost et Knokke; marquant ainsi une période au cours de laquelle de nombreux artistes développent de nouvelles méthodes de production souvent collaboratives, immatérielles et interdisciplinaires.

THE 1970s: _ est la première manifestation publique d’un projet de recherche initié par argos en 2018. L’exposition présente les résultats de ce projet en quatre grands thèmes : les moyens de production, les événements, les collectifs d’artistes et l’interdisciplinarité. Ces quatre chapitres sont explorés au rez-de-chaussée, tandis que l’étage supérieur est dédié au potentiel utopique qu’offre le médium vidéo. THE 1970s: _ reconstitue plusieurs installations phares de l’époque et inclut une série d’oeuvres numérisées, produites à l’origine en U-matic, Sony Open Reel, 16 mm et Super 8.

commissaires:

Dagmar Dirkx avec Niels Van Tomme

artistes:

Lili Dujourie, Marc Verstockt, Jacques Charlier, Daniël Dewaele, Frank Van Herck, Filip Francis, Raoul Van Den Boom, Daniël Weinberger, Barbara & Michael Leisgen, Jacques Lennep, Groupe CAP, Edith Dewitt, Gary Bigot, Hubert Van Es/Flor Bex, Chris Goyvaerts, Robert Stéphane, Guy Jungblut, Jan Debbaut, Luc Deleu, Leo Copers, Roger D’hondt, Joëlle De La Casinière, Philippe Van Snick, Philippe Incolle, Yves De Smet, De Nieuwe Coloristen, Guy Schraenen, Maurice Roquet, Bernard Queeckers

Jacques Lennep, jeux avec un écran, 1974

THE 1970s: _ highlights a remarkably prolific era of artistic production in Belgium that saw the acceleration of audiovisual experimentation. From 1970 onward, artists started fully exploring the creative and technological possibilities of video and film. Played out predominantly across the geo-cultural axis of Liège – Antwerp, with important digressions in Brussels, Aalst, Namur, and Knokke, it marks a period during which artists developed new forms of production that were often collaborative, immaterial, and interdisciplinary in nature.

THE 1970s: _ is the first public manifestation of a long-term research project argos launched in 2018. The exhibition divides the findings of this research into four main themes: means of production, events, artist collectives, and the interdisciplinary. These four chapters are explored on the ground floor, while the upper floor is dedicated to foregrounding the utopian potential of video and film. THE 1970s: _ recreates a selection of key installations from the era, while also presenting a series of digitised art works originally shot on U-matic, Sony Open Reel, 16mm, and Super 8.

curated by:

Dagmar Dirkx with Niels Van Tomme

featuring artists:

Lili Dujourie, Marc Verstockt, Jacques Charlier, Daniël Dewaele, Frank Van Herck, Filip Francis, Raoul Van Den Boom, Daniël Weinberger, Barbara & Michael Leisgen, Jacques Lennep, Groupe CAP, Edith Dewitt, Gary Bigot, Hubert Van Es/Flor Bex, Chris Goyvaerts, Robert Stéphane, Guy Jungblut, Jan Debbaut, Luc Deleu, Leo Copers, Roger D’hondt, Joëlle De La Casinière, Philippe Van Snick, Philippe Incolle, Yves De Smet, De Nieuwe Coloristen, Guy Schraenen, Maurice Roquet, Bernard Queeckers

Art Brussels 2022, les images (1)

Werner Cuvelier 
Statistic project V, 1973
1. documenta 4 – Kassel 68, 2. Sammlung Karl Ströher, 3. Sammlung Peter Ludwig
4. When Attitudes become form – Bern 69-70, 5. Sonsbeek buiten de perken – Arnhem 71
6. Documenta 5 – Kassel 1972
Technique mixte, huiles sur panneaux (6) x 35 X 35 cm et (1) x 70 x 70 cm,
Dessins sur papier (6) x 35 x 35 cm et (2) x 55 x 73 cm.
 
Werner Cuvelier
Statistic Project I
1. Sammlung Karl Ströher, 2. Sammlung Peter Ludwig, 3. Sonsbeek buiten de perken – Arnhem 71, 4 documenta 4 – Kassel 68
Technique mixte, acrylique et bois, 100 x 100 x 100 cm
Jacques Charlier
Le départ, 2017 (Route de l’art)
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm
Aglaia Konrad
copie argentique # 01……, 2022
A4, 100 g metallic paper

Art Brussels 2022, preview, Marie Zolamian, Jacques Charlier, Maen Florin

Marie Zolamian 
Prosodie, 2021 
Huile sur toile sur panneau, 29 x 39 cm
Marie Zolamian
Liminal, 2021
Huile sur toile, 29 x 39 cm
 
Jacques Charlier
Le départ, 2917 (Route de l’art)
Acrylique sur toile, 100 x 120 cm

La route de l’art est devenue aujourd’hui une autoroute saturée. Depuis les années soixante, l’art dit d’avant garde, la création de nouveaux musées, le nombre d’aspirants à la carrière d’artiste, le nombre croissant de nouvelles galeries, l’enthousiasme des collectionneurs et des spéculateurs en ont créé un phénomène de société. Pour certains, une nouvelle religion avec sa curie, ses dogmes, ses foires et ses célébrations internationales. C’est ce constat que Charlier illustre avec humour et sagacité dans la série dites : La Route de l’Art. Comme d’habitude, les styles et les genres lui sont indifférents. Il les choisit au gré de son inspiration du moment et du scenario qui lui convient le mieux. Sergio Bonati.

Depuis les années septante, de temps à autre, quand ça lui prend, Jacques Charlier, artiste pluridisciplinaire, peint ou dessine des Routes de l’art. Ces routes n’ont rien à voir avec les parcours culturels des offices du Tourisme. Elles nous parlent des embûches, des revirements, des détournements, des impasses, des pièges de la mode et du marché qui jalonnent la vie d’artiste. Il cherche depuis toujours à préserver du mieux qu’il peut le cheminement poétique d’une pensée de traverse.

Et pourquoi Le Départ, me direz-vous ?  Spirou, petit groom au Moustic Hotel, fils spirituel non pas du peintre Lapalette, comme l’annoncera le magazine Spirou durant les années 50, a été créé par le dessinateur Rob-Vel en 1938. Rob-Vel l’affublera de ce petit costume de groom s’inspirant de la fonction et de la couleur du costume de ses jeunes années passées sur des paquebots transatlantiques, où il exerçait des fonctions similaires, notamment le paquebot Île de France, où le rouge était de rigueur. Jacques Charlier est né quelques mois plus tard, en 1939. Ils font donc route ensemble, tous deux reporters d’ailleurs. Charlier n’est-il pas très vite devenu l’observateur agissant des us et coutumes de cette société de l’art contemporain ? Puis, ils sont tous deux Wallagons. En wallon Spirou désigne au sens propre un écureuil, mais aussi un personnage pétillant et facétieux.

A propos des Dolls de Maen Florin, actuellement exposées au BPS 22 à Charleroi, Nancy Cassielles, commissaire de l’exposition, écrit : 

Les sculptures de Maen Florin sont les archétypes d’un monde qu’elle conçoit comme une immense scène sur laquelle se joue la comédie humaine. Ses poupées sont à la fois une juxtaposition de matériaux et de sens. Elles mixent des références de l’enfance et de l’âge adulte pour témoigner d’une identité complexe qui résiste au formatage, notamment celui des avatars de jeux en ligne. Ces personnages marginaux sont constitués par l’assemblage de différents corps, de différentes personnalités et de différents maux. S’agit-il d’êtres mutants à l’ère de l’intelligence artificielle et du transhumanisme ? En pleine métamorphose, ces poupées à la fois attractives et repoussantes paraissent être dans une incapacité d’adaptation; sentiment qui traverse nombre d’adolescents confrontés à des modèles et à des valeurs dans lesquels ils peinent à se reconnaître.