Orla Barry et Suchan Kinoshita participent à l’exposition « Le modèle a bougé » au BAM à Mons. Jusqu’au 12 février 2012.
« Le modèle a bougé » : c’est en ces termes, empreints d’ironie, qu’Edgar Degas qualifia un jour les portraits réalisés par son contemporain Eugène Carrière, dont la pratique picturale se caractérisait par un certain flou. Etrange confusion entre la réalité du modèle et le procédé interprétatif de l’artiste… Au-delà de la dérision, Degas pose deux questions, étroitement liées l’une à l’autre : celle du rapport de l’artiste à son modèle et celle de sa relation au mouvement et à l’image. Cette problématique est omniprésente dans l’exposition au travers de disciplines pertinentes à cet égard : les arts plastiques, la photographie et l’image animée
« Le modèle a bougé » aborde, dans un dialogue étonnant entre les œuvres modernes et contemporaines, différents aspects tournant autour de cette thématique :
Seront aussi abordés les rapports entre peinture et photographie à partir de la question du temps de pose et du flou, parfois quasi imperceptible, dans les œuvres de Gerhard Richter, d’Eugène Carrière ou de Felten & Massinger. La fonction de l’atelier comme théâtre de la séance de pose du modèle, sera traitée au travers des œuvres poétiques et ludiques de Fischli & Weiss ou de Claude Cattelain, mais également des œuvres plus construites de Léon Vranken ou de Constantin Brancusi.
Saisir le mouvement, ou l’animation d’un modèle, est un des grands thèmes de l’histoire de l’art. Les relations entre les arts plastiques et les arts du mouvement, comme la danse ou la performance, seront ainsi développés avec les œuvres d’Henri-Cartier Bresson, de Gabriel Orozco et de Suchan Kinoshita. Enfin, les œuvres de Hans Bellmer et de Roni Horn, d’Ulla Von Brandenburg et de Hélène Amouzou feront retour sur cette problématique initiale du rapport de l’artiste à son modèle en se focalisant plus précisément sur les questions d’identité qui peuvent y être afférentes.